
Au vue de vos « arguments », je maintiens : le cerveau n’est pas à l’origine de nos émotions. A l’origine : au sens initiateur, auteur, créateur si je veux être plus précise – et j’arrête de suite ceux qui pensent Créateur pour éviter que le sujet ne « vrille sur le concept de la conscience » pour reprendre les termes utilisés par Nicolas78 et j’ajoute pour rassurer Florence : je n’ai pas de « marottes » et loin de moi, très loin de « dénigrer la science ».
Je vais développer mon propos en répondant aux messages de bienvenue qui m’ont été adressés. Il est vrai j’ai commencé fort, comme vous le dites thewild. Mea culpa, mea culpa, maxima mea culpa !

Je viens vers vous pour trouver une contradiction si elle existe : n’ayant pas, contrairement à beaucoup, d’à-priori, en bonne sceptique que je suis. Je cherche à savoir s’il existe quelqu’un qui est capable de m’apporter une preuve, qui a connaissance de telle ou telle étude venant remettre en question, infirmer ce que mes recherches m’ont amené à conclure : le cerveau et le système nerveux ne sont pas à la base du fonctionnement de l’homme. Si le sujet n’intéresse pas, ou si sur ce forum les échanges ne sont que Dialectique : c’est autre chose et je ne ferai que passer, comme le dit Dany.
Dany, comme vous y allez ! Vous aussi vous y allez fort ! Tant mieux. C’est ce que je suis venu chercher sur ce forum


C’est justement grâce à cette science d’il y a 100 ans et +, sur lesquels les lobbys en tout genre avaient moins d’impact, que j’ai trouvé des études scientifiques qui prouvent que le cerveau n’est pas à l’origine de nos émotions, n’en déplaise à Nicolas78 :
- Les études et observations d’Albert Thomas sur les anencéphales (bébés privés de cerveau jusqu’à la partie basse de la protubérance annulaire) prouvent que les émotions ne viennent pas du cerveau : sinon comment expliquer que ces nouveaux nés, sans cerveau, présentent « des réflexes, des jeux de physionomie, des émotions, et un gazouillis ».
- Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Considérations générales sur la vie physique et sur ses principales manifestations par le docteur N. Joly. 1857 : les « anencéphales, qui n'ont ni cerveau ni moelle épinière, (…) il est vrai, ne vivent pas, ou du moins ne vivent que très peu de temps dès qu'ils sont sortis du sein de leurs mères ; mais enfin ils ont vécu, puisqu'ils se sont accrus, puisque souvent même ils ont acquis un notable embonpoint. Ils ont vécu, il est vrai, d'une vie tout intérieure. »
Ces « vieilles théories » apportent la preuve à mes assertions pour reprendre les propos de Florence, qui sera soulagée de comprendre que je ne prends pas la question à l’envers, ou pour reprendre les termes de Kraepelin et lui donner tort : ma demande n’est pas à la limite de la « preuve d’absence ».
Pour répondre et n’en déplaise à Jean-François : je pense aussi que le cerveau n’est pas non plus à l’origine de l’envie de pisser : là, par contre, je ne peux appuyer mes dires sur une étude scientifique ! Jean-François, vous appuyez votre « argumentaire » sur le fait que le cerveau ressent et analyse.
Comment ? Qu’est-ce qui fait que le cerveau puisse analyser ? Quel est le système qui lui permet de « ressentir » : le cerveau n’est ni plus ni moins qu’un organe, comme la main, qui aide à pisser droit

Jean-François, vous me dites : les émotions ont une base neurale : les études ? Les preuves ?
Comme le dit très justement Dany : la science c’est une méthode, pas une idéologie.
Vous me dites : sans hypophyse, un grand nombre de réponses émotionnelles sont affectées : les études ? Les preuves ?
D’autant que des études scientifiques démontrent tout autre chose !
- L’expérience du physiologiste russe Zeliony (1878-1951) sur des chiens décérébrés prouve que le cerveau n’est pas à l’origine de nos émotions, de notre mémoire et de nos adaptations. (G. ZELIONY. — Effets de l'ablation des hémisphères cérébraux. — Revue de Médecine, XLVI, 2, 1929)
- (E. A. CULLER et FR. A. METTLER. — Observations upon conduct of a thalamic dog. Hearing and Vision in decorticated animals (Observations sur la conduite d'un chien thalamique. Audition et Vision chez des animaux privés d'écorce). — Pr. of S. exp. B., XXXI, 5, 1934, p. 607-609)
- La même année, l’expérience de Bard (1898-1977) montre également qu’il y a expression des émotions avec ou sans cerveau.
Ou sont les preuves ? Ou sont les études qui confirment le rôle premier du cerveau dans nos opérations mentales ?
J’avoue avoir délibérément « joué » la provocation lors de ma présentation ; mais je voulais me rendre compte à quel point cette histoire de cerveau comme commandant en chef avait fait son « trou » : d’idéologie elle est devenue théorie. Je ne pensais pas que des sceptiques seraient autant concernés.
Dois-je rappeler qu’une théorie scientifique : c’est la vérification d’un ensemble d’hypothèses. Le souci est que dans l’étude du cerveau comme grand ordonnateur psychologique et/ou physiologique : nos scientifiques sont accrochés à un modèle théorique et non une théorie ; ils sont bien loin de l’honnêteté intellectuelle du professeur Claude Bernard, un des plus grands savants du XIXème siècle, qui écrivait dans introduction à l’étude de la médecine expérimentale : « Quand l’expérience infirme l’idée préconçue, l’expérimentateur doit rejeter ou modifier son idée. »
Contrairement à ce que beaucoup pense : aucune hypothèse allant dans le sens du cerveau comme étant à la base de notre fonctionnement, à ma connaissance, n’a été vérifiée. Le fait qu’il ne soit pas indispensable, par contre, a été vérifié :
- Les travaux de Claude Bernard (1813-1878) montrent que le système nerveux n’est pour rien dans la croissance.
- Les expériences de l’américain Cannon (1871-1945), professeur de physiologie à Harvard, réalisées sur des chats, prouvent que les réactions émotionnelles ne dépendent pas du système nerveux sympathique.
- En 1934, l’expérience de Culler et Mettler sur des chiens, montre, entre autre chose, que les apprentissages ne dépendent pas du cerveau.
Mais, vaut mieux ne pas déterrer ces études « du siècle dernier »… Cela dérange tellement de gens !!! En plus de laisser le champ libre à la pseudo-science psychanalytique et à tous les charlatans new-age de l’âme et du corps qui vivent grassement !
« Réfléchir c’est difficile, c’est pourquoi la plupart des gens jugent » Carl G. JUNG

