Texte de SF.

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alraune
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Texte de SF.

#1

Message par alraune » 25 juin 2018, 17:27

Bonjour à tous. je viens de finir une petite histoire de SF et je voudrais avoir votre opinion : est-ce que ça tient la route ? Scientifiquement est-ce que c'est possible ? Merci d'avance.

Génération indoor.

Adolescent je me moquais des vieillards qui déballaient leurs souvenirs de la Terre : leurs expériences vécues au gré de leurs années sur cette planète que je n’ai pas connue m’indifférait totalement. Je suis né et ai grandi dans le vaisseau. Je suis un enfant de l’errance. Aujourd’hui je comprends et je regrette. J’aurais dû mieux écouter.
Dix ans déjà que nous dûmes nous poser sur Gradius en pensant en repartir rapidement. Le « rapidement » était une erreur d’appréciation, l’avarie qui nous avait contraints à trouver un refuge ne put être réparée. Nous renonçâmes à nos rêves de continuer la route vers Proxima b. Nos rêves ? Vraiment ? Ou ceux de gens nés loin de nous qui se fichaient de l’éthique ? Tout avait été décidé d’avance pour nous, nous aurions dû faire partie des générations qu’il leur fallait sacrifier pour perpétuer notre espèce et faire fonctionner le vaisseau. À tout moment il y avait quelque chose à faire (sommeil 8 heures, repas 2 heures, sport 2 heures, gravitron * 2 heures etc.) nous n’avions pas le temps de penser, de philosopher… Nous vivions notre vie sans nous poser de questions, nos corps comme nos esprits flottaient dans une tromperie. Et ça m’allait comme ça. Jusqu’à ce soir.
Ce soir je suis assis sur un tas de cailloux, je regarde notre soleil se coucher, je n’ai plus rien à faire. Trois heures à tuer. Trois heures de vide. Cela ne m’était jamais arrivé. Depuis la panne nous avons consacré nos journées à trouver une solution pour repartir, puis la résignation venue il nous fallut nous installer. Aujourd’hui c’est fait. Cela nous a prit dix ans pour monter nos domiciles, pour tester la faune et la flore, pour apprendre à ne pas nous empoisonner, ne pas nous faire attaquer, éviter les maladies (heureusement les bactéries d’ici ne connaissent pas les antibiotiques !).
Et ce soir : rien. Envie de rien non plus. Sauf…
Je veux rentrer chez moi. Remonter dans le vaisseau.
Ici la saleté, la pluie, la boue, la poussière, les odeurs, les couleurs, tout me révulse.
Je veux rentrer chez moi, retrouver la clarté des LED, l’hygiène, l’apesanteur ! Quel délice c’était ! alors qu’ici… Ici tout est contrainte : devoir marcher ! Vous n’avez pas idée de ce que c’est que de peser de tout son poids comme ça, quand on a connu que le plaisir de flotter. Et je ne vous parle pas de ce que ça fait d’entrer dans l’eau pour la première fois : le saisissement, le dégoût car il y à là-dedans des algues, des bêtes, tout ce qui me frôle me donne des frissons d’horreur et je réprime à chaque fois l’envie de fuir !
Fuir... Retrouver l’errance. Mais le vaisseau n’existe plus : il nous a servi à construire tous les bâtiments derrière moi.
Que va-t-il se passer maintenant ? C’est quoi le projet ? Attendre (et combien d’années !) pour avoir la technologie, les infrastructures pour repartir ? Si seulement ! Là j’aurais un espoir, quelque chose à quoi m’accrocher. Mais les autres estiment qu’il est atteint, leur but : trouver un endroit à coloniser, c’est fait. Reste à trouver le moyen d’envoyer un message vers la Terre pour leur dire « Hé ho, nous sommes arrivés ! Pas à Proxima mais arrivés tout de même. » Mais pourquoi faire ? Est-ce qu’ils se souviennent seulement d’avoir un jour décidé d’envoyer nos grands-parents dans l’espace ? Est-ce qu’il y aura seulement encore quelqu’un pour nous répondre ?

*Gravitron : c'est le nom que j'ai choisi pour la centrifugeuse multi-place pour limiter les effets de l'apesanteur.
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Re: Texte de SF.

#2

Message par LoutredeMer » 25 juin 2018, 18:00

alraune a écrit : 25 juin 2018, 17:27 Bonjour à tous. je viens de finir une petite histoire de SF et je voudrais avoir votre opinion : est-ce que ça tient la route ?
Je ne sais pas. Sa nostalgie de l'intérieur. Perso j'ai des envies irrépressibles de sortir, mais je suis claustrophobe... je doute qu'un humain puisse se contenter de vivre confiné, la majorité d'entre nous aime sortir. Mais pourquoi pas, si l'on considère la force des conditionnements de l'enfance. En tout cas l'idée est intéressante. Elle implique un "contre-nature" qui serait la nouvelle nature de l'humain.
Et je ne vous parle pas de ce que ça fait d’entrer dans l’eau pour la première fois : le saisissement, le dégoût car il y à là-dedans des algues, des bêtes, tout ce qui me frôle me donne des frissons d’horreur et je réprime à chaque fois l’envie de fuir !
Bien vu :a2:
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Re: Texte de SF.

#3

Message par Cogite Stibon » 26 juin 2018, 10:13

Salut Alraune,

Juste une remarque : Proxima est, me semble-t-il, le système stellaire le plus proche de la Terre. Il n'est donc pas logique que les colons se soient arrétés sur une autre planète en s'y rendant.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
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Re: Texte de SF.

#4

Message par Raphaël » 26 juin 2018, 12:53

alraune a écrit : 25 juin 2018, 17:27 *Gravitron : c'est le nom que j'ai choisi pour la centrifugeuse multi-place pour limiter les effets de l'apesanteur.
Deux heures par jour dans une centrifugeuse ? :shock:

:gerbe:

Faudrait pas oublier les Gravol et les Tylenol.

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alraune
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Re: Texte de SF.

#5

Message par alraune » 26 juin 2018, 13:09

Merci à vous tous.
Pour l'adaptation à la vie à l'intérieur il me semble que je peux justement travailler là dessus. On a des animaux qui vivent en appartement et des humains qui ne sortent quasiment jamais de chez eux...
En effet c'est Proxima le plus proche Il faudra donc que je change la destination ! Pour la centrifugeuse 2 heures/jours c'est comme les repas, c'est en plusieurs fois :D
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Re: Texte de SF.

#6

Message par Etienne Beauman » 26 juin 2018, 14:35

Salut, je vais m'attaquer au texte, au style, c'est évidement subjectif, mais je pense que tu peux améliorer facilement deux, trois petites choses.

Premier point, la ponctuation.
Ça manque de virgules.
Tu fais des début de phrase qui ressemble à des départs de sprints.
alraune a écrit : 25 juin 2018, 17:27 Adolescent je me moquais des vieillards qui déballaient leurs souvenirs de la Terre
Là j’aurais un espoir
Ce soir je suis assis sur un tas de cailloux
alraune a écrit : 25 juin 2018, 17:27 Ici tout est contrainte
l'effet peut être voulu à un moment donné, mais il aura bien plus d'impact, s'il est plus rare.
Adolescent, je me moquais des vieillards qui déballaient leurs souvenirs de la Terre...
Là, j’aurais un espoir...
Ce soir, je suis assis sur un tas de cailloux...
Ici, tout est contrainte
etc.

Est ce que tu relis tes textes à haute voix ?
Si non, fais le !
Lentement, insiste sur les pauses, sur l'intonation, les liaisons.
Perso, quand je lis "Je suis né et ai grandi dans le vaisseau" le triple é (né et ai) passe très mal à l'oral.

Concernant les points d''exclamation et d’interrogation, ton texte est clairement déséquilibré :

Adolescent je me moquais des vieillards qui déballaient leurs souvenirs de la Terre : leurs expériences vécues au gré de leurs années sur cette planète que je n’ai pas connue m’indifférait totalement. Je suis né et ai grandi dans le vaisseau. Je suis un enfant de l’errance. Aujourd’hui je comprends et je regrette. J’aurais dû mieux écouter.
Dix ans déjà que nous dûmes nous poser sur Gradius en pensant en repartir rapidement. Le « rapidement » était une erreur d’appréciation, l’avarie qui nous avait contraints à trouver un refuge ne put être réparée. Nous renonçâmes à nos rêves de continuer la route vers Proxima b. Nos rêves ? Vraiment ? Ou ceux de gens nés loin de nous qui se fichaient de l’éthique ? Tout avait été décidé d’avance pour nous, nous aurions dû faire partie des générations qu’il leur fallait sacrifier pour perpétuer notre espèce et faire fonctionner le vaisseau. À tout moment il y avait quelque chose à faire (sommeil 8 heures, repas 2 heures, sport 2 heures, gravitron * 2 heures etc.) nous n’avions pas le temps de penser, de philosopher… Nous vivions notre vie sans nous poser de questions, nos corps comme nos esprits flottaient dans une tromperie. Et ça m’allait comme ça. Jusqu’à ce soir.
Ce soir je suis assis sur un tas de cailloux, je regarde notre soleil se coucher, je n’ai plus rien à faire. Trois heures à tuer. Trois heures de vide. Cela ne m’était jamais arrivé. Depuis la panne nous avons consacré nos journées à trouver une solution pour repartir, puis la résignation venue il nous fallut nous installer. Aujourd’hui c’est fait. Cela nous a prit dix ans pour monter nos domiciles, pour tester la faune et la flore, pour apprendre à ne pas nous empoisonner, ne pas nous faire attaquer, éviter les maladies (heureusement les bactéries d’ici ne connaissent pas les antibiotiques !).
Et ce soir : rien. Envie de rien non plus. Sauf…
Je veux rentrer chez moi. Remonter dans le vaisseau.
Ici la saleté, la pluie, la boue, la poussière, les odeurs, les couleurs, tout me révulse.
Je veux rentrer chez moi, retrouver la clarté des LED, l’hygiène, l’apesanteur ! Quel délice c’était ! alors qu’ici… Ici tout est contrainte : devoir marcher ! Vous n’avez pas idée de ce que c’est que de peser de tout son poids comme ça, quand on a connu que le plaisir de flotter. Et je ne vous parle pas de ce que ça fait d’entrer dans l’eau pour la première fois : le saisissement, le dégoût car il y à là-dedans des algues, des bêtes, tout ce qui me frôle me donne des frissons d’horreur et je réprime à chaque fois l’envie de fuir !
Fuir... Retrouver l’errance. Mais le vaisseau n’existe plus : il nous a servi à construire tous les bâtiments derrière moi.
Que va-t-il se passer maintenant ? C’est quoi le projet ? Attendre (et combien d’années !) pour avoir la technologie, les infrastructures pour repartir ? Si seulement ! Là j’aurais un espoir, quelque chose à quoi m’accrocher. Mais les autres estiment qu’il est atteint, leur but : trouver un endroit à coloniser, c’est fait. Reste à trouver le moyen d’envoyer un message vers la Terre pour leur dire « Hé ho, nous sommes arrivés ! Pas à Proxima mais arrivés tout de même. » Mais pourquoi faire ? Est-ce qu’ils se souviennent seulement d’avoir un jour décidé d’envoyer nos grands-parents dans l’espace ? Est-ce qu’il y aura seulement encore quelqu’un pour nous répondre ?


Le narrateur s'emballe dans la seconde partie sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Ça mériterait d'être développé, si ça fait dix ans que sa rage couve, il faudrait que la progression soit moins abrupte, qu'on sente mieux la transition entre l'ennui, l'agacement, la colère, le désespoir.

Enfin il y a quelques trucs un peu maladroits, je trouve :
"Le « rapidement » était une erreur d’appréciation"
Oui ! le "repartir " aussi, tu rates une occasion d'humour.


"Tout avait été décidé d’avance pour nous, nous aurions dû faire partie des générations qu’il leur fallait sacrifier pour perpétuer notre espèce et faire fonctionner le vaisseau"

Le "notre" me gène, c'est la même espèce qui a envoyé ce vaisseau dans l'espace, la distinction entre "eux" et "nous" se fait à un autre niveau. Et l'ensemble est un peu indigeste
Tout avait été décidé d’avance pour nous, nous fûmes [c'est effectif] les générations sacrifiées pour perpétuer l'espèce et faire fonctionner le vaisseau.
Tu sens la différence ?

"Nous vivions notre vie"
Quoi d'autres ?
Encore une fois, volontairement ça peut avoir un intérêt, mais attention avec les pléonasmes courant du langage, surtout pas à l'écrit. :)

Est-ce qu’ils se souviennent seulement d’avoir un jour décidé d’envoyer nos grands-parents dans l’espace ? Est-ce qu’il y aura seulement encore quelqu’un pour nous répondre ?

Je suis sûr que tu peux éviter ce genre de répétition, il suffit de relire ton texte en traquant les mots répétés, et de trouver si possible une alternative, mais si au final tu gardes la répétition ce sera un vrai choix.

La critique est facile mais l'art est difficile.
Bonne continuation :)
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Re: Texte de SF.

#7

Message par LoutredeMer » 26 juin 2018, 15:05

Etienne Beauman a écrit : 26 juin 2018, 14:35 Perso, quand je lis "Je suis né et ai grandi dans le vaisseau" le triple é (né et ai) passe très mal à l'oral.
...ainsi qu'à l'écrit. Tu peux essayer : "Je suis né dans un vaisseau et j'y ai grandi."
Dernière modification par LoutredeMer le 26 juin 2018, 16:15, modifié 1 fois.
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Re: Texte de SF.

#8

Message par alraune » 26 juin 2018, 15:42

Merci de vos conseils et de votre lecture attentive, c'est vraiment très gentil de votre part. Je vais retravailler le style, d'autant qu'au départ c'était un texte pour un atelier et la consigne était de supprimer tous les adjectifs qualificatifs (et franchement c'est compliqué). La répétition du "seulement" était voulue dès le départ, je voulais souligner que pendant leur voyage il a pu se passer n'importe quoi sur Terre, du coup je vais étoffer tout ça.
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Re: Texte de SF.

#9

Message par 25 décembre » 14 juil. 2018, 16:03

#1 par alraune » 25 juin 2018, 11:27
Bonjour à tous. je viens de finir une petite histoire de SF
J'ai lu l'histoire de CJ et de RL toutes les histoires ont des points communs.
Merci de votre réponse intelligente

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