ABC a écrit : 02 févr. 2020, 11:09Les tenants de l'hypothèse déterministe sont très très minoritaires (cf. le fil
Science et déterminisme versus prévisibilité que j'ai créé hier). Einstein y croyait, Bohr n'y croyait pas. Jusqu'à présent les faits d'observation donnent raison à Bohr (sur ce point).
Dany a écrit : 02 févr. 2020, 12:22Ce n'est pas tout à fait ça.
Einstein n'était pas seulement un réaliste. Il croyait en un déterminisme des lois de la physique caché par un manque de d'information dans l'état quantique.
Dieu ne joue pas au dés disait Einstein à Bohr.
Bohr pensait que la physique quantique était aussi complète qu'il lui était possible de l'être malgré l'impossibilité d'avoir plus d'information (selon la physique quantique) que celle codée dans l'état quantique, donc donnant lieu à des résultats de mesure quantique imprévisibles donc (en ajoutant l'hypothèse positiviste. Ce qui ne peut être observé n'existe pas) indéterministe.
A ce jour, à moins d'admettre l'hypothèse d'un déterminisme caché sous-jacent (une piste bohmienne qui n'est que très minoritairement explorée) l'indéterminisme (imprévisibilité + positivisme) est considéré comme validé par les faits d'observation qui nous sont connus à ce jour.
Dany a écrit : 02 févr. 2020, 12:22La seule attitude rationnelle est de ne pas se prononcer.
La seule, non, mais un choix possible par prudence au vu du fait que la science avance et peut changer d'avis quand confrontée à des faits nouveaux, oui.
Dany a écrit : 02 févr. 2020, 12:22S'il n'y a pas de déterminisme laplacien, ça laisse la place à la possibilité de l'existence du libre arbitre. Donc je comprends son point de vue. Mais il est inutile et confusant de se lancer dans des discussions interminables pour démonter le libre arbitr
isme (et c'est bien un "isme", c'est à dire une idéologie) sur cette base là, puisqu'en fait ce n'est qu'une première étape… et une première étape qui peut très bien être bypassée
(en sachant bien sûr que le libre arbitriste essayera toujours de ramener son hasard à la moindre occasion).
ABC a écrit :Pourquoi vouloir à tout prix intégrer dans le libre arbitre l'hypothèse du hasard et de l'imprévisibilité de nos décisions. Il s'avère que l'imprévisibilité (la manifestation concrète de l'indéterminisme) est, à ce jour du moins, avérée. Mais pourquoi tenir à tout prix à lier notre liberté de choix avec l'indéterminisme.
ABC a écrit : Même si mes choix étaient prévisibles, cela ne m'empêcherait pas de les faire (et d'en faire parfais de bons et parfois de mauvais).
Dany a écrit : 02 févr. 2020, 12:22La question n'est pas là.
C'est un point de vue. Je suis d'un avis différent.
Qu'il y ait indéterminisme (ce que l'on croit aujourd'hui) ou déterminisme (ce que l'on croira peut-être à nouveau demain, sait-on jamais) face à une situation donnée où j'ai un choix que je juge important à faire, comment vais-je procéder ?
1/ Si je n'ai pas de libre arbitre au sens où tu l'entend (1)
- je vais réfléchir avant d'agir (enfin, si j'en ai le temps)
- je vais agir en fonction du résultat de ces réflexions,
- je serai conscient du choix que j'ai fait, des raisons qui m'y ont conduit et des conséquences potentielles de ce choix,
- après coup, je serais en mesure d'analyser les résultats obtenus et de porter un regard critique sur ce choix (et peut-être d'en tirer des leçons vis à vis de choix futurs).
2/ Si j'ai un libre arbitre au sens où tu l'entends
- je vais réfléchir avant d'agir (enfin, si j'en ai le temps)
- je vais agir en fonction du résultat de ces réflexions,
- je serai conscient du choix que j'ai fait, des raisons qui m'y ont conduit et des conséquences potentielles de ce choix,
- après coup, je serais en mesure d'analyser les résultats obtenus et de porter un regard critique sur ce choix (et peut-être d'en tirer des leçons vis à vis de choix futurs).
Dans les deux cas, j'ai un libre arbitre en un sens opérationnel, un libre arbitre "pratique" défini par les actions décrites ci-dessus. L'hypothèse de présence ou d'absence d'un "libre arbitre théorique" au sens plus restrictif (et hypothétique) où tu le définis est sans incidence sur mon "libre arbitre pratique".
Je ne le crois pas que le libre arbitre théorique soit testable à court terme, ni même que cette notion ait un réel intérêt. On est pas bien loin d'un concept métaphysique (peut-être même que l'on n'y est). Je ne nie pas l'intérêt des concepts métaphysiques. Ils peuvent parfois (mais rarement) déboucher sur des choses concrètes et testables rentrant dans le domaine de la physique, mais ça ne marche pas à tous les coups. C'est même plutôt rare.
Il est, à mon sens, inutile et confusant de se lancer dans des discussions interminables pour démontrer le libre arbitre théorique ou son absence. Le "libre arbitre pratique" (plus sûr car testable) me suffit et me semble une notion plus utile.
(1) C'est à dire, si je t'ai bien compris, en posant comme définition de l'absence de libre arbitre, le fait de pouvoir prédire le choix que va faire telle ou telle personne si un super ordinateur détiens suffisamment d'informations sur l'état quantique de son cerveau et de l'environnement (humain, social, matériel...) qui interagit avec la personne en question (et en supposant que le hasard quantique est une erreur de notre science actuelle qui sera corrigée dans le futur)