LePsychoSophe a écrit : 20 nov. 2017, 12:45Non pas que ce soit une vision uniquement personnelle, puisqu'elle est partagée par d'autres dont un certain Pim Van Lommel
Pim Van Lommel pense que les neurones se délocalisent? Ou c'est une vague intuition présentée comme une hypothèse vérifiable? Ou autre... Vous pouvez le citer?
Dans la zone active neuronale qui est "consciente" (donc capté par "nous"), il y aurait ce "nous" qui capte
Non. C'est la zone active qui est le "nous". Pour saisir le truc, il faut raisonner sans réifier des concepts et sans chercher avec entêtement un "observateur" qui n'existe pas. Parce que le problème, comme vous le signalez plus loin, est que cela entraine une régression à l'infini: ça demande de recherche un observateur(/spectateur) de l'observateur de l'observateur...).
Cela n'explique rien parce qu'une explication qui est plus complexe que ce qu'elle est sensée expliquer n'est pas une explication. C'est en partie pourquoi le principe de parcimonie est si utile: on coupe la régression en n'allant pas imaginer une chaine sans fin d'observateurs qui ne sont pas nécessaires parce que tout indique déjà que les réseaux neuronaux suffisent pour générer ce "nous".
Et le libre-arbitre serait à l'intérieur de ce "nous" (ou "moi") si on veut
Non, s'il n'y a pas vraiment de libre-arbitre.
Oui, si le libre-arbitre tel que vous le concevez est un peu "magique"
Ce "moi" ne serait pas dans la partie non consciente du cerveau. C'est ce "moi" qui se "délocalise"
Cela voudrait dire qu'il ne dépendrait pas des neurones selon vous. Donc, vous n'avez pas vraiment répondu à ma demande:
"essayez de donner des détails sur comment le cerveau peut emmagasiner la conscience pour la sécréter, où l'emmagasine-t-il, et sur ce qui compose la conscience (la bile, on sait: eau, ions, sels, déchets métaboliques). Et si vous le pouvez, exprimez en quoi invoquer le libre-arbitre permet de mieux comprendre la "source" de la conscience."
Pour l'instant, vous n'expliquez rien même si vous employer des termes comme "délocaliser" dans une acception pseudoquantique.
Nicolas Fraisse l'explique bien
Vous comprendrez que j'accorde vraiment peu de crédit au propos de quelqu'un qui, même s'il est sincère, rapporte une vague impression et non des faits vérifiés. (Pareils pour les yogis.)
Ce sont les différents niveaux de conscience possible du cerveau qui permettent ça (somnambulisme, hypnose, transe, drogue... et "maladies" psychiatriques)
Vous entretenez le paradoxe plutôt que de le résoudre, àma, puisque vous mélangez "quelque chose" qui ne serait pas en lien avec le cerveau et des problèmes qu'on sait être en lien avec le cerveau.
Je crois que la définition de conscience est trop difficile (ou ne renvoie à rien en fait) pour s'entendre vraiment
C'est vrai que la définition de conscience peut poser problème. Mais il est possible de s'en tenir à une définition opérationnelle qui permette d'avancer. (À ce sujet: il y a énormément d'études scientifiques sur la conscience; le domaine ne se restreint pas à Libet ou Gazzaniga*.) Sauf qu'une telle définition opérationnelle fini le plus souvent par gêner les partisans du dualisme (ceux qui veulent s'en tenir à une approche scientifique du moins)... alors ils la changent plutôt que de se demander si le dualisme a vraiment des assises solides dans la réalité.
Les réseaux neuronaux eux-mêmes, ceux qui génèrent la conscience. Après tout, "qui" voit l'écran devant vos yeux si ce n'est pas votre cerveau? Le même cerveau qui vous rend conscient.
Oui pour le cerveau, je n'ai rien contre le cerveau et les personnes qui allongent leurs théories n'ont rien contre le cerveau
Dois-je comprendre que vous admettez que votre cerveau est nécessaire pour que vous puissiez voir l'écran?
Notons que les croyants sont très forts pour adaptés leur théorie en fonction des résultats scientifiques
Vous ne m'apprendrez pas qu'il y a une forte tendance au discours pseudoscientifique chez nombre de croyants
À lire ce qui se trouve à la diapo 81, j'ai l'impression de ne pas être trop dans le champ. Comme les diapositives ne sont pas de Gazzaniga, je ne peux me prononcer sur ses conclusions.
Il faudrait que je lise son bouquin mais là c'est plus une bibliothèque personnel que j'ai, c'est celle d'Alexandrie
Comment pouviez-vous vous prononcer sur la clarté de ses conclusions puisque vous n'avez même pas lu ses ouvrages?
Oui mais c'est une piste intéressante que d'y penser. Après que les scientifiques testent l'hypothèses, c'est excellent
Vous dites ça comme si les scientifiques avaient testé ou testaient les idées des psychanalystes mais c'est loin d'être vrai. Ce n'est pas comme si les psychanalystes offraient un corpus théorique vérifiable... ils font le plus souvent dans l'"irréfutable-à-force-de-rhétorique-détachée-des-faits". Dans le domaine des neurosciences, Freud et Lacan sont à peu près complètement ignorés. Par exemple, dans un ouvrage très célèbre paru pour la première fois en 1969, "Neurological Anatomy", Alf Brodal (une sommité dans le domaine) je n'ai retrouvé aucune référence à Freud dans les 181 pages de bibliographie (env. 4500 entrées). Vous pourriez me dire qu'il s'agit de neuroanatomie même si c'est plus que ça. Dans les manuels de neuroscience plus récents comme "Principles of neural science" (Kandel et al.), "Neurosciences' (Purves et al.), ou même "Neuroscience cognitive" (Gazzaniga et al.), Freud est à peine mentionné, quand il l'est, et moins pour des travaux ou découverte précis que parce qu'il est une figure historique.
Peut-être est-il plus cité en psychologie mais je doute qu'il ait laissé un héritage scientifique réellement dense.
Les scientifiques tous seuls dans leur coin... non, ça ne marcherait pas
Les philosophes peuvent certainement aider mais ceux qui adoptent une démarche non-scientifique n'aident pas la science.
Jean-François
* J'adhère pas mal à l'approche de
TE Feinberg et JM Mallatt qui mélange philosophie, neuroscience et évolution (ils n'essaient pas d'expliquer la "conscience de soi" par contre).