Kraepelin a écrit : 16 sept. 2020, 02:55Non! Si tu veux contester que Jésus ait fait de miracles, ton argument se tiendrait puisque des miracles aussi frappant auraient probablement attirés l'attention. Mais si tu veux contester le Jésus historique , ca ne tient plus
Ce que tu dis implique qu'il faut ignorer la seule source qui plaide en faveur d'un Jésus historique, c'est-à-dire les évangiles et les épitres. Sans ces textes, il y a tout simplement zéro raison de croire en un Jésus historique. S'il y a un culte chrétien, c'est à cause de ceux-ci.
Maintenant, si tu veux tenir compte de cette source, il ne faut pas choisir les morceaux qui te conviennent et rejeter ceux qui ne te conviennent pas juste parce que tu veux prouver que Jésus a existé. Il faut tenir compte de tout les textes disponibles et voir ce qui plaide en faveur et ce qui ne le fait pas. Et comme les textes parlent de miracles et d'actions qui auraient dû attirer l'attention, il faut arriver à concilier ça avec les faits historiques (i.e., il n'y a rien qui permette d'affirmer que quiconque, à l'époque, a entendu parler de Jésus).
Je comprends très bien qu'on trie et qu'on écarte les miracles les plus extraordinaires mais, ce faisant, parce qu'on ne découvre rien de tangible pour soutenir l'historicité... on court le risque de tomber la pétition de principe (postuler un Jésus historique pour démontrer un Jésus historique).
Ton parallèle avec les tablettes ne me semble pas très juste parce que les tablettes ne posent pas la question de l'historicité des maladies et elles ne seront pas rejetées (même si l'une parle de démon, elle reste la manière dont ceux qui l'ont gravée voyaient les choses). Les tablettes ne sont pas non plus des textes semblables aux évangiles car elles sont indépendantes (si on rejette une partie des évangiles mais pas une autre, sans raison bien établie au moins, ça peut tenir du cherry picking: prétendre que les miracles qui concernent Jésus ne sont pas valides pour déterminer l'historicité mais ne soutiennent pas le caractère mythique, c'est rejeter une partie du texte au profit d'une explication).
Pour ce qui est de faire du «cherry picking» tu occultes toute mon argumentation ou encore tu ne la comprends pas...
Je la comprends mais la trouve faiblarde parce qu'elle repose essentiellement sur une absence d'argument historique. Comme là:
[...] Des incongruité de cette nature, l'histoire humaine en est remplie et aucun n'a de sens sans en connaitre le contexte
Le verbiage qui venait avant et ce que j'ai laissé est une absence d'argument sur le mode "X des trous". Ton verbiage sert à masquer que la réponse est "je ne sais pas".
Je note que tu as probablement essayé de défendre l'historicité de Jésus avec un "fait" légendaire.
connais tu assez le contexte politique et culturel de Rome pour me montrer que la seule explication possible et l'innexistance d'un Jésus historique?
D'une part, non. D'autre part, si tu penses que j'ai affirmé que la thèse mythiste était la seule explication possible c'est que ta mémoire te joue encore des tours. Je t'ai dis plusieurs fois que j'acceptais le fait que l'existence d'un Jésus historique était la thèse la plus répandue. Et je l'ai répété dans cette enfilade (regarde le premier message sur cette page). Je n'ai pas vraiment de problème avec les
thèses cryptique et minimaliste selon la nomenclature de Blanrue. La séculariste me semble présenter une version enjolivée pour servir les besoins de l'Église. Et la traditionaliste est pour les fondamentalistes trop
embiblés pour tenir compte des faits.
Si je préfère la mythiste c'est que les cryptique et minimaliste me paraissent très proches de l'argumentation par l'ignorance: on compense ce pourquoi l'on n'a aucune évidence par du "il se pourrait que".
De toute façon, pour moi, le Jésus historique n'a qu'une importance secondaire car le Jésus des évangiles ne peut être nié.
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auto-théo a écrit : 16 sept. 2020, 11:01Il n'y a rien d'émotionnel dans le constat que l'histoire de cet homme est entremêlée de fausses informations complètement délirantes, il est donc facilement concevable que son existence soit d'avantage contestée que cette de César, par exemple
Vous pouvez ajouter que Jésus n'a strictement rien produit: ni écrit, ni statue. Rien. Caius Julius Caesar a fait
quelques trucs dans sa vie et laisser
quelques traces, par comparaison
Et, question émotion, faudrait pousser égal: on la retrouve pas mal chez de très nombreux chrétiens parce que l'existence du sacrifice sur la croix est fondamental pour leur croyance. Cela les rend plus réceptifs aux longues descriptions fictionnels de la vie de Jésus* présentées, parfois, comme très réalistes alors qu'elles ne sont basées que sur des déductions plus ou moins approximatives (qui n'échappent pas aux préjugés).
Même chez des chercheurs plus objectifs, il est parfaitement possible que 2000 ans de christianisme tendent à faire du Jésus historique une "évidence" plus évidente que ce que les faits seuls permettent de penser.
Peut-être que si les adeptes des cultes de Mithra ou d'Osiris avaient été plus vindicatifs, on se pencherait sur l'historicité de Mithra ou d'Osiris
Jean-François
* Sur le mode "Jésus était ci ou ça" alors que c'est plus "on peut penser que Jésus aurait été".