Ce n'est pas trop mon but car je trouve que c'est une manière peu appropriée de se pencher sur la question. C'est le genre d'"étude de cas" qui me semblent trop artificiels pour permettre des enseignements sur la réalité des choses (le truc des "zombies" de Chalmers en est un autre).
Si Marie s'imagine ce que ça fait "voir du rouge" alors qu'elle n'en a jamais vu, elle doit extrapoler à partir de ses connaissances théoriques. Quand Marie voit du rouge, elle peut décrire ce qu'elle perçoit comme différence avec ce qu'elle imaginait avant d'en avoir vu. Après tout, comparer les connaissances de Marie avant de voir du rouge et son "état mental" quand elle voit du rouge, c'est comparer deux choses différentes. Et si vous vous demandez si "avoir vu du rouge" change la manière dont elle "imagine du rouge": forcément*, son cerveau a été stimulé par la couleur donc il est différent (comme la paléontologue imagine différemment la créature après l'avoir vue).Dans l'expérience de pensée proposée par Jackson, Marie n'a pas à extrapoler (elle ne le peut pas)
Et si Marie a des connaissances scientifiques, elle peut raconter son expérience subjective en langage scientifique (e.g., exprimer la différence que ça lui fait entre "imaginer du rouge sans en avoir vu" et "voir du rouge"). Cela n'en ferait pas une description scientifique rigoureuse mais je ne vois pas où il est question de description scientifique dans le problème posé.
Vous disiez:
"Les tenants de l'argument de la connaissance estiment que ce dernier plaide pour le dualisme en philosophie de l'esprit"
Pourriez-vous expliquer comment ce problème permettrait de défendre le dualisme?
Jean-François
* Du moins si elle n'est pas daltonienne, ou si elle ne réagit pas de manière négative à la nouveauté sensorielle.