Dany a écrit : 04 oct. 2020, 19:17
"la trajectoire d'un boulet de canon est causale !" = "la trajectoire d'un boulet de canon est déterministe !"
Non! C’est là où vous ne vous comprenez pas tous les deux (
enfin, EB comprend, lui) et c’est là l’infime nuance entre causalité et déterminisme :
Le principe de causalité implique uniquement qu’une cause précède tout effet, mais est absente de cette notion (
« affirmation ») si l’effet est toujours et uniquement précédé par la même et unique cause et vice versa*. Le principe de causalité ne se
prononce pas sur la relation (
interactions) des types de causes et des types d’effet, juste sur la nécessité qu’il y ait une relation, peu importe laquelle.
*
Cette phrase peut générer une quasi amphibologie chez certains : faut comprendre « est absent de la notion de causalité le fait de...» et non pas « la causalité est absente si.... »
Pour la distinguer de la notion du déterminisme, nous pouvons appréhender la causalité comme « une boîte noire » où nous savons qu’un
input produit inexorablement un
output, mais sans encore pouvoir affirmer si la sortie correspond toujours à la même entrée et vice versa.
Bref, la notion de causalité implique uniquement que rien ne se produit de rien, ex nihilo!
Le déterminisme, lui,
ajoute une « hypothèse » supplémentaire : un même
input initial produit un même
output final!
Pour faire simple, la causalité ne fait « que » dire que rien ne se produit ex nihilo (
qu’il ne faut pas confondre avec l'indéterminisme et son contraire). Le déterminisme, lui, « va plus loin », en
rajoute une couche supplémentaire et dit,
qu’en plus, une même cause produit un même effet. On entre alors dans la « boîte noire » afin d’observer et prétendre que ce qui se passe à l’intérieur, de l’
input jusqu'à l’
output, est toujours identique en terme d'interaction!
Ensuite, par corollaire, la notion de hasard véritable et/ou d'indéterminisme, elle, qu'il ne faut pas confondre avec un effet se produisant ex nihilo, implique qu'un même
input ne produira pas inexorablement le même
output au sortir de la boîte noire, mais conserve la nécessité de la condition qu'il y ait un
input et un
output.
Il y a donc bel et bien une nuance!
La causalité est une plus grande « matroska » que le déterminisme qui est contenu dans cette dernière.
___
Et l’un des problèmes, entre autres, nonobstant cette nuance, c’est qu’à notre échelle d’interaction humaine, il n’existe de toute façon en fait aucun
input/
output qui soit exactement pareil à l’identique (
jusqu’au bout du bout du bout, comme le dirais Denis) qu’un autre
input/
output. Même quand des
inputs « presque » pareils produisent « presque » toujours des
outputs « presque » identiques. En fait, un
input et un
output, ça n’existe même pas sans délimitation arbitraire d’un observateur!
Quand, par exemple, deux coups quasi identiques, au billard et/ou au golf produisent quasiment le même effet (
la boule qui entre dans le trou), ce n’est que la résolution de notre observation arbitrairement (
ou par incapacité) limitée qui provoque l’impression qu’un même
input produit le même
output car en réalité il s’agit de 2
inputs différents produisant 2
outputs différents (
si on les analysait dans le détail... ...plus finement que nécessaire pour la résultante qui nous importe pour ce jeu)!
Au final, qu’est-ce qu’un
input et qu’est-ce qu’un
output s’il n’y a aucun observateur pour les délimiter, dans le temps et l’espace, soit arbitrairement, soit par myopie?
Quand, P. Ex., Tiger Woods frappe la balle :
- quand (
notion de temps) et qu’est-ce (
notion d’espace) qui fait en fait partie du fameux «
input » ?
- qu’est-ce qui délimite ce dernier? ...le séparant du big bang et de l’éternité et de tout ce que contiens le vase clos de l’univers connu ?
- l’on prend en compte le bâton ? L’herbe ? Le soleil et les nuages ? La pression atmosphérique ? Son dîner de la veille ? Son enfance ? Le fait qu’il a éternué 2 minutes avant? Comment délimitons-nous ce qui fait partie ou non de l’
input?

...et qui se distingue de l'output?
Nous allons, et ce à des fins strictement pratiques, permettant prédictibilité et reproductibilité,
que délimiter arbitrairement ce qui, pour nous,
dans l’interaction, produit le « "même" » output~effet!
Mais...

...D’oh!!!
D’où pourquoi les esprits les plus fins saisiront que c’est circulaire, que ça s'apparente à la pétition de principe et que ça s’apparente au biais rétrospectif, même si, pour nous, ça permet d’anticiper et reproduire (
= s’améliorer au golf et/ou faire de la science).
Car au-delà de cette délimitation arbitraire à usage pratico-pratique, rien n’est en fait déterminé dans notre univers, quand on saisit finement ces dernières implications, si ce n’est que parce qu’il n’existe en réalité aucun
input strictement identique! ...sauf ceux que nous créons par délimitation arbitraire! Par contre, la causalité, elle, est toujours bel et bien présente et effective dans tous les cas!
Ce qui implique que le déterminisme est donc une « vision de l'esprit », qu'un « outil délimitatif* » nous permettant d'anticiper et reproduire en
bypassant, en excluant l'indéterminisme restant qui n'affecte pas la résultante délimitée par l'interaction~observation qui nous importe!
Changement de paradigme! : tout est indéterminé en pratique, sauf ce qui nous importe et nous permet d’anticiper et reproduire selon nos délimitations arbitraires d'interactions!
*
Et je mets au défi quiconque de démontrer le contraire! et/ou de prétendre que ce n'est pas valide logiquement et/ou que ce n'est que du « tarabiscotage-métaphysique » qui ne veut rien dire.