De toute façon, marié ou non, en couple ou mono parental, il semble y avoir une autre problématique (
grandissante) qui va nécessairement affecter la capacité des futures adultes à recevoir un refus et à gérer la contrariété (
et donc, possiblement contribuer aux abus de toute sorte concernant le présent sujet, entre autres) et cette dernière ne semble pas du tout tributaire de la situation matrimoniale/familiale des parents.
Je pense aux « parents-rois » (
issus de la génération des « enfants-rois ») qui sont en train de conditionner leurs enfants pour en faire des « enfants-empereurs ». Il y a plusieurs textes sur le sujet sur le Net et même s’il n’y a aucune étude scientifique sur le sujet, tous les acteurs du domaine de l’éducation s’entendent sur le fait que c’est un phénomène en pleine expansion depuis quelques années déjà.
À ce sujet, j’ai une amie très proche qui bosse (
depuis 17 ans) dans un CPE (
subventionné par l’État) en milieu de travail (
« garderie » au sein même d’une entreprise). Et c’est fou tout ce qu’elle me raconte depuis quelques années.

A priori, l’on pourrait croire que ce ne sont que des anecdotes, mais certains textes que j’ai lus sur le Net parle de 8%~10% des parents qui correspondraient à cette description. J’ai demandé à mon amie d’estimer le nombre de parents/enfants que ses histoires concernent dans ses groupes et elle m’a répondu : «
au moins 3 enfants/parents par groupe de 8 » et que cela empirait, surtout depuis 5, 6 ans.
Je précise qu’elle bosse dans un milieu/quartier favorisé où tous les enfants fréquentant le CPE ont un couple de parents professionnel (
cadres, gestionnaires, DRH, DG, etc.) et où pratiquement tous sont en couple!
Vous êtes prêts?
Des parents qui arrivent en retard le matin et qui s’excusent (
plus ou moins) en disant que c’est parce que leur « petit amour » voulait des crêpes/
pancakes ce matin.
Des parents qui arrivent exténués le lundi matin et qui disent, sans gêne aucune, qu’ils avaient hâte, car c’était épuisant lors du week-end.
Des enfants qui arrivent au CPE en pyjama, en short (
en plein hiver) ou déguisés (
hors Halloween) et qui, quand les éducatrices demandent la raison aux parents, ces derniers répondent : «
il avait envie d’être habillé comme ça aujourd’hui ».
Des parents qui demandent aux éducatrices si ces dernières peuvent débuter la phase qui consiste à « mettre propre » (
abandonner le port de la couche à) leur enfant, parce qu’eux, s’ils tentent de le faire à la maison, ça va un peu gâcher leurs moments et qu'il faut nettoyer les dégâts, etc.
Des enfants (
oui « des » ce n’est pas un cas unique, une anecdote ou un cas exceptionnel) qui tapent/giflent leur parent (au CPE, devant les éducatrices) au point où ces dernières entendent « paf » et où la main demeure estampée rouge dans le visage du parent et où ces derniers, avec une voix toute mielleuse, se contentent de dire : «
mais faut pas faire ça, «maman/papa » n’aime pas ça se faire gifler ».
Et bien d’autres tout aussi « juteuses » que j’oublie (
ça fait 4, 5 ans qu’elle m’en raconte toutes les semaines).
Et là, on parle bien de couples « fonctionnels » constitués de professionnels « éduqués » en milieu favorisé! Du coup, avant même de savoir à quel point le fait d’être en couple ou non peut influer sur les enfants, l’éducation, peu importe par qui et par combien de parents elle est effectuée, semble complètement déficiente chez un certain nombre de parents qui ne se soucient que de satisfaire aux moindres caprices de leurs enfants et qui ne semblent avoir aucune espèce d’idée, connaissances ou conscience des implications futures du conditionnement qu’ils sont en train d’effectuer sur leur progéniture.
Un texte qui résume bien le phénomène même si, dans ce cas, ça concerne le millieu des écoles :
Le règne du parent-roi prend de l’ampleur
Bref, en couple ou non (
et avec une alliance ou pas au doigt), qu’importe si des plus en plus de parents s’acharnent de plus en plus à éviter toute situation qui peut le moindrement contrarier, stresser et déplaire à leur enfant? Même si c’est un raccourci, il est quand même facile d’imaginer que ces derniers (
hommes ou femmes) auront fort probablement bcp plus de difficulté, une fois adulte, à gérer un « non » ou un maque d’intérêt/attention de la part d’un éventuel « prospect » amoureux!

Et sans parler de toutes les autres situations contraignantes dans la vie qui n’ont aucun rapport avec la sexualité!
Ce qui manque cruellement dans notre société, ce n'est pas des couples (
mariés ou non), mais une éducation de base, pour les futurs parents, concernant l'éducation et le « conditionnement » des enfants.