Froid dans le dos (2)

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Kraepelin
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Froid dans le dos (2)

#1

Message par Kraepelin » 30 mai 2011, 03:03

Traduction libre de la préface de Snakes in Suits: When Psychopaths Go to Work (de Babiak et Hare )



Les serpents en veston-cravate :
Quand les psychopathes entrent sur le marché du travail

PRÉFACE

La plupart des travailleurs sont des citoyens honnêtes, loyaux et respectueux de la loi. Ils s'efforcent de gagner leur vie, de contribuer à leur entreprise et d'élever une famille en fonction de valeurs morales et d'un esprit d'équité et de justice. D'autres, cependant, sont plus égoïstes. Ils sont préoccupés exclusivement par eux-mêmes et ne se souci pas d'équité ou de justice. Malheureusement, il y a quelques individus dans le monde des affaires à qui l'on a donné des postes de gestion ou d'autres formes de responsabilité et qui sont dénuées de sens moral. La hausse du nombre des scandales d'abus dans les grandes sociétés ne devrait pas nous surprendre, étant donné l'accès accru à des formes de pouvoirs sans restriction et à l'affaiblissement des standards de conduite et l'érosion des valeurs éthiques.

Certains de ceux qui ont été pris en faute peuvent avoir rencontré un affaiblissement de leur sens moral après avoir été exposés à une tentation excessive et à un accès trop facile au pouvoir. D'autres peuvent s'être sentis justifiés de récolter un bénéfice proportionnel à la taille de l'organisation qu'ils dirigent, soutenant que leur prodigalité semble excessive seulement à ceux qui ont peu d'espoir d'être aussi bien récompensés. D'autres encore ont adopté les mantras égoïstes qui veulent que "l'avidité soit bonne” et qu'il est justifié et désirable de chercher le succès qu'elle qu'en soit le prix pour les autres.

Mais il y a pire! Un autre groupe existe, celui dont les comportements et des attitudes sont potentiellement beaucoup plus destructrices pour l'organisation et ses employés que ceux des groupes considérés plus haut qui sont simplement motivés par l'avidité ou de trop grands ego. Ce groupe, qui constitue le thème de ce livre, montre un trouble de personnalité qui s'enracine dans le mensonge, la manipulation, la duperie, l'égocentrisme, la dureté et d'autres traits potentiellement destructeurs. Ce trouble de personnalité, un des premiers à être décrit dans la littérature psychiatrique, est la psychopathie.

Environ une douzaine de troubles de personnalité ont trouvé leur place dans la nomenclature psychiatrique. Ce qui rend la psychopathie unique est que les traits et caractéristiques qui la définissent conduisent souvent à des comportements qui sont en conflit avec les lois et les normes généralement admises dans nos sociétés. Quelques personnes avec des personnalités psychopathes sont incarcérées à cause de leurs crimes contre la personne ou contre la propriété. D'autres sont en prison pour avoir commis des crimes économiques ou de colles blanches, comme des fraudes, des détournements de fonds ou des manipulations de titres boursiers. Ceux-ci sont des crimes contre des entreprises et des institutions, aussi bien que contre les employés qui y travaillent.

En plus des problèmes que causent leurs comportements abusifs à leurs conjoints, amis et aux membres de leur famille, les individus avec des traits psychopathiques prononcés sont potentiellement nuisibles pour leurs collègues de travail. Par exemple, leur grandiosité, leur sentiment d'avoir droits à tout et le manque d'insight personnel conduit à des rivalités avec les patrons et les collègues. Leur impulsivité et leur philosophie de "vivre dans l'immédiat" les poussent à continuer à répéter des comportements antisociaux dysfonctionnels, malgré des évaluations de performance et des programmes de formation. Beaucoup d'experts ont cru que ces traits suffisaient à empêcher les psychopathes d'avoir des carrières longues et couronnées de succès dans l'industrie. Du moins, c'était l'opinion communément admise jusqu'à ce que nous ayons fait notre recherche.

On pourrait penser que des traits portant à l'intimidation ou à la duperie chez un demandeur d'emploi seraient si évidents aux yeux des employeurs que de tels candidats ne seraient pas embauchés pour des emplois importants, particulièrement ceux où la capacité de s'entendre avec d'autres personnes est critique. On pourrait aussi penser que des comportements abusifs, trompeurs envers des collègues mèneraient finalement à des actions disciplinaires et au congédiement. Mais, sur la base des cas que nous avons passés en revue, ce n'est souvent pas ce qui se produit.

Il y a quatre raisons possibles à cela. Premièrement, quelques traits de personnalité psychopathes fondamentaux ▬ nous pourrions les appeler des talents ▬ peuvent sembler attirants chez des candidats et contribuer à leur succès à l'embauche. Par exemple, les psychopathes peuvent être très charmants, capables de séduire même les intervieweurs les plus expérimentés. Quand ils sont à leur avantage, ils peuvent montrer un charisme qui peut désarmer et séduire même les individus les plus circonspects. De même que ceux qui ont épousé un psychopathe, sans le savoir, se trouvent pris au piège dans une toile de duperie, d'abus et de douleur, de même une entreprise peut aussi prendre une mauvaise décision d'embauche et se retrouver avec un problème sérieux sur les bras. Les psychopathes sont habiles en manipulation sociale et l'entretien d'embauche est un espace parfaite pour manifester leur talent.

Deuxièmement, quelques entreprises recrutent, tout à fait innocemment, des individus avec des tendances psychopathes parce que des responsables de la dotation peuvent, par erreur, attribuer des étiquettes "leadership" à ce que sont, en réalité, des comportements psychopathes. Par exemple, prendre en charge, décider et l'obtenir des autres qu'ils fassent ce que vous voulez sont les traits classiques du leadership de gestion. Cependant, ces comportements peuvent aussi être des manifestations maquillées de tendances à la coercition, à la domination et à la manipulation. Ne pas parvenir à reconnaitre les facteurs internes de personnalité sous-jacents à ces comportements considérés, par méprise, comme du leadership de gestion peut parfois mener à une décision d'embauche regrettable.

Troisièmement, la nature changeante du milieu des affaires lui-même est aussi un facteur contribuant à l'augmentation de l'embauche de candidats psychopathes. La "bureaucratie" comme modèle de gestion s'est développée au début du dernier siècle pour faire face aux problèmes inhérents à la coordination et l'optimisation des efforts d'un grand nombre des personnes qui exécutent plusieurs tâches interreliées entre elles. À mesure que la compétition entre les entreprises devenait plus sophistiquée, ces systèmes d'appui sont devenus plus complexes et leur infrastructure de soutien a grandi en taille et en étendu. En conséquence, la bureaucratie employait typiquement de nombreuses personnes, avait des processus et des procédures multiples et était chère à entretenir. Ces caractéristiques leur ont fait gagner la réputation d'être presque trop grand pour être efficaces.

Depuis lors, les structures et les processus organisationnelles se sont développés considérablement, les changements les plus dramatiques ayant eu lieu au début des années 1970 et 1980, où débutait ce qui peut être appelé les "guerres entre organisations". Durant cette période, des prises de contrôle, des acquisitions, des fusions et des dissolutions d'entreprises ont conduit à de grands bouleversements sociaux et financiers dans le monde des affaires. Le désir de créer des sociétés minces, légère et efficaces était une bonne chose, longtemps attendu dans l'industrie. Finalement, pour survivre, beaucoup de sociétés ont abandonné leur ancien modèle, leur politique et leur structure bureaucratique pour un environnement organisationnel plus mince et plus souple, plus rapide et plus fonctionnel. Au cours des années 1990, ce style organisationnel nouveau, "transitoire" - moins de niveaux hiérarchiques, des systèmes de contrôle plus simples, plus de liberté dans la prise de décisions - est devenu la norme. En fait, le changement est devenu une nécessité pour le milieu des affaires et la survie économique. Survivre à la concurrence exige maintenant une génération rapide et le mouvement de nouvelle information. La vitesse et l'innovation étaient maintenant plus importantes que l'enregistrement des traces du processus de décision qui deviennent rapidement des informations dépassées.

Avec le besoin de réaliser ces changements est venu la nécessiter d'embaucher d'autres types de gestionnaires capables de secouer la pyramide organisationnelle et de faire en sorte que les processus de décision s'accélèrent. Ce changement dans les politiques d'embauche a, par accident, mené au choix de quelques individus présentant des traits et des caractéristiques psychopathiques. Malheureusement, l'état général de confusion et la nécessité d’apporter des changements peut faire en sorte de rendre attrayant des traits de personnalité psychopathes - la façade de force, de calme et d'assurance - apparaissent alors comme une réponse correcte à des problèmes d'organisation. Encore une fois, embaucher des individus avec ces traits a semblé la chose juste à faire. L'égocentrisme, la dureté et l'insensibilité sont soudainement devenus des compromis acceptables pour obtenir les talents et les habiletés dont avait besoin l'entreprise pour survivre dans un monde des affaires intransigeant où tout s'accélérait.

Quatrièmement, des individus psychopathes, connus pour ignorer les règles et les régulations et disposant de talents pour la manipulation et la duperie, se sont sentis invités par ces nouvelles formes d'organisation plus flexibles. La tentation pour un individu avec une personnalité psychopathique de joindre une organisation "transitoire" nouvelle, en mouvement constant, compétitif et fortement efficace, particulièrement un avec peu de mécanismes et de règles de contrôle est trop grand et la récompense personnelle pour eux trop significative pour être ignoré. L'effet de tout cela est que les psychopathes sont plus attirés par les milieux à haut risque, en mouvement constant, et aux bénéfices potentiels élevés.

Il est très important de comprendre comment et pourquoi les psychopathes manipulent si aisément les gens et les organisations, étant donné l'augmentation des risques financiers et sociaux que courent les entreprises qui souhaitent survivre dans un environnement d'affaire chaotique et remplie d'incertitudes, de changements constants et de réglementations croissantes.. En plus des dommages financiers à une entreprise et à ses actionnaires, ces gens représentent aussi un danger personnel pour ceux qui travaillent avec eux. Il y a des risques pour la carrière des personnes soumises aux abus émotionnels ou physiques d'un collègue psychopathe. Par exemple, les cadres supérieurs peuvent sentir leur autorité et leur sécurité sévèrement compromise par le candidat à haut potentiel qui prend de l'avancement. Les attaques secrètes et les manœuvres défensives gaspillent des ressources, du temps et de l'énergie qui pourrait être orientée autrement sur des activités plus créatives, productives et rentables. De plus, des ego blessés de dirigeants et un climat de travail à la baisse sont beaucoup plus difficiles à mesurer, mais peuvent mener à des déclins important dans la performance organisationnelle.

Malheureusement, même une organisation avec un service de dotation et une politique de promotion sophistiquée constaterait que c'est un défi de se défendre contre ces manoeuvres. Des collègues loyaux à l’entreprise - témoins de première main de beaucoup de machinations du psychopathe - ne comprennent pas toujours ce qui arrive. Et, quand certains soulèvent enfon vraiment le drapeau rouge, ils constatent souvent que personne ne répond à leurs signaux d'alarme dans le haut de la hiérarchie.

Nous avons planifié de rédiger ce livre lorsque nous avons progressivement constaté que l'ignorance des caractéristiques de la psychopathie était une des clefs expliquant le succès des manœuvres de ces individus dans leur entré et leur progression dans les entreprises. À ce chapitre, la littérature scientifique sur le comportement des psychopathes criminels est vaste, mais elle est rédigée en fonction des besoins des spécialistes du milieu correctionnel. Nous espérons combler une partie de ces lacunes dans la connaissance courante de la psychopathie parmi les lecteurs du milieu des affaires en utilisant un langage moins technique et en donnant des exemples concrets. Nous voulons informer le lecteur travaillant auprès d'un psychopathe dans une entreprise en lui présentant des situations de vie réelle que nous avons rencontrées dans notre travail. Parce qu'un collègue psychopathe peut nuire à votre carrière de façons visible et invisibles, nous espérons que cette connaissance vous préparera à vous défendre.

Les suppositions à la base de ce livre sont que des psychopathes travaillent vraiment dans des entreprises modernes; ils ont du succès en regard de la plupart des mesures standard de succès de carrière; et que leurs traits de personnalité destructifs sont invisibles pour la plupart des gens avec qui ils interagissent. Ils sont capables de contourner et parfois même de détourner les systèmes de planification de succession et les systèmes de gestion de performance pour donner de la légitimité à leurs comportements. Ils profitent des faiblesses des systèmes de communication et des processus organisationnels, des conflits interpersonnels et des stresseurs généraux qui tourmentent toutes les entreprises. Ils abusent de leurs collègues et, en minant le climat de travail et en exacerbant les conflits, ils nuisent à l'entreprise elle-même. Certains peuvent même voler et frauder.

Ce livre vous aidera à lever les écrans et les déguisements qui masquent la personnalité du psychopathe. Nous réaliserons cette tâche de plusieurs façons, ce qui devrait conduire le lecteur vers une compréhension de ce que rend les psychopathes "tic" et quels comportements peuvent être observés au bureau qui fournissent des indices quant à leur vraie nature. Nous suivrons les exploits de "Dave" - un des premiers psychopathes d'entreprise documentés dans la littérature scientifique - pendant qu’il tisse sa toile de mensonge. Sa capacité de se présenter comme une étoile montante et un sauveur d'entreprise, abusant continuellement ses collègues et finalement de l'entreprise, sera rendue transparente. Nous expliquerons aussi en détail ce qu'est la compréhension courante du comportement psychopathique dans les organisations. Nous illustrerons les traits spécifiques avec des exemples et des histoires de cas courtes prises dans la vie réelle. Ce livre vous initiera à la façon dont les "serpents en complet" manipulent les autres. Il vous aidera à voir clair dans leurs jeux et il vous donnera des indications sur la façon de vous protéger, de protéger votre carrière et de protéger votre entreprise.

Nous considérons important d'avertir le lecteur que, bien que le sujet de ce livre soit la psychopathie dans le milieu de travail, personne de précis n'est décrit dans ce livre. Les "serpents" que nous décrivons ne sont pas des personnes réelles précises et toutes ressemblances avec des personnes réelles, mortes ou vives, est une pure coïncidence. Nous présentons plutôt des profils de psychopathes génériques basés sur la synthèse de caractéristiques psychopathiques tirées de rapports publiés, tiré des media de masse et de notre propre recherche sur de telles personnalités. Occasionnellement, lorsque nous nous référons vraiment à des personnes réelles - comme dans les encadrés - nous le ferons seulement parce que le comportement de la personne est compatible avec le concept de psychopathie ou illustre un trait clef ou un comportement qui est typique du trouble. Bien que ces individus peuvent ne pas êtres des psychopathes, leur comportement rapporté fournit un véhicule utile pour dessiner les traits divers et les comportements qui définissent la psychopathie. Le lecteur ne devrait pas supposer qu'un individu est un psychopathe simplement à cause du contexte en lequel lui ou elle sont peints dans ce livre.
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Wooden Ali
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Re: Froid dans le dos (2)

#2

Message par Wooden Ali » 30 mai 2011, 08:28

Cela correspond assez bien à ce que j'ai pu constater professionnellement, bien que les deux premières raisons citées me paraissent plutôt rares. Dans la plupart des cas que les entreprises recrutent et promeuvent sciemment des "battants" sans grande considération pour leur compétence technique proprement dite. Avoir un profil ou une réputation de pouvoir prendre des décisions difficiles (à savoir, aujourd'hui, en Europe, pour ce que j'en sais, dégraisser et licencier) est le passeport idéal pour assurer sa promotion.
Le fameux "darwinisme social" fait des ravages en s'imposant auprès des dirigeants comme le meilleur moyen d'atteindre plus d'efficacité. "Bouffez vous les uns les autres !". La compétition interne est de mieux en mieux organisée. La fameuse "direction par objectifs" a été outrageusement simplifiée pour ne plus fournir que quelques indicateurs souvent peu pertinents et utilisés surtout comme moyen de pression et plus d'amélioration.
J'ai vu ainsi la promotion et l'arrivée de "décideurs" très nuls dont l'unique atout était d'être dépourvu de tout scrupule.
J'avais eu l'habitude d'être assez souvent en désaccord avec ma hiérarchie mais de lui reconnaitre une compétence technique indubitable ... Avec la nouvelle donne, le dernier Directeur technique du groupe pour lequel je travaillais avait du mal avec la règle de trois !

Kipling avait oublié ce vers qui a rendu caduc tous les autres :

Si tu sais être une larve auprès de ton chef et impitoyable avec le reste, tu seras un homme, mon fils !
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
Se borne à ne pas trop emmerder ses voisins ! Georges Brassens

Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m'as-tu abandonné ? Dieu

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#3

Message par Pardalis » 30 mai 2011, 11:55

Vous ne pouviez pas continuer cela sur votre autre enfilade?

Pourquoi ce reboot de la même discussion?
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#4

Message par Phil_98 » 10 oct. 2020, 22:56

Kraepelin a écrit : 30 mai 2011, 03:03 Les serpents en veston-cravate :
Quand les psychopathes entrent sur le marché du travail
...
Il est excellent ce texte.
Est-ce que je pourrais dire que la culture d’une entreprise, ou de n’importe groupe déviant, peut amplifier le phénomène de la psychopathie chez ses membres ?
Wooden Ali a écrit : 30 mai 2011, 08:28 Si tu sais être une larve auprès de ton chef et impitoyable avec le reste, tu seras un homme, mon fils !
On pourrait ajouter une note à la phrase de Wooden Ali, mieux adapté au milieu égocentrique des hauts dirigeants.

« Chef, vous me demandez de congédier 1000 personnes, pour financer l’entretient de votre jet privé, et bien, je vais congédier 5000 personnes pour que je puisse, moi aussi, continuer à voyager dans mon jet privé. »

Je pense à ce que le dernier Président de Bombardier a fait à la population du Québec, après que le gouvernement ait acheté pour 1,500,000,000.00$ d’actions volatiles. Il est venu en tant que sauveur selon les médias et il est parti après avoir vendu et donner ce qui était le plus rentable.

J’ai des amis qui ragent lorsqu’ils y pensent, ils ont perdu des économies en plus de voir des fonds publics fondre.
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Re: Froid dans le dos (2)

#5

Message par Kraepelin » 11 oct. 2020, 06:02

Phil_98 a écrit : 10 oct. 2020, 22:56
Est-ce que je pourrais dire que la culture d’une entreprise, ou de n’importe groupe déviant, peut amplifier le phénomène de la psychopathie chez ses membres ?
Pas vraiment! On peut dire, par contre, que certaines cultures d'entreprise ouvrbnt la porte à des psychopathes et leur donne l'espace voulu pour manifester les symptômes de leur maladie.


.
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Re: Froid dans le dos (2)

#6

Message par DictionnairErroné » 11 oct. 2020, 13:42

Kraepelin a écrit : 30 mai 2011, 03:03 Les serpents en veston-cravate :
Quand les psychopathes entrent sur le marché du travail

Nous avons planifié de rédiger ce livre lorsque nous avons progressivement constaté que l'ignorance des caractéristiques de la psychopathie était une des clefs expliquant le succès des manœuvres de ces individus dans leur entré et leur progression dans les entreprises.
Ayant été dans le monde syndical de nombreuses années, les psychopathes ou sociopathes se retrouvent dans les conseils d'administration aisément. N'ayant peu de contre-pouvoir, ils se rassemblent inconsciemment et prennent le pouvoir au sein du syndicat. Ils se protègent mutuellement, se donnent des pouvoirs décisionnels qui vont à l'encontre des valeurs syndicales, fraudes, se donnent des avantages pour leurs bons plaisirs.

Et surtout, n'osez pas vous poser au travers de leur chemin, vous serez harcelé, intimidé et votre réputation sera détruite, vous serez bannis, ou pire!

Je dirais que les hautes instances syndicales sont l'endroit qui favorise le plus le rassemblement des psychopathes, sociopathes et narcissiques. Et c'est vraiment dégoûtant de voir ce qu'ils peuvent faire à leurs confrères, consoeurs.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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#7

Message par Phil_98 » 11 oct. 2020, 17:46

Kraepelin a écrit : 11 oct. 2020, 06:02 ... On peut dire, par contre, que certaines cultures d'entreprise ouvrent la porte à des psychopathes et leur donne l'espace voulu pour manifester les symptômes de leur maladie.
Si ce phénomène se retrouve dans toutes les organisations, les entreprises, les syndicats, les sectes, j’en conclu qu’il y a plusieurs niveaux de psychopathie, un peu comme l’orgueil. Pour que ça devienne une maladie, l'individu a certainement développé ce trait de déviance sociale, un peu comme un virus ?
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#8

Message par DictionnairErroné » 11 oct. 2020, 17:59

Phil_98 a écrit : 11 oct. 2020, 17:46 Si ce phénomène se retrouve dans toutes les organisations, les entreprises, les syndicats, les sectes, j’en conclu qu’il y a plusieurs niveaux de psychopathie, un peu comme l’orgueil. Pour que ça devienne une maladie, l'individu a certainement développé ce trait de déviance sociale, un peu comme un virus ?
Je suppose que l'élément commun est le narcissisme et qui varie en intensité pour devenir de la sociopathie et de la psychopathie. Dans le syndicat, je redoutais beaucoup les bons parleurs, les gens qui connaissent tout, les fervents défenseurs des droits des travailleurs intraitables, ils se retrouvent dans ces types psychologiques les barbares! Ils savent comment projeter l'image d'un bon syndicaliste pour se faire élire et obtenir un poste pour abuser jusqu'à des actes criminels et moraux. Leurs vraies intentions sont toujours cachées, mais nous pouvons aisément le détecter lorsqu'il est trop tard.

Dans le monde syndical, ils se regroupent et prennent le contrôle pour se protéger les uns les autres toujours en tentant de soudoyer des victimes innocentes. Exemple, nous allons à une conférence, nous payons la chambre d'hôtel, le kilométrage, les dépenses (perdiem). Le barbare invente des règlements. Nous sommes 4 membres qui allons à la conférence. Nous chargeons pour 4 chambres, mais en fait nous en louons qu'une et partageons le montant des 3 autres chambres entre nous. De même pour le kilométrage. Un perdiem de kilo pour change membre, car chacun prendrait sa voiture. Mais ce n'est pas cela qui arrive. Ils utilisent qu'une voiture et se partage les montants des perdiem individuel.

Les barbares disent que c'est normal, que cela a toujours fonctionné ainsi aux nouveaux membres du conseil. Alors ils acceptent. Mai une fois qu'ils réalisent que s'était un vol et un détournement de fonds, il est trop tard. Car les barbares savent qu'ils ne voudront pas dénoncer puisque ce faisant, ils se dénoncent eux-mêmes d'un crime économique. Le silence est acheté. C'est un exemple parmi tant d'autres, il y a pire! Le vol de temps rémunéré...
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#9

Message par Kraepelin » 11 oct. 2020, 18:41

DictionnairErroné a écrit : 11 oct. 2020, 13:42
Je dirais que les hautes instances syndicales sont l'endroit qui favorise le plus le rassemblement des psychopathes, sociopathes et narcissiques. Et c'est vraiment dégoûtant de voir ce qu'ils peuvent faire à leurs confrères, consoeurs.
Tous les lieux de pouvoir le sont. Dans les instances syndicalles, au moins, il peuvent être éventuellement délogés.
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#10

Message par Phil_98 » 11 oct. 2020, 18:56

DictionnairErroné a écrit : 11 oct. 2020, 17:59 ...
Le silence est acheté. C'est un exemple parmi tant d'autres, il y a pire! Le vol de temps rémunéré...
Tout à fait.

Le vol de temps rémunéré se produit par les employeurs et par les employés. Ils abusent de la liberté qu’offrent des systèmes organisationnels. Si on questionne un peu trop, ils se justifient souvent avec un jeu de victimisation, quand l’évidence les rattrape.

À partir du moment où ils se disent victimes, en les accusant, on devient des agresseurs.
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#11

Message par Kraepelin » 11 oct. 2020, 19:14

Phil_98 a écrit : 11 oct. 2020, 17:46
Si ce phénomène se retrouve dans toutes les organisations, les entreprises, les syndicats, les sectes, j’en conclu qu’il y a plusieurs niveaux de psychopathie, un peu comme l’orgueil. Pour que ça devienne une maladie, l'individu a certainement développé ce trait de déviance sociale, un peu comme un virus ?
Hummm!
De mémoire, pour faire un psychopathe, il faut une combinaison de traits psychologiques pas très fréquente. Il faut, au minimum, être à la fois dénué de morale et incapable d'empathie. Des chercheurs ont également démontré que les psychopathes sont gravement dépourvue de capacité d'anticipation émotionnelle et voudraient en faire un critère diagnostique puisque ce trait est mesurable objectivement par des tests de conductibilité électrique de la peau (1). S'ajoutent aussi souvent d'autres traits. Privé d'un parti de son registre affectif et émotionnel, le psychopathe est exposé à un accablant sentiment d'ennui, ce qui le conduit à chercher les expériences fortes produisant de l'adrénalise (toxicomanie, sports ou loisir dangereux, conduite dangeureuse, sadisme). Les traits narcissimes (besoins d'être au centre de l'attention, dominateur, manipulateur) et les traits chaotiques (étude, carrière, finance, amours désorganisés) sont également souvent présent.

Dans la série "Dexter", l'auteur a savament étudié la question avant d'écrire et le personnage qu'il dessine est assez fidèle à la maladie.

Certains auteurs distinguent la forme clinique et sous-clinique de la maladie. La forme clinique est celle qui conduit le psychopathe à des activités criminelles. Les formes sous-cliniques offrent au maladie un meilleur contrôle de sa conduite ce qui lui permet d'échapper à la prison. Il y aurait beaucoup de psychopathes dans certaines professions, celles qui sont associé au pouvoir: politique, finance et certaines branche de la médecine.

Nous ne sommes pas certains de la cause de cette maladie mais comme les traits se manifestent précocément, ont sais que ça se passe en bas âge.



1- Tu branches un système de mesure de la conductibilité électrique de la peau sur l'avant bras gauche des sujets. Sur l'avant bras droit, tu branches un système dee décharge électrique douloureuse qui frappe de façon précise toutes les 30 secondes. Les sujets sains ne tardent pas à comprendre et quelques secondes avant que la décharge surviennent, ils anticipent émotionnellement la douleur, leur anxiété augmente et la conductibilité électrique de leur peau augmente. Chez le psychopathe, cette anticipation est absente comme le prouve le graphique de leur conductibilité électrique.
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#12

Message par Phil_98 » 19 oct. 2020, 05:05

Kraepelin a écrit : 11 oct. 2020, 19:14 ...
il faut une combinaison de traits psychologiques pas très fréquente. Il faut, au minimum, être à la fois dénué de morale et incapable d'empathie. Des chercheurs ont également démontré que les psychopathes sont gravement dépourvue de capacité d'anticipation émotionnelle et voudraient en faire un critère diagnostique puisque ce trait est mesurable objectivement par des tests de conductibilité électrique de la peau
...
Nous ne sommes pas certains de la cause de cette maladie mais comme les traits se manifestent précocément, ont sais que ça se passe en bas âge.
...
Intéressant. Ce que tu décris nous montre que la psychopathie serait possiblement génétique mais la science n’a pas encore tout expliqué. Ce sont des comportements déviants, ils sont loin de ce que nous considérons comme acceptable.

Tu sais qu’il y a un pouvoir plus puissant que le pouvoir de l’argent, c’est le pouvoir de contrôler les gens.

Imaginons un psychologue, ayant une autorité reconnue par ses pairs, qui fait croire à son milieu professionnel que la croyance en dieu, que la croyance en un monde immatériel ou que la croyance en l’âme est une nécessité psychique, psychologique et social.

Nous savons toi et moi que ces croyance n’ont aucune base scientifique et qu’elles sont des bobards.

Poussons un peu plus loin la réflexion. Si ce grand psychologue pense soigner un patient en lui disant d’arrêter de contredire ces bobards, venant de croyances dogmatiques, et s’il utilise un argument stupide dans le genre : ça ne sert à rien de remettre en question ces croyances, « tu te fais du mal à toi-même », est-ce raisonnable ?

Nous savons toi et moi que ce psychologue est dans l’erreur et que c’est même horrible de maintenir des croyances possiblement destructrices.

Alors, pourrait-on considérer que ce psychologue est un sociopathe qui veut maintenir son entourage dans l’ignorance, cela lui donne du pouvoir sur les gens ? Cette maladie est-elle génétique comme la psychopathie ?

Ou y-a-t-il d’autres termes qui décrivent mieux ce que je décris ?
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Kraepelin
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#13

Message par Kraepelin » 19 oct. 2020, 07:38

Phil_98 a écrit : 19 oct. 2020, 05:05
Imaginons un psychologue, ayant une autorité reconnue par ses pairs, qui fait croire à son milieu professionnel que la croyance en dieu, que la croyance en un monde immatériel ou que la croyance en l’âme est une nécessité psychique, psychologique et social.

Nous savons toi et moi que ces croyance n’ont aucune base scientifique et qu’elles sont des bobards.

Poussons un peu plus loin la réflexion. Si ce grand psychologue pense soigner un patient en lui disant d’arrêter de contredire ces bobards, venant de croyances dogmatiques, et s’il utilise un argument stupide dans le genre : ça ne sert à rien de remettre en question ces croyances, « tu te fais du mal à toi-même », est-ce raisonnable ?

Nous savons toi et moi que ce psychologue est dans l’erreur et que c’est même horrible de maintenir des croyances possiblement destructrices.

Alors, pourrait-on considérer que ce psychologue est un sociopathe qui veut maintenir son entourage dans l’ignorance, cela lui donne du pouvoir sur les gens ? Cette maladie est-elle génétique comme la psychopathie ?

Ou y-a-t-il d’autres termes qui décrivent mieux ce que je décris ?
Je ne suis pas sûr de comprendre tout ce dont tu parles. C'est comme si tu parlais d'un cas particulier que tu connais.

En tous cas, les psychiopathes cherchent souvent les lieu de pouvoir et il ne fait pas de doute que les Églises (toutes confessions confondues) comptent des psychopathes dans les rangs de leur clergé. Ces gens exploitent à fond la vulnérabilité des gens qui leur sont confiés et qui cherchent le pardons, le salut, le sens de l'existance ou simplement une communauté qui les accepte. C'est "faux prophètes" exploitent le discours morales, mais ils en sont eux-mêmes totalement dépourvue. Il y a 30 ans, un leader du mouvement carismatique (catholique) s'est fait prendre la main dans le pot à biscuit. Il n'avait même pas honte. ce qui est généralement un indice indicateur d'un trouble psychopathique.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Phil_98
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Re: Froid dans le dos (2)

#14

Message par Phil_98 » 19 oct. 2020, 14:53

Kraepelin a écrit : 19 oct. 2020, 07:38 Je ne suis pas sûr de comprendre tout ce dont tu parles. C'est comme si tu parlais d'un cas particulier que tu connais.
Tu expliques bien.

Pour répondre à ta question, je n'en suis pas certain non plus, les termes que j'emplois ne sont peut-être pas appropriés. Avec le temps, les discussions et la lecture, les idées vont s'éclaircir. Je pense qu'il y a plusieurs niveaux de psychopathie ou de sociopathie, je n’ai pas les connaissances en ce moment pour justifier cette intuition.

Pour le cas particulier, je cherche à développer des bons arguments pour contredire l’ami de mon frère. C’est un agnostique, un enquêteur-policier, qui dit connaitre la vérité et il a dit que la croyance était un besoin génétique à la source de notre civilisation. Il m’a frustré en disant que les athées cachaient une mentalité raciste pour justifier sa logique.

C’est totalement faux, et je pense que la discussion sur le forum est instructive parce qu’il y a des gens qui pensent comme lui. J’ai appris beaucoup en comprenant que certains utilisent l’explication matérialiste fonctionnaliste pour faire croire que la conscience et le libre arbitre n’existe pas.
J’ai la "conviction intime'' qu’on peut critiquer et changer des ''convictions intimes''.

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