Bonjour Jean-François.
Déjà je vous remercie d'avoir pris le temps de me répondre dans un si long message. Je vais essayer d'en commenter certaines parties.
Jean-François a écrit :Et, ça sera censer prouver quoi? Que si vous pouvez montrer des "failles" dans la "doctrine matérialiste", vous aurez raison par défaut parce que votre "doctrine spirituel" serait automatiquement vraie?
Pas du tout. Je n'ai pas la prétention de dire ce qui est vrai, mais ce qui, dans certains domaines, ne l'est pas. Je ne propose ni n'impose aucun mode de pensée, pas plus ici qu'autre part d'ailleurs, d'où la différence fondamentale avec une secte, comparaison que certains tendent à faire assez régulièrement.
A mon avis, vous risquez surtout de souligner que vous ne comprenez pas vraiment le matérialisme méthodologique...
A voir. Mais dans tout les cas, le matérialisme est à la base une doctrine philosophique. Dans ce domaine, je pense suffisament bien comprendre cette notion.
Et puis? Ce n'est pas parce qu'il existe une perception subjective qu'on ne peut "comprendre et appréhender" la réalité objective. Si c'était impossible, il n'y aurait pas de clavier devant vous.
Vous pouvez en "comprendre et appréhender" un aspect, dépendant de votre référentiel d'humain. D'ailleurs, un animal ne percoit pas la réalité comme nous. Ca ne retire pas son aspect objective.
En fait, votre manière de penser, c'est de rendre les choses les plus tordues possibles en insistant sur le "il est possible que" plutôt que sur le "on observe que".
Vous préférez du : "On oberve qu'il est possible que" ?
Vous confondez une vision du monde artistique (comment chacun perçoit les choses) et scientifique (quelle est la réalité objective que chacun peut partager).
Et vous, vous confondez référentiel absolu et relatif. Dans ce monde, nous sommes un observateur interne au système d'observation, quel qu'il soit. Il ne faut jamais l'oublier. Nous faisons parti de l'univers et ne pouvons pas pour cela le comprendre d'une manière totalement objective. Pour comprendre un système, il faut s'en extraire (Bernard Werber).
Quelqu'un qui a les pieds sur terre s'arrangera pour ne pas rester à ce niveau "planant" de réflexion, ou l'on passe "d'une certitude à l'autre" uniquement dans sa tête, au gré de la fantaisie.
Vous vous moquez de mon ignorance, mais vous ne manifester pas mieux. Mon discour tendait à montrer qu'une certitude pouvait tout à fait être une illusion, et qu'en prendre conscience pouvait permettre de se représenter des vérités au delà de cette subjectivité. La vérité du changement du fruit ne permet pas de déduire sa nature, mais permet de connaitre son aspect changeant et sa nature illusoire (et sans vouloir faire de jeu de mots, sa nature illusoire n'est pas illusoire

).
Que vous devriez lâcher la drogue?
Je n'ai jamais fumé ni pris aucune substance hallucinogène ou autre de mon existance.
Je m'en fous de votre pari. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de comprendre ce qu'il y a à comprendre de la réalité observable...
Avez vous seulement analysé le "pourquoi" de ce désir profond ? Tenez d'ailleurs, en parlant de vos ablations cérébrales, pensez vous qu'une opération de ce type serait capable de vous retirer ce désir de comprendre la réalité observable ?
vous, vous cherchez à vous rassurez en vous raccrochant à l'idée d'un esprit détachable.
Hum... ce n'est pas tout à fait ca. La notion est plus complexe qu'il n'y parait et il y a des nuances dans le terme "détacher". Mais je vois ce que vous voulez dire. Vouloir connaitre la vérité au delà de tout préjugé est justement une attitude vertueuse. Se cantonner à son système de pensée figé et renier tout ce qui ne va pas dans son sens, ca, c'est une attitude visant à se rassurer. Mes pensées, celles de Ghost, celles de LiL'Shao, et beaucoup d'autres, n'ont rien de figé et évoluent avec le temps. Nous sommes près à remettre en cause jusque dans les fondements et les bases de toute nos croyances/certitudes. Mais nous nous basons aussi sur notre intuition pour déterminer dans quelle direction progresser, intuition que vous (sceptiques) mettez de votre côté quand ca vous arrange, et reniez lorsque cela vous permet de montrer notre irrationnalité.
Cette idée de pari n'a de "sens" que pour un esprit puéril qui cherche à masquer sa crainte de la mort de sa petite personne.
Si ce n'était que ca, je me rabattrais volontier dans votre sens. Mais sachez que mon attitude ne vise pas à satisfaire mon égo. Je n'ai pas peur de la mort parce que je la considère comme une renaissance, et je me base pour le dire sur le fait que tout dans la nature manifeste ses aspects : naissance, croissance, mort, renaissance, etc... et celà dans un CYCLE perpetuel d'EVOLUTION, étant elle même la seule raison d'être de l'univers tout entier et de chacune de ses parties.
Pour moi, la seule raison de votre présence ici, en ce lieu, en ce pays, sur ce forum même, tout ce qui vous arrive, m'arrive, ou arrive à n'importe quel être vivant ne vise qu'a une chose : le faire Grandir, toujours plus, vers de plus haut sommets intérieurs, manifestant cette logique universelle d'évolution.
Et voilà: vous introduisez une grosse incohérence dans votre discours. La "réalité est commune à tous", mais peu avant elle "ne pouvait être comprise et appréhendée".
Vous y percevez une incohérence mais elle n'existe pas en réalité. Le fait que la réalité soit commune à tous n'implique pas que notre perception soit capable de l'appréhender de manière totalement objective, bien que celà ne retire absolument en rien l'universalité de la causalité, une cause effectué par une personne produisant TOUJOURS les même effets si les conditions d'expérimentations sont les mêmes. Seulement, la perception de l'effet poura différer selon les personnes (ce qui ne retire en rien l'utilité de la science bien évidemment).
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Venons en maintenant à l'étude de la seconde partie de votre message. Votre maîtrise du sujet n'est pas à remettre en cause, et les observations qu'elle apportent ne sont pas niées. Les conséquences des lésions cérébrales sont des sujets que j'ai envie de comprendre depuis déjà quelques années. Pour tout vous dire, je ne pense pas qu'ils remettent en cause mes idées, du moins pas dans le sens à me faire revenir à une doctrine matérialiste. J'accepte néanmoins le fait qu'ils peuvent à première vue en représenter un coup dur, mais une explication rationelle (oui en fait on n'entend pas la même chose par ce mot, pour moi le matérialisme n'a rien de rationnel) est tout de même envisageable avant d'en venir à de telles extrémitées. Vu que je connais assez mal le sujet, je me permettrais de vous poser certaines questions.
Pour les émotions: bien sûr que des lésions partielles ne vont pas éliminer la capacité à ressentir toutes les émotions, dans l'ensemble la perte sera proportionnelle à l'étendue de la lésion. Certaines régions sont plus susceptibles d'entraîner une perte "émotionnelle" que d'autres.
Première question : est-il possible de supprimer la capacité de ressentir une émotion telle que
- La peur ?
- La colère ?
- L'amour ?
Est-il possible par opération sur le cerveau de supprimer à long terme la capacité de :
- Ressentir un état de dépression ?
- Ressentir les effets positifs de la drogue ?
- Ressentir les effets secondaire négatifs de la drogue (état de manque, etc) ?
Pour les amnésies: Vous pinaillez sur une histoire douteuses de "domaines" sans dire lesquels sont "jamais atteints", mais vous êtes d'accord.
Est-il possible par opération sur le cerveau de retirer :
- La capacité de langage ?
- Le souvenir inconscient d'un choc émotionnel intense ? (comme la mort d'un proche dans un métro. Le fait de retourner dans le métro provoque un rappel de l'évènement sous forme d'émotion intense).
Je vous signale que des ablations désignent des opérations chirurgicales et que de telles opérations, si elles sont effectuées par un chirurgien responsable, sont conçues pour faire le moins de dégâts possibles.
En temps de guerre (entre autres), il est possible d'étudier les conséquences de destructions de certaines zones du cerveau sur des blessés.
Là encore, c'est quand même étrange un esprit qui perd la mémoire quand le cerveau est touché. A croire que la mémoire "de l'esprit" est dans le cerveau...
Ou que le cerveau est un médiateur pour accéder à ces données.
Pour les désirs: votre définition - "Un désir est une chose vers laquelle la personne va tendre" - permet de confondre désir et objet du désir. Si une personne a envie de manger une pomme, la pomme est "la chose vers laquelle la personne va tendre". Effectivement, on ne supprimera pas la pomme par une lésion au cerveau.
Ce passage m'a bien fait rire.

Effectivement, je me suis mal exprimé.
Maintenant, contrairement à ce que vous dites, des lésions cérébrales peuvent très bien supprimer certaines formes de désirs (ou appétences: sexuelle, nutritionnelle, etc.). Les plus radicales peuvent même entraîner la mort.
Vous parlez ici de désirs liés au corps, et donc aux hormones. Mais, comme demandé précédement, pouvez vous selon vous retirer un désir plus "mental" ou "spirituel", comme par exemple celui de vouloir comprendre ? Ou un autre si vous avez des idées ? Pouvez vous me citer un seul désir que l'on peut supprimer par opération sur le cerveau qui ne soit pas directement lié au corps ?
Etrange quand même, un "esprit" qui perd ses envies quand le cerveau est atteint...
L'esprit n'a pas les mêmes aspirations que le corps.
Si vous voulez que je revienne sur certaines parties de votre message, merci de me l'indiquer.
Bien à vous,
Malk-Shur