Max Bird, une vulgarisation problématique ?

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Etienne Beauman
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#76

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2020, 13:37

Pancrace a écrit : 22 janv. 2020, 13:22 Tout ce que je dis c'est qu'avoir des pratiques circonstancielles avec un homme ne fait pas de toi un homosexuel
Et donc selon toi un
1) Un hétéro n'ayant jamais couché avec homme, en l'absence de femmes disponibles, est un hétéro.
2) Un hétéro ayant couché occasionnellement, en l'absence de femmes disponibles, avec un homme est un hétéro.

Tu désignes bien 2 comportement différents avec 1 même terme.

Et ne propose aucun explication à cette différence de comportement. C'est le problème que Fillod est moi même pointons.

Mais continue à faire le sourd et à ne surtout pas essayer d'y répondre.
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lipki
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#77

Message par lipki » 22 janv. 2020, 14:27

Un carnivore qui n'a jamais mangé de viande (il va mourir, mais en attendant), il reste un carnivore.
Un carnivore qui mange de l'herbe (si c'est possible !), il reste un carnivore.

Parce qu'il n'est pas définis comme carnivore, par son comportement, mais par sa constitution.
Bon c'est un mauvais exemple, tous les membres d'une même espèce on le même régime alimentaire.

Il faudrait pouvoir identifier une sexualité par une caractéristique physique.
Peut-être une réaction marquée aux hormones.

Mais comme on ne peut pas prouver l'absence, si aucun test n'aboutit, seul le point de vue des personnes concernées compte.
Et dans tous les cas seuls la méthode scientifique arrivera à une conclusion.

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Nicolas78
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#78

Message par Nicolas78 » 22 janv. 2020, 17:38

En y repensant.
Il y à peut-être suffisamment de bisexualité chez une majorité de personne pour éveiller un possible désir en cas de « grande pénurie » chez une majorité de personne habituellement exclusivement hetero.
Même si pas nécessairement (certains ne passerons jamais à l’acte).

Non ?

Pancrace
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#79

Message par Pancrace » 22 janv. 2020, 18:06

C'est quand même pas bien compliqué à comprendre Etienne. Dans la définition d'un hétéro (attirance sexuelle pour l'autre sexe), il n'y a rien qui indique son comportement via à vis de son propre sexe, qui peut donc parfaitement être variable. Les 2 hétéros sur ce fil qui ont évoqué leur propre sexualité illustrent clairement ce point :

- Spin-up, pour qui un rapport sexuel avec un autre homme est à priori envisageable, une sorte d'expérience "pour voir", non motivée par une véritable attirance sexuelle pour les hommes.

- Ton serviteur (enfin quand tu me casses pas trop les bonbons en ne comprenant pas ou en déformant mes propos :lol: ), pour qui un rapport sexuel avec un autre homme n'est à priori pas envisageable, mais ne constituerait pas non plus une expérience hyper traumatisante.

Donc effectivement un même terme, l'hétérosexualité, recouvre une foultitude de comportements différents par rapport à son propre sexe. Un peu comme un homme qui adore jouer au tennis en double mixte. Ca ne dit rien sur son appétence à jouer en double masculin.

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Etienne Beauman
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#80

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2020, 18:28

Pancrace a écrit : 22 janv. 2020, 18:06 Un peu comme un homme qui adore jouer au tennis en double mixte. Ca ne dit rien sur son appétence à jouer en double hommes.
Bah non justement. Tu te contredis tout seul.

Si tu joues en double mixte t'es un joueur de double mixte.
Si tu joues en double hommes t'es un joueur de double homme.
Si tu fais les deux, t'es un joueur de double mixte et un joueur de double homme.

Rien de simple dans ta position, elle est contradictoire.
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Jean-Francois
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#81

Message par Jean-Francois » 22 janv. 2020, 18:51

Etienne Beauman a écrit : 22 janv. 2020, 18:28Si tu fais les deux, t'es un joueur de double mixte et un joueur de double homme
On dit pas "à voile et à vapeur"? Si on me cherche... j'ai piscine.

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#82

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2020, 19:06

Jean-Francois a écrit : 22 janv. 2020, 18:51
Etienne Beauman a écrit : 22 janv. 2020, 18:28Si tu fais les deux, t'es un joueur de double mixte et un joueur de double homme
On dit pas "à voile et à vapeur"? Si on me cherche... j'ai piscine.

Jean-François
Bah il semblerait qu'on puisse se limiter à se dire à voile même quand on fume comme un pompier. :lol:
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#83

Message par Vathar » 22 janv. 2020, 21:20

Tant qu'a rester dans les métaphores douteuses, comment celui qui a fumer une clope dans sa vie devrait se considérer?

Est-il automatiquement classé "à voile et à vapeur"?

On trouve aussi des homos ou hétéros qui ont essayé une fois d'aller voir en face et qui n'ont pas vraiment aimé. On trouve parfois le terme bi-curieux, que je trouve assez explicite.

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Lambert85
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#84

Message par Lambert85 » 22 janv. 2020, 21:41

Quand on voit certaines prostituées, faut franchement être en manque... alors parler d'attirance...
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Etienne Beauman
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#85

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2020, 22:02

Vathar a écrit : 22 janv. 2020, 21:20 Tant qu'a rester dans les métaphores douteuses, comment celui qui a fumer une clope dans sa vie devrait se considérer?
Il se considère bien comme il veut, là n'est pas la question.
La question c'est objectivement peut on prétendre qu'il n'y a pas de différence de sexualité entre un homme qui n'a jamais couché avec un homme et qui ne prétends pas en avoir envie, et un homme qui l'a déjà fait ?

Le problème que je soulève n'est pas de ne pas tenir compte des déclarations, un homme déclarant être hétéro ou homo éprouve sans doute du désir pour les femmes ou pour les hommes même s'il est vierge.
Mais de tenir compte aussi du comportement sexuel, on ne couche pas avec quelqu'un comme ça par hasard sans envie.

Tu parles de bicurieux, c'est très clair :
Bicurieux est un terme utilisé pour désigner une personne s'identifiant comme « hétérosexuelle » mais qui manifeste un certain intérêt à avoir une expérience sexuelle avec une personne de même sexe.

Un bicurieux n'a jamais couché avec une personne opposé à son identification sexuelle.

Et pourtant ça pose pas de problème de dire qu'il est attiré par l'autre côté.

Pourquoi le passage à l'acte y changerai quelque chose ?
Qu'un homme qui était attiré par un homme soit déçu, ne change pas qu'il a été attiré par un homme.

Je ne comprends pas qu'on soutienne, je ne parle pas de toi, qu'un homme puisse coucher avec un autre sans absolument aucune attirance pour lui, ou pour l'idée de coucher avec un homme quel qu'il soit. Ça n'a juste pas de sens.

Je précise aussi parce à force on peut oublier pourquoi j'argumente là dessus, mon point de départ est juste de dire qu'il existe des environnement particuliers où des gens se déclarant hétéro couchent avec des personnes du même sexe qu'eux, et que selon la vidéo de Max ce ne serait pas de vrais homosexuels, cette affirmation sans même donner de définition du vrai homosexuel n'est qu'un sophisme pour faire admettre la thèse l’environnement n'a pas d'impact sur l'orientation sexuelle en excluant les bisexuels de l'équation.
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D Artagnan
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#86

Message par D Artagnan » 22 janv. 2020, 23:03

Content de voir qu'après 80 messages, on revient un peu plus sur le sujet initial !

@Etienne : Alors justement, il me semble que Max aurait expliqué la variation du degré d'homosexualité, de manière quelque peu douteuse, mais soit !
D'après les travaux de J.B., la quantité de testostérone serait variable durant la période pré-natale, et influerait sur la taille du noyau INAH3 pour reprendre ses propos (si je ne les déformes pas :a5: ),et donc, sur ton degré d'homosexualité. Ainsi selon cette thèse, un homme hétéro durant toute sa vie, qui vire de bord à 40 ans et plaque tout pour vivre avec un homme, a refoulé son inné et a finit par lui succomber (le coté obscur est fort).

Par contre en écrivant ceci, je me demande du coup : si on identifie mon degré d'attirance envers le chocolat, et qu'on l'estime à total.. Dans dix ans, je n'en mange plus (et on va considérer que j'ai toujours les mêmes moyens financiers pour me les payer, que j'ai toujours une stature athlétique, et que tout va bien dans ma vie), est-ce que mon noyau CHOCO1 aura dégonflé ?
Dernière modification par D Artagnan le 22 janv. 2020, 23:04, modifié 1 fois.

Pancrace
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#87

Message par Pancrace » 22 janv. 2020, 23:03

il existe des environnement particuliers où des gens se déclarant hétéro couchent avec des personnes du même sexe qu'eux
et redeviennent hétéro lorsque la situation particulière redevient normale (comme le dit la phrase que j'ai citée en exergue dans mon dernier lien). Pour continuer de filer la métaphore vatharienne - comme un non-fumeur qui va se laisser aller durant une fête pour ensuite reprendre ses saines habitudes.

Mais le coeur du sujet n'est pas là. Si on considère par exemple l'obésité, il existe indubitablement des facteurs génétiques de prédisposition. Mais il existe tout aussi indubitablement des facteurs culturels/environnementaux comme le niveau social de la famille, le pays de résidence, la malbouffe, voire les perturbateurs endocriniens.

Donc quand on cherche de tels facteurs on en trouve, mais on n'en a pas trouvé pour l'orientation sexuelle - on constate des pourcentages proches d'homos chez les riches comme chez les pauvres, dans toutes les sociétés et à toutes les époques. Ca ne signifie pas qu'il n'en existe pas bien sûr, et leur existence est une hypothèse que je ne trouve pas absurde, loin s'en faut. Simplement si ça existe c'est bien caché...

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#88

Message par D Artagnan » 22 janv. 2020, 23:10

@Pancrace : l'obésité n'est hélas pas un comportement, et son caractère génétique est indéniable, tout comme certains auront des prédispositions musculaire. Certes, ça influence les comportements (va courir un marathon avec 120Kg de bedaine), mais ça n'est pas un comportement (bien vu l'aveugle).

Donc, on a cherché des facteurs génétiques à l'homosexualité, ça a pas été foufou, donc maintenant c'est les facteurs cérébraux non ?

Par contre, je suis désolé, mais l'argument de la stabilité n'est pas archi viable, on a quand même vu une variation du quadruple dans les chiffres, et en prenant des pays "Gay-Friendly" !

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#89

Message par Pancrace » 22 janv. 2020, 23:23

L'obésité n'est surement pas le meilleur des exemples, je l'ai choisi pour rappeler qu'il est possible de montrer la concomitance de facteurs génétiques et socio-culturels pour certains caractères. Le pourcentage supérieur d'homosexuels dans les pays "gay-friendly" peut avoir des explications non constructivistes, comme la facilité de l'avouer en cas de sondage, ou encore par l'attirance d'un tel pays pour des étrangers homosexuels (si je me souviens bien San-Francisco et Barcelone sont des pôles attractifs par exemples). Tu dis :
la quantité de testostérone serait variable durant la période pré-natale
Je ne pense pas que le conditionnel soit de mise ici, par exemple :

https://www.em-consulte.com/en/article/75794

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#90

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2020, 23:28

Pancrace a écrit : 22 janv. 2020, 23:03 et redeviennent hétéro lorsque la situation particulière redevient normale (comme le dit la phrase que j'ai citée en exergue dans mon dernier lien).
Je croyais qu'on ne pouvait pas changer d'orientation sexuelle ?

C'est trop demandé de la cohérence...
D Artagnan a écrit : 22 janv. 2020, 23:03 Ainsi selon cette thèse, un homme hétéro durant toute sa vie, qui vire de bord à 40 ans et plaque tout pour vivre avec un homme, a refoulé son inné et a finit par lui succomber (le coté obscur est fort).
Si son inné c'est 85% d'attirance pour les hommes 35% d'attirance pour les femmes (l'idée qu'on gagne d'un côté ce que l'on perd de l'autre a été invalidé par les chercheurs dont j'ai cité l'étude quelques messages en amont), ça marche pareil.
Seulement Max et Pancrace nous dise que non c'est pas possible, les hommes qui quittent leur femme à 40 ans pour un homme sont 100% homosexuel. Les hommes qui couchent avec des hommes seulement quand il n'y a pas de femmes à l'horizon sont 0% homosexuel.

C'est extrêmement catégorique comme propos.
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#91

Message par Pancrace » 22 janv. 2020, 23:41

C'est trop demandé de la cohérence...
Encore et toujours ta sale manie de triturer des bribes de phrases. Tu sais très bien que je n'ai jamais soutenu qu'un passage en prison pouvait transformer un hétéro en homo, comme l'indique aussi la phrase complète à laquelle je fais référence :

"Un exemple d’homosexualité masculine circonstancielle est celle qui a court dans les prisons, ainsi que dans d’autres lieux où les femmes sont relativement rares, l’armée par exemple. Les prisonniers ayant ces comportements ne se considèrent généralement pas comme des homosexuels : une fois libérés, la plupart reprennent des comportements exclusivement hétérosexuels."

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Etienne Beauman
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#92

Message par Etienne Beauman » 22 janv. 2020, 23:44

Pancrace a écrit : 22 janv. 2020, 23:41 Encore et toujours ta sale manie de triturer des bribes de phrases.
Vu que tu ne réponds pas aux questions, je m'amuse comme je peux.
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#93

Message par Pancrace » 23 janv. 2020, 01:26

Voici un article récent (2016) d’Audrey Binet, basé sur les propres recherches et les compilations d’études de Jacques Balthazart, qui résume de façon détaillée et à mon avis sans parti pris (ne cachant notamment pas les difficultés rencontrées pour l’obtention de preuves indiscutables) l’état actuel des connaissances scientifiques sur notre sujet de l’origine des orientations sexuelles. La référence notée (1) renvoi à un article en accès libre, mais beaucoup plus technique, et incluant lui-même une centaine de références à des travaux antérieurs publiés dans des revues scientifiques à priori très sérieuses.

http://www.reflexions.uliege.be/cms/c_4 ... res?part=1

Un argument intéressant et assez puissant je trouve, pas mentionné dans ce fil jusqu'à présent on dirait, est le suivant :

« On imagine très mal que, d’un point [de vue]* évolutif, l’orientation sexuelle qui est cruciale pour la survie de l’espèce, puisse passer d’un contrôle biologique chez l’animal à un contrôle strictement éducationnel chez l’homme »

* Ajout entre crochets par Pancrace, afin de corriger une coquille manifeste.

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#94

Message par D Artagnan » 23 janv. 2020, 10:45

@Pancrace : Déjà je tique sur sa manière de voir les choses : « On entend régulièrement que c’est le résultat d’un rôle défaillant de la mère, de l’absence d’un père, d’un complexe d’Oedipe mal résolu etc. Mais à côté de cela, il y a des milliers d’articles scientifiques qui montrent une influence soit des hormones précoces, soit de la génétique soit même de l’épigénétique »
Où est l’individu là dedans ? Il présente de faux choix, qu’on puisse coller à certains homosexuels, mais pas à tous ! On laisse de côté les émotions de l’individu, qui peuvent avoir une belle part.

Par contre, j’ai regroupé les arguements forts de J.B., si ses arguments sont valides, alors Max Bird serait dans le vrai :
(Voici 4 arguments, cités de l'article que tu nous as envoyé)

1- Les hormones vont ainsi induire la structure du cerveau de sorte qu’il soit organisé pour avoir des comportements sexuels plutôt mâle ou plutôt femelle. Grâce à de multiples expériences, les chercheurs ont pu démontrer qu’il est possible d’inverser à volonté l’orientation sexuelle d’animaux tels que le rat en manipulant les hormones sexuelles au moment de la naissance ou un peu avant. Les femelles montrent alors des comportement sexuels mâles et les mâles présentent des comportement sexuels femelles lorsqu’ils sont en âge de se reproduire.


2- « Les recherches sur cette population de moutons montrent que les béliers homosexuels ne présentent pas de problèmes hormonaux mais que leur noyau sexuel dimorphique - responsable du comportement sexuel et situé dans l’aire préoptique du cerveau - est de plus petite taille que chez les autres mâles mais de taille comparable à celui des femelles ». Or la taille de ce noyau est régulée essentiellement par les hormones embryonnaires

3- Par exemple, l’hyperplasie des glandes surrénales consiste en un développement anormal de ces glandes qui ne sécrètent alors plus de cortisol mais produisent à la place des androgènes. « Les filles atteintes sont donc exposées pendant leur vie embryonnaire à des taux d’hormones masculines beaucoup plus élevés que normal. Il en résulte une masculinisation des structures génitales. Certaines naissent avec une fusion des lèvres ou un clitoris de la taille d’un pénis etc. », explique Jacques Balthazart. Bien souvent ces anomalies sont corrigées à la naissance et les enfants sont élevés comme des petites filles. Mais, côté comportement, on observe qu’elles ont tendance à jouer à des jeux plutôt masculins et qu’à l’âge adulte, l’incidence de l’homosexualité féminine chez ces jeunes filles est de l’ordre de 20 à 40% selon les études.

4- Cependant les scientifiques s’accordent pour dire que l’orientation sexuelle masculine est héritée de la mère. De fait, lorsqu’il y a un individu homosexuel mâle dans une famille, il y a de plus grandes chances que d’autres hommes soient homosexuels au sein de la branche maternelle. Partant de là, les chercheurs ont supposé que les gènes responsables de l’orientation sexuelle devaient se trouver préférentiellement sur le chromosome X
« Ils se sont rendu compte qu’au bout de ce chromosome, il y a une zone appelée XQ28 dans laquelle ils ont trouvé des marqueurs génétiques associés à l’homosexualité », relate Jacques Balthazart. « Une autre étude montre que cette zone abrite un gène, MAGE A11, qui contrôle la sensibilité à la testostérone chez l’homme. Ce gène pourrait être modifié chez certains individus et affecter la sensibilité de leur cerveau à la testostérone ».

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#95

Message par Vathar » 23 janv. 2020, 11:23

Etienne Beauman a écrit : 22 janv. 2020, 22:02Je ne comprends pas qu'on soutienne, je ne parle pas de toi, qu'un homme puisse coucher avec un autre sans absolument aucune attirance pour lui, ou pour l'idée de coucher avec un homme quel qu'il soit. Ça n'a juste pas de sens.
Les différents intervenants sur ce fil n'ont peut-être pas la meme définition du mot "attirance". Pour toi, préférer un rapport homosexuel a une abstinence forcée (dans le cas de l'homosexualité carcérale) semble déjà être une forme d'attirance. Je suis assez d'accord avec ce point de vue, mais je peux comprendre que pour d'autres, ce soit placer la barre bien bas pour parler d'attirance.

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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#96

Message par Etienne Beauman » 23 janv. 2020, 12:13

Vathar a écrit : 23 janv. 2020, 11:23 je peux comprendre que pour d'autres, ce soit placer la barre bien bas pour parler d'attirance.
J'ai quand même l'impression que c'est lié à une croyance un peu naïve, "plus longtemps tu restes sans coucher avec quelqu'un plus t'es prêt à te taper n'importe qui".

Au contraire, plus longtemps tu restes sans rapport et plus tu deviens indifférent.

C'est la même chose avec le sport, la cocaïne, le sucre, plus t'en prends/plus t'en fais et plus t'as envie d'en prendre/d'en faire.
T'arrêtes 3 semaines la piscine, t'y mets plus les pieds pendant 6 mois. Tu sucres plus ton café pendant quinze jours et tu te rends compte qu'il est meilleur comme ça :)
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#97

Message par D Artagnan » 27 janv. 2020, 12:03

@Pancrace : j'ai contacté Odile Fillod, pour débattre avec elle du sujet, notamment de l'étude sur les mouches que tu m'as fais parvenir, je te transmet sa réponse. Je trouve le débat intéressant, et difficile à trancher.

"Pour mémoire sur ces animaux dont vous vous sentez très proche, la mouche drosophile est un insecte dont la lignée s’est séparée de la nôtre il y a environ 600 millions d’années, c’est-à-dire que nos deux espèces évoluent chacune de son côté depuis tout ce temps. Dans cette espèce, le sexe génétique n’est pas déterminé comme pour nous par le fait de posséder ou non un chromosome Y, un individu vit au maxmimum un mois et demi et une femelle pond environ 200 oeufs en dix jours (contre au plus quelques-uns en 40 ans pour une femme), après avoir comparé les qualités relatives des spermes qu’elle stocke dans un organe ad hoc et choisi celui avec lequel elle va faire ses oeufs. Les spermatozoïdes font 1,8 mm de long (j’ai bien dit mm, contre environ 60 microns chez nous…), et le cerveau fait en revanche moins d’1 mm3 (contre environ 1400 cm3 pour le nôtre).

Déjà a priori, donc, ce qu’on peut découvrir dans cette espèce concernant les comportements sexués n’a aucune raison d’être plus pertinent pour la compréhension des comportements sexués humains que ce qu’on pourrait voir chez d’autres insectes ou a fortiori chez la souris ou chez le rat, qui sont au moins des mammifères, quand même plus proches de nous. La mouche drosophile n’est pour cette raison pas utilisée comme modèle animal par les biologistes dont les comportements sexués sont le sujet de recherche (ce qui n’est pas le cas des auteur.es de cet article), ce qui devrait déjà mettre la puce à l’oreille. C’est après avoir observé une modification comportementale inattendue suite à une manipulation génétique que ces chercheur.es ont fait cette étude complémentaire et l’ont publiée.

Que raconte cet article scientifique publié il y a 12 ans ? Pour aller vite, je prends les résultats pour acquis (sans me demander s’ils ont été répliqués, ce qu’il faudrait faire), et je reprendre également sans distance critique ce que les auteur.es expliquent dans l’article sur le comportement sexuel des mâles de l’espèce étudiée ainsi que leur interprétation des résultats de leur étude.

L’étude a porté exclusivement sur des mâles. Dans cette espèce, le mâle tapote la mouche qu’il « envisage » pour recueillir sur une patte un composé qu’elle émet et l’analyser, puis lèche les parties génitales de cette autre mouche pour recueillir d’autres composés qu’elle émet et les analyser pour voir si c’est un.e partenaire « acceptable ». Le cas échéant, si l’autre ne s’est pas enfuie ou ne la pas repoussé, il tente de copuler avec elle. Or dans cette espèce, les mâles émettent des composés chimiques qui normalement « repoussent » sexuellement les autres mâles. En effet, il a été constaté que les mâles qui ne les produisent pas sont « courtisés » par les autres mâles, et ceux qui ne sont pas capables de les détecter « courtisent » les mâles en plus de « courtiser » les femelles. Notez qu’on ne connaît rien de semblable dans notre espèce.

Les auteur.es ont trouvé que lorsqu’on faisait naître des mâles modifiés génétiquement de sorte que leur gène gb (« genderblind ») soit inopérant, c’est-à-dire ne permette pas de produire une protéine impliquée dans la transmission du signal nerveux entre neurones connectés via une synapse à transmission glutamatergique, ils se comportaient comme si ces phéromones mâles émises par leurs congénères n’avaient plus de pouvoir répulsif sur eux (ou avaient au contraire un pouvoir attractif). Plus précisément, ces mâles avaient un comportement « hétérosexuel » normal (mêmes comportements de « court » et de copulation avec autant de femelles que les mâles non mutés), mais de surcroît « courtisaient » des mâles et tentaient de copuler avec eux de manière beaucoup plus marquée que ne le font les mâles normaux, chez qui ces comportements sont rares. Remarquons que cette observation ne concerne que les mâles, que les mâles mutés étaient « bisexuels » plutôt qu’ « homosexuels » au sens commun de ces termes, et qu’elle n’est pas relative à des individus spontanément plus « homosexuels » ou « bisexuels » que les autres dans cette espèce.

Les auteur.es ont trouvé que cette modification du comportement des mâles mutés ne semblait pas être due à un effet sur le développement du système cérébral concerné. En effet, il a suffit d’injecter chez des mâles normaux des produits interagissant avec la voie biologique contrôlée par ce gène pour que dans les heures suivantes, ils se mettent eux aussi à « courtiser » d’autres mâles.

Que peut-on bien en conclure concernant notre hétérosexualité/bisexualité/homosexualité ? Je vous le demande, sérieusement."

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Etienne Beauman
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#98

Message par Etienne Beauman » 27 janv. 2020, 15:44

D Artagnan a écrit : 27 janv. 2020, 12:03 Je trouve le débat intéressant, et difficile à trancher.
T'as vraiment un doute sur la non pertinence de déduire des trucs chez les hommes en étudiant des mouches ?

Perso, j'ai même pas argumenté là dessus, je trouve que citer des études portant sur les mouches pour l'étendre à des humains est un aveu patent du manque d'éléments sérieux qu'on a pour défendre notre point de vue.

Ou tu dis ça en général ?
Et dans ce cas trancher entre quoi et quoi ?

Si tu peux encore poser une question à Fillod, j'aimerai bien savoir si elle pense que
« l’orientation sexuelle qui est cruciale pour la survie de l’espèce, puisse passer d’un contrôle biologique chez l’animal à un contrôle strictement éducationnel chez l’homme »

J'en serai extrêmement surpris pour ma part.

Pancrace a une position extrêmement tranchée, Fillod j'en sais rien, je n'ai que le son de cloche de Pancrace qui ne l'a jamais cité disant que la génétique n'aurait absolument aucun rôle dans l'orientation sexuelle par exmple.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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lipki
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#99

Message par lipki » 27 janv. 2020, 15:57

Etienne Beauman a écrit : 27 janv. 2020, 15:44 « l’orientation sexuelle qui est cruciale pour la survie de l’espèce,
Une hypothèse et que l'homosexuel n'ayant pas a s’occuper de ses enfants, s'occupe plus des enfants de ses frère et sœur. Ce qui leur donne une meilleurs espérance de vie, ce qui perpétue, les gênes les plus proches et maintient l’existence des homosexuel à l'avenir.
Homosexualité pourrais de ce point de vue, être aussi crucial pour la survie de l’espèce.

Et je sais que tu n'a pas dit le contraire, j'ajoute ça, en complément d'info.

Pancrace
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Re: Max Bird, une vulgarisation problématique ?

#100

Message par Pancrace » 27 janv. 2020, 16:58

Cette hypothèse tente de répondre à une objection qu'on entend souvent "si vraiment l'homosexualité était un caractère principalement inné, la sélection naturelle aurait dû le faire disparaître puisque les homosexuels se reproduisent moins". Pour contrer cet argument, il faut donc montrer que l'homosexualité peut présenter des avantages évolutifs, et ainsi expliquer pourquoi ce caractère perdure.
Etienne a écrit :citer des études portant sur les mouches pour l'étendre à des humains
Qui a fait ça ? Certainement pas moi. Dans le post #5 j'indique que les études sur la mouche drosophile incitent les chercheurs à étudier l'existence éventuelle de marqueurs génétiques de l'homosexualité chez l'homme. Il faudrait être neuneu pour croire que l'existence de tels marqueurs chez la mouche implique formellement leur existence chez l'homme.

Pour répondre à la question d'Odile Fillod " Que peut-on bien en conclure concernant notre hétérosexualité/bisexualité/homosexualité ? " on peut en conclure que la piste génétique chez l'homme n'est pas à exclure, ce qui aurait été probablement le cas si cette même piste génétique avait été disqualifiée d'entrée de jeu chez les autres espèces animales.

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