richard a écrit : 09 févr. 2019, 16:39D’après ce que tu dis, richard, je comprends que lorsque des événements se produisent en des points A, B, C, D,... d’un espace
E au temps T
1 pour un observateur de cet espace, ils ont tous lieu au temps T’
1 pour un observateur situé dans un espace
E’ en mru par rapport à
E. Est-ce que cela est juste?
Non. Ils ont lieu aux temps T'1A, T'1B, T'1C, T'1D
Dans le cas inverse, cela voudrait dire que la vitesse maximale de propagation des interactions serait infinie. On pourrait alors se servir d'une telle interaction "hypervéloce" pour synchroniser,
de la même façon, les horloges dans tous les référentiels inertiels. Il suffirait pour cela d'utiliser ces signaux infiniment rapides.
De façon imagée, si Mbappé pouvait courir à vitesse infinie, il attraperait son chien
immédiatement dans tous les référentiels inertiels. Que son chien courre à sa rencontre ou cherche à s'enfuir
ne pourrait alors faire aucune différence. Quand des "rayons Mbappiens" (se propageant à vitesse infinie) sont émis à partir du centre du train, ils seraient, du fait de cette vitesse infinie, reçus
en même temps à l'avant et à l'arrière du train
que ces rayons Mbappiens courent (avec leur petites pattes Mbappiennes hypervéloces)
sur le sol du train ou sur le sol de la gare.
Bon, sinon, comme déjà dit, aucun des phénomènes physiques observables à ce jour ne permet une même synchronisation universelle des horloges distances dans tous les référentiels inertiels (la faute au caractère fini de la vitesse de la lumière, comme déjà longuement expliqué à richard sans grand succès jusqu'à présent).
En effet, aucun phénomène connu à ce jour ne permet de transmettre une interaction quelle qu'elle soit à vitesse supérieure à celle de la lumière (à part certains effets trop pointus pour pouvoir s'insérer dans la présente discussion : cf.
Tunneling Times and Superluminality: a Tutorial Raymond Y. Chiao, Nov 1998. En effet, les discussions sur le présent fil se bornent au contraire à interroger des notions basiques de Relativité Restreinte, notions basiques de RR relativement auxquelles ces questions ont reçu des réponses théoriques et expérimentales éprouvées, re_éprouvées, re_re_éprouvées, re_re_re_éprouvées... depuis plus d'un siècle).
Mathématiquement, l'espace-temps qui autorise de telles (putatives) violations d'invariance de Lorentz, tout en respectant les autres invariances que sont la conservation de l'énergie (invariance par translation temporelle), de l'impulsion (invariance par translation spatiale) et du moment cinétique (invariance par translation spatiale), est l'espace-temps d'Aristote. Cet espace-temps autorise (mathématiquement) une telle possibilité.
Sur le "terrain d'Aristote", il est toutefois possible de construire "la villa de Minkowski" (dans laquelle seuls sont autorisés les phénomènes portant "le costar et la cravate Minkowskienne"). L'espace-temps d'Aristote, malgré son laxisme autorisant d'hypothétiques violations d'invariance de Lorentz, permet d'implanter le groupe de Lorentz. Dans cet espace-temps, comme en RR, hormis la gravitation (demandant un espace-temps courbe, une métrique qui ne soit pas plate donc), les phénomènes physiques observables à ce jour peuvent s'y modéliser (contrairement à l'espace-temps de Galilée interdisant d'y modéliser l'électromagnétisme, l'interaction faible et l'interaction forte en raison du caractère fini de leur vitesse de propagation).
A ce jour, une très large majorité de physiciens adhère au point de vue selon lequel tous les phénomènes physiques sans exception sont "enfermés dans la villa de Minkowski". Autrement dit, selon ce point de vue, tous les phénomènes physiques,
sans exception, respectent scrupuleusement l'invariance de Lorentz, c'est à dire, le principe de relativité du mouvement dans un espace-temps où toutes les interactions possèdent une même limite finie de leur vitesse de propagation.
En effet, comme déjà longuement expliqué et détaillé,
l'invariance de Lorentz est l'expression mathématique du principe de relativité du mouvement dans un espace-temps où les interactions les plus véloces ne peuvent dépasser la vitesse maximale et finie c de la lumière, de l'interaction faible, de l'interaction forte et des ondes gravitationnelles.
Un petit nombre des physiciens, dits réalistes, dont plusieurs sont morts mais d'autres sont bien vivants (les De Broglie, Einstein, Schrödinger, Bohm, Prigogine, Brimont, Percival, Popper, Goldstein... ) préfèrent (ou ont préféré) croire au contraire que l'état quantique est
la représentation d'un champ physique objectif et non un simple outil d'inférence statistique.
Selon le rasoir d'Occam, comme le "terrain d'Aristote" situé autour de la "villa de Minkowski" (où des phénomènes quantiques spéculatifs un peu indisciplinés seraient autorisés à violer l'invariance de Lorentz) sont désespérément vides de toute activité directement observable, cette bande de terrain est "occamiennenent", et "positivistement" considérée comme inutile.
Pendant un (long) temps, j'ai plutôt cru à
l'interprétation réaliste de l'effet EPR.
Interpréter la mesure quantique sur une paire de systèmes EPR corrélés comme un effet physique objectif, instantané, spatialement étendu (et indépendant de l'observateur réalisant une mesure d'un côté) permet d'interpréter cet effet comme un des ces phénomènes physiques objectifs spéculatifs pouvant prendre place sur le "terrain d'Aristote", en dehors de la "villa de Minkowski", en violation de l'invariance de Lorentz.
L'interprétation réaliste de la mesure quantique et de l'état quantique permet ainsi, via l'effet EPR, d'obtenir (au plan interprétatif seulement) cet "Mbappé hypervéloce" réalisant une hypothétique synchronisation absolue (inobservable à ce jour, ça ne plait pas du tout au positivistes) appelée de ses vœux par richard.
Le référentiel inertiel privilégié porteur du "vrai temps", des "vraies longueurs" et des "vraies durées" est alors (dans l'interprétation réaliste)
l'unique référentiel privilégié dans lequel la synchronisation par envoi de signaux lumineux concorde avec l'effet instantané et spatialement étendu, supposément objectif, de la mesure quantique sur une paire de particules EPR corrélées.
J'avais même imaginé un principe physique (basé sur une corrélation spéculative entre résultats de mesure quantique successifs réalisés par Alice en "contrôlant le mieux possible" ses conditions de mesure) permettant de transmettre instantanément de l'information à Bob en utilisant l'effet EPR. Cette expérience de pensée reposait donc sur l'hypothèse spéculative selon laquelle l'indéterminisme de la mesure quantique s'interpréterait (interprétation réaliste de la mesure quantique) comme une insuffisance d'information de l'observateur sur la réalité physique objective supposément indépendante de l'observateur (un peu comme l'indétermination, seulement apparente dans le cadre de la physique classique, du numéro issu d'un tirage de dés).
Bon, j'ai fini par basculer (avec beaucoup de difficultés) dans le camp positiviste, le camp interprétant l'état quantique comme un simple outil d'inférence statistique,
un outil prédictif optimisant les "prédictions gagnantes" et non pas comme la description physique, objective, d'une réalité physique qui possèderait des propriétés supposément totalement indépendantes de l'observateur, des propriétés supposément existantes préalablement à toute observation (hypothèse Einsteinienne réaliste selon laquelle le spin horizontal d'un état de spin vertical,par exemple, existerait objectivement préalablement à toute observation).
Une bande assez conséquente de physiciens ayant largement fait la preuve de leurs compétences voit les choses encore différemment. Pour eux, il y a bien
information objective cachée à l'observateur...
...mais selon leur interprétation, cette information objective (comme le spin horizontal inconnu d'un spin 1/2 initialement en état de spin vertical connu par exemple) est "cachée dans le futur" (cf
Can a Future Choice Affect a Past Measurement's Outcome? Yakir Aharonov, Eliahu Cohen, Avshalom C. Elitzur, Jun 2015).