Bonjour à tous,
On parle langue ici! J'cré ben que j'pourrai pas m'empêcher de mettre mon grain de sel vitre fait.
Ha! Les emprunts et la sauvegarde de notre belle langue française!
J'ai généralement des sentiments très partagés sur ce sujet. La première chose à dire est que c'est évident que l'emprunt est une méthode rapide et souvent efficace de faire entrer de nouveaux mots dans une langue. Un 'tsunami' est plus qu'un 'tremblement de terre' et ça vaut donc la peine de faire l'emprunt de ce mot. Et que feraient les francophones sans café? Surtout sous forme de capuccino. Les végétariens sans tofu?
De la même façon, weekend est un concept d'origine britanique. On pourrait trouver normal de faire l'emprunt alors mais 'fin de semaine' après tout fait aussi bien l'affaire alors pourquoi faire l'emprunt?
Pour les néologismes (anglais) par contre je ne vois pas pourquoi on n'essaierait pas d'en créer aussi. C'est ce qui a donné le très bon 'logiciel' pour l'équivalent anglais 'software'. C'est pas une stupide traduction ('matériel mou'? 'équipement mou'?) mais bien une
construction à partir d'une racine tout à fait correcte (i.e. 'logique'). Mais le plus important est que le terme a fonctionné chez les locuteurs et qu'à partir de ce moment on ait pu continuer avec le modèle : courriel, progiciel, partagiciel etc. Avec la même idée derrière la tête on a créé 'clavardage' pour 'chat', ici on a même un ajout de sens.
Un des problèmes du français face à l'anglais est que ces deux langues se ressemblent tellement (40% du lexique britannique est d'origine française) que c'est parfois difficile de savoir si un terme est vraiment un emprunt ou s'il ne provient pas du vieux fond français ('challenge', 'char' pour automobile, 'fleur' pour farine par exemple)... et je ne parle que de terminologie... les syntaxes aussi se ressemblent.
Mais c'est pas le plus important d'après moi. On vie au Québec quatre tensions face à la langue française :
- la pression de l'anglais (à Montréal, y'a encore des anglophones qui ne comprennent pas le français),
- les immigrants qui s'imaginent arriver en amérique du nord (les derniers chiffres montrent qu'ils se francisisent par contre),
- les vieux qui sont persuadés qu'on parlait tellement mieux avant ("ben oui, accroche toi ben après ton sterring pis crampe en masse pépère"

)
- la France qui s'immagine propriétaire de la langue française (et je ne parle même pas de Maurice et de sa bande de vieux croutons).
C'est pour ces raisons que nous sommes particulièrement sensibles ... surtout lorsqu'on se fait dire par des français que 'fin de semaine' est un anglicisme (c'est même pas une blague

). Au moins, les anglais on sait qu'ils ne sont pas là pour nous aider, mais les français!
Mais c'est ici que je me tord de bonheur. Finalement, si je comprend bien Florence, les français et les japonais se ressemblent beaucoup. On doit aux japonais le très "génial" 'walkman' et aux français le très hilarant 'footing' (dans le sens de 'jogging') entre autre. Je n'entendrai plus jamais la marseillaise de la même manière. Le gratin dauphinois avec des baguettes peut être.
Bon! Me semble que c'est assez comme ça.
Ciao!
Marc