DictionnairErroné a écrit : 03 juil. 2019, 00:02
Je dérive un peu du sujet ici mais nous pourrions inclure la qualité des capteurs, par exemple la bande passante auditive, une personne pourrait entendre un son aigu mais pas une autre personne, de même pour tous les sens. Il
existe pour l'un mais pas pour l'autre par rapport à son moi, ce que j'appelle le référentiel, c.-à-d. selon mes références personnelles, individuelles. Chacun vie dans son monde, dans son référentiel et observe le monde selon ses capacités, filtres, locations, etc. Ça fait tellement explorateur!
L'exemple est plus parlant concernant l'odorat et le goût. J'ai un ami qui suit des cours d’œnologie depuis plusieurs années. Si on déguste ensemble un vin, il va sentir (odorat) et trouver (gout) des parfums que je suis incapable de trouver: banane, cuir, fruits rouges, etc. la liste est longue. Je pense que c'est en s'entrainant qu'il parvient à mieux trouver ces parfums que moi. Un autre ami a travaillé dans les sous-marins et il me disait que les personnes qui passent leur journée a écouter le sonar ont une ouïe plus fine. Ainsi, en exerçant ses 5 sens plus qu'on n'en a besoin au quotidien on sera plus apte à les utiliser. Mais l'essentiel est de savoir si c'est le sens qui évolue (plus de capteurs olfactifs, plus grande bande passante auditive) ou bien si c'est l'interprétation que le cerveau fait du message reçu par l'activation du sens qui est plus développée. Je pencherai pour la 2e solution, compte tenu de la plasticité du cerveau.
DictionnairErroné a écrit : 03 juil. 2019, 00:02
Je diffère sur ce point, lorsque nous faisons une séparation entre le corps et l'esprit (je préfère utiliser le terme psyché, désigne l'ensemble des manifestations conscientes et inconscientes d'un individu) nous tombons dans le sable mouvant du dualisme, plus nous en parlons, plus nous nous enfonçons. Ainsi je retire cette différence. Le cerveau et ses actes de conscience font partie du corps au même titre que n'importe quel organe et c'est peut-être de cette façon que je peux concevoir les actes de conscience comme un sens, comme les 5 autres.
Sauf que aucun des 5 sens n'est situé dans le cerveau mais sont reliés à lui et lui envoient une information perçue afin qu'il l'analyse et déclenche la réaction appropriée. Il ne fait que recevoir, traduire-interpréter et émettre un ordre: ce n'est pas à mon avis le 6e sens.
DictionnairErroné a écrit : 03 juil. 2019, 00:02
maxaler a écrit : 02 juil. 2019, 15:08
Ce qui rend un (hypothétique) 6e sens sujet à controverse, c'est bien l'impossibilité actuellement de le localiser, de l'étudier, de façon scientifique, comme pour les 5 autres.
Je le perçois comme faisant partie du cerveau, ce qui peut être étudié avec des IRM par exemple ou autre patente qui frise la science-fiction. Cela dit, je reviens au sujet que nous réalisons que des choses existent sans l'utilisation de nos 5 sens, en utilisant les actes de consciences, analyser, connaître, juger, raisonner (qui sont également utilisés par les 5 sens). Les mathématiques et la physique en sont de bel exemple. Comment l'appeler? Il existe probablement un terme pour cela...
Mon avis est différent: dans l'hypothèse de l'existence d'un 6e sens, je le situe à l'extérieur du cerveau comme les 5 autres; le cerveau joue alors le même rôle que pour les 5 autres sens: réception/interprétation/émission d'un ordre.
Toujours selon moi, l'étude du cerveau via un appareil (IRM) montre l'activité du cerveau dans ses 3 fonctions (réception/interprétation/émission), ce qui ne signifie pas que ces fonctions constituent un 6e sens. Je dirais qu'il s'agit d'une capacité d'analyse, mais pas d'une capacité de sens (sentir, sensation). Quand je vois une équation mathématique, mes yeux transmettent à mon cerveau les symboles qui sont écrits, mon cerveau les interprète et émet l'ordre à ma voix ou ma main de donner la réponse. Si l'équation est écrite dans une langue que je ne connais pas ou d'un niveau que je ne maîtrise pas, mon cerveau ne saura pas l'interpréter et ne pourra émettre que l'ordre "je ne sais pas".
DictionnairErroné a écrit : 03 juil. 2019, 00:02
Cela dit, je reviens au sujet que nous réalisons que des choses existent sans l'utilisation de nos 5 sens, en utilisant les actes de consciences, analyser, connaître, juger, raisonner (qui sont également utilisés par les 5 sens). Les mathématiques et la physique en sont de bel exemple. Comment l'appeler? Il existe probablement un terme pour cela...
Je ne pense pas que nos 5 sens "utilisent" les actes que vous citez: les sens ne sont que des capteurs, reliés au cerveau: c'est le cerveau qui a pour rôle d'analyse, juger, raisonner etc. D'ailleurs, lorsque l'on est privé d'un de nos sens (vision par exemple), notre cerveau ne peut plus analyser un flash lumineux puisque le support de transmission (œil/cerveau) est rompu. Idem lorsque vous êtes voyant mais dans le coma: le flash lumineux est perçu par l’œil, transmis au cerveau mais il n'est pas capable d'effectuer une analyse et d'émettre l'ordre de fermer les yeux.
Je pense que l'activité du cerveau suite à un stimuli sensoriel n'est pas la preuve que le cerveau est lui-même un "sens" (le 6e selon vous) mais que comme les autres organes, il effectue ce pourquoi il est prévu.
L'exemple du membre fantôme évoqués par la plupart des personnes amputées est intéressant pour comprendre le lien entre les sensations et le cerveau. Le membre n'est plus là, les capteurs physiques avec le cerveau sont rompus et pourtant ces personnes prétendent ressentir le membre, ou des douleurs. Cette sensation est appelée hallucinose, ce qui en dit long sur la façon dont elle est perçue par le corps médical... Selon cet
article, "L'étude des membres fantômes fournit une opportunité de comprendre comment le cerveau construit une image du corps et comment cette image est continuellement réadaptée en fonction des stimuli sensoriels". Ce serait donc bien le cerveau qui élabore une carte en fonction des informations transmises par les 5 sens: le cerveau lui-même ne "sent" rien.