Jean-Francois a écrit : 11 sept. 2020, 13:32Tu penses en termes dualistes: la conscience est produite par une activité neurale, c'est cette activité neurale qui peut éventuellement avoir un effet (et pas rétroactif) sur le reste du corps [...]
Oui, mais on en arrive toujours au même problème : si l’on « "reductionne" » afin de tjrs cibler les processus sous-jacents/précédents un « phénomène », il n’y a alors absolument plus rien qui puisse être rétroactif dans l’univers, peu importe les domaines d’application. Le retour d’un effet sur sa propre cause implique une cause initiale. En ce sens, considérer le cerveau et la conscience comme une seule et même chose, sans les « scinder », c’est-à-dire un « système » n’empêche aucunement qu’il y ait de la rétroaction au sein de/par ce système, tout comme l’on considère qu’il y en a dans d’autres « systèmes complexes » (
voir Wiki).
Pour moi, du simple contraste qui existe entre consciences/absence de conscience (
lors qu’on dort, par exemple), il est évident qu’avoir conscience de x, y ou z provoque un effet rétroactif sur le système (
tout entier, sans avoir besoin de le scinder/diviser conceptuellement) qui prend conscience.
L’analogie de l’écran du PC n’est pas appropriée, car, écran ou pas, le PC ne fait toujours qu’exécuter, à la virgule près, des instructions (
c’est juste une grosse « calculette » qui ne peut prendre la décision de se modifier/altérer elle-même). Alors que dans notre cas, le « PC~système biologique » que nous sommes ne fonctionne pas normalement sans ce qu’on appelle « la conscience » (
peu importe nos connaissances à son sujet) que produit le cerveau. Il est donc difficile de conclure que ce qu’on nomme « la conscience » n’est qu’une « espèce de projection » n’ayant aucun effet sur le système lui-même, d’où la notion de rétroaction. D’ailleurs, ne viendrait à l’esprit de quiconque de nier qu’un « cerveau~conscience » puisse agir sur son environnement. Le système que nous sommes a bel et bien un effet sur son environnement (
la crise écologique, P. Ex.). Conséquemment, lorsque des cerveaux~consciences, bref un « système produisant la conscience » en arrive à pouvoir (
décider de prendre de l’alcool/drogue récréative et/ou) concevoir des médocs qui agissent comme inhibiteur sur (
le cerveau) lui-même, l’on appelle ça comment si ce n’est pas un exemple parfait du retour d’un effet (
==> la conscience) sur sa propre cause (
==> le cerveau) arrivant à modifier la cause
ET l’effet?
J’ai pas du tout l’impression de faire dans la rhétorique et/ou la « métaphysique », tout ça sont des implications logiques de notions conceptuelles de base.
La conscience est un produit du cerveau, ok, mais chercher à en faire « rien »/une illusion me dépasse. Pour que la conscience ne soit qu’une illusion, faudrait qu’il y ait
quelque chose à illusionner... ...mais qu’est-ce qui est illusionné si c’est le cas?
Même en répondant « le cerveau », ce qui ne fait pas vraiment sens (
car l'on retombe alors dans le piège d’une «scission/dualité » conceptuelle), l’on implique dès lors, à minima, la notion de rétroaction d’un truc sur un autre au sein du même système.