Libellule a écrit : 03 oct. 2018, 02:46Sur votre inquiétude ''d'élargir la définition de voir jusqu'à considérer que la chlorophylle soit capable de voir''. Je cite Mlle C : ''Il confond un organisme entier avec un composant chimique qui ne se situent pas au même niveau d'analyse et d'observation. S'il prend en exemple la Chrolophylle, alors il faut la comparer à un pigment équivalent chez d'autres organismes.''
Je pense que c'est par là qu'il faut orienter la réflexion.
Quel est le bon niveau d'analyse et d'observation.
Pour un animal, c'est généralement facile.
Le chien Milou est l'ensemble de ce qui est contenu dans son volume. Il est distinct des chiens de sa race qui est distincte d'autres races, d'autres espèce. Quand on parle de vision, c'est assez simple car on sait le sens que ça a individuellement. Si Milou voit Tintin, l'ensemble de son corps va ajuster son comportement, ne serait-ce qu'en se déplaçant. Parler de la vision pour Milou est une chose facile.
Pour quelle plante saurait-on parler de vision, et comment la mettre en évidence ?
Prenons un arbre. Qui est l'individu qui pourrait "voir" ? Comment le définir ?
Est-ce que l'individu, c'est la feuille ? (la branche, la ramure, les racines, le mycélium associé, la forêt..) à quel niveau de connexion convient-t-il de s'arrêter ?
La remarque de l'absence de système nerveux n'est pas particulièrement anthropomorphiste (après avoir évacué la question qu'aucune approche humaine ne peut être exempte d’anthropomorphisme). Le système nerveux est observable et conforte le bien fondé de la définition de l'individu Milou ramenée à ce qui est à l'intérieur de son épiderme. Grâce à ça, dire "Milou voit Tintin" a un sens.
Comment, concrètement, ferais-tu pour soutenir qu'un arbre voit ?
Comment vas-tu délimiter cet arbre pour lui attribuer quelle vision ?
Il me semble, au mieux, qu'on pourrait dans une forêt faire l'expérience suivante : privons sans aucune autre modification d'environnement 1/4 du feuillage d'un arbre de la lumière du soleil. Si on observe une modification du comportement de l'ensemble de l'arbre (à comparer aux arbres de mêmes espèce non soumis à cette privation), on pourra conclure que l'ensemble de l'arbre peut être considéré comme un individu pour ce qui est de la perception de la lumière du soleil. Si seule la partie ombrée modifie son comportement, il faudra, toujours vis-à-vis de cette perception seulement, préférer considérer une autonomie à une échelle inférieur à la taille de la zone ombrée (ramure ? feuille ? cellule ?).
Par ce type d'expérience répétée et ciblée, on pourrait, sans que la question de l'existence ou non d'un système nerveux entre en ligne de compte, établir ce qui pourrait être un sujet du groupe verbal "voir le soleil" concernant l'arbre...
Es-tu d'accord ?
Cette expérience a-t-elle été menée ?
(on peut aussi le concevoir pour des brins d'herbe par exemple)