LoutredeMer a écrit : 24 janv. 2019, 15:34
En effet, le peuple a ses limites et il n'est pas formé pour gouverner
Le peuple a ses limites : on pourrait en dire autant de ceux qui gouvernent. Ce n'est donc pas un argument valable.
Il n'est pas formé pour gouverner : les membres du gouvernement sont formés pour gouverner, ils ont un mode de gouvernance et de choix qui ne me crée pas personnellement un cadre de vie agréable. Et je pourrais en dire autant de millions de personnes dans notre pays. Vous pouvez penser que la formation de ces élus est satisfaisante si vous même vous présentez une vie qui vous satisfasse. Ce n'est pas mon cas.
Le peuple peut apprendre à gouverner. Cela s'appelle l'autodétermination d'un peuple. De la même façon qu'un individu seul peut s'auto déterminer. Notre éducation actuelle ne nous a jamais appris l'esprit critique, la contestation sociale et l'autodétermination de groupe. Ce sont des choses qui s'apprennent.
, d'autant plus avec des valeurs rétrogrades pour certains telles que le rétablissement de la peine de mort ou la suppression du mariage gay... Mais le nombre d'assentiments du RIC requiérant de nombreuses signatures, cela peut résoudre une partie du problème, à savoir le refus de demandes incongrues.
Vous ressortez les poncifs habituels : à savoir, des volontés qui sont à l'extrême droite de l'extrême droite...
Cela fait maintenant un mois et demi quasiment que je recueille les doléances des personnes gilet jaune ou de leur soutien : la question de la peine de mort, je ne l'ai entendu que deux fois et encore les personnes été ouvertes au débat. Deux personnes sur les dizaines et dizaines que j'ai rencontrées, ça ne fait pas une majorité. Premièrement, elles étaient ouvertes au débat. Débat qui, lorsque l'on a bien compris comment fonctionne le référendum d'initiative citoyenne dans toute sa complexité, est une partie maîtresse entre le sujet voulu et le vote. Selon moi, la probabilité que cette portion infime finisse par être convaincue de l'absurdité de cette mesure qu'est la peine de mort est grande lorsque l'on peut débattre.
Deuxièmement, c'est une très petite minorité, et donc dans le processus du référendum d'initiative citoyenne, cette minorité par définition non majoritaire ne pourra jamais obtenir la peine de mort.
Je pourrais en dire autant sur le mariage homosexuel, si ce n'est qu'il y a quelques petits points de pourcentage en plus à mon avis par rapport à la peine de mort. Mais encore une fois ce ne sera pas majoritaire, donc ça ne passera pas même avec le référendum d'initiative citoyenne.
Je suis un extrémiste de la démocratie : c'est-à-dire, que si l'entièreté du peuple, imaginons 51 %, veut la peine de mort, alors je n'aurais aucun problème à ce qu'elle y soit. Je pourrais dire pareil sur tous les sujets. On peut effectivement trouver cette dernière phrase provocatrice et il est vrai que c'est un peu le cas car je n'y crois pas une seconde (au fait que la peine de mort redevienne légale avec le RiC). Ici, il s'agit bien de croyances et de convictions. Je crois en l'intelligence collective donc je ne crois pas une seule seconde que le peuple dans son ensemble prendrait des décisions qui créeraient une souffrance massive pour des minorités. Nous avons un problème expérimental ici, c'est que le peuple n'a jamais gouverné totalement depuis l'origine de l'être humain. Nous descendons d'une espèce qui fonctionnait avec une structure pyramidale pour les groupes sociaux, comme on le retrouve chez nos amis les singes... et nous croyons tous que nous ne sommes pas dignes d'une autre forme d'organisation sociétale.
En ayant une si maigre considération pour les membres de votre espèce lorsqu'ils sont ensemble aux manettes, cela révèle probablement une bien maigre estime de vous-même. Je trouve cela dommage que la plupart des gens ne se sente pas apte à rentrer dans un processus de gouvernance et encore plus dommage qu'ils n'imaginent pas leurs congénères réussir cette tâche.
Cette vision biaisée du système d'organisation, ce biais donc, est forgée dans notre psychologie depuis notre tendre enfance. En effet, notre cerveau inscrit dans ses couches alors quasi-neutres (il ne faut pas oublier le bagage génétique mais qui est loin d'être une fatalité) des représentations et des modes d'action où des personnes autres que nous (nos parents pour commencer) seraient les meilleurs (meilleurs que nous) pour nous guider. Nous commençons notre vie avec une hiérarchie pyramidale, qui présente une part de rationnel et une part d'irrationnel, puis nous passons notre vie à être guidé par ses schémas cognitifs qui à partir d'un certain moment sont dysfonctionnels (l'entrée à l'âge adulte). Mais nous croyons qu'ils sont fonctionnels et nous continuons à dépendre de maîtres. Tous nos systèmes éducatifs fonctionnent de la même façon, et ainsi de suite après jusqu'au milieu professionnel. Il est sérieusement temps que les choses changent, car l'individu épanoui est un individu auto déterminé à l'échelle individuelle et auto déterminé à l'échelle sociale.
La religion avec la notion de Dieu a bien aidé à formater tout ça au fin fond de notre tête. Ni Dieu ni maître!
À la fin de votre citation, vous évoquez le nombre de signataires, et en effet il y a bien des seuils à définir. Ces seuils sont relatifs au sujet traité.
Il est intéressant de voir que si vous donnez votre avis sur le nombre de signataires nécessaires (concernant par exemple des lois locales), sans vous en rendre compte peut-être, vous venez de participer à un atelier constituant ;-)
Et encore une fois, il en va de votre subjectivité de définir ce qui est incongru de ce qui ne l'est pas. Si l'on est démocrate, alors nous nous devons d'accepter toutes idées sous prétexte qu'elle est majoritaire. Si vous n'acceptez pas dans votre coin, vous pouvez alors grâce au référendum d'initiative citoyenne proposer une abrogation de ladite loi, mais si c'est abrogation ne rencontre pas la majorité vous allez devoir vous soumettre à une loi (qui est indigne de l'espèce humaine si c'est votre avis). Vous aurez alors le loisir d'essayer de convaincre le maximum de personnes autour de vous pour qu'il change d'avis, et vous proposerez alors à nouveau un référendum d'initiative citoyenne pour essayer de changer cette maudite loi. C'est le seul moyen pour que les gens se bougent le Q et participe à leur vie politique.
Il est quand même curieux d'avoir peur du peuple dans lequel nous sommes tous alors que nous n'avons pas peur de l'élite dominante. Moi c'est l'inverse, j'ai confiance en l'intelligence collective et pas en l'oligarchie ou l'aristocratie.
D'un autre côté, mon petit doigt m'a raconté avant-hier qu'en face (les "habilités" à gouverner actuellement), ce n'est guère mieux

: une DRH, du mouvement En Marche, a demandé un cours de politique à un ami, maire depuis plus de 20 ans d'une commune florissante...
Moi je ne trouve pas ça marrant, j'en ai plutôt les tripes retourner. Je vois que votre angle de vue, sur cette citation, rejoint le mien.