nks a écrit : 19 mars 2020, 11:25
Je ne partage pas ton analyse.
Nous vivons dans une époque où l'homme est considéré comme fondamentalement libre et dans laquelle on lui fait miroiter qu'il peut accéder à tout ce qu'il désire s'il le veut vraiment (méritocratie).
Dans ce cadre-là, beaucoup ne sont à mon avis pas encore prêts à entendre que :
- 1) ils n'auront jamais aucune chance d'atteindre certains de leurs désirs actuels,
- 2) ils n'ont absolument aucun mérite pour tout ce sur quoi ils fondent actuellement leur fierté,
- 3) si une catastrophe se produit, elle sera parfaitement nécessaire et ils ne pourront rien y faire.
On glisse dans la politique, là.
Et on ne vit pas notre époque de la même façon.
Certes, le droit a dans ses objectifs fondamentaux d'éviter l’aliénation d'hommes par d'autres.
Je n'ai jamais connu de personne assez naïve pour confondre ça avec une garantie d'accéder à ses désirs (et je fais partie des personnes les plus naïves que j'ai connu...).
Ce que les gens réclament, ce n'est pas le mérite mais la juste rétribution de leurs efforts (et ne pas se faire rouler). Ils n'ont pas besoin qu'on leur adresse des compliments à la con ou des médailles en chocolat.
Est-ce que quelqu'un a dit que la liberté pouvait interrompre un tremblement de terre ?
Ou que parce qu'on pourrait être libre tout ce qui adviendrait serait juste ?
Houlà, je m'éloigne du sujet. On en était où. Ha oui, tu dis que la liberté est rassurante, je te demande si vraiment tu le ressent comme ça et... tu ne m'as pas répondu sur ce point. Tu fais ce qu'on devrait tous ne jamais faire : tu parles pour les autres et pas pour toi. Ce qui attire automatiquement deux critiques, celle que je ne sais toujours pas ce que toi tu pense et celle que ce que tu dis que pensent les autres a des chances d'être faux.
nks a écrit : 19 mars 2020, 11:25Mais effectivement, on peut imaginer que cela puisse être à contrario rassurant pour certaines personnes qui auraient la sensation d'avoir "déjà raté leur vie".
c'est intéressant car tu considère le problème au passé ou au futur et pas au présent. Alors que je pensais surtout au présent. Dans une situation donné, si je suis convaincu de l'absence totale d'alternative, c'est très très reposant et rassurant quelque soit l'avenir qui s'avance et quoi que j'ai vécu ou fait pour arriver à cet instant. Je peux être totalement démobilisé et tranquille. Je suis enfin inutile. Tout va continuer sur des rails. Le confort total. Le pied.
nks a écrit : 19 mars 2020, 11:25Cela dit, lorsque je parle de déterminisme autour de moi, on me fait souvent assez vite comprendre que je dépeints là une vision totalement horrible de la réalité et on me prie vite de bien vouloir ne pas en rajouter....

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Moi, on me dit que c'est seulement ridicule. Encore que beaucoup y croient ou d'autres aiment l'envisager pour le fun. D'autre interprètent ça politiquement (on est tous manipulés) etc.
nks a écrit : 19 mars 2020, 11:25
Si l'on essaie de comprendre les actions des humaines d'un point de vue universel, en se détachant de notre ressenti subjectif, il sera en effet plus simple de les considérer dans une grille déterministe.
Mais du point de vue d'un humain dans son quotidien, il est intellectuellement plus simple de considérer toutes les actions comme libres, puis de juger "bonnes" celles qui nous réjouissent et "mauvaises" celles qui nous contrarient.
C'est pas un peu prétentieux que d'envisager de comprendre quoi que ce soit d'un point de vue universel ?
Ou même seulement indépendamment de son ressenti subjectif... tu semble croire à la possibilité pour l'homme d'être libre vis-à-vis de lui-même.
ça ne fait pas partie des libertés auxquelles je crois.
C'est un comble ! c'est moi qui crois au libre-arbitre et toi le déterministe je te rappelle !
