Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

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LePsychoSophe
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Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#1

Message par LePsychoSophe » 27 oct. 2017, 12:19

Bonjour à tous,

voilà un sujet qui me paraît croustillant.

Je m'explique.

En psychologie, deux ou plus théories s'affrontent. Le sujet : les pulsions agressives, sexuelles, libidinales (le plaisir en tout genre) sont-elles absolument présentes en l'humain et doivent t-elles s'échapper par la sublimation (idéalement pour celles qui ne sont pas acceptées socialement et moralement) et réellement pour celles qui sont "autorisées" OU alors c'est relatif et donc presque l'inverse? Ou alors c'est encore plus complexe!

En gros, pour la psychanalyse, un pédophile (cette réflexion s'est surtout faite à la sortie d'un lot de conférences par le CRIAVS) qu'il soit comportementale (qu'il fasse réellement des trucs dégueulasses avec des gosses ou qu'il en ait réellement envie) ou qu'il soit cognitif (qu'il s'imagine des scènes fantasmés de trucs dégueux ou qu'il regarde du faux ou du vrai "virtuel" (notamment internet) de ce genre) aurait besoin selon eux, pour que les pulsions ne fassent pas des dégâts réels, de sublimer leurs pulsions. Donc ils auraient besoin de jouir réellement à partir de l'imaginaire (voire du virtuelle, leur théorie ne manque pas d'éthique) pour que la société soit en paix (théorie encore psychanalytique développée ici encore dans l'air en 2017).

Ils auraient de leur côté des études... au Japon qui auraient montré que les dessins/dessins-animés érotiques avec des jeunes personnes :grimace: (donc imaginaires fait à partir de rien de réel) permettaient d'avoir une action favorable sur les actes criminels en lien. Donc ils maintiennent car elle ferait ces preuves... scientifiques... L'opinion public est choqué par cette légalité. Moi, ça me pose un problème mais je réfléchis du coup.

De l'autre côté, dans la même journée de conférence, un scientifique nous explique que pour les neurosciences, il en va pas trop de la même conclusion. La visualisation perceptive de ce genre de support aurait tendance à stimuler les noyaux (?) neuronaux en lien avec le ressenti de plaisir (excitation neuronale à tel endroit du cerveau) et développerait cette zone pour la rendre encore plus sensible et active.
Cela aurait pour conséquence un apprentissage excitateur et donc maintiendrait et favoriserait ce genre de plaisir et favoriserait les passages à l'acte.

Il en irait de même (opposition psycha VS neurosci) pour les pulsions agressives non sexuelles et les pulsions de plaisirs dirons-nous légales.

En résumé, il y aurait les pour et les contre. Il y aurait la décharge utile pour la vie en société mais sublimée ou l'apprentissage, la sensibilisation et le passage à l'acte... Cela me semble assez opposé.

Mon problème c'est que je suis largement plus convaincu de la version neuroscience. Mais pas totalement rejetant de l'autre bord.

Je vais donc gratter les publications des deux bords aujourd'hui et vous faire une compil'.

J'ai TRES résumé la conférence et mes acquis. La vulgarisation n'est pas mon truc donc soyez indulgents avec les raccourcis, les erreurs qui peuvent peut-être se trouver ici. Je fais au mieux.
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Re: Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#2

Message par LePsychoSophe » 27 oct. 2017, 12:39

Je fais un petit tour par les théories religieuses ou philosophiques orientales...

Les pulsions seraient d'après certains textes, à retenir. Donc, ils semblent plus proches du modèle neuroscience car les aspects excitateurs ne devraient pas exister ou devrait être limités fortement. Ce ne serait pas bon pour les êtres humains (comprendre : pour la vie sociale et le respect de chacun). Puisque par sensibilisation, il y aurait augmentation (le fameux toujours plus) de l'envie et donc de la pulsion. Pour régler ce problème, ils pensent qu'il faut éviter les tentations en gros donc :
- éviter les images, films violents
- éviter les promenades dans les magasins, les centres commerciaux, les publicités...
- éviter les visions de sexualité
- éviter les abondances de nourriture...

Bref, vous avez compris.

Après, moi, j'y vois ce que je veux y voir mais je trouve que ça se rapproche davantage de la neuroscience que de la psychanalyse qui est plus permissive dirons-nous. Même si elle limite ces permissions pour la vie "équilibrée" en société.

Pour les neurosciences, il y aurait peut-être un seuil de stimulation à ne pas dépasser? Je ne sais pas.

Après, j'ai bien conscience que les études d'agressivité sur les jeux vidéos violent et leur implication dans le réel sont très controversées. De même celles qui touchent les effets des écrans sur les capacités cognitives des enfants.

Si j'écoute ma modération légendaire, je dirais que la "vérité" dans se trouver entre les deux... Allez, j'arrête, je vais chercher de la doc'.
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Re: Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#3

Message par Cogite Stibon » 27 oct. 2017, 14:24

LePsychoSophe a écrit :Si j'écoute ma modération légendaire, je dirais que la "vérité" dans se trouver entre les deux...
En appliquant la même méthode, vous pourriez aussi dire que la dire que la Terre est quelque part entre ronde et plate...
Votre epistémologie est à revoir.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
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Re: Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#4

Message par LePsychoSophe » 27 oct. 2017, 14:38

Cogite Stibon a écrit :
LePsychoSophe a écrit :Si j'écoute ma modération légendaire, je dirais que la "vérité" dans se trouver entre les deux...
En appliquant la même méthode, vous pourriez aussi dire que la dire que la Terre est quelque part entre ronde et plate...
Votre epistémologie est à revoir.
Mouché LePsy. :oops:

Disons que ça doit être bien plus complexe que l'une ou l'autre ou une médiane.

Ma modération est encore trop binaire... M'enfin, quand on a un mental organisé de façon obsessionnel comme le mien, le mode de pensée binaire est malheureusement toujours majoritaire... :ouch:

En revanche, votre comparaison est abusive car comparer la rotondité de la Terre avec le fonctionnement du mental... Bof, bof, bof, si je dois revoir mon épistémo, je pourrais penser la même chose vous concernant à propos des analogies. ;)
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Re: Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#5

Message par Cogite Stibon » 27 oct. 2017, 14:57

Ne faites pas semblant de ne pas comprendre ce que je dis.
Je ne compare pas le mental à la rotondité de la Terre, je démontre l'inefficacité de votre méthode par un contre exemple.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
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Re: Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#6

Message par spin-up » 27 oct. 2017, 15:19

La question de savoir s'il est benefique ou nocif de donner un substitut aux personnelles sujettes a des pulsions qui conduisent a des actes reprehensibles est legitime.

L'avis de "la psychanalyse" sur la question ne l'est pas. La psychanalyse n'est pas une théorie scientifique et n'applique pas la methode scientifque de facon générale.EN consequence les affirmations de la psychanalyse ne sont pas des connaissances objectives mais des opinions ou des croyances. C'est a la psychologie ce que la meta-physique est a la physique: des reflexions, des hypotheses, qui ne sont ni verifiables ni exploitables.

Du coté neuro-sciences, je doute un peu que "les neurosciences disent que...", qui voudrait qu'il y a un consensus fort, quasiment a l'etat de certitude. Mais il y a certainement beaucoup de travaux sur les passages l'acte violents ou sexuels qui permettent d'eclairer le débat.

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Re: Neurosciences VS Psychanalyse sur la question des "pulsions"

#7

Message par LePsychoSophe » 27 oct. 2017, 17:02

J'ai trouvé ça... http://www.sciencedirect.com/science/ar ... 8713001765 mais ça apporte pas grand chose au débat. Si ce n'est qu'il y a une différence complexe de sensibilité neuronale entre les pédophiles et les non pédophiles.

https://www.courrierinternational.com/a ... -l-enfance

"Un grand nombre de pédophiles ont l’impression d’être des marginaux isolés et inadaptés, incapables d’établir des relations avec leurs semblables. Ils retrouvent une sensation de pouvoir et de contrôle en abusant sexuellement des enfants plus jeunes qu’eux.”

C'est une parole d'un thérapeute spécialisé dans le domaine. ça vaut ce que ça vaut mais ça ouvre les hypothèses.

"Tous sans exception ont eu une enfance qui ne devrait pas même être tolérée dans une société à visage humain. Un quart d’entre eux ont subi des violences physiques, 74 % des violences émotionnelles, 71 % des violences sexuelles ; 92 % ont été exposés à la violence domestique et 73 % sont issus de familles brisées."

Cela ME semble aller dans le sens de la sensibilisation par le contexte mais qui n'est pas spécifique au sexe mais plus à la violence.
A moins que : "En revanche, la thèse selon laquelle des abus subis dans leur enfance par les pédophiles seraient la seule cause de leur pathologie semble mise à mal : le stress chronique conduit en effet à un gonflement de l’amygdale."


ça se contre-dit mais peut-être que l'on arrive pas encore à suffisamment discriminer les subtiles différences focntionnelles et structurelles au niveau de ces noyaux.



“Quand des jeunes gens voient sur Internet des adultes maltraiter des enfants, cela a pour effet de banaliser ces violences”


On pourrait imaginer donc une sensibilisation des noyaux excitateurs de la réponse à l'envie de violence sexuelle (augmentation de leur réactivité) par la violence tout court dès l'enfance (ou la violence sexuelle) puis désensibilisation des noyaux inhibiteurs de la réponse face à l'envie de violence sexuelle (moins de retenue face à la tentation dégueulasse) par la banalisation de la violence et/ou violence sexuelle. Ce qui fait un double effet pervers expliquant en partie les crimes de cette nature.


"D’autres travaux ont toutefois démontré qu’une intervention sur le cortex orbitofrontal permettait de modérer les comportements obsessionnels et compulsifs."

ça se tient et cela signifierait que les pédophiles ne soient pas assez structuré sur le plan du contrôle inhibiteur (comportement à visée sociale) contrairement aux OC qui sont trop contrôlés également au niveau du comportement sociale (mon projet d’étude se situe dans cette lignée d'ailleurs : comprendre le lien entre les TOCs et les compétences sociales) avec un sens moral sur-développé donnant lieu au bien-connu sentiment de culpabilité sur-développé chez les Obsessionnels (même si cette culpabilité sociale est en fait à un autre niveau davantage égocentré mais là c'est un autre débat...).

M'enfin, si on retrouve un pourcentage non négligeable de pédophiles atteints de TOCs... on relance le débat et affine la recherche...

http://www.leparisien.fr/laparisienne/s ... 776955.php

"Le neuropsychiatre désigne les régions du cerveau activées pendant la séance: celle qui contrôlent les sens, celle qui commande au corps, celle responsable du refoulement des désirs."

Il n'en faut pas davantage pour Pommier Gérard le psychanalyste dise qu'on a démontré scientifiquement le refoulement, une hypothèse psychanalytique donc que cela valide une partie (voire toute soyons extrapolant) de la théorie analytique, et toc' mouchés les scientifiques... :a7:

Et donc si l'on veut inhiber les pulsions sexuelles, par un médoc' ou par les TCCs, on ne va faire que déplacer les pulsions vers d'autres Objets de décharges pulsionnelles et donc la fameuse théorie du déplacement de symptôme. Les pulsions se rabattant toujours je ne sais où car leur incubateur étant dans l'Inconscient, on ne pourra les aider qu'avec une psychanalyste de 35 ans qui déliera les conflits et les pulsions pourront se sublimer normalement sans encombre...

Voilà ce que pensent les psychanalystes des approches incisives en psychiatrie. Mouais, je suis pas d'accord mais débattons.


https://fr.express.live/2013/01/22/la-s ... xp-184855/

Encore des données sur les caractéristiques de pédophiles mais rien de bien significatifs visiblement...

Les données que je lis depuis ce matin sont bien contradictoires... Pas de consensus?

En tout cas, sur le plan thérapeutique, je retrouve beaucoup la castration chimique par la baisse des hormones... C'est que ça doit être pas trop mal...
Après, il reste pas mal de place pour la psychanalyse puisque sur le plan scientifique, j'ai l'impression qu'on rame...

Bonne référence sur la prise en charge => JLE publishing

Il y est dit que les méthodologies scientifiques d'évaluations sont peu voire pas applicables pour plusieurs raisons.


Bon voilà, j'ai passé ma journée à essayer de faire une revue de la littérature sur une question qui m'intéresse...
Conclusion: je suis vraiment pas doué. :cry:
La réalité, c'est que j'avais déjà constaté que j'avais du mal à trouver les mots-cléfs pour les recherches dans les moteurs PM ou SD... lors de mes différents travaux universitaires... J'ai pas évolué.
J'ai rien trouvé sur ce que je voulais vraiment. Après, j'ai trouvé des trucs sympas que j'essaie partager.
Au revoir rêve de devenir docteur en psychologie...
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