Prélèvements d'ADN

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LoutredeMer
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Prélèvements d'ADN

#1

Message par LoutredeMer » 26 juil. 2019, 17:30

Salut,

Dans les séries tv on voit toujours des prélèvements ADN buccaux (dans la bouche, salive, cellules épithéliales), dans le sang (avec recherche d'ADN sur le propriétaire du sang),le sperme et les cheveux et poils.

Mais qu'en est-il de l'ADN de contact et transmissible par la peau et les tissus? Peut-on prélever un ADN laissé sur la peau d'une victime (par un coup de poing par ex) et redéposée par cette victime sur un tissu (taie d'oreiller par ex), en prélevant des cellules (peaux mortes, sueur...) sur ce tissu? Est-ce possible?

Dans cet article , je ne trouve pas de réponse.
D’autres type de traces fournissent de bons résultats comme les ongles ou les traces laissées par simple contact, bien que peu chargées en ADN. Contrairement aux trace de sperme ou de sang, il n’existe pas de méthode de détection d’ADN de contact. On peut aussi utiliser les pellicules, cellules superficielles du cuir chevelu qui se détachent naturellement.
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Re: Prélèvements d'ADN

#2

Message par Jean-Francois » 26 juil. 2019, 17:45

LoutredeMer a écrit : 26 juil. 2019, 17:30Mais qu'en est-il de l'ADN de contact et transmissible par la peau et les tissus? Peut-on prélever un ADN laissé sur la peau d'une victime (par un coup de poing par ex) et redéposée par cette victime sur un tissu (taie d'oreiller par ex), en prélevant des cellules (peaux mortes, sueur...) sur ce tissu? Est-ce possible?
Je ne suis pas biologiste médico-légal, je ne donne qu'un avis général. Je vois deux éléments distincts dans ce problème: la question de la technique de récupération de l'ADN et celle de l'interprétation de ce qu'on a retrouvé.

En prélevant des cellules assez fraiches dans des tissus ou sécrétions biologiques, on augmente la chance d'avoir suffisamment d'ADN (et/ou d'ARN) pour faire des analyses. De plus, si on fait un prélèvement sur quelqu'un, il y a peu de doute sur la provenance de cet ADN.

Il est théoriquement (et techniquement) possible de retrouver de l'ADN en très petite quantité dans des cellules dispersées mais, même si on y arrive, cela pose différentes questions d'interprétation: à qui appartient cet ADN, qu'est-ce que prouve sa présence là, etc. À cause de ces incertitudes, l'intérêt de faire de telles analyses ne me semble pas garanti.

Sinon, il y a aussi le problème de la contamination lors des prélèvements. Dont l'exemple le plus incroyable que je connaisse est celui du "fantôme d'Heilbronn".

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Re: Prélèvements d'ADN

#3

Message par LoutredeMer » 27 juil. 2019, 13:45

Salut Jean-François,

Jean-Francois a écrit : 26 juil. 2019, 17:45 Je vois deux éléments distincts dans ce problème: la question de la technique de récupération de l'ADN et celle de l'interprétation de ce qu'on a retrouvé.
Oui.

Il est théoriquement (et techniquement) possible de retrouver de l'ADN en très petite quantité dans des cellules dispersées
Si je te comprends bien, il est donc possible de détecter de l'ADN étranger de contact sur un vêtement, une taie d'oreiller... ? De quelle manière? En utilisant un kit de prélèvement sur le tissu directement sur la scène de crime? ou en emmenant la pièce de tissu au labo?

mais, même si on y arrive, cela pose différentes questions d'interprétation: à qui appartient cet ADN, qu'est-ce que prouve sa présence là, etc. À cause de ces incertitudes, l'intérêt de faire de telles analyses ne me semble pas garanti.
A l'inverse, je pense que l'intérêt de telles analyses est essentiel en l'absence d'autres éléments. Oui il y aura des incertitudes, mais elles peuvent être levées (dans un sens ou dans l'autre) si la personne est déjà fichée et convoquée pour interrogatoire. Ou si l'ADN est proche de celui d'une personne fichée ce qui oriente vers quelqu'un de sa famille.
Bien sûr, il peut s'agir d'un hasard malencontreux (comme un témoin qui aide la victime). Mais là aussi, l'interrogatoire peut éclaircir les choses. Et si l'ADN n'est pas dans les fichiers, il me semble clair que ça s'arrête là.
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Re: Prélèvements d'ADN

#4

Message par Jean-Francois » 27 juil. 2019, 13:55

LoutredeMer a écrit : 27 juil. 2019, 13:45
Il est théoriquement (et techniquement) possible de retrouver de l'ADN en très petite quantité dans des cellules dispersées
Si je te comprends bien, il est donc possible de détecter de l'ADN étranger de contact sur un vêtement, une taie d'oreiller... ? De quelle manière? En utilisant un kit de prélèvement sur le tissu directement sur la scène de crime? ou en emmenant la pièce de tissu au labo?
J'ignore quel moyen des policiers pourraient employer. Ce que je dis c'est que s'il y a des cellules, il y a théoriquement moyen de trouver de l'ADN (car on sait amplifier de très faibles quantités).

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Re: Prélèvements d'ADN

#5

Message par Vathar » 27 juil. 2019, 14:17

LoutredeMer a écrit : 27 juil. 2019, 13:45 A l'inverse, je pense que l'intérêt de telles analyses est essentiel en l'absence d'autres éléments. Oui il y aura des incertitudes, mais elles peuvent être levées (dans un sens ou dans l'autre) si la personne est déjà fichée et convoquée pour interrogatoire. Ou si l'ADN est proche de celui d'une personne fichée ce qui oriente vers quelqu'un de sa famille.
Bien sûr, il peut s'agir d'un hasard malencontreux (comme un témoin qui aide la victime). Mais là aussi, l'interrogatoire peut éclaircir les choses. Et si l'ADN n'est pas dans les fichiers, il me semble clair que ça s'arrête là.
Tout en restant d'accord sur le fait qu'on reste dans le domaine du "yakafokon", je me permettrais de placer un sacré bémol quant aux "incertitudes qui peuvent être levées". La combinaison du faux positif et du biais de confirmation est redoutable pour toute personne qui fait un boulot d’enquête. Avoir trop d'information, pas forcément pertinente, peut tout autant brouiller les cartes qu'aider. Je suis assez souvent confronté au problème, l'adn en moins (bah oui ca aide pas dans la fraude informatique :))

L'humain est faillible, et prend souvent le chemin de moindre résistance. Il est vachement tentant de se focaliser sur une fausse preuve de faible niveau et de charger la mule avec un faisceau de coincidences plutot que de creuser plus profond.
Dont l'exemple le plus incroyable que je connaisse est celui du "fantôme d'Heilbronn".
Je ne connaissais pas, mais c'est digne d'une série policière!

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Re: Prélèvements d'ADN

#6

Message par LoutredeMer » 27 juil. 2019, 15:50

Jean-Francois a écrit : 27 juil. 2019, 13:55 J'ignore quel moyen des policiers pourraient employer. Ce que je dis c'est que s'il y a des cellules, il y a théoriquement moyen de trouver de l'ADN (car on sait amplifier de très faibles quantités).
D'accord, merci. Du coup sur un site j'ai trouvé des détails sur la possibilité d'amplification.

---------

Concernant la méthode du prélèvement, j'ai trouvé grattoirs et surtout tamponnoirs sur place qui semblent adaptés :
Tous les moyens sont bons pour ne pas laisser passer un micro-indice. Ils ont, d'ailleurs, à leur disposition en plus des pinces, grattoirs etc., des tamponnoirs. Ce sont de petits objets très efficaces. Il s'agit de pastilles d'aluminium recouvertes d'un adhésif double-face qui permet de récolter toutes les particules. Aucune pollution n'est possible car ils sont à usage unique et dès que le prélèvement est fait, il se rangent dans des tubes hermétiques. http://www.linternaute.com/science/scie ... ue/9.shtml
Mais il y a aussi les prélèvements conservatoires :
Ils sont effectués, idéalement après le crime sur le terrain, pendant une autopsie ou directement sur les suspects. Cela consiste à prendre quelques cheveux, curer les ongles, relever les empreintes digitales, conserver les vêtements et objets ensanglantés. Le but et de constituer un catalogue avec toutes les références biologiques des individus.

Vathar a écrit : Tout en restant d'accord sur le fait qu'on reste dans le domaine du "yakafokon", je me permettrais de placer un sacré bémol quant aux "incertitudes qui peuvent être levées". La combinaison du faux positif et du biais de confirmation est redoutable pour toute personne qui fait un boulot d’enquête.
OUi je conçois cela. Mais un professionnel en est averti et donc à priori prend des précautions.

Avoir trop d'information, pas forcément pertinente, peut tout autant brouiller les cartes qu'aider. Je suis assez souvent confronté au problème, l'adn en moins (bah oui ca aide pas dans la fraude informatique :))
Oui ça peut brouiller les cartes dans ces cas, mais dans le cas inverse : manque d'informations, cela peut aider à démêler l'écheveau avec des infos supplémentaires essentielles. Ce que je vois c'est qu'ensuite on procède par élimination pour se focaliser sur des preuves potentielles.
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