Inso a écrit : 12 juin 2020, 18:59J'essaie toujours de combattre des arguments foireux, ou déconnectés de la réalité.
C'est effectivement très important, mais très difficile, tout particulièrement quand ces arguments sont, bien que foireux, requis pour défendre une conviction forte (souvent à caractère culturel) de tel ou tel interlocuteur.
- Savoir que nombre de nos convictions reposent sur des biais de sélection, choisis le plus souvent inconsciemment (ou semi-consciemment) en fonction de ce que nous avons envie ou besoin ce croire est une première étape qui est loin d'être franchie par une grande majorité (je pense tout particulièrement à certains domaines dits de "science molle" mais cet effet n'est pas totalement exclus de la science dure)
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- identifier, de façon correcte, ces biais de sélection chez d'autres personnes est d'une difficulté moyenne quand ils sont différents des nôtres.
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- Identifier, même approximativement, ces biais de sélections quand ils nous concernent nous, c'est difficile et il est normal que ce soit difficile. Si ces biais de sélection sont présents c'est qu'ils ont une fonction de protection de certaines de nos convictions très fortes, vraisemblablement parce qu'elles sont une part de notre personnalité.
Est-il important de les identifier ? A mon avis oui, mais seulement quand les conclusions erronées qui en découlent ont une réelle importance vis à vis d'une situation critique donnée.
Inso a écrit : 12 juin 2020, 18:59l'aspect psychologique est important, mais lorsque celui-ci est trop déconnecté de la réalité, je n'ai jamais vu rien de positif en sortir.
Et il est très difficile de résoudre ce problème quand il se pose avec acuité.
A titre d'exemple fréquent, présenter, dans un contexte donné :
- une information (ou un ensemble d'informations) importante,
- mais nécessitant un changement complet d'objectifs et/ou de certitudes de personnes ou d'une équipe concernés par cette information,
- en conflit fort avec ce que ces personnes souhaiteraient entendre,
est une tâche redoutablement difficile.
Elle est susceptible d'engendrer des réactions de déni + colère (voir plus). Dans ces cas là, il faut viser le niveau de risque optimal entre l'urgence de telle ou telle décision (exigeant le passage, dans un délai court, d'une information importante mais dérangeante) et l'échec d'une communication bâclée pour cause de précipitation et de prise en compte insuffisante :
- de la personnalité de ses interlocuteurs,
- de leurs objectifs et des raisons de ces objectifs,
- de leurs convictions,
- ET des informations/objections possiblement pertinentes (ou partiellement pertinentes) donc nécessitant de changer d'avis complètement (ou partiellement).
On peut rajouter à cela que l'égo, ou encore des mouvements d'agacement non contrôlés (par exemple un mouvement d'humeur face à une critique, fondée ou pas d'ailleurs, ou face à l'affirmation de certitudes agaçantes malgré ou à cause de leur fausseté et de leur conséquences supposées néfastes), peut jouer un rôle contreproductif vis à vis du contenu de ce que l'on décide de dire, quand et comment en regard de l'objectif à atteindre et du délai estimé disponible (sans conséquences trop graves) pour convaincre.
PS : Ma réponse n'est liée qu'au contenu cité. Elle ne fait que mettre l'accent sur certaines des conséquences connues du contenu cité, mais qu'il me semble utile de souligner.