Jean-François a écrit :Ce qui porte plus la controverse c'est le mélange des contextes
Pas que ça en tous cas, sinon on se serait déjà tous mis d’accord pour fixer les différents contextes, et on aurait avancé en conséquence. J’ai d’ailleurs effectué un essai dans ce sens en distinguant la « suspicion psychologique » de la « suspicion probabiliste », mais en pure perte manifestement…
Jean-François a écrit :Je ne vois cependant pas où vous avez expliqué comment on pourrait faire pour savoir si une pièce est truquée sur un plan purement théorique
Il me semble avoir déjà abordé cette question, mais je peux préciser : la « théorie » ne s’applique qu’à des énoncés bien définis, ce qui n’est pas le cas ici. Si maintenant on explicite la définition de « pièce truquée » (qui tombe plus souvent ou toujours sur pile ?), et ce qu’on entend par « savoir » (événement toujours vrai ou de probabilité 1 ?), on peut alors se lancer, par exemples :
- Est-il possible qu’une pièce non truquée retombe une infinité de fois en suivant sur pile ?
Réponse : oui. Un modèle
théorique est f : N -> {pile, face} avec f(n) = pile pour tout entier n. Donc à contrario on ne peut pas affirmer qu’une pièce
est truquée lorsqu’elle retombe une infinité de fois en suivant sur pile, et encore moins si elle ne retombe qu’un nombre fini de fois.
- Quelle est la probabilité qu’une pièce non truquée retombe une infinité de fois sur pile ?
Réponse : 0. Mais probabilité nulle n’implique pas impossibilité, comme il a été rappelé avec justesse sur ce fil (peut-être par Mad Luke je me souviens plus, mais en tous cas bravo pour cette bonne remarque).
- Est-il possible, dans le monde réel, qu’une pièce non truquée retombe 100 fois en suivant sur pile ?
Réponse : impossible de savoir tant qu'on a pas précisé ce qu'on entend par "monde réel". Et aussi si on parle d'événement
qui a été observé ou d'événement
qui pourrait être observé (et par qui, un humain ou un quantum comme en MQ ?). Il y a un distinguo énorme entre ces diverses possibilités, cf l'histoire des mammouths.
Si maintenant on suppose qu'une borne supérieure est donnée par le nombre de particules de l'univers jouant à pile/face au rythme du temps de Planck et depuis 13,7 milliards d'années (sans même compter le temps futur, donc), alors on peut calculer, et il serait pas étonnant à vue de nez que la borne 100 soit battue. Mais il faut pour ça se mouiller un peu, et pas affirmer benoîtement le contraire...
Bref il me semble souhaitable de s'inspirer ici de Poincaré qui disait (en exagérant un peu imo) "Un problème bien posé est un problème à moitié résolu".
Etienne a écrit :T'es adepte de la logique à plein d'états ?
Nope, de la logique qui veut qu'on réponde clairement aux questions fermées
