aurore a écrit :La question n'est même pas là, en fait. Il s'agit de se demander si la solution qui résulte des hautes dilutions a ou non des propriétés particulières.
Là réside tout le problème. Je propose que certains spécialistes de ce forum réitèrent l'expérience de la thermoluminescence.
Les résultats de Louis Rey sur la thermoluminescence des hautes dilutions n'ont jamais été reproduits. Pour la plupart des physiciens qui se sont prononcés sur cette expérience, il s'agit d'un artefact. C'est l'opinion, par exemple de Martin Chaplin, expert en liens hydrogènes de l'eau à l'université South Bank de Londres :
The two thermoluminescence peaks Rey observed occur around the temperatures where ice is known to undergo transitions between different phases. He suggests that tiny amounts of impurities in the samples, perhaps due to inefficient mixing, could be getting concentrated at the boundaries between different phases in the ice and causing the changes in thermoluminescence.
Ne me demandez pas mon avis personnel sur cette explication, je n'en ai pas. Contrairement à Tipoil, je refuse de me prononcer avec autorité dans des domaines dont je ne connais à peu près rien.
Mais je constate que la mémoire de l'eau n'a jamais été démontrée de façon satisfaisante. Si le phénomène était réel, il me semble qu'il serait facile à démontrer. Et puis, comme je le mentionnais, même si on démontrait cette spéculation, ça ne prouverait toujours pas l'homéopathie, loin de là. Il faudrait aussi démontrer bien d'autres dogmes qui mènent à des paradoxes inexplicables comme la loi de similitude, le traitement en fonction des types de patients, l'effet grandissant avec l'augmentation des taux de dilution, l'utilisation de mélange de milliers de produits chimiques différents (comme quand on utilise des plantes ou des animaux broyées), les expériences de pathogénésie en utilisant de hautes dilutions, etc. Même si les deux pics de thermoluminescence que dit avoir observés Rey à ces températures (-153 et -103 degrés) sont réels, je ne vois vraiment pas le rapport avec les multiples et contradictoires effets que les homéopathes prêtent au lait de chienne dilué chez les personnes oublieuses, ayant des troubles de la mémoire, distraites qui oublient des lettres et des mots en écrivant ou qui ne peuvent se concentrer, qui souffrent de découragement intense et qui ont des accès de rage, de colère tout en ayant peur de la solitude, de la mort, de la folie, ou peur de tomber en bas des escaliers, etc.
aurore a écrit :
Je voudrais également vous rapporter l'article qu'a publié Boiron au sujet du dernier article de the Lancet.
Je n'en reviens pas de la mauvaise foi de Boiron. Ils ont complètement déformé la méthode d'analyse utilisée et les conclusions des auteurs de l'article.
Boiron a écrit :
1. Il s'agit, en réalité, d'une analyse qui comme les 3 précédentes méta analyses* conclut à l'efficacité des médicaments homéopathiques. Comme si ces résultats étaient insupportables, les auteurs de l'étude font le choix d'éliminer de manière arbitraire et a posteriori des séries d'essais pour n'en retenir que 14 sur les 220 initiaux pour en tirer des conclusions finales défavorables à l'homéopathie. Cette façon de faire est tout simplement inacceptable sur le plan scientifique ; elle permet aux auteurs d'aboutir à ces conclusions erronées et probablement mal intentionnées. A qui profite cette publication ? La question mérite d'être posée.
Les auteurs de l'article, pas plus que ceux des trois précédentes méta-analyses, n'ont jamais conclu à l'efficacité de l'homéopathie. Leur conclusion est que
mieux une étude est menée, plus les biais sont réduits, moins les résultats sont favorables à l'homéopathie.
L'étude a pris en considération 110 études testant des produits homéopathiques versus placebo(et pas 220 comme l'affirme Boiron dans sa réponse) et 110 études testant un produit pharmaceutique (toujours versus placebo). On a ensuite classé les études selon différents critères (pas du tout arbitraires comme l'affirme Boiron sans autre explication ou argument) pour établir celles qui avaient le moins de biais et celles qui en présentaient le plus. Cette analyse permet de constater que tant pour les médicaments que pour les produits homéopathiques, les études qui présentent le plus de lacunes dans leur protocole conduisent à surévaluer l'effet bénéfique du produit testé. Par contre, les études de bonne qualité et réalisées à grande échelle ne mettent pas en évidence de différence entre le traitement homéopathique et le placebo, alors que dans les mêmes conditions expérimentales on continue à mesurer un effet des médecines conventionnelles.
J'aimerais bien que Boiron explique en quoi la classification des études selon la qualité de leur protocole est arbitraire. Évidemment, ils se gardent bien de le préciser pour laisser croire que les auteurs ont volontairement écarté, de façon purement arbitraire, les études favorables à l'homéopathie.
Boiron a écrit :
2. Cette publication intervient alors même que les médicaments allopathiques font l'objet ces derniers mois de remises en cause importantes sur leur efficacité et leur utilité. On peut s'étonner de ce concours de circonstances.
Pas plus ni moins que d'habitude. Je ne vois pas en quoi les médicaments dits allopathiques font l'objet de plus de remise en question ces derniers mois que les autres années.
Le reste de la réponse de Boiron sombre dans la pure paranoïa. Il existerait un lobby mondial anti-homéopathie et Lancet, au mépris de toute rigueur scientifique (évidemment, ils ne démontrent pas cette accusation) en serait le porte parole.