thewild a écrit : 05 juin 2019, 14:48
Nicolas78 a écrit : 05 juin 2019, 13:56Mais je ne vois tjrs pas comment chauffer, nourrir, donner de l’électricité et permettre un accès au soin a 7milliards d’individus sans polluer.
Donc ne fournir que ces besoins vitaux, sans le superflu ? Pourquoi serait-ce difficile à réaliser ?
La moyenne mondiale, c'est 5t de CO2 par personne par an. (en gros, 35 Gt/CO2 par an)
C'est la moyenne mondiale, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Japon, l'Allemagne, ... sont bien au dessus.
A contrario, la France, la Suisse, la Suède sont au dessous.
Ça veut dire, en généralisant sans trop réfléchir, qu'on peut fournir la qualité de vie occidentale à l'ensemble de la population mondiale en ne changeant pas les émissions de CO2 mondiales.
Donc on peut largement fournir uniquement les besoins vitaux que tu mentionnes en diminuant les émissions.
Pour la Suisse et la Suède, on comprend facilement comment ils arrivent à aussi peu d'émissions : hydroélectricité. Malheureusement, toute la capacité ou presque est déjà exploitée, et seuls quelques pays ont la chance d'avoir un potentiel hydro très élevé (oui, vous les Canadiens, on vous voit avec vos énormes barrages !).
Pour la France, la raison est tout aussi évidente : nucléaire. Problème : on n'en veut plus, et puis même si on en voulait plus c'est compliqué de construire des centrales, ça prend du temps.
Autre problème : il ne faut pas simplement diminuer ou stabiliser les émissions, il faut arriver au taux 0 d'émission ! Ou au moins à un taux très bas, gagner un ordre de grandeur par rapport aux émissions actuelles.
A moyen terme, c'est faisable avec du renouvelable et du nucléaire. Mais comment on y arrive concrètement ?
La seule solution envisageable pour réduire radicalement les émissions de CO2 dans le modèle économique actuel, c'est l'hyper-taxation du CO2. Le problème c'est qu'il faut que tout le monde joue le jeu, et ni les USA ni la Russie ni la Chine n’accepteront.
Donc, comme aucune prise de conscience collective n'est envisageable, reste la violence. Soit la violence de l'écosystème, qui mettra longtemps à se faire sentir et sera probablement le signe qu'il est vraiment trop tard qu'on se dirige vers un monde à la Mad Max (le 2, pas le 1). Soit la violence humaine, initiée pour des raisons diverses (lutte pour les ressources, lutte pour les habitats privilégiés, lutte pour imposer des "lois d'utilisation de l'énergie", ... je fais confiance à l'homme pour trouver plein de raisons de taper sur son voisin).
Ai-je tort sur le fait qu'il faille diminuer radicalement les émissions, sous peine de détruire notre écosystème ?
Ai-je tort sur le fait que ça ne se fera pas volontairement et collectivement ?
Si ces deux affirmations sont vraies, quelles autres scénarios possibles ? Je ne suis pas très imaginatif, donc peut-être que vous entrevoyez de possibles futurs plus lumineux que les miens...
Merci pour votre message que je crois très utile car constructif et soigné sous l'angle des données quantitatives. Merci aussi pour le calme de vos réponses. Ca me semble très important pour augmenter les chances d'être entendu...
...et votre message mérite (à mon sens) d'être entendu et analysé en détail.
Assez d'accord avec vous, donc, sur l'essentiel de votre message (je ne souhaite pas discuter de points qui seraient secondaires, détournant ainsi la discussion du cœur de votre message que je crois légitime et très important).
J'espère, toutefois, que vous aurez tort concernant l'obtention d'une volonté collective de réduire nos émissions de CO2 et l'obtention des compromis appropriés par les divers groupes socio-économiques, nations, communautés religieuses, communautés d’intérêt... concernant les mesures requises malgré le risque d'une mise en avant systématique des raisons des uns et des autres (parfois à souvent légitimes dans l'absolu) pour que l'effort repose avant tout sur les autres et les uns.
Une telle volonté commune est d'autant plus difficile à obtenir quand certains objectifs (dont certains légitimes à long terme) sont considérés comme prioritaires (ou situés à un même niveau de priorité et de non négociabilité) par rapport aux changements dans nos modes de production et de consommation, changements indispensables à la protection de notre planète (
des changements vitaux à bien plus courte échéance en regard du temps requis pour que ces changements produisent les effets souhaités avant qu'il ne soit trop tard).
Par ailleurs, on dit que les paroles s'envolent et les écrits restent. A l'ère d'internet et des réseaux sociaux, les écrits et les paroles s'envolent mais atterrissent un peu partout dans le monde
avec des effets tout à fait concrets sur les mouvements d'opinion et leurs conséquences concrètes. On est donc à une heure où ce que nous disons sur des sujets très importants tels que celui de la protection de notre biotope et la maîtrise des émissions de CO2 a bien plus d'importance que nous ne pourrions le croire.
En effet, nous sommes entrés dans une ère de grande instabilité, donc propice à l'effet dit papillon. De petites actions ou de petits messages émis dans un coin reculé du net par des personnes totalement inconnues du grand public peuvent jouer un rôle que nous ne leur soupçonnons même pas. Cela nous donne une responsabilité individuelle très importante et nous demande une grande vigilance :
- quant à la validité de ce que nous disons,
- quant à la forme que nous pensons (ou croyons) être la bonne pour l'exprimer,
- quant à l'apport constructif (ou destructif) que le message en question peut apporter à la résolution du problème considéré (1).
Dans ce contexte, il me semble important de rester lucide sur la situation assez préoccupante actuelle tout en prenant, en même temps, soin de laisser, dans le message émis, une porte ouverte sur la possibilité d'éviter le pire (ce que vous avez d'ailleurs fait tout simplement donnant à certaines vos remarques une forme interrogative).
Tout à fait et de très nombreux exemples récents conduisent, malheureusement, à la même appréciation.
Cela dit, à mon avis, bien que modérée à faible, la possibilité d'une réaction collective susceptible de dévier la trajectoire de notre paquebot mondial avant qu'il ne vienne heurter l'iceberg de la destruction de notre biotope (avec poursuite "logique" par des conflits sanglants pour accéder aux ressources de première nécessité qui survivront à notre comportement collectivement irresponsable) est augmentée de façon très conséquente si les messages émis laissent une petite porte ouverte sur l'espoir de réussir à nous unir et à agir collectivement dans ce but malgré nos divergences :
- de vue ou d'analyse,
- de croyances et incroyances,
- de religions,
- d'appartenance sociale,
- d'idéologies,
- de nationalité,
- d'intérêts à court terme etc, etc
ainsi qu'une vision bien trop souvent :
- individualiste et/ou corporatiste,
- sans prise de recul,
- court-termiste et sans vision globale.
(1) par exemple en encourageant sans le vouloir à la passivité (sans réaliser qu'on a une action et, sans le savoir, une prise de responsabilité)
- en incitant à penser que la situation va se résoudre toute seule quoi que nous fassions (depuis que le monde est monde...)
- ou encore en incitant au contraire à penser (mais avec le même effet induit) qu'il n'y a rien à faire non plus parce que l'absence de volonté collective de résoudre notre problème et l'absence d'acceptation des compromis requis dans ce but et de participation active à leur mise en œuvre est inéluctable.
Pour ma part, je suis convaincu que le pire n'est jamais sûr...
..et le meilleur non plus d'ailleurs parce que l'avenir n'est pas (à coup sûr) écrit à l'avance. Il repose sur nos décisions.