Kant Locke a écrit : 29 sept. 2019, 14:20
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Est-ce que les personnes, sans espoirs, ne feront aucun effort et cela prouvera-t-il qu'ils ont raisons ?
Faisant partie des 59 % qui ont répondu NON, je place ici mon appréciation du problème.
Le réchauffement de notre terre est présenté comme conséquence directe de l’activité humaine, en particulier notre utilisation continue des hydrocarbures et du charbon comme source d’énergie.
Actuellement, on ne sait pas remplacer à grande échelle le pétrole et le gaz, que ce soit comme combustible pour les « mobiles » ou à travers ses dérivés de la pétrochimie. Et on ne sait pas quand on le saura.
Dans un autre domaine, on ne sait pas à grande échelle fabriquer du ciment ou de l’acier sans relarguer du CO2 (on sait remplacer le coke par H2 pour l’élaboration « décarbonée » des aciers mais cela reste à un stade très confidentiel).
Le rapport GIEC de fin 2018 signalait qu’une réduction de 50 % des GES serait nécessaire d’ici 2030 pour maintenir à 1,5 °c l’augmentation de température moyenne.
Ce qui indique une réduction de 50 % de la consommation d’hydrocarbure et de charbon…. Et donc 50 % de réduction d’activité pour les transports, la sidérurgie, les cimenteries, et tout ce qui en découle…
Avec une population croissante dans les 5 décennies à venir, comment envisager d’ici 10 ans (en simplifiant) :
- 2 fois moins de véhicules sur les routes
- 2 fois moins d’activité maritime,
- 2 fois moins d’avion dans le ciel.. (alors que la croissance du TA mondial est estimé à 100% dans 20 ans). Certes, les engins volants sont moins gourmands qu’avant, mais si leur nombre augmente, on ne va pas dans le bon sens.
…et de façon globale, les prévisions de la demande en pétrole sont en augmentation (105 Mbbl/j en 2025 pour 100 Mbbl/j actuellement).
Il y aussi la réduction de 50 % du nombre de ruminants "éructeurs" de méthane....Envisageable au niveau mondial ?
Quant à abandonner le charbon comme combustible pour le remplacer à grande échelle par le Nucléaire, c’est pas bien accepté…

Et pourtant, cela fait partie des solutions indispensables pour limiter la casse.
Alors, faire des efforts pour ses déchets, installer des ampoules basse consommation, voire acheter des véhicules qui tètent moins, tout le monde sait ou peut le faire.
Réduire l’économie par 50%, on ne sait pas. Ce n’est plus une question d’effort.
Cela étant, tout indique que nous allons être confrontés à un sérieux problème d’ici 5 ans (… ? *) qui ne sera pas lié au réchauffement, mais à une demande en pétrole qui va devenir supérieur à l’offre (peak oil)**.
La réduction de consommation d’HC va alors se faire par la contrainte. Et là, vilain temps.
La montée des prix induite n’affectera pas que le poste « carburant » (ça va occuper les Gilets jaunes…

), mais tous les produits dérivés (matières plastiques et élastomères, médicaments, tissus synthétiques, peintures, lubrifiants, produits cosmétiques, d’entretien, j’en passe et des meilleurs..).
Diantre, ça va être chaud.
(*) Les modèles divergent comme disent les prévisionnistes Météo...
(**) Sauf si l’on développait l’exploration/ production en Arctique….sujets aussi brûlant que le Nucléaire