Le permis d'enfanter.

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Dominique18
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Re: Le permis d'enfanter.

#26

Message par Dominique18 » 15 déc. 2020, 22:07

:) Il faut bien comprendre, ça t'a complètement échappé, qu'il ne s'agit pas de couleur de peau ou de confession dont il s'agit mais d'utiliser ces vecteurs pour entrer dans un processus vers victimisation. Soigneusement entretenu par toute une mouvance que je ne peux plus supporter.
Pas plus, pas moins.

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Amandine
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Re: Le permis d'enfanter.

#27

Message par Amandine » 15 déc. 2020, 22:10

Voilà une réponse bien franche. Je n'approuve pas, mais j'apprécie la franchise.

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Dominique18
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Re: Le permis d'enfanter.

#28

Message par Dominique18 » 15 déc. 2020, 22:23

J'ai recherché et relu ce que j'avais écrit. Dans la rubrique manifestations antiracistes.
Si on a lu ce que j'ai écrit avant, pendant, et après, il est facile de suivre le fil de la pensée.
Je ne cite pas Milgram et Laborit par hasard, ce n'est certainement pas pour cautionner des comportements délictueux, police y compris..
Je m'élève fermement contre toute forme de violence, institutionnelle ou pas.
La violence est toujours le dernier refuge de l'incompétence.
On ne va pas développer; c'est suffisamment explicite.
Quant à la fameuse famille, je ne me sers pas de particularités comme d'un prétexte insinuateur. Et puis quoi, encore. Il ne faut pas prêter à l'autre des intentions fallacieuses. Notons que l'incarcéré font il fut question, apparemment, fit encore des siennes derrière les barreaux, dans la même voie.
Je note, je constate, je m'interroge, je n'en tire pas pour autant des conclusions hâtives, idéologiquement orientées.
Par exemple la remarque sur le noir qui se fait tabasser mais dont la famille était "louche". Ce sont des positions qui me révoltent. Non pas que je trouve inhumain de taper un noir (surtout si on est de la police) au contraire. C'est un peu comme l'individualisme, ça fait partie du panel et il en faut. Mais ce doit être interdit et dénoncé afin de limiter au maximum et surtout ne pas considérer que c'est une norme, une chose insignifiante ou méritée.
Idem pour ton truc de personne de confession musulmane, histoire de faire passer le message qu'un musulman ça n'existe pas. Que les musulmans n'ont qu'à ne pas être musulmans et on ne leur reprochera plus rien. Je comprends ta logique mais je la désapprouve on a pas à demander à une personne de se défaire de son identité sans que ce ne soit son désir. Ce n'est qu'une forme moderne de racisme. Mais comme je l'ai dit plus tôt, le racisme, c'est humain. Une fois qu'on le sait, on comprends que les racistes ne sont pas des monstres, mais ne peuvent pas tout se permettre, c'est seulement ça le bémol. Tout comme les noirs et les musulmans (sans compter ceux qui cumulent les deux! Y en a qui cherchent vraiment les problèmes) ne peuvent pas tout se permettre non plus.
J'essaie de comprendre, d'apprendre comme tu l'indiques, et comme tout individu, de me situer.
Parce que dans ton discours, ce fait semble ressortir. J'ai employé le verbe sembler, synonyme de peut-être.
Je t'ai trouvé un petit quelque chose. Difficile de proposer mieux. A lire et à relire.

https://www.pourlascience.fr/sd/neurosc ... s-7786.php

Ca concerne tout le monde, sans exception.

Je ne m'exprime pas à coups d'affirmations, mais plutôt avec une dose de doute, ce qui ne me dispense pas de commettre des erreurs, des égarements.
Le plus tragique serait que je ne le reconnaisse pas. Errare humanum est
Ils ne croyaient pas si bien dire, les penseurs de l'antiquité.Nous en sommes toujours là, certainement pour très longtemps encore.
cf. article ci-dessus.

Je n'ai pas compris pour la franchise. Franchise à propos de quoi ? Quel(s) fait(s)? Quelles idées?Je m'avance, et me découvre, un peu, il est évident que je ne serai pas le genre à faire le guignol dans une manifestation, ou dans un mouvement proche des extrêmes, tendance LFI, NPA... ou de l'autre côté. Là, ça ne risque vraiment pas. Les activistes vociférants, armés de prêt à penser bien idéologique, non, vraiment pas.

J'ai relu plusieurs fois ton message.
Si je devais m'arrêter sur les jugements que tu émets à mon encontre, dont certains se transforment en certitudes,en autant de convictions on n'en sortirait pas.
Permets-moi de te dire que je te trouve bien sûre de toi, un brin présomptueuse, voire péremptoire.
Est-ce que tu as vraiment pris le temps de me lire ou n'as tu fait que survoler et réagir en militante survoltée parce que tu te sens heurtée ?
En ce cas, je n'ai pas fait exprès, j'ai dû commettre un impair, ce n'était pas mon intention, si intention il y avait.

M'attribuer un besoin de reconnaissance...
Si ça te fait plaisir de le croire...
Nous sommes tous pareillement équipés. Nous n'existons que dans les "autres", d'abord dans leur regard, et nous ne sommes aussi que les autres.

Le chapitre bien moralisateur sur la courtoisie dissimulant une forme de malveillance et je ne sais plus quoi d'autre... il fallait oser.
On obtient, au final, un type froid, cynique, calculateur, manipulateur. C'est bien ça ?

Si je me suis laissé aller à écrire :
Je veux, j'ai le droit, j'ai envie, je fais.
C'était pour souligner quelques faits futiles présentant certaine absurdité, dans le contexte de nos sociétés actuelles.
Des considérations générales, ne visant pas nominativement des personnes, il n'y avait rien de particulier.
Si tu avais lu et compris la suite, tu te serais aperçue que je pratiquais l'humour décalé et que je me moquais de mon attitude. Ce qui sous-entend que si j'arrive à me moquer de moi, c'est que j'arrive peut-être à me glisser à la place de l'autre et à faire preuve d'empathie. Du moins j'essaie.
Je ne suis pas exempt de divagations. Ce sera d'ailleurs, pour cette rubrique, la deuxième fois.
Souviens-toi de l'évocation que je faisais de la grossièreté que tu as prise pour toi, alors que mes mots ne visaient pas une personne en particulier, mais un climat qui s'installait et qui risquait, à mon sens, de dériver. Des considérations générales, pas destinées à nuire à quiconque.
Il est fort possible que je me fasse mal comprendre, et que mon expression soit sujette à caution. Je l'assume. Ce serait alors une histoire de forme, pas de fond.
Je suis bourrée de défaut, je suis bavarde comme une pie, je change d'avis toute les 5 minutes, je suis impatiente, pas toujours bienveillante, moi non plus. Encore une fois, mon but n'est pas de te blessé, on a tous nos failles. Mais venir me dire que je me crois tout permis... C'était malvenu
Depuis le temps que tu produis tes écrits , je me demande pourquoi je ne me suis pas manifesté plus tôt...
Pour la forme, j'ai du mal à accepter cette courtoisie apparente qui ne camoufle pas ce que je considère comme une forme de malveillance.
Sans compter que me faire reproché de ta part de prendre trop de place. Nom de Dieu! C'est encore un de ces moments que je n'imaginais pas vivre dans ma vie (il y a aussi l'élection de Trump et le confinement)

Bon, je te concède que mon message n'est pas plus gentil que le tien. Je sens que tu attends beaucoup de reconnaissance. Et ce qui me fait toujours craquer chez les gens c'est leur fragilité. Et mon but n'est pas de t'écrabouiller. Je reconnais que tu cherches beaucoup, que tu aimes apprendre, tu essaie d'entrer en contact poliment. Mais je pense que tu dois comprendre que la grandeur d'âme et la bienveillance ne sont pas le vernis de la courtoisie.
Reconnaissance, fragilité, écrabouiller, chercher, apprendre, entrer en contact... Cherchez l'intrus.
Mais je pense que tu dois comprendre que la grandeur d'âme et la bienveillance ne sont pas le vernis de la courtoisie
Genre humain et illusion(s)? Balzac, Maupassant, éclairez-moi de vos lumières!

Ce monde dans lequel nous vivons, à l'intérieur duquel j'évolue, réserve décidément bien des surprises.
J'ai écrit, je ne sais plus où, "Votre pire ennemi, c'est vous-même."

Ceci posé, nous n'allons pas y passer plus de temps qu'il n'en faut.
C'est fabuleux le nombre de personnes qui ont raison, et qui le font savoir.
Une fois encore, je pose un regard lointain, sur le monde environnant. Un regard distancié, de témoin. Un témoin actif qui essaie d'éviter les débordements.
Je fais partie de ce monde, je ne me place ni au-dessus, ni à l'écart.
J'émets des considérations, qui peuvent être aisément classées dans la catégorie stupidités. Ca fait partie des règles du jeu que j'accepte.
Des héros, il y en a plein les cimetières. Des victimes également.
Je ne suis pas pressé.
Ni pour une option, ni pour l'autre.
J'ai encore la prétention de penser que je m'en fous royalement.

Ce forum repose sur des axes de partages de savoirs, de connaissances, d'échanges.
Il ne doit pas ressembler et s'orienter vers les caisses de résonance habituelles, les grandes fanfares tonitruantes du net, Facebook, Tweeter,...
C'est l'un des rares espaces "protégés" qui existent, à nous d'y veiller et de nous engager en ce sens.
Ce n'est pas mon habitude d'intervenir ainsi. J'ai horreur qu'on piétine mes plate-bandes sans y avoir été invité.
La notion de bien commun englobe, dans la définition que je propose, l'espace partagé, public ou privé (train, vestiaire collectif, appartement...) entre plusieurs acteurs.
L'éthique, la morale, les valeurs qui permettent à des individus de vivre ensemble, de coexister, cohabiter bref de se supporter devraient faire l'objet de consensus conviviaux. Les exemples qui constituent autant de dérogations et de manquements sont,hélas, légion. Conduites égoïstes, égocentriques, indifférence, incivilités, j'm'enfoutisme... la liste est longue...
Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises manières, il n'y a que des consensus, des compromis raisonnables, fonction d'une époque, d'une histoire, de convenances sociétales.
Par contre, l'idéal, si on peut dire, démocratique, reste le même, le cadre de référence.
Dans cette affaire, il n'y a pas formellement, d'inconvenance, à mon sens.
La formulation a cependant son importance pour éviter de l'incompréhension, voire du rejet.
Tout cela reste de la philosophie à la petite semaine, telle que je l'expose, qui n'engage que moi. Considérons qu'il n'y a pas péril en la demeure.
Je reste droit dans mes bottes.
Dernière modification par Dominique18 le 16 déc. 2020, 11:08, modifié 8 fois.

Florence
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Re: Le permis d'enfanter.

#29

Message par Florence » 16 déc. 2020, 00:06

Amandine a écrit : 15 déc. 2020, 21:41
… Sache tout de même que je suis particulièrement soucieuse des autres …
C'est ça, oui :roll:
"As democracy is perfected, the office of President represents, more and more closely, the inner soul of the people. On some great and glorious day, the plain folks of the land will reach their heart's desire at last and the White House will be adorned by a downright moron." - H. L. Mencken

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Amandine
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Re: Le permis d'enfanter.

#30

Message par Amandine » 16 déc. 2020, 00:42

Et pour preuve, j'ai justement la suite, rien que pour toi, très charmante Florence. Agréable, comme un cerisier en fleur.




9- La fille trouvée dans la forêt.
Samedi 29 mai 2121 9h30


L’odeur du café flotte dans la pièce, le bruit des tasses que l’on débarrasse, cette maison qu’il adore, il est temps d’aller promener son compagnon. Grenache lui a fait signe, et il pourrait vous jurer qu’il comprend ce chien.
- Allez ! Vient mon vieux.
Gaston aime rappeler à Grenache qu’il est vieux, ça lui donne un instant le sentiment de ne pas être seul. Une journée comme celle d’hier qui s’annonce.
- Cette fois tu ne nous ramènes pas une gamine à la maison, parce qu’à mon âge, on n’a plus l’âge de pouponner. Et puis la Belle, ça lui fait trop d’émotion, ce n’est pas bon non plus pour elle.
Gaston arrive au bout de son jardin, ouvre le portillon et Grenache part à toute vitesse en direction du bois. « Que va-t-on faire de cette gamine » se demande Gaston en marchant le long du chemin. Soudain Grenache réapparait ventre à terre, plus rapide qu’à l’aller. Il dépasse Gaston sans s’arrêter, il fonce vers la maison, saute le portillon du jardin et se précipite dans sa cabane.
- Ben nom de Dieu ! s’exclame Gaston. Qu’est-ce qu’il t’arrive encore ?
Bien longtemps après son chien, Gaston entend enfin le bruit du moteur. C’est une voiture de la Brigade de Gestion Animalière qui arrive. La fameuse GA. Misère. Ils vont trouver son chien… Et la petite clandestine ! Gaston reste figé. De toute façon, il ne sait plus courir comme à l’époque. Il savait qu’ils viendraient un jour mais là, ils ont vraiment mal choisi leur jour. Il s’avance vers eux pour les accueillir. Son journal de bord sonne. Il n’aime pas cette machine. Il regarde l’écran.
« Retiens-les, on fait le ménage. Geveil »
« Geveil ? Mais que fait-il chez moi ? » se fâche un peu Gaston, « vieille canaille ! Il se pourrait bien qu’il courtise la Belle pendant que je fais ma promenade journalière avec ce brave Grenache. Ah vraiment, ni ami, ni amour, rien sur cette terre ne veut Grenache. Il n’y a que son chien de fidèle en ce bas monde. » Papi Gaston va au-devant d’eux.
C’est de la terre et des cailloux. Simplement. Sur le bord du chemin il y a quelques fleurs, c’est un miracle, le retour de la nature. Gaston pensait mourir sans revoir une fleur. Il pensait aussi qu’on le laisserait finir sa vie en paix, avec Grenache et la Belle, avec Geveil aussi pour penser le monde et le contester encore un peu. Il ne pensait pas revoir les brigades enter chez lui, il ne pensait pas qu’ils chercheraient un chien et il ne pensait pas qu’il cacherait une fille. Ça lui en rappelle des souvenirs, quand il aidait les non identifiés à se procurer des faux papiers. Quand il dormait en planque avec eux dans la forêt et quand il a connu le tout jeune Tatonga. Ça fait longtemps, il savait déjà qu’il changerait le monde ce Tatonga.
- Hé ! Messieurs ! crie Gaston en levant les bras. Que faites-vous ?! et il se plante devant la voiture de la Gestion Animalière.
- Poussez-vous, nous avons une mission à accomplir dans cette maison. Répond un agent par la vitre baissée.
- Eh bien messieurs ! Ce chemin n’est pas accrédité pour les véhicules, il y a une autre entrée par la façade de la maison. Vous faites un bruit assourdissant. J’ai vu ici messieurs un insecte de grande rareté, et je comptais vous le signaler avec mon magnifique ordinateur de bord. C’est une coccinelle voyez-vous. Et le bruit de votre moteur l’effraie. J’ai acheté cette maison il y a vingt ans et une simple fourmi, c’était déjà un miracle d’en trouver une. Alors grâce à votre merveilleux travail, les insectes reviennent et il faut être méticuleux. Venez-vous pour la coccinelle ? demande ingénieusement Gaston.
C’en est trop. L’agent sort de sa voiture.
- Donne-moi immédiatement ton ordinateur de bord vieillard.
- Oh ! Vieillard ? Monsieur j’ai à peine 87 ans, j’ai encore toute une vie devant moi, je ne vous permets pas.
L’agent saisi la machine et ça fait « clic ». Clic ? Se demande Gaston. Derrière l’agent de le GA, un homme plus tout jeune, le prend en photo. Puis il avance et lui tend la main.
- Bonjour, je suis Marc du Monde Reconstruit. Je suis la GA pour une journée, je me permets de prendre quelques photos de votre cadre de vie, c’est très beau par ici.
- Ah ! Répond Gaston. Le Monde Reconstruit. Je l’achète toujours. J’aime sa version papier. C’est le seul qui parle encore de politique, la vraie. Pourriez vous prendre en photo cette brigade qui roule sur un chemin protégé. C’est honteux. C’est tout de même un délit qui mérite d’être signalé. Et ce gamin en uniforme m’a appelé vieillard. C’est irrespectueux. Je ne suis pas si vieux.
Marc sourit, il n’est pas dupe. Mais il a bien envie de voir le chien, il préfère ne pas faire capoter la perquisition. Pourtant cette vieille fripouille lui est sympathique.
- Laissez-moi monter dans votre auto, je vais vous monter par ou passer. Et puis ça fait une éternité que je n’ai pas dépassé la vitesse d’un vélo, ça me manque.
L’agent parle à son tableau de bord :
- Chef, je vais mettre Gaston Déclose en état d’arrestation pour refus d’obtempérer. Je procède à son embarcation dans notre véhicule.
- Et vous le journaliste, vous ne protestez pas ? Vous le laisser m’embraquer comme ça ?
Marc approche de Gaston, il prend une magnifique photo de lui, tout souriant, les mains en l’air, comme lors d’un braquage. En fond il y a un grand ciel bleu et le vert des arbres. Il a le sourire de l’homme qui se fait embarquer pour en protéger un autre. Le sourire de celui qui sait pourquoi il vit. Tout ça pour un chien… Marc savait que ça ferait une belle photo.

Geveil était arrivé en trombe dans la maison de Gaston. « Ils arrivent », avait-il annoncé sans crier. La Belle n’avait pas daigné le regarder, alors il l’avait attrapé par le bras. « Tu fais quoi avec ta gamine ? Tu les laisses la prendre en charge ou tu continues à la cacher ? »
- Tu plaisantes ! avait repris la Belle. Jamais sous mon toit on a donné un clandestin au gouvernement.
- Elle est mineure, ils en prendront soin. Ce n’est plus l’époque de la chasse aux non-identifiés.
- Jamais ! répond la Belle.
- D’accord. Répond Geveil.
La brigade arrivait par le jardin, impossible de filer. Geveil prévient rapidement Gaston de les retenir s’il le peut. Mais il a peu d’espoir, Gaston ne regarde jamais son journal de bord, il envoie un message à effacement automatique. Un truc que lui a fournit le réseau de Tatonga.
Geveil et la Belle se précipitent dans la chambre, la jeune fille dort. Elle se réveille en sursaut.
- La cabane, dit la Belle, c’est la meilleure planque.
La jeune fille ne comprend pas tout, la Belle lui explique vite, et l’aide à mettre une paire de pantoufles. Geveil est déjà parti à la cabane. Il voit alors Grenache sauter par-dessus le portillon, tel un cheval à l’hippodrome. Majestueux. Puis il dévale dans sa direction. Geveil ouvre rapidement la porte et la bête se précipite à l’intérieur de la cabane du jardin. Grenache se jette sous une planche et disparait.
- Et corniaud ! Comment tu as fait ça ?
En s’approchant, Geveil découvre que Grenache s’est fait un trou sous le plancher. Il a rongé une latte, et s’est creusé une véritable niche sous le bois. Grenache s’y faufile et se terre, silencieux.
- Ma parole ! Tu es la réincarnation de l’un des notre toi ? Tu as déjà fait de la résistance Grenache ? Mais il va falloir laisser ta cachette à plus fragile que toi mon brave.
Geveil essaie d’appeler le chien, de le faire sortir. Impossible. La Belle arrive avec la fille.
- Voilà, j’ai pris une couverture, elle se cachera dessous, mais s’ils viennent jusque-là, ils la trouveront.
- Il faudra les occuper dans la cuisine ou le reste de la maison. Elle pourra filer dans le bois, avant qu’ils arrivent au garage. Sauf s’ils entrent par le jardin… Regarde, il y a une entrée pour se glisser sous le plancher.
- Non … Dis la jeune fille qui est effrayée par Grenache.
- Enfin, tu parles se réjouit la Belle.
Grenache s’enfonce encore plus profondément dans son terrier.
- Allez, viens, insiste Geveil pour faire sortir le chien.
Ils entendent la voiture sur le sentier. Et décident de laisser tomber cette plaque. Ils l’aident à monter sur le toit. Il y a une plateforme, elle s’y allonge et ils la recouvrent avec la couverture. C’est sommaire mais ça marche parfois.
Geveil descend péniblement du toit, rattrapé à l’atterrissage par la Belle qui suit la manœuvre d’en bas. A ce moment, le portillon du jardin s’ouvre.
- Salaud ! s’écrie Gaston. Que fait il avec ma femme dans ses bras !!!?
Derrière lui, le jeune policier de le GA et derrière le policier, l’appareil photo qui cache Marc. Gaston sert les poings, prêt à en découdre.
- Mais enfin, vous êtes de vrais sauvages, s’indigne le jeune policier qui n’a jamais vu une bagarre de sa vie.
- Geveil ! s’exclame Marc, qui reconnait un vieil ami.
- Ciel, mon mari, répond la Belle d’un ton blasé, tu vas me rejouer un vaudeville ?
- Qu’est ce que tu fais dans les bras de Geveil.
- C’est lui qui était dans mes bras ! réponds la Belle sans se laisser démonter.
Le policier ne comprend rien à cet imbroglio. La Belle ne peut expliquer comment elle se retrouve dans cette situation, ne pouvant justifier pourquoi Geveil aurait sauté du toit.
- Calmez-vous ! se fâche le policier. Je cherche un chien. Et vous ? demande-t-il à Marc le journaliste, qui est cet homme et comment le connaissez-vous ?
- Ah ! Cet homme a fait de moi un journaliste. Et s’il est là vous aurez de la chance de trouver un chien, si ce n’est pas un groupe entier de combattants hors frontière qu’il a infiltré dans cette cabane de jardin.
Marc éclate de rire. Gaston se fige, il pense à la gamine. Tout le monde y pense. Geveil et la Belle tentent alors de faire diversion.
- Tu ne dis rien toi ! Se fâche la Belle en regardant Geveil. Ils ont roulé sur mon chemin, un lieu de réintroduction d’insecte hautement protégé. Ah ! Il est beau le gouvernement réunifié, il ne respecte pas ses propres règles !
- Marc, s’il te reste un peu de te vocation de journaliste, j’espère bien que tu ne manqueras pas de faire éclater cette vérité au grand jour, proteste Geveil.
- Je ne suis pas dupe de votre manège, interrompt le policier, ça a assez duré, ouvrez ce garage.
- Il est toujours ouvert, répond la Belle, vous n’y trouverez rien, dans le défis de son regard, Gaston revoit comme la Belle est Belle et l’a toujours été.
Le sang de Gaston ne fait qu’un tour. Son Grenache, son fidèle ami, son meilleur ami, ils vont l’attraper avec un collier électrique et le faire finir sa vie dans une cage. Plutôt mourir que perdre l’un des siens. Quand ils se cachaient dans la forêt c’était ça la devise. Savez vous combien de force peut mobiliser un papi de 87 ? Et bien ce jour Geveil a pu en avoir une idée très précise. Oh, bien sur pas autant qu’autrefois, mais assez pour envoyer un bon coup de poing en pleine poire à son vieux pote.
- Qu’as-tu fait à ma femme ? Crie Gaston en frappant.
Il pense plutôt à son chien qui risque de finir sa vie en cage, et ça lui a donné des ailes. Geveil est tout sonné mais pas assez pour se laisser dire n’importe quoi.
- TA femme ! TON fils, TA propriété, tu penses pouvoir posséder un humain avec un adjectif possessif ! Aimer n’est pas posséder. Se fâche l’autre vieux. Pas vraiment fâché pour le coup mais ses valeurs, il ne faut pas y toucher.
La diversion marche un temps puis le regard du policier tombe sur une caisse contre le mur de la cabane. Vous êtes monté faire quoi sur le toit demande le jeune homme. C’est qu’ils sont intelligents tous ces jeunes élevés avec des ordinateurs de bords, ils en ont passé des heures à étudier les énigmes et les planques. Il pousse la caisse et monte dessus, il va se hisser sur le toit. A ce moment, Un grand facas provient du garage, Grenache sort en courant. Le policier de la GA saute de la caisse et lui part après. Grenache saute par-dessus le portail et part rapidement au loin.
- Ca va vous couter une fortune ! crie le policier furieux à Gaston.
- Je n’ai jamais vu ce chien, répond le vieux, l’air d’un innocent.
- Et moi ! ajoute la vieille, je n’aurais jamais voulu de ça chez moi.
- Je n’ai pas de temps à perdre avec vous, mais je reviendrai très bientôt.
Le policier appelle ses collègues de la GA à battre toute la campagne autour de la maison, a chercher Grenache partout. Et il s’en va. Marc fait un clin d’œil à son ancien prof. Et monte en voiture aussi. Ils partent.
Une larme coule sur la joue de Gaston.
- Mais pourquoi il est sorti cet idiot, ce bourge d’idiot sanglote Gaston.
- Il s’est sacrifié pour la petite, répond Geveil. C’est l’un des nôtres ton chien, c’est un brave.
- Ça c’est vrai ajoute la Belle, c’est un des nôtres et on va le récupérer. Quoi qu’il en coute.
- Et puis tu sais Gaston, ajoute Geveil, la Belle elle m’a juste aidé à descendre du toit.
- Je le sais bien, se fâche Gaston, que voudrais tu qu’elle fasse d’un vilain comme toi. MA femme !

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Dominique18
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Re: Le permis d'enfanter.

#31

Message par Dominique18 » 16 déc. 2020, 06:42

Il ne faut pas se tromper de combat.
Et il y a toujours un combat de trop.
Allons en paix.

Image

C'était trop tentant!
Pas pu résister.

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Re: Le permis d'enfanter.

#32

Message par MaisBienSur » 16 déc. 2020, 08:37

Dominique18 a écrit : 16 déc. 2020, 06:42.

Image
:up:
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

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Dominique18
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Re: Le permis d'enfanter.

#33

Message par Dominique18 » 16 déc. 2020, 08:39

Pour les oranges, j'aime bien les maltaises...

Nobody's perfect.
What else?

Avec une mise au point, plutôt longue, ci-dessus.

viewtopic.php?f=71&t=16286&start=25#p585001

Ce forum est un espace de partage(s) agréable, pas une foire d'empoigne où on règle ses comptes à grands coups de phrases assassines.
Ce qui fait son charme et son intérêt, même si se produisent parfois de grandes envolées lyriques ou colériques, voire des marques d'exaspération bien senties et bien appuyées.
Il diffère, d'après le peu que j'en connais, des facebookeries et autres tweeteries....Il en existe bien d'autres, je ne les connais pas,, ils ne manquent pas à ma modeste existence.
On se pose, on prend le temps de lire, de relire, de comprendre. Ca pourrait correspondre au minimum exigible.
Il se pourrait aussi qu'on se trompe. Ca arrive plus fréquemment qu'on ne le croit et qu'on veuille bien l'admettre.
Il arrive aussi qu'on donne un bâton pour se faire battre.

https://www.youtube.com/watch?v=JDudfuDP7IQ

Image

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Amandine
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Re: Le permis d'enfanter.

#34

Message par Amandine » 17 déc. 2020, 22:55

Il ne faut pas se tromper de combat.
Et il y a toujours un combat de trop.
Allons en paix.
C'est très bien.

Pour le reste, je t'ai relu plusieurs fois, je ne comprends pas. Mais ce n'est pas grave, on ne va pas se rendre malade pour ça.

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Dominique18
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Re: Le permis d'enfanter.

#35

Message par Dominique18 » 18 déc. 2020, 08:11

Ce n'est pas le moment de tomber malade, l'environnement actuel n'est pas très propice.
J'espère que tu as compris l'essentiel.
J'ai essayé non pas de dresser un tableau flatteur et arrangeant, mais de proposer un petit bout d'humanité, avec ses qualités et ses défauts.
L'une de mes qualités, peut-être la seule, c'est que je sais que j'ai des tas de défauts. Ça sert au moins à une chose, calmer le jeu. (Le "je" dirait un certain Psychosophe....)
Plus prosaïquement, sur le plan de la réalité, j'apprécie que les services de justice examinent posément la kyrielle de faits en cours. Les dérapages sont inadmissibles, et le terme dérapage est gentil, pour te rejoindre.
Je ne t'ai pas suivie au sujet de la question de la confession religieuse d'un individu. Je n'ai pas bien compris. Le religieux, quel que soit son origine et son essence, ne supplante pas la condition humaine. Je n'ai jamais dit ou même sous-entendu qu'un individu devait "abandonner" sa confession pour une raison ou une autre.
Par contre, faire preuve d'un minimum d'esprit critique s'avère une nécessité. S'interroger n'est pas synonyme de se condamner et de se soumettre.
C'est à dire qu'on est d'abord un citoyen dans une république laïque, dans le cas français. Que l'on soit d'une confession religieuse ou d'une autre n'intervient qu'après. Séparation de l'état et des églises, neutralité de l'état, liberté de conscience et de culte. J'ai bien conscience que dans certains cas, l'aspect religieux est aussi civilisationnel. Ce n'est pas (ou plus ?) la situation sur le territoire national et ce depuis fort longtemps.
Dans d'autres pays, il en serait autrement, j'en ai bien conscience, et je ne raisonnerais pas comme ce matin.
C'est très bien ainsi, pour le bien-être et la libre expression de tous, et ce, dans la compréhension et le respect des règles et lois en usage, comme dans toute démocratie laïque.
Je me garderai bien de dire que c'est le meilleur système politique, mais c'est assurément, celui qui fonctionne le mieux à l'heure actuelle.
On peut penser le contraire, et l'exprimer.
Comme dans système humain, les dérégulations et les impairs existent, hélas ! Aux citoyens de saisir et inciter les autorités compétentes à assurer et assumer les régulations nécessaires, via les institutions prévues pour examiner et jugerbles faits le cas échéant, et ce, dans la plus parfaite impartialité. C'est ce que l'on souhaite.

Il y a des discussions passionnantes en cours qui peuvent éventuellement poursuivre cet échange:

viewtopic.php?f=12&t=16311

Il y a matière à réflexion, et à déstabilisation.
Il faut savoir que l'on croit, et non croire que l'on sait.

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Dominique18
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Re: Le permis d'enfanter.

#36

Message par Dominique18 » 05 janv. 2021, 09:27

Suite d'une éventuelle ? discussion et illustration concrète.
Un grand merci à PhD Smith pour ce documentaire essentiel pour comprendre bien des aspects de certaines questions sociétales actuelles et éviter de tomber à pieds joints dans des égarements de raisonnement en prétendant déterminer (savoir ?) comment les autres raisonnent avec les traits de caractère grossiers qui vont avec. Je pense m'en être suffisamment expliqué pour ne pas avoir à y revenir.

viewtopic.php?f=20&t=16231&p=585863&hilit=Paty#p586003

La présentation de l'enquête par son auteur, Yves Azeroual est complémentaire et apporte des éléments de compréhension quant à la démarche entreprise, éléments dont on ne saurait se dispenser.
Une évidence : il faut se dégager du temps, pas beaucoup, et faire acte de concentration et de réflexion pour comprendre les enjeux. Ce qui correspond à une démarche d'investigation avec une honnêteté intellectuelle (et de courage aussi...), c'est à dire savoir de quoi on parle exactement et précisément. Ensuite, on peut critiquer en argumentant, en étayant suffisamment son raisonnement pour qu'il se tienne.

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