Cogite Stibon a écrit : 02 janv. 2018, 11:41 @ABC : je suis d'accord avec tout ce que tu as dis sur mes remarques. Merci pour ces précisions.
Merci pour ta réponse. Ce que j'ai signalé n'est pas toujours très bien connu. C'est le cas notamment concernant l'hypothèse spéculative d'un référentiel quantique privilégié violant l'invariance de Lorentz (en parfait accord avec les attentes de richard, mais pas du tout avec les nombreuses erreurs qu'il commet pour aboutir à ce résultat).
Cette hypothèse est requise si on souhaite une interprétation réaliste de l'état quantique ET la conservation du principe de causalité. Parfois, même certains physiciens (peu nombreux) adhèrent à l'interprétation réaliste du vecteur d'état sans réaliser que cette interprétation entre en conflit (au niveau interprétatif) soit avec l'invariance de Lorentz, soit avec le principe de causalité (l'interprétation réaliste du vecteur d'état, l'invariance de Lorentz et le principe de causalité ne peuvent coexister de façon cohérente).
Pour ma part, j'ai longtemps penché vers cette hypothèse. Ce qui m'incite à changer d'avis, c'est la négativité de l'énergie cinétique d'une particule franchissant une barrière de potentiel à vitesse supraluminique par effet tunnel. Il y a débat à ce sujet (Tunneling time, the Hartman effect, and superluminality: A proposed resolution of an old paradox, Herbert G. Winful), toutefois, une interprétation réaliste, mais rétrocausale ET respectueuse de l'invariance de Lorentz est parfaitement possible dans le cadre d'une formulation time symmetric de la physique quantique (cf. a time symmetric formulation of quantum mechanics et The Two-State Vector Formalism of Quantum Mechanics: an Updated Review)
En fait, je commence à envisager d'accepter l'interprétation du vecteur d'état comme un outil d'inférence statistique comme le proposent (notamment, c'est un point de vue majoritaire chez les scientifiques spécialistes de ces questions) les Peres et Fuchs.
Mais du coup, l'interprétation rétrocausale à laquelle adhèrent les Connes, Rovelli, Aharanov, Vaidman, etc, etc n'est pas une évidence. L'interprétation rétrocausale du caractère T-symétrique de la mesure faible par exemple, passe par une interprétation du résultat de mesure faible comme "un élément de réalité" (cf. Weak-Measurement Elements of Reality, L. Vaidman). Or, ça se discute puisqu'un résultat de mesure faible est obtenu statistiquement. Il ne s'agit donc pas d'un résultat de mesure obtenu sur un système individuel.
Bref, je n'ai pas encore d'opinion arrêtée sur cette question et, pour l'instant, je m'efforce surtout de rentrer dans les travaux de Prigogine (cf. The extension of classical dynamics for unstable Hamiltonian systems) en relation avec la question de la conservation de l'information.