uno a écrit : 07 oct. 2018, 17:28Ce qu'il faut c'est l'établissement de mouvements puissant avec des relais médiatiques forts pour réclamer des changements au plus haut niveau, le changement de paradigmes culturels et les pratiques individuelles plus responsables suivront ensuite naturellement, le bouleversement institutionnel et culturel ayant eu lieu.
Et qui détient le pouvoir et la compétence nécessaire pour former des groupes d'influence ayant le pouvoir et la compétence requis :
- pour pousser dans une direction effectivement pertinente à l'établissement de ces mouvements puissants
- pour réclamer des changements au plus haut niveau qui s'avèreraient effectivement pertinents
- et rencontreraient l'assentiment collectif requis pour pouvoir les mettre en œuvre ?
Comment garantir que ces groupes d'influence soient meilleurs que les groupes d'influence actuels (en termes d'intention ET de compétence) ?
La réponse me semble être la suivante : il nous faut, collectivement, être suffisamment vigilants et compétents pour favoriser, par notre participation et par le dialogue,
le développement des bons groupes d'influence. C'est d'ailleurs, à mon sens, la base même de toute action politique. Elle peut parfois s'accompagner, de façon progressive, réfléchie et prudente, de changements de paradigmes culturels et de pratiques individuelles collectivement acceptés.
Pour ma part, je ne pense pas que les lois et les changements institutionnels précèdent les changements de paradigme culturel et les changements de pratique tant collectifs qu'individuels. Le plus souvent, les lois et choix institutionnels formalisent des pratiques, droits et devoirs ainsi que la répartition des rôles et des pouvoirs qui ont, petit à petit, été collectivement reconnus comme efficaces pour minimiser des conflits et favoriser l'intérêt collectif (cf. l'esprit des lois de Montesquieu par exemple).
Dany a écrit :Oui, les consommateurs jouent un rôle. Et non, ils n'ont aucune responsabilité.
Disons plutôt que certains d'entre eux (peu nombreux je pense) ne sont pas conscients de faire des choix et n'ont pas pas conscience d'avoir une responsabilité en tant que consommateurs. La négation de cette responsabilité joue un rôle important dans la difficulté à résoudre nos problèmes de société puisque nous tendons ainsi à nous chercher des excuses ou des coupables (toujours "les autres") plutôt que des solutions aux problèmes que nous créons par nos choix.
Nos objectifs ne sont pas si différents d'une catégorie sociale à une autre. Globalement, nous voulons trop souvent toujours plus de tout et la planète est devenue un peu trop petite pour que ce soit une bonne idée.
Dany a écrit :L'influence sur le consommateur ne se résume pas à une publicité explicite pour des produits précis. Mais se base sur tout un modèle de valeurs, véhiculé par tous les médias.
J'aurais préféré "encouragé par les médias", mais c'est un peu du pinaillage. Je suis assez d'accord sur ce point (il fait d'ailleurs implicitement partie intégrante de l'opinion que j'exprime).
Dany a écrit :Je pense entre autres aux films pour ados (pas seulement pour ados, d'ailleurs), qui prônent des comportements basés sur les excès en tous genres. A la mythification des vies de pop stars ou autres personnages quasiment divinisés, qui pousse à la frustration et à la recherche en consommations de tous genres pour essayer vainement de compenser.
Tout à fait d'accord. Bref, nous sommes poussés dans le sens dans lequel nous avons envie de tomber.
Notre différence de point de vue se situe où alors ? Elle est la suivante :
Tu estimes que nous ne sommes pas responsables des erreurs que l'on nous encourage à commettre et je ne suis, au contraire, pas favorable à nier notre part de responsabilité dans les erreurs que nous commettons, même si nous y sommes encouragés par d'habiles manipulateurs (1). Ce serait par contre le cas si nous n'avions aucune possibilité d'en prendre conscience et de les corriger, bref, si nous étions définitivement des irresponsables sans rémission possible. Je suis moins pessimiste.
(1) Du genre des "vendeurs des 7 jeudis" de Pinocchio. Toute analogie avec des faits s'étant déjà produits ne pourrait être que pure et fortuite coïncidence.