Kraepelin a écrit :Ghost,
Je ne doute pas de votre bonne foi, mais ce que vous raconter n'a pas de sens! J'ai visité un établissement psychiatrique suisse. Les protocoles sont semblables aux protocoles canadiens. Les protocoles sont d'ailleurs assez semblables partout dans le monde. Je ne sais pas ce qui s'est passé avec votre belle-mère, mais ce que vous avez comprit n'a probablement pas grande relation avec la réalité.
J'aurais beau te donner les détails des détails de l'affaire on en arriverait toujours au même résultat: Moi les traitant d'imbéciles et toi essayant de leur trouver des circonstances atténuantes...
Kraepelin a écrit : Il n'y a que quatre motifs pour hospitaliser une personne dépressive:
1- Elle est suicidaire et présente un risque pour elle-même.
2- On veut installer rapidement un médicament qui nécessite une surveillance médicale continuelle
3- On veut procéder à une sismothérapie
4- On soupçonne une cause organique et on doit précéder à des examens complexes..
Rapidement, en vrac:
Il s'agit du 2ème motif. Elle a somatisé à tel point qu'elle leur a donné l'impression d'être à l'article de la mort. Elle avait sérieusement augmenté ses médicaments à cause de la mauvaise passe qu'elle subissait. Il s'en est suivi un dessèchement de tout le système ORL. Du coup sa seule obsession était de trouver "le bon médicament"!
Son médecin traitant s'est retrouvé impuissant et l’a faite interner. C'est une bonne femme d'un QI plutôt faible et assez timide et renfermée. De médicament en médicament et de psychothérapie en psychothérapie ils l'ont suffisamment abrutie pour lui faire croire qu'elle était réellement folle et la réaction en chaîne a suivi...
Ensuite, pour sa plus grande chance, ils ont convoqué ses enfants pour décider de la suite du traitement. Ils avaient jugé qu'elle n'était pas "suffisamment éclairée" pour lui demander directement son avis.
Seulement, vu la finesse et l'intelligence suprême de ce corps médical, ils nous ont réuni TOUS EN MÊME TEMPS ET DANS LA MÊME SALLE. J'ai dû user de la pire gymnastique intellectuelle pour essayer de ne froisser personne (ni ma belle mère et ni la psy et le neurologue). A la fin, lorsque j'ai vu qu'ils ne comprenaient absolument rien aux différents indices que je leur donnais, j'ai bien dû leur dire qu'ils n'avaient aucun sens de la psychologie, qu'ils n'avaient rien compris à ce cas très simple et qu'ils avaient tout simplement empiré son cas. Inutile de te dire que le ton est rapidement monté...
Bien que ma belle-mère n'ait pu sortir aucun mot pendant l'entretien (trop impressionnée et respectueuse qu'elle était du savoir médical!!

), je peux te dire qu'une fois dehors elle m'a remercié avec de chaudes larmes.
Kraepelin a écrit :Pour ce qui est de l'amour et de "l'empathie naturelle", ce sont des choses importantes mais malheureusement pas suffisantes. Les médecins du 18e siècle avaient sûrement de la compassion pour leurs malades. Aussi, parvenaient-ils à leur tenir la main jusqu'à leur décès. C'est la science qui a révolutionné la médecine et l'a rendu efficace. Aujourd'hui les malades s'en sortent plus souvent. Vivants, ils peuvent ensuite se plaindre de la médecine scientifique déshumanisante qui les a tirés d'affaire.
Ouais, là je suis vraiment étonné que tu puisses être à un tel niveau d'incompréhension. Qui t'a jamais parlé de l'inefficacité de la médecine? Je te rappelle que t'es psy et que l'on parle du psychisme*!
"L'amour et l'empathie naturelle" sont LES QUALITéS FONDAMENTALES ET INDISPENSABLES POUR PRéTENDRE ÊTRE UN BON PSY.
Et il n'y a pas que l'amour et l'empathie, figure-toi. Quand tu auras compris qu'une grande partie de ce que nous sommes (psychiquement parlant) est d'origine innée et que nous ne sommes
fondamentalement que très partiellement le produit de notre environnement**, tu te seras débarrassé d'une autre énorme illusion qui est bien enfouie au tréfonds de toi-même. Les mères ont trop bon dos et déculpabiliser en étudiant les cas de traumatismes vécus est à la porté de n'importe quel psy de pacotille.
Tiens, peux-tu me répondre à cette question?
"Qu'est-ce qui t'a amené à la psychanalyse et pourquoi as-tu choisi la profession de psy?
* Je répète qu'à partir du moment où les origines d'un trouble psychique ne sont pas physiques, on entre dans un domaine pseudo-scientifique sectaro-douteux-gouroufiant dangereux. Par contre je tire mon chapeau à la médecine sans laquelle une de mes filles n'aurait jamais survécu à une coarctation de l'aorte à 3 semaines d'âge. Voilà ce que j'entends par la science qui oeuvre pour le bien (pour Curieux).
**Si tu avais le minimum de raison, d'intuition et d'objectivité qu'un psy est sensé avoir et que tu prétends avoir, tu saurais que ce que nous sommes en apparence (nos illusions) fait partie de l'acquis et que la majorité de ce que nous sommes au fond (et qui doit intéresser un psy) est d'origine innée. Ainsi, là où souvent vous pensez construire en déculpabilisant, indirectement vous détruisez. Ce n'est bien sûr pas toujours le cas, mais votre fonctionnement à sens unique est une grave erreur. Personne n'est à l'abri de dissonances cognitives et encore moins ceux qui hurlent haut et fort qu'ils croient à la raison absolue pour des faits non mesurables.
Si tu veux, j'ai un bon divan chez moi...
Ghost

Dis-moi, mais ne fut-il pas un temps où tu me tutoyais ? C’est bien toi qui étais passé par tous les pseudos dont celui de Bill (ou Gilles), non ?