alessandro pendesini a écrit : 22 juil. 2018, 14:58
J
jean 7 affirme: Bon, mais au niveau académique, qu'est-ce qui autorise à contredire les propriétés d'un système par les propriétés de ce qu'il englobe ?
j'ai lu avec attention les 5 points que tu as écrit.
Je n'y trouve pas de réponse à ma question (le point 4, peut-être ?). Je la précise donc : Si un système a des propriétés vérifiées, qu'est-ce qui autorise à utiliser des propriétés internes à ce système pour contredire les propriétés de ce système ?
alessandro pendesini a écrit : 1° -Nécessité déterministe : ...
Oui. Prend note que pour moi le libre arbitre ce contredit pas "mêmes causes =>mêmes effets" et que le fait qu'on ne sache pas prouver cette assertion n'empêche pas que je la considère comme effective car sans contradiction avec ce que je peux voir du monde.
alessandro pendesini a écrit :2°-L’adaptation de la fonction d’évaluation au but proposé ne peut se mesurer que par le plaisir ou le déplaisir qu’elle engendre. N’oublions pas que ce système d’évaluation interne (plaisir/déplaisir) est lui-même prédéterminé par le passé évolutif de l’espèce. Ces affects sont déjà déterminés dans leur réactivité aux signaux du monde extérieur et du monde interieur.
Oui, ce qui ne pose pas de problème car cela n'empêche pas de considérer un individu en tant que système et observer les propriétés de ce système.
alessandro pendesini a écrit :3°- Votre cerveau n’est pas n’importe quel cerveau : c’est bien le vôtre, tel qu’il a été formé par votre trajectoire particulière au travers de l’existence.
Exactement. J'ajouterais qu'il ne serait rien sans moi (corps complet) et qu'il est très douteux qu'on puisse maintenir ses performance en le privant d'interaction avec ce corps.
alessandro pendesini a écrit :On ne perd donc rien à se dire que la vie mentale est entièrement déterminée par l’activité cérébrale, puisque cette dernière n’est à son tour que le fruit de votre propre activité. Le libre arbitre est biologique.
Oui. (j'entend "déterminée par" comme "un résultat de"). Cependant, il faut rester attentif à ce que considérer la vie mentale comme une simple donnée de sortie masque le fait probable (mais non prouvé pas plus que son contraire) que l'activité cérébrale dont elle rend compte ne cesse pas avec cet "affichage".
Par analogie, l'affichage sur l'écran de mon ordinateur ne rend pas compte de l'existence ou non de conséquence des résultats affichés sur les calculs futurs.
alessandro pendesini a écrit :De lors, nous n’aurions sans doute pas “pu faire autrement” quand nous avons posé un choix que nous regrettons ensuite, car ce choix fut déterminé par un ensemble de causes qui, s’il se reproduisait intégralement (ce qui est bien entendu impossible) à un autre moment, produirait donc les mêmes conséquences.
Ce que je dis, ce que selon moi le libre arbitre désigne, c'est le fait que cet ensemble de causes comporte
(parfois, souvent, généralement, c'est affaire d'appréciation dont on peut discuter) une cause majeure et un nombre considérables de causes d'influence secondaires ou négligeables, et que cette cause majeur est indissociable du corps de l'individu qui a posé le choix. A ce titre, c'est le choix de cet individu.
alessandro pendesini a écrit :4°- Pour être effectivement libre, je répète une énième fois !!!, le choix doit avoir lieu indépendamment des événements causaux du cerveau, à la suite de l'exercice d'un agent pur exempt de tout antécédent causal physique.
Et je ne suis pas d'accord et pour la énième fois je le répète aussi. Rien ne justifie cette condition. Surtout pas l'une de ses éventuelles conséquences sur des considérations morales.
alessandro pendesini a écrit :Autrement dit, il serait injuste et contraire à l'éthique de juger quelqu'un responsable de quelque chose si ses décisions sont causées par des facteurs antécédents. Si le choix n'est pas le produit du traitement de mon cerveau, c'est-à-dire un cerveau sous contrôle, ce n'est pas mon choix. ! OK ???
Dans la pratique, je ne connais pas d'exemple où l'on ait mis (et prouvé qu'on ait mis) un cerveau sous contrôle. C'est éventuellement une chose possible, techniquement, ça me semble difficile. Entendons nous bien, un phénomène est sous contrôle quand l'ensemble des causes qui le produise sont maitrisées au point d'obtenir un résultat prévu à l'avance. Quand on fait fonctionner la patte d'une grenouille par une impulsion électrique, on met une portion de son système nerveux sous contrôle. Faire ça à l'échelle du cerveau… C'est ambitieux.
Donc oui, "Si le choix n'est pas le produit du traitement de mon cerveau, c'est-à-dire un cerveau sous contrôle, ce n'est pas mon choix." Mais si mon cerveau n'est sous contrôle de rien ni personne distinct de moi-même, alors c'est mon choix.
alessandro pendesini a écrit :Et pour vous répondre sur le rôle éventuel de la physique quantique dans l’encéphale :
Je ne suis pas concerné par ce "vous", mais je m'intéresse quand même en spectateur à cet aspect de la question. En spectateur parce que je n'ai pas le niveau requis pour aller plus loin que ça dans cette direction.
alessandro pendesini a écrit :Enfin, même si on découvrait des phénomènes quantiques dans le cerveau, leur caractère strictement imprévisible ne permettrait pas d’expliquer notre conception du libre arbitre. -Comme l’a bien montré le philosophe Daniel Dennett, l’aléatoire pur ne confère à nos cerveaux « aucune forme valable de liberté » (any kind of freedom worth having).
je suis d'accord avec cette position. Je trouve difficile de se représenter des manifestation d'un hasard pur. C'est du jamais envisagé pour moi. Il me semble en effet que l'intervention du hasard pur ne pourrais que réduire le libre arbitre de l'individu. Maintenant, est-ce que ça existe ou non, je me déclare inapte à porter un avis sur cette question. Donc,
alessandro pendesini a écrit :Jamais un coup de dés n’engendrera d’esprit libre. OK ?
oui.
Ma position est que :
- il n'est justifié de parler de libre arbitre qu'en tant que capacité d'un individu complet (pas d'une sélection d'une famille de ses fonctions internes).
- L'existence du libre arbitre doit être abordé par l'observation des phénomènes qui ont inspiré le concept, résumé à l'extrême dans l'expression "Libre choix".
- Il est constaté de façon banale dans la vie de tous les jours.
- Il est totalement explicable sans renier une virgule du principe de causalité.
- son opposition au déterminisme est une polémique stérile et stupide.