Des motivations irrationnelles pourront se servir de tout et de son contraire pour leur fins. La logique n'est pas en cause.Nicolas78 a écrit : 26 mars 2018, 01:06Ce qui n'est pas la logique n'est pas logique, je l'entend (oxymoreExpator a écrit :Les motivations et les comportements humains ne sont pas tous rationnels, mais nos raisonnements qui sont rationnels obéissent à une logique qui est universelle. La logique c'est la logique, la raison c'est la raison, ce qui est rationnel est rationnel.... Autrement dit : ce qui n'est pas logique n'est pas logique, ce qui n'est pas la raison n'est pas la raison, ce qui n'est pas rationnel n'est pas rationnel.
Après, la logique est t'elle fatalement incapable de servir l'irrationnel par exemple ?
On dit qu'un raisonnement logique est une suite de propositions cohérents entre elles et avec le réel tel qu'on le conçoit, et que cela est signe de rationalité.
Mais, sommes nous certain que la logique ne peut pas servir des motivations irrationnels ?
Et un raisonnement logique est une suite de propositions connectées logiquement. Il suffit que l'une des propositions en question contiennent une contradiction interne ou que deux propositions soient contradictoires pour que tout le raisonnement tombe à l'eau, autrement dit : soit illogique.
Oui, bien sûr, un raisonnement n'est pas posé dans le néant.Nicolas78 a écrit :M'enfin, ce qui est "rationnel", n'est-ce pas un peut quelque chose de formulée logiquement par une situation, cette situation étant un lieu et une époque ?
Il faut savoir qu'en soi il y a une cohérence, c'est celle du réel lui-même, indépendamment de ce qu'on s'en imagine ou perçoit. Mais la logique quant à elle nécessite une capacité à se représenter les choses de manière symbolique. Autrement dit : il n'y a pas de logique sans langage.
>>>>>> En effet, à la différence de la cohérence du réel en soi, la logique n'existe que dans et par un discours.
Or, il n'y a pas de langage sans la nécessité d'une communication, ni de communication sans une nécessité pour la survie, pas de survie sans vie existante, pas de vie sans.....
C'est pourquoi Wittgenstein2 insistait sur le fait qu'il n'y avait de signification que relativement aux usages relatifs à ce qu'il appelait une "forme de vie".
Là encore je vais faire mon dialecticien : il ne faut pas confondre logique (formelle) et stratégies pragmatiques.Nicolas78 a écrit :On est d'accord. Pour juger de la validité ou non d'un raisonnement, il faut utiliser la logique.Exaptator a écrit :Si tu tentes de comprendre, alors tu es obligé d'y recourir, sans quoi tu ne pourrais au mieux que te faire quelques notions vagues et non communicables.
On ne fera pas de philosophie sur le rationalisme dans un cadre qui est déjà pris en charge par une pratique, la science.
Pas plus qu'on ne se posera de questions existentielle sur l’existence pour étudier les statistiques d'une population de fourmis.
Mais si on veut parler du concept de l’existence par exemple (comme on l'a déjà fait sur ce forum, ce qui à donné des milliers de caractères de débat), alors tout ce complique très très rapidement, et c'est bien souvent le rapport au réel (et sont évolution) qui va aider une logique à se faire valoir.
Une compréhension par nature sera toujours nécessairement limitée. Cela dit, un savoir c'est justement ce qui ce définit comme non biaisé. Par conséquent : il est possible de savoir, bien que ce ne sera jamais un savoir de tout sur tout. Toute connaissance souffre irrémédiablement d'incomplétude.Nicolas78 a écrit :Ca requière effectivement de la rationalité. Mais aussi l'accès à une database de savoir et à un cadre épistémologique. Et le savoir évolue (s'affine), et les positions épistémologiques sont diverses (enfin...selon les époques).Exaptator a écrit :L'envie de comprendre c'est une chose qui n'est pas forcément rationnel, mais pouvoir comprendre requiert nécessairement de la rationalité.
Je passe sur le fait qu'avoir envie de comprendre pour des raisons plus ou moins rationnels poussent possiblement vers une compréhension biaisé ou du moins limitée du réel.
Il faut déjà apprendre à distinguer dans les sciences : modèles théoriques et théories scientifiques. Or même des prix Nobel les confondent !
Dernière remarque : la connaissance s'affine, oui ! Mais elle n'évolue pas. Un savoir reste une vérité dans le cadre de sa preuve (ou alors c'est qu'il n'était pas un savoir à proprement parler).
Un consensus n'a jamais produit la moindre vérité. La validité d'un raisonnement se vérifie formellement. Celui qui ne comprend pas la démonstration du théorème de Fermat par exemple ne peut pas trancher sur sa validité, il doit faire confiance, il ne saura jamais.Nicolas78 a écrit :Bha le mieux, c'est que tu explique c'est quoi pour toiExaptator a écrit :Ah bien là je comprends mieux tes remarques. Nous ne parlons pas de la même chose en fait. Pour toi le rationalisme est constitué de plusieurs courants philosophiques. Pour moi c'est autre chose. Oublions donc ce mot pour l'instant et continuons de parler de rationalité.![]()
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J’imagine que tu parle de la relation entre la logique/cohérence et la rationalité ?
Dans ce cas, nous pourrions nous mettre d'accord sur le fait que ce qui est rationnel est ce qu'un discours logique émet par rapport à un consensus scientifique (restant intersubjectivité) concernant le réel (?)
Ou pas...à toi de me dire.
Sans une définition objective du Bien, la question de l'utilité ne se pose pas en logique formelle.Nicolas78 a écrit :On est d'accord à 100%. La ou je papote, c'est la ou la logique doit s'inscrire. Dans une façon d'aborder le réel.Exaptator a écrit :Ah mais se présenter comme rationaliste ne suffit pas à garantir que tout ce que l'on dit est rationnel. Pour cela il faut que les raisonnements tenus par soi le soient formellement.
La logique pour la logique, à quoi ça servirait ?
L'évolution a retenue des stratégies qui fonctionnent. Elles ne sont pas toutes logiques ni forcément non plus optimales.Nicolas78 a écrit :Pas faux ! Enfin, vraiExaptator a écrit :Non, ce n'est pas si HS que ça. Dans ce cas l'on agit à l'instinct. Il ne s'agit pas de savoir, mais de réagir.
Comme le modèle théorique du trou noir par exemple ?Nicolas78 a écrit :Pourtant, certaines hypothèses en cosmologie sont formulées mathématiquement.Exaptator a écrit :Non, depuis un siècle environ... Ce n'est même plus une science au jour d'aujourd'hui. Ce sont les instruments qui font toutes les "découvertes", mais sur le plan théorique ça patauge et ça s'enlise dans toujours plus d'ad hoc....
Bien sache que ce modèle est basé sur une erreur d'interprétation faite par David Hilbert de l'équation de K.Schwarzschild mort très peu de temps après la rédaction de son 2 ème article sur le sujet.
C'était il y a plus d'un siècle !
Bien oui. Tout le monde n'a pas les capacités intellectuelles ni la puissance logique pour comprendre une démonstration donnée dont la profondeur excède ses capacités et puissance logique.Nicolas78 a écrit :Veut tu dire que la rationalité voir la logique d'une proposition supportée par les maths peut échouer à nous parler de sa véracité ?
L'expérience ne permet pas à elle seule de savoir, jamais. Et cela, quelque soit le savoir considéré.Nicolas78 a écrit :Mon point, c'etait de dire que :
L'expérience permet cependant une meilleure représentation des choses.
Une I.A. forte devrait normalement pouvoir développer de quoi s'en doter d'une, d'une envie, si tant est qu'elle juge cela comme une amélioration pour elle et si elle n'en est pas déjà dotée d'une à la base.Nicolas78 a écrit :En cela, je veut dire que si l'humain était purement rationnel, comme pourrait l’être une IA d'après toi, alors on ne serait rien sur l'univers. Car on aurait même pas envie de le comprendre.
Tu poses le problème de l'intentionnalité. C'est un sujet passionnant.
Je ne suis pas sûr de comprendre. Précise ta pensée s'il te plait...Nicolas78 a écrit :Et que c'est bien parce-que : savoir ce qui est possible ou non de savoir est flou qu'on dépasser le rationnel pour s'y atteler.
C’était tout en faitJe voulais pas aller plus loin à la base (enfin, pour commencer)
Oui je comprends ce point de vue. C'est en partie le mien.Nicolas78 a écrit :Evidemment, si l'humain n’était pas capable de rationalité, de logique, de cohérence...il serait incapable de fabriquer un ordinateur (enfin, en gros il serait pas capable de faire grand chose d'autre que de manger, se balader, niquer, faire la guerre avec ses dents et ses ongles, réfléchir au sens de la vie de l'univers et du reste, et de se faire chier)![]()
Ça, c'est pour pas que tu me voit comme un mec qui pense que l'irrationnel est bien (ou mal non-plus, en fait).
Note bien que je ne défend pas l'irrationnel ou le rationnel. J'essaye d'en comprendre les limites applicables par des humains qui sont inextricablement liées à leurs corps et leurs environnement. C'est tout.
La "logique" = La science des raisonnements.Nicolas78 a écrit :PS : à ce stade je pense qu'il serait pas mal qu'on s'accorde tous sur la force de la relation entre les mots "logique" et "rationnel" et "raison". Peut-être ?
La "logique formelle" = Le langage de cette science.
Est "logique" = Ce qui est "formellement cohérent".
"Rationnel" = Ce qui a la qualité d'être logique.
La "Raison" = L'ensemble intégré du rationnel. -----> À préciser.
On développera une autre fois.Nicolas78 a écrit :PS 2 : tu comprend que je ne remet pas en question notre rapport à la logique et au rationalisme sur des proposition simples, mais dans une façon globale d'aborder ces concepts et/ou sur des propositions compliquées liées à notre rapport au réel, au savoir, et à ce qu'on en pense.
En gros, je ne remettrait pas en question la rationalité de la proposition logique suivante par exemple : si mon homéostasie est stoppée, alors je suis mort...![]()
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La logique n'émerge pas comme peut émerger une propriété physique.
Et rien n'est créé, si par "créer" l'on entend le fait de produire à partir de rien.
Par tâtons ? Bien je ne le pense pas non. Ma pensée c'est que des raisonnements logiques sont devenus possibles une fois développés certains outils langagiers et la mise en évidence faites de certains biais cognitifs les plus évidents comme celui de confirmation d'hypothèse, naturels à l'homme.Dash a écrit :Forcément, au cours de l'histoire, certains individus, concernant certains sujets précis (ce qui n'implique pas qu'ils raisonnaient forcément logiquement pour tout, dans leur vie), ont réussi à raisonner logiquement sans être éduqué spécifiquement à ce qui, de toute façon, n'était pas encore connu/formalisé.
>>>>>> Et pour se rendre compte que certaines formes syllogistiques sont fausses, il faut déjà pouvoir les formuler et les décliner de toutes les manières possibles.
Bien non, puisque les logiciens eux-mêmes ne peuvent raisonner logiquement sans leur règles formelles.Dash a écrit :Donc, naturellement, sur l'une des extrémités d'un continuum, certains « bêtas/biaisés » (encéphale moins performant + pulsions/émotions/affects plus exacerbées) raisonnent de travers sur presque tout, mais plus l'on s'éloigne de cette extrémité, plus ça dépend des sujets traités, des capacités et des circonstances.
Ce qui est catégorique c'est que sans les règles formelles de la logique (qui tiennent dans le langage) et donc l'outil que celle-ce représente, nous sommes naturellement condamnés à raisonner de travers.Dash a écrit :À moins de croire que la logique nous fût transmise par des E.T/Dieu, il y a bien fallu que certains individus réussissent à expérimenter par eux-mêmes (sans éducation, donc) l'implication de certains raisonnements et commencent à partager leurs réflexions (afin qu'elles soient comprises, reprises et donc, enseignées). Du coup, de façon générale, je suis d'accord avec toi et comprends ce que tu veux dire, mais ce n'est pas aussi absolu/catégorique que ta formulation pourrait le laisser croire à certains.
Oui, bien sûr. Mais comme je l'ai déjà expliqué, ce qui s'apprend n'est pas inné et donc ne nous est pas naturel, bien qu'il nous soit naturel de pouvoir apprendre.Dash a écrit :Ça aide forcément, et bcp! Ça ne fait aucun doute, comme pour tout ce qui peut s’apprendre. Mais ce n’est pas une absolue nécessité étant donné que presque tout peut s’apprendre par autodidaxie (pour ceux étant doués de cette capacité).Exaptator a écrit : 25 mars 2018, 21:11 Si 20 % ou plus d'humains raisonnent correctement, c'est parce qu'il ont été éduqués dans ce sens.
>>>>>>> Je pense qu'il est essentiel de distinguer ce qu'il nous est possible d'apprendre (qui ne nous est donc pas naturel dans le sens que cela n'est pas inné), de notre capacité à apprendre (qui elle nous est tout-à-fait naturelle).
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En réalité nous le sommes tout le temps : irrationnels, ce qui ne l'est pas parfois ce sont nos raisonnements, parfois par hasard, parfois par imitation, parfois parce qu'on raisonne selon les règles formelles de la logique.lefauve a écrit : 26 mars 2018, 04:20Retour à la conservation:Sur se point il y a un petit piège à ours temporel. Sommes-nous rationnel en tout temps? Pour ma part, je pense qu'il y a moins de 20% des gens qui peuvent rationnel dans des conditions où il ne sont pas personnellement ou impliqués directement ou indirectement ou idéologiquement impliqué.Exaptator a écrit :En fait la quasi totalité des individus raisonnent naturellement de travers. Sans la logique formelle pour pallier à cette déficience naturelle, nous ne produirions pas beaucoup de raisonnements logiquement valides. Et c'est même sans parler de vérité ou de fausseté des prémisses.
Oui, en réalité bien souvent, ce n'est pas la logique en elle-même ni pour elle-même qui nous intéresse........lefauve a écrit :J'ai tendance à classer cela parmi les coïncidences, étant données l’absence de liens de causalité.Exaptator a écrit :Oui ce n'est pas faux, mais l'émotion peut être en phase avec la raison. Connais-tu la satisfaction émotionnelle (car une satisfaction intellectuelle ça n'existe pas) qu'offre la résolution d'un problème sur lequel l'on bûche depuis longtemps ?
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Merci.
Descartes n'applique pas lui-même entièrement sa méthode. Pour en arriver à l'idée d'un "Dieu créateur des vérités éternelles", c'est qu'il a merdé quelque part.thewild a écrit :Certes c'est formellement correct, par définition.Exaptator a écrit :1. Ce que je sais, je le sais, je ne crois pas le savoir.
Mais existe-t-il réellement des choses que l'on sait ? Le Discours de la méthode de Descartes interroge assez bien l'existence de certitudes, trouvez-vous son raisonnement désuet ? (j'utilise ce terme car dans une autre discussion sur ce forum certains intervenants ont raillé le "cogito" de Descartes comme étant dépassé, voire stupide)
Son "Cogito" a quelques défauts aussi.
Exaptator a écrit :En pratique l'être humain est très peu rationnel.
Sur les sciences cognitives, les neurosciences et ma participation à quelques forum.thewild a écrit :Sur quoi basez-vous cette affirmation ?

Non, en fait elle est congénitale.thewild a écrit :L’irrationalité humaine ne serait-elle pas qu'apparente ?
Alors là je reviens sur une distinction que je fais et qui m'est chère, celle entre cohérence et rationalité.thewild a écrit :Lorsque nous considérons un comportement humain comme irrationnel, n'est-ce pas parce que nous n'avons qu'une connaissance et une compréhension très partielles de ce qui le motive ?
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