Cancer et alimentation

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Gaeriss
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Cancer et alimentation

#1

Message par Gaeriss » 27 févr. 2020, 13:17

Bonjour,

Après avoir vu la conférence Santé des français : Va-t-on mieux ou moins bien ?, je me pose pas mal de question concernant le lien entre alimentation et cancers présenté à 27:21 en particulier l’impact de la consommation de moins de 300 g/j de fruit et 300 g/j de légumes.

Le graphique est repris à l’identique du BEH 2018, page 444.

Mon questionnement vient de la source de ce bulletin, l’étude nationale nutrition santé 2016, en ce qui concerne les apports en fruits et légumes (page 17) je n’ai pas trouvé ces 300 g/j et il est toujours fait mention de « fruits et légumes ». En fouillant un peu, j’ai trouvé les données avec la séparation fruits et légumes.

Mais je ne trouve nulle part les 300 g/j. Si j’ai bien compris, la moyenne en 2006 était de 80 g/j, l’objectif fixé par le plan de 280 g/j et le repère de consommation de 400 g/j mais dans tous les cas de fruits et de légumes.

Comment est déterminé le repère de consommation ? Pourquoi c'est la valeur de 300 g/j qui est retenue par le BEH ? Et pour réduire le risque de cancer, il faudrait manger 300 g/j de fruits et 300 g/j de légumes, ça fait beaucoup, non ?

Merci d'avance pour vos éclaircissements :)

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Inso
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Re: Cancer et alimentation

#2

Message par Inso » 27 févr. 2020, 21:56

Bonjour, et bienvenue sur le forum.

Vous avez déjà fait vos recherches, j'ai regardé vos liens, cherché de mon coté et je n'ai rien trouvé de plus.
Dans la plupart des références, il est fait état de 5 (portions de 80 à 100g) de fruits et légumes.
Après, l'écart n'est pas énorme, on passe de 400/500g à 600g. (en gros 1 pomme d'écart).
mais déjà que les 5 (portions) de fruits et légumes sont statistiquement peu respectées (surtout en hiver)...

EDIT : pour le poids, ça dépend, 300 grammes de haricots secs, ça fait beaucoup. 300 grammes de pomme (2 pommes), c'est facile.
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Christian
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Re: Cancer et alimentation

#3

Message par Christian » 28 févr. 2020, 05:27

Bonjour chez vous!

Sur le site Extenso de l'Université de Montréal, il y a un article sur le cancer de la prostate et l'alimentation
https://extenso.org/article/messieurs-p ... -prostate/
Il y a plusieurs références mais elles datent de la première décennie du XXIe siècle.
Faites une recherche sur le site d'Extenso:
https://extenso.org/recherche-1/1/?query=cancer
Ça donne une centaine d'articles de vulgarisation avec références scientifiques.

J'ai trouvé également sur le site de la Fédération Française de Cardiologie un article avec quelques références intéressantes pour la prévention en cardio (oui, je sais ce n'est pas dans le domaine des cancers) qui parle justement des 5 fruits par jour:
https://www.fedecardio.org/Je-m-informe ... s-par-jour

Si vous voulez lire les articles donnés dans ces références, utilisez un moteur de recherche avec le titre comme recherche.
Par exemple, en faisant une recherche Google avec ceci:
Ovesen LF, Is a high intake of fruits and vegetables related to a lowered risk of cerebrovascular disease?, Ugeskr Laeger, 2005 June 20; 167(25-31):2748-52
Vous allez obtenir un résultat sur Pubmed comme cela:
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16014257

Si vous voulez lire ces articles au complet, vous vous pouvez utiliser un site comme https://sci-hub.se/ pour les voir en entier. Copiez-collez l'adresse de l'article Pumed sur sci-hub et il y a de grande chance que l'article soit disponible.
Si vous ne lisez pas l'anglais, je vous conseille le site de traduction www.deepl.com/translator
« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »
« J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil que vous avez est un marteau, de traiter tout problème comme si c'était un clou »

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PhD Smith
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Re: Cancer et alimentation

#4

Message par PhD Smith » 28 févr. 2020, 22:09

A écouter, l'entrevue du journal de 12h 30 sur France Culture: https://www.franceculture.fr/emissions/ ... vrier-2020
L'invité de la rédaction : Gil Rivière-Wekstein, rédacteur pour la revue Agriculture et Environnement et auteur de "Glyphosate, l'impossible débat", paru aux éditions Le Publieur.
L'introduction du livre: https://www.glyphosate-impossible-debat ... ble-debat/
Extrait:
Le point de départ de toute l’affaire se situe le 20 mars 2015. À savoir très exactement le jour où, pour la première fois de son histoire, une agence internationale a émis à son encontre un avis aussi défavorable. C’est à cette date, en effet, que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) annonce avoir classé trois pesticides dans la catégorie « cancérogène probable », dernier échelon avant la qualification de « cancérogène certain ». Il s’agissait de deux insecticides : le diazinon et le malathion – dont l’utilisation était déjà restreinte en Europe –, et d’un herbicide : le glyphosate. Seul ce dernier jouira du privilège de provoquer un électrochoc à l’échelle de la planète. Ainsi que le note avec justesse le journaliste du Monde Stéphane Foucart, le glyphosate n’est pas une simple substance chimique, « mais la pierre angulaire de la stratégie du secteur des biotechnologies ». Il explique : « La grande majorité des plantes génétiquement modifiées (PGM) mises en culture dans le monde sont en effet conçues pour pouvoir absorber cet herbicide sans péricliter, permettant ainsi un épandage direct sur les cultures pour désherber les surfaces cultivées. » Autrement dit, derrière le glyphosate, c’est le débat des OGM qui refait surface.
Et le voilà donc désormais accusé de donner potentiellement le cancer. Le fait qu’il figure dans le catalogue des produits vendus par Monsanto fait d’ailleurs de lui un coupable tout désigné. Et la firme de Saint-Louis aura beau protester haut et fort contre les conclusions du CIRC, son discours demeurera parfaitement inaudible, occulté par sa sulfureuse réputation. Par-delà le cas du glyphosate, ce serait une occasion formidable de mettre à genoux cette diabolique entreprise américaine, espèrent alors ses opposants, qui n’auraient pas parié un sou sur l’avenir de Monsanto, racheté depuis lors par le géant allemand Bayer.
Pourtant, pour les agences sanitaires qui, toutes sans exception, ont autorisé son usage, rien ne justifie son interdiction. Et elles restent formelles : il n’y a absolument aucune preuve du caractère cancérogène du glyphosate. Jusqu’à aujourd’hui, aucune d’entre elles n’a d’ailleurs modifié son avis à son sujet. Au contraire, elles demeurent unanimes, y compris l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), notre agence nationale en charge de l’homologation des pesticides.Certes, depuis le début de la polémique, l’ANSES a bien retiré plusieurs spécialités à base de glyphosate, mais sans pour autant disposer d’éléments pouvant confirmer un éventuel caractère cancérogène du glyphosate. Quoi qu’en pense l’immense majorité des citoyens, le glyphosate, utilisé dans des conditions normales, ne pose aucun problème pour la santé humaine et pour l’environnement, continuent d’affirmer à l’unisson les experts du monde entier.
En novembre 2018, Santé Canada, l’agence canadienne en charge de l’évaluation des produits chimiques, a d’ailleurs renouvelé son autorisation pour une période de quinze ans, tandis que l’EPA, l’agence américaine en charge de l’environnement, a publié en avril 2019 un avis estimant que « l’utilisation du glyphosate ne pose pas de risque pour la santé publique ». Comme l’a assuré Alexandra Dunn, l’une des responsables de l’agence américaine : « Il n’y a pas de preuve que le glyphosate cause le cancer », ajoutant pour mettre les points sur les i que « les enfants ne prennent aucun risque à jouer sur une pelouse résidentielle traitée ». Une affirmation qui n’a rien de très surprenant puisqu’en 2017 déjà, c’est-à-dire bien après avoir pris connaissance de l’avis du CIRC, l’EPA avait jugé que le glyphosate n’était pas cancérogène.
Quant à Roger Genet, le patron de l’ANSES, il a déclaré, lors d’un entretien accordé à la revue Agriculture et Environnement en avril 2018, n’avoir aucun élément lui permettant d’interdire son usage : « Bien que beaucoup de contrevérités circulent au sujet du glyphosate – notamment sur un éventuel effet perturbateur endocrinien qui n’a jamais été démontré et qu’aucun élément ne permet de suggérer – nous ne disposons d’aucun élément qui pourrait permettre un retrait immédiat des Autorisations de mise sur le marché (AMM), en l’état actuel des connaissances. » Des propos qu’il a encore réaffirmés le 18 mai 2019 sur Europe 1, face au journaliste Patrick Cohen : « Aujourd’hui, en France, il n’y a pas de risque sanitaire avec les produits à base de glyphosate, dont l’utilisation est strictement encadrée. »
Et fin octobre 2019, dans une fiche de phytopharmaco – vigilance, l’ANSES a publié une synthèse très rassurante des données de surveillance relatives au glyphosate en France, concernant sa présence dans les eaux, les aliments ainsi que les niveaux d’imprégnation chez l’homme. Alors, quid des retraits des trente-six spécialités à base de glyphosate, notifiés en décembre 2019 par l’ANSES ? Ils concernent « des données manquantes pour certains, des études de génotoxicité absentes pour d’autres, ou des retards », a précisé Caroline Semaille, directrice générale déléguée du pôle Produits réglementés de l’agence. Mais à aucun moment, l’agence n’a modifié ses conclusions sur l’usage sans risque de cet herbicide.
Même auprès de chercheurs que l’on ne pourrait certainement pas accuser d’être favorables à Monsanto, l’interdiction du glyphosate apparaît comme une mauvaise idée. C’est le cas par exemple de Robin Mesnage, membre du conseil scientifique du CRIIGEN de Corinne Lepage et auteur d’études en collaboration avec le militant anti-OGM Gilles-Éric Séralini. « Le glyphosate, c’est peut-être l’un des pesticides les moins toxiques. Donc, il faut réfléchir avant de l’interdire », a-t-il indiqué, estimant que, tant qu’à interdire les pesticides, « il faudrait commencer par les plus toxiques. Et le glyphosate ne l’est pas ». Toujours selon le chercheur, « l’agriculture de conservation qui utilise le glyphosate pour nettoyer et préserver les sols, c’est une bonne chose ».
Et si rares sont aujourd’hui les responsables politiques à oser défendre l’usage du glyphosate, c’est cependant le cas de l’ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande, Stéphane Le Foll, qu’on pourrait difficilement soupçonner d’être un troll de Monsanto ! « Pour se passer des phytosanitaires, pour se passer du glyphosate, il faut changer complètement tous les modèles de production agricole qui ont été conçus il y a cinquante ans avec le glyphosate », a fait valoir l’ancien ministre, avant de trancher : « Ceux qui sont capables de dire qu’en deux ans ils changent tout, ils racontent des histoires. »
Son point de vue donne un contre-ton sur l'interdiction du glyphosate que l'on entend tous en Europe et en France. Bon, le lobby de l'agriculture industrielle est-il derrière tout ça ?
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Méta-analyse.

#5

Message par Cartaphilus » 29 févr. 2020, 19:16

Salut à tous.
Gaeriss a écrit : 27 févr. 2020, 13:17 Comment est déterminé le repère de consommation ? Pourquoi c'est la valeur de 300 g/j qui est retenue par le BEH ? Et pour réduire le risque de cancer, il faudrait manger 300 g/j de fruits et 300 g/j de légumes, ça fait beaucoup, non ?
Dans cette étude de 2019 : The Associations of Fruit and Vegetable Intakes with Burden of Diseases: A Systematic Review of Meta-Analyses (à noter que l'effet protecteur inclut d'autres affections que les cancers), c'est la quantité qui est mis généralement en évidence pour les fruits, pour les légumes et pour l’association fruits-légumes :
In general, clear increases in protective associations were observed within the first 300 g/day of intakes (Table 2) but little further increase thereafter.
L'étude en question :
yip2019.pdf
Résumé en français :
2019_yip_french.pdf
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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