Nicolas78 a écrit : 18 août 2018, 22:14Mais je comprend pas comment le financement des mosquées par l’AS ne serait pas un problème. C’en est un.
L'Arabie finance depuis des décennies le salafisme/wahabisme, son islam officiel: il y a une police des moeurs qui contrôle si les femmes sont bien habillées. Le financement des mosquées en Europe a mis fin à un islam nord-africain (porté par des volontaires et des bénévoles) pour des gars formés et salariés. Je finance la mosquée mais je fournis l'idéologie islamiste qui va avec. Il y a quelques années, des musulmans avaient prévenu les maires français que des gens prenaient le contrôle des mosquées. Les maires ne comprenant rien à une querelle religieuse interne, ils s'en foutaient un peu et la loi de 1905 ne leur permettait pas d'intervenir dans les affaires internes d'un centre cultuel. Maintenant, c'est clair: c'était l'entrisme des salafistes contre les imams "traditionnels". Après les attentats de Bruxelles, les autorités ont décidé de retirer la gestion de la grande mosquée de Bruxelles, construite dans les années 60, à l'Arabie Séoudite:
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/ ... oudite.php
Le Figaro a écrit :Le gouvernement belge a annoncé aujourd'hui qu'il reprenait le contrôle de la Grande Mosquée de Bruxelles, mettant fin avec effet immédiat à la concession accordée à l'Arabie saoudite en 1969. Cette résiliation immédiate vise à "mettre fin à l'ingérence étrangère dans la manière dont l'islam est enseigné en Belgique", précise le gouvernement dans un communiqué. La Grande Mosquée de Bruxelles est soupçonnée de promouvoir un islam radical.
La décision procède de l'enquête parlementaire sur les attentats de Bruxelles, qui ont fait 32 morts en mars 2016. "De cette manière nous controns les influences salafistes, violentes et extrémistes", a commenté le ministre fédéral belge de l'Intérieur, Jan Jambon, sur Twitter. La Belgique avait accordé en 1969 un bail de 99 ans à l'Arabie saoudite sur le bâtiment abritant le lieu de culte en échange d'un rabais sur la facture pétrolière de l'industrie belge.
La Grande Mosquée était gérée par la Ligue mondiale musulmane (MWL), une société missionnaire basée à La Mecque et principalement financée sur des fonds saoudiens, qui dément toute connivence avec la violence. Le ministre de la Justice, Koen Geens, a indiqué que le bâtiment abriterait les bureaux de l'Exécutif des musulmans de Belgique, une instance officielle qui représente les communautés musulmanes du pays.
Dans son rapport publié en octobre dernier, la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de Bruxelles estimait que l'islam prêché à la Grande Mosquée était susceptible de jouer un rôle significatif dans les processus de radicalisation. "Dorénavant, la mosquée devra établir une relation durable avec les autorités belges tout en respectant les lois et traditions de notre pays, qui portent une vision tolérante de l'islam", a ajouté Koen Geens.
Ah, le point de vue algérien qui voit que confier la gestion de la mosquée de Bruxelles au Maroc n'est pas mieux en matière de terrorisme:
https://www.algeriepatriotique.com/2018 ... -belgique/
Karim B. a écrit :Par Karim B. – Le torchon brûle entre le Makhzen et les Al-Saoud. Le rapprochement de Rabat et Doha en plein conflit entre les monarchies du Golfe laisse transparaître une mainmise française dans l’orientation marocaine vis-à-vis de la crise qui met aux prises le Qatar, d’un côté, et l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis, de l’autre.
Le Qatar ayant infiltré les rouages de l’Etat français au plus haut niveau depuis l’avènement du très controversé Nicolas Sarkozy au pouvoir, le Maroc, protectorat français, se devait, dès lors, de s’aligner sur Paris dans la querelle qui oppose les richissimes monarques de la péninsule arabique.
L’Arabie Saoudite qui a, jusque-là, appuyé le régime de Rabat qu’elle a de tout temps assuré de ses aides pour l’acquisition d’armes, a fini par lâcher son protégé qui s’est tourné vers les Al-Thani dans une alliance conjoncturelle et vraisemblablement éphémère.
Cette confrontation larvée entre le Maroc et l’Arabie Saoudite s’est traduite par le retrait décidé récemment par la Belgique de la gestion de la grande mosquée de Bruxelles à l’Arabie Saoudite et son transfert aux religieux marocains. Les autorités belges arguent que ce lieu de culte doit être éloigné du dogme extrémiste wahhabite et confié aux musulmans malékites modérés qui en assureront le bon fonctionnement.
Les responsables politiques belges retirent ainsi la gestion de cette mosquée à la matrice du terrorisme et la confient au bras armé de cette même matrice. Les Belges ont-ils oublié que les terroristes qui ont commis des attentats à Bruxelles et ailleurs en Europe sont tous d’origine marocaine ? L’argument avancé par les décideurs belges ne tient donc pas la route. D’aucuns se demandent si ce changement n’est pas motivé par un accord secret entre la Belgique et le Qatar, ce qui signifierait que Bruxelles a choisi son camp dans la guerre que se livrent les pétromonarchies depuis peu et dont l’enjeu dépasse largement le cadre de la simple discorde entre familles régnantes.
Le Maroc a évidemment applaudi l’annulation de l’accord datant de 1969, qui octroie à l’Arabie Saoudite le droit de regard sur la mosquée de Bruxelles, mettant en avant un juste retour des choses, les Marocains constituant la première communauté musulmane en Belgique.
Une question se pose : le Qatar va-t-il compenser la perte de trois milliards de dollars que consent le Conseil de coopération du Golfe annuellement au Makhzen maintenant qu’il a «trahi» l’Arabie Saoudite ? La première gifle de Riyad a déjà retenti, l’Arabie Saoudite ayant décidé de soutenir la candidature des Etats-Unis, du Mexique et du Canada pour l’organisation de la Coupe du monde 2026 au détriment du Maroc.
donc, le contrôle des mosquées est un contrôle des opinions publiques musulmanes en Occident, ce qui n'est pas négligeable. Je veux la réciprocité: un contrôle des églises évangéliques par les USA dans les pays musulmans
