Je ne répondais pas là à une remarque de ta part.lipki a écrit : 28 janv. 2020, 14:10Ce n'est pas ce que je voulais dire.Dany a écrit : 28 janv. 2020, 13:41 Note aussi (par rapport à l'introduction de l'aléatoire de la physique quantique, qui sauverait éventuellement le libre arbitre) que dans une énorme chute de dominos, on peut très bien introduire des systèmes aléatoires.
En fait mon espoir venait d'une mauvaise vulgarisation :
"Observer modifie les propriétés de la particule observée. Observer modifie le réel."
Facile de confondre Observation et observateur et de ce sentir pousser une âme.
Alors que :
"Mesurer modifie les propriétés de la particule mesurée. Mesurer modifie le réel."
Et la ça change tout
Sinon, en physique quantique, les termes de "mesurer" et "observer" sont interchangeables (quand on observe, on mesure et quand on mesure, on observe). Et toute observation nécessite un observateur. Sauf peut être dans l'interprétation standard, utilisant la décohérence plutôt que la réduction du paquet d'onde où l'observable est décohérée par l'interaction avec l'environnement (l'appareil de mesure)
Si tu regardes un paysage, c'est une mesure... et tu modifies le paysage (de manière négligeable, mais ça suffit pour des pages de plaisir en discussions philosophiques


Mais le problème de la mesure n'intervient pas dans le fait ou non qu'il y ait du libre arbitre. Nos décisions se prennent en face de notre monde d'objets macroscopique (déjà réduit ou décohéré...), qui n'est pas aléatoire, comme on s'en aperçoit tous.
Je me réfère plutôt au principe d'incertitude, qui a fait dire (avec beaucoup d'enthousiasme) aux libre arbitristes que la physique quantique disqualifiait complètement Laplace, alors que ce n'est pas si simple : si la physique quantique est plutôt indéterministe, rien ne dit que c'est le cas de la réalité ontologique (ou réalité en soi ou ordre implicite, selon David Bohm).
Déjà, l'équation de Schrödinger (fondatrice) est bien déterministe.
Il existe donc un déterminisme statistique en physique quantique, qui vient un peu tempérer l'indéterminisme de Heisenberg. De plus, De Broglie, avec son onde pilote (une théorie peu suivie, cependant) tend aussi à ramener le déterminisme dans le domaine quantique. Bref ça discute...
A tel point que Bohr (école de Copenhague, majoritaire à l'heure actuelle) ne soutient pas que la réalité ontologique est indéterministe... il dit simplement qu'on ne peut rien en dire et qu'on ne pourra jamais rien en dire, le formalisme quantique étant juste un outil destiné à fournir des applications pratiques, mais qui ne peut représenter la réalité ontologique.
Bref, l'argument quantique des libre arbitristes tombe un peu à plat. D'autant plus que le contraire du déterminisme, c'est l'indéterminisme... ce n'est pas du tout le libre arbitrisme. C'est un faux débat.
Nos prétendues décisions se prennent bien dans notre monde macroscopique, notre réalité courante, devant des situations soumises à la physique newtonienne. Le quantique ne se manifestant à ce niveau que dans des cas particuliers.