Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
J'ai pratiquement terminé la lecture de "La religion des faibles", Jean Birnbaum.
Ou comment relier une bonne partie de la gauche et de l'extrême-gauche en délire(s) des années 60 à la situation actuelle, concernant l'islamisme.
Ce qui a de quoi rendre très inquiet quant à la somme d'égarements de la pensée, surtout depuis l'irruption, dans la sphère publique, de mouvements comme celui des indigénistes. Inquiet face à la persistance de ces raisonnements et exposés. On peut hausser les épaules, se détourner en passant son chemin.
Jean Birnbaum revient sur l'affaire Salman Rushdie, et des conséquences qui ont suivi , qui sont toujours d'actualité. Un hold-up étayé par une partie de l'intelligentsia de gauche. Avant, la main-mise de Khomeiny sur l'islam politique, et l'islam tout court, dès 1979 avait préparé le terrain.
La question de l'Algérie est particulièrement détaillée.
L'ouvrage de Jean Birnbaum n'est pas un ouvrage militant, à contenu polémique, mais un ouvrage de chercheur, avec des références et une documentation solides.
Il apporte plusieurs éclairages inédits sur la question du colonialisme (relations et oppositions entre Occident et Orient).
"Une terrible dynamique s'est mise en place, où les concepts d'orientalisme et d'islamophobie sont maintenant utilisés par les intellectuels et les activistes occidentaux pour réprouver les individus de culture musulmane qui critiquent leurs propres extrémistes."
Karima Bennoune citée par Jean Birnbaum (2017). Karima est une algérienne qui a connu les années noires de son pays, au cours de la décennie 90.
Livre au contenu dense, interrogateur. Il est plus que probable qu'on n'ait pas compris le message de Michel Foucault au sujet de la montée de l'islamisme, en 1979, et qu'ont ait, par la suite, un peu trop vite jugé ce penseur par commodité intellectuelle bien pratique. Interprétation conjuguée à de la paresse intellectuelle...Il semblerait que Michel Foucault, au contraire de ce qui est communément admis, c'est à dire son aveuglement, son "enthousiasme" apparent de l'époque, ne se soit pas fait d'illusions quant à la confiscation de la révolution iranienne par les instances religieuses les plus rétrogrades, et les plus intolérantes. Droits humains, féminisme, sexualité,... tout passe sous contrôle absolu, en Iran, et se répand progressivement au-delà de ses frontières.
Pages 248 et 249:
..."Selon un rapport publié en 2003 par le Programme de Nations unies pour le développement (PNUD), la Grèce (11 millions d'habitants) traduit dans sa langue vingt fois plus de livres par an que l'ensemble des pays arabes, pourtant vingt-cinq fois plus peuplés (285 millions d'habitants). Et ce contraste ne date pas d'hier, il remonte à bien plus loin que l'époque coloniale, puisque au cours des douze derniers siècles le nombre de livres traduits dans le monde arabe correspond à celui que la seule Espagne traduit aujourd'hui en une année, comme l'a montré un autre rapport des Nations unies, rédigé sous la direction du sociologue égyptien Nader Fergany. (Jean Birnbaum précise: "Il s'agit de l'Arab Human Devopment Report, établi entre 2002 et 2004, et dont l'étude se concentre sur 22 Etats membres de la Ligue arabe. Merci à Xavier North, ancien délégué général à la langue française et aux langues de France, de m'avoir fourni ces données.".)
Ce qui en indique long sur la circulation des idées et des concepts...
Ou comment relier une bonne partie de la gauche et de l'extrême-gauche en délire(s) des années 60 à la situation actuelle, concernant l'islamisme.
Ce qui a de quoi rendre très inquiet quant à la somme d'égarements de la pensée, surtout depuis l'irruption, dans la sphère publique, de mouvements comme celui des indigénistes. Inquiet face à la persistance de ces raisonnements et exposés. On peut hausser les épaules, se détourner en passant son chemin.
Jean Birnbaum revient sur l'affaire Salman Rushdie, et des conséquences qui ont suivi , qui sont toujours d'actualité. Un hold-up étayé par une partie de l'intelligentsia de gauche. Avant, la main-mise de Khomeiny sur l'islam politique, et l'islam tout court, dès 1979 avait préparé le terrain.
La question de l'Algérie est particulièrement détaillée.
L'ouvrage de Jean Birnbaum n'est pas un ouvrage militant, à contenu polémique, mais un ouvrage de chercheur, avec des références et une documentation solides.
Il apporte plusieurs éclairages inédits sur la question du colonialisme (relations et oppositions entre Occident et Orient).
"Une terrible dynamique s'est mise en place, où les concepts d'orientalisme et d'islamophobie sont maintenant utilisés par les intellectuels et les activistes occidentaux pour réprouver les individus de culture musulmane qui critiquent leurs propres extrémistes."
Karima Bennoune citée par Jean Birnbaum (2017). Karima est une algérienne qui a connu les années noires de son pays, au cours de la décennie 90.
Livre au contenu dense, interrogateur. Il est plus que probable qu'on n'ait pas compris le message de Michel Foucault au sujet de la montée de l'islamisme, en 1979, et qu'ont ait, par la suite, un peu trop vite jugé ce penseur par commodité intellectuelle bien pratique. Interprétation conjuguée à de la paresse intellectuelle...Il semblerait que Michel Foucault, au contraire de ce qui est communément admis, c'est à dire son aveuglement, son "enthousiasme" apparent de l'époque, ne se soit pas fait d'illusions quant à la confiscation de la révolution iranienne par les instances religieuses les plus rétrogrades, et les plus intolérantes. Droits humains, féminisme, sexualité,... tout passe sous contrôle absolu, en Iran, et se répand progressivement au-delà de ses frontières.
Pages 248 et 249:
..."Selon un rapport publié en 2003 par le Programme de Nations unies pour le développement (PNUD), la Grèce (11 millions d'habitants) traduit dans sa langue vingt fois plus de livres par an que l'ensemble des pays arabes, pourtant vingt-cinq fois plus peuplés (285 millions d'habitants). Et ce contraste ne date pas d'hier, il remonte à bien plus loin que l'époque coloniale, puisque au cours des douze derniers siècles le nombre de livres traduits dans le monde arabe correspond à celui que la seule Espagne traduit aujourd'hui en une année, comme l'a montré un autre rapport des Nations unies, rédigé sous la direction du sociologue égyptien Nader Fergany. (Jean Birnbaum précise: "Il s'agit de l'Arab Human Devopment Report, établi entre 2002 et 2004, et dont l'étude se concentre sur 22 Etats membres de la Ligue arabe. Merci à Xavier North, ancien délégué général à la langue française et aux langues de France, de m'avoir fourni ces données.".)
Ce qui en indique long sur la circulation des idées et des concepts...
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Et nous revenons aux caricatures:
Natacha Polony reçoit Laurent Bihl pour la sortie du dernier numéro d’Historia, « Séparation de l’Église et de l’État, la guerre des caricatures ». La saturation de l’espace public par les images a-t-elle modifié notre rapport à la caricature ?
https://tv.marianne.net/rencontres/faut ... kifQ%3D%3D
Un pur plaisir.
Laurent Bihl, comme Natacha Polony, maîtrisent leur sujet.
Laurent Bihl est passionnant et re-contextualise les faits dans des perspectives historiques.
Natacha Polony reçoit Laurent Bihl pour la sortie du dernier numéro d’Historia, « Séparation de l’Église et de l’État, la guerre des caricatures ». La saturation de l’espace public par les images a-t-elle modifié notre rapport à la caricature ?
https://tv.marianne.net/rencontres/faut ... kifQ%3D%3D
Un pur plaisir.
Laurent Bihl, comme Natacha Polony, maîtrisent leur sujet.
Laurent Bihl est passionnant et re-contextualise les faits dans des perspectives historiques.
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
De l'eau au moulin:
https://www.youtube.com/watch?v=4ByP0RmZnBE
La dernière vidéo de la chaîne youtube, La chronique politique.
https://www.youtube.com/watch?v=4ByP0RmZnBE
La dernière vidéo de la chaîne youtube, La chronique politique.
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Analyse de PA Tanguieff sur "l'islamo-guachisme" (Aux sources de l’« islamo-gauchisme »): https://www.conspiracywatch.info/aux-so ... hisme.html
Dans une tribune publiée hier dans Libération et dont Conspiracy Watch propose ici la version intégrale, l’historien des idées Pierre-André Taguieff revient sur les origines d’un concept qu’il a contribué à forger et qui désigne la collusion entre des groupes d’extrême gauche et l’islam politique.
[...]
Il est de bonne méthode de revenir au moment de la formation de l’expression « islamo-gauchisme » en langue française. Il se trouve que, sur la question, j’ai joué un rôle, ce qui me permet d’intervenir en tant que témoin direct. C’est à partir de mes enquêtes, au début des années 2000 alors que débutait la seconde Intifada, sur des manifestations dites propalestiniennes où des activistes du Hamas, du Jihad islamique et du Hezbollah côtoyaient des militants gauchistes, notamment ceux de la LCR (devenue en 2009 le NPA), que j’ai commencé à employer l’expression « islamo-gauchisme », forgée par mes soins. Au cours de ces mobilisations, les « Allahou akbar » qui fusaient ne gênaient nullement les militants gauchistes présents, pas plus que les appels à la destruction d’Israël sur l’air de « sionistes = nazis ».
Mauvaise foi
L’expression « islamo-gauchisme » avait sous ma plume une valeur strictement descriptive, désignant une alliance militante de fait entre des milieux islamistes et des milieux d’extrême gauche, au nom de la cause palestinienne, érigée en nouvelle Cause universelle. Elle intervenait dans ce qu’on appelle des « énoncés protocolaires » en logique. J’ai utilisé l’expression dans diverses conférences prononcées en 2002, ainsi que dans des articles portant sur ce que j’ai appelé la « nouvelle judéophobie », fondée sur un antisionisme radical dont l’objectif est l’élimination de l’État juif. Pour ne prendre qu’un exemple, dans mon article synthétique intitulé « L’émergence d’une judéophobie planétaire : islamisme, anti-impérialisme, antisionisme », publié dans la revue Outre-Terre. Revue française de géopolitique (n° 3, janvier-mars 2003, pp. 189-226), j’évoque la « mouvance islamo-gauchiste » en cours de formation (p. 205). J’ai analysé plus longuement le phénomène « islamo-gauchiste » dans mon livre Prêcheurs de haine en 2004, puis dans La Judéophobie des Modernes en 2008.
Il faut par ailleurs être d’une insigne mauvaise foi pour laisser entendre, comme le font certains aujourd’hui sur les réseaux sociaux, que je voulais par là assimiler insidieusement islam et islamisme, alors que tous mes écrits sur la question témoignent du contraire (de La Nouvelle Judéophobie en 2002 à L’Islamisme et nous en 2017), même s’il faut reconnaître que la frontière entre islam (tel ou tel islam) et islamisme (tel ou tel islamisme) ne cesse de se déplacer, rendant souvent difficile la tâche de la définir. Je n’allais pas forger, pour éviter de donner prise aux lectures malveillantes, une expression juste mais un peu lourde du type « islamismo-gauchisme », qui n’aurait d’ailleurs pas empêché des gens de mauvaise foi de s’indigner.
Ceux qui, à l’extrême gauche ou dans certains milieux islamistes, veulent disqualifier l’expression « islamo-gauchisme » en attribuent la création à une origine vénéneuse, à savoir « l’extrême droite ». C’est la manière rituelle de pratiquer, notamment en France, la reductio ad Hitlerum. L’ennui, pour ces critiques pressés, c’est que leur thèse est fausse. Ce qui est vrai, c’est que l’expression a été reprise par des polémistes d’extrême droite, mais ni plus ni moins que par la gauche républicaine ou la droite libérale, ce qui témoigne d’un relatif consensus sur la réalité de la menace. Cela ne veut pas dire qu’elle aurait été suffisamment analysée. Aux jeunes chercheurs de poursuivre à la fois le travail de conceptualisation et les enquêtes de terrain, portant notamment sur l’espace universitaire et les plateformes numériques.
Les récentes interprétations complotistes de la notion, notamment dans certains milieux d’extrême droite, nous conduisent à une réflexion sur les bons et les mauvais usages du terme. Un usage critique de la notion implique de la définir d’une façon contextuelle, en tenant compte des intentions ou des objectifs affichés des énonciateurs, de leurs croyances idéologiques et des situations d’énonciation. Si, par exemple, un activiste d’extrême droite dénonce en même temps le « complot américano-sioniste » et l’« islamo-gauchisme », cette dernière expression n’a pas le même sens que lorsque Jacques Julliard ou Jean-Michel Blanquer l’emploient.
Il faut distinguer les expressions intrinsèquement complotistes et celles qui le sont occasionnellement. Dans la première catégorie, pour désigner l’ennemi absolu, on trouve par exemple « américano-sionistes » et « judéo-croisés », qui font partie de la rhétorique complotiste des salafistes-jihadistes. Le présupposé d’emploi de ces locutions est qu’il existe un complot international fomenté par les Juifs et les Occidentaux (judéo-chrétiens ou athées), ou par les « sionistes » et les Américains (avec le sous-entendu selon lequel l’Amérique est « dirigée par les Juifs » ou constitue une vaste « zone d’occupation sioniste »). Dans la seconde catégorie, pour désigner l’adversaire, on trouve « islamo-gauchistes », dont certains usages politiques, notamment dus à des milieux d’extrême droite, peuvent s’avérer d’inspiration complotiste. Mais l’expression « islamo-gauchisme », comme par exemple « gaucho-lepénisme » (expression forgée naguère par Pascal Perrineau), peut être sollicitée, dans des travaux de science politique, comme un terme descriptif ou catégorisant politiquement neutre, sans la moindre connotation complotiste.
Que, mise à toutes les sauces, l’expression « islamo-gauchisme » ait eu, au cours de la dernière décennie, la fortune que l’on sait, je n’en suis pas responsable. Mais ses usages polémiques discutables ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’elle désigne un véritable problème, qu’on peut ainsi formuler : comment expliquer et comprendre le dynamisme, depuis une trentaine d’années, des différentes formes prises par l’alliance ou la collusion entre des groupes d’extrême gauche se réclamant du marxisme (ou plutôt d’un marxisme) et des mouvances islamistes de diverses orientations (Frères musulmans, salafistes, jihadistes) ? Pourquoi cette imprégnation islamiste des mobilisations « révolutionnaires » ?
« Judéo-bolchevisme »
Écartons pour finir un argument fallacieux, souvent repris sur les réseaux sociaux, qui consiste à rapprocher, pour la disqualifier, l’expression « islamo-gauchisme » de l’expression « judéo-bolchevisme ». Lorsqu’elle s’est diffusée, au début des années 1920, dans certains milieux anticommunistes et antisémites, l’expression « judéo-bolchevisme » signifiait que le bolchevisme était un phénomène juif et que les bolcheviks étaient en fait des Juifs (ou des « enjuivés »). Il n’en va pas du tout de même avec l’expression « islamo-gauchisme », qui ne signifie pas que le gauchisme est un phénomène musulman ni que les gauchistes sont en fait des islamistes. L’expression ne fait qu’enregistrer un ensemble de phénomènes observables, qui autorisent à rapprocher gauchistes et islamistes : des alliances stratégiques, des convergences idéologiques, des ennemis communs, des visées révolutionnaires partagées, etc.
C’est ainsi qu’on observe, d’une part, que des militants marxistes-léninistes passés au terrorisme, tel Carlos, se sont rapprochés des milieux islamistes, jusqu’à se convertir à l’islam en version Al-Qaïda et à prôner un front islamo-révolutionnaire « contre les Juifs et les croisés ». Et que, d’autre part, des islamistes se sont ralliés au drapeau du tiers-mondisme, puis à celui de l’altermondialisme (tel Tariq Ramadan), avant de donner dans le postcolonialisme et le décolonialisme pour appeler à la destruction des sociétés démocratiques occidentales, accusées de « racisme systémique » – tel a été l’horizon politique des activistes du mouvement des Indigènes de la République (fondé au début de 2005). Dans l’espace « islamo-gauchiste », il faut donc pointer l’islamisme à visage féministe ou antiraciste. Le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), créé par des islamistes, se présente comme une « association antiraciste » prétendant lutter contre le « racisme antimusulman ». C’est ainsi, plus généralement, qu’un pseudo-antiracisme importé des campus étatsuniens, représentant une nouvelle forme de racialisme militant désignant « les Blancs » comme les seuls racistes, est devenu à la fois un moyen d’intimidation et un puissant instrument de mobilisation, principalement d’une partie de la jeunesse, endoctrinée sur les réseaux sociaux.
Les querelles de mots ne doivent pas nous empêcher de voir la dure réalité, surtout lorsqu’elle contredit nos attentes ou heurte nos partis pris.
Dernière modification par PhD Smith le 12 janv. 2021, 20:18, modifié 1 fois.


- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
J'aime bien Taguieff.
Ça fait un moment qu'il monte au front.
Je connaissais cet article.
Il fait partie de ces personnalités qui ont une longueur d'avance mais qu'on n'écoute jamais.
Comme Jean-Pierre Obin.
Il suffit de lire ce qu'ils ont écrit il y a plus de vingt ans. Les territoires perdus de la république... C'est un euphémisme, désormais.
Mal barrée, l'extrême-gauche, avec ces montées d'anti-sémitisme encore larvé, mais qui s'étalent au grand jour, sans complexes (cf Houria Bouteldja), avec des relais et cautions, Mediapart constituant un bon support d'expression.
https://blogs.mediapart.fr/antoine-mont ... -bouteldja
Sans commentaires...
La vidéo que tu as postée est implacable à ce sujet.
Pour poursuivre:
https://www.marianne.net/societe/educat ... kifQ%3D%3D
A noter une contestation de la validité du sondage auprès des enseignants par l'Obs.
https://www.nouvelobs.com/education/202 ... -ifop.html
"Les territoires perdus de la république" (2002n collectif d'auteurs)? anecdotique...
Le rapport Obin de 2004? Dispensable...
"L'école face à l'obscurantisme religieux" (2006, collectif d'auteurs)? Partisan...
"Une France soumise" (2017, collectif d'auteurs)? Réactionnaire...
"Comment on a laissé l'islamisme entrer à l'école? (2020) Hors-sujet
paru le 2 septembre 2020...
Samuel Paty aurait mieux fait de s'abstenir le 16 octobre 2020...
Pourtant, suite à cet assassinat, les autorités et les medias se sont empressés d'aller consulter les auteurs des ouvrages cités.
Circulez, il n'y a rien à voir!
C'est triste d'en être toujours là...
https://educfrance.org/les-territoires- ... -le-monde/
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/affai ... e-sud-cet/
Ça fait un moment qu'il monte au front.
Je connaissais cet article.
Il fait partie de ces personnalités qui ont une longueur d'avance mais qu'on n'écoute jamais.
Comme Jean-Pierre Obin.
Il suffit de lire ce qu'ils ont écrit il y a plus de vingt ans. Les territoires perdus de la république... C'est un euphémisme, désormais.
Mal barrée, l'extrême-gauche, avec ces montées d'anti-sémitisme encore larvé, mais qui s'étalent au grand jour, sans complexes (cf Houria Bouteldja), avec des relais et cautions, Mediapart constituant un bon support d'expression.
https://blogs.mediapart.fr/antoine-mont ... -bouteldja
Sans commentaires...
La vidéo que tu as postée est implacable à ce sujet.
Pour poursuivre:
https://www.marianne.net/societe/educat ... kifQ%3D%3D
A noter une contestation de la validité du sondage auprès des enseignants par l'Obs.
https://www.nouvelobs.com/education/202 ... -ifop.html
Curieux...Un sondage Ifop commandé par la Fondation Jean-Jaurès et « Charlie Hebdo » souligne l’importance des pressions religieuses et séparatistes à l’école. On ne peut que regretter les biais méthodologiques qui en limitent la portée.
Par Gurvan Le Guellec
Publié le 06 janvier 2021 à 10h04 Mis à jour le 06 janvier 2021 à 14h20
Temps de lecture 11 min
L’enquête de l’institut Ifop et de la Fondation Jean-Jaurès a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 801 enseignants des premier et second degrés. (SYSPEO/SIPA)
L’enquête de l’institut Ifop et de la Fondation Jean-Jaurès a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 801 enseignants des premier et second degrés. (SYSPEO/SIPA)
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C’est ce qu’on appelle un pavé dans la mare. Un beau, un gros. Désireux de mieux cerner « les contestations de la laïcité et les formes de séparatisme religieux à l’école », l’institut Ifop et la Fondation Jean-Jaurès (proche du Parti socialiste) se sont lancés dans une vaste opération de sondage des enseignants français. Sur les pratiques problématiques qu’ils décèlent de la part des élèves, des familles, voire de leurs collègues. Sur les contestations d’enseignement dont ils sont témoins au sein des établissements. Et, pour finir, actualité oblige, sur la mort de Samuel Paty et le déroulement de l’hommage qui devait être rendu au professeur d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020 à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines).
Les résultats de cette enquête, publiés dans « Charlie Hebdo » ce mercredi 6 janvier, sont édifiants et devraient « plaire » à l’hebdomadaire devenu le chantre de la lutte contre l’emprise islamiste et « l’esprit munichois » qui animerait une partie de la gauche. Qu’en pensera, par ailleurs, Jean-Michel Blanquer, lui qui se targue d’avoir fait reculer la culture de l’omerta qui prévalait, selon lui, au sein de l’Education nationale ? C’est beaucoup plus difficile à dire.
La liberté d’enseigner est-elle en danger ? Des profs témoignent
La manière dont les profs disent avoir vécu l’hommage au professeur décapité n’a en effet strictement rien à voir avec le récit fait des mêmes événements par les services de la rue de Grenelle. Ceux-ci ont parlé de 400 contestations « sous des formes parfois légères, parfois lourdes », puis de 793 deux semaines plus tard. Un chiffre en nette hausse par rapport aux 70 incidents qu’avait bien voulu concéder Najat Vallaud-Belkacem au lendemain des attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et de l’Hyper Cacher en janvier 2015. Le ministre s’en était réjoui à demi-mot, voyant dans cette tendance haussière la démonstration que « la poussière » pour une fois n’avait pas été « mise sous le tapis ».
Décalage avec les incidents déclarés par le ministère
Las, en se penchant sur l’enquête Ifop-Fondation Jean-Jaurès, on se rend compte que Jean-Michel Blanquer a peut-être péché par excès d’optimisme. 19 % des enseignants affirment en effet avoir observé « des formes de contestations ou de désapprobations lors des cérémonies en l’honneur de Samuel Paty », 26 % dans le secondaire, 34 % en éducation prioritaire. Un chiffre énorme. Plus grave encore, ces perturbations ont été le plus souvent des « justifications des violences contre les personnes présentant des caricatures de personnages religieux ». 15 % des enseignants y ont été exposés, 27 % en éducation prioritaire. Même à considérer que plusieurs professeurs ont pu être confrontés au même incident, le décalage avec les 793 incidents déclarés officiellement est pour le moins baroque.
Ce décalage est d’autant plus curieux que 84 % des profs déclarent signaler les atteintes qu’ils constatent… A ceci près que ce signalement n’est pas forcément fait aux bonnes personnes. 44 % d’entre eux s’adressent aux collègues (qui n’en peuvent mais), 56 % aux personnels de direction (qui peuvent être tentés de gérer les choses en interne). Et seulement 5 % aux référents des rectorats chargés de faire remonter l’information au ministère.
Le drame de la mort de Samuel Paty vu à hauteur d’enfant
Pour Iannis Roder, l’auteur de la note de la Fondation Jean-Jaurès consacrée à l’étude, par ailleurs professeur d’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis et secrétaire général adjoint du Conseil des sages de la laïcité mis en place par Jean-Michel Blanquer (le monde de la laïcologie est un microcosme…), la conclusion est évidente : cette situation serait symptomatique à la fois de la « prégnance conséquente du religieux dans la vie professionnelle des enseignants » et d’une culture de l’omerta « vieille d’au moins trente ans » et toujours très présente dans les établissements.
42 % des professeurs se seraient déjà autocensurés
Pour soutenir leur démonstration, la Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop ont élargi le champ de leurs investigations et se sont intéressés au vécu des enseignants sur le temps long de leur carrière. En jetant un regard cru et très précis (les données sont détaillées selon l’âge, le genre, la région et les établissements d’origine, les affiliations politiques, religieuses et syndicales) sur des questions qui, jusqu’à présent, ont été peu traitées d’un point de vue statistique.
Sur le papier, les chiffres, vertigineux, ont de quoi donner le tournis. Accrochez-vous bien : 80 % des profs ont « observé au moins une fois une forme de séparatisme religieux de la part de leurs élèves » ; oui 80 % ! 53 % d’entre eux ont observé des formes de contestations (du contenu des enseignements ou de certaines pratiques comme la mixité fille-garçons en sport) au nom de la religion (61 % dans le secondaire). Et, plus grave peut-être encore, cette pression aurait amené les enseignants à rendre massivement les armes : 42 % admettent s’être autocensurés dans leur enseignement sur des questions de religion. Ce ratio atteignant 55 % en lycée (notamment professionnel) et 70 % dans les « banlieues populaires ».
Voilà pour les données brutes. A chaque fois, toutefois, il y a un « mais ». Conduite et analysée avec un parti pris évident, l’enquête comporte de nombreux biais méthodologiques et interprétatifs qui risquent de la décrédibiliser auprès de ceux qu’elle cherche à convaincre. Reprenons, dans l’ordre. A la lecture de l’enquête, les professeurs sont bien confrontés massivement à des revendications « séparatistes » liées à des croyances ou des pratiques religieuses. Mais, pour doper les chiffres, l’Ifop et la Fondation Jean-Jaurès ont éjecté toute notion de régularité (les faits peuvent s’être produits une seule fois dans la carrière d’un enseignant). Et, surtout, la majeure partie des faits observés sont des « absences liées à la célébration d’un culte ou d’une fête religieuse ». Question : soustraire son enfant un jour de l’école pour fêter l’Aïd ou Rosh Hashana fait-il de vous un « séparatiste » en puissance ? Non, bien évidemment, d’autant que ces pratiques ont toujours été tolérées par l’Education nationale pour des raisons évidentes d’équité entre les religions.
Cette étude sur la laïcité tord le cou à l’idée d’une école déchirée par les questions religieuses
Quand on s’intéresse à des revendications plus problématiques pour le quotidien des établissements, les ratios restent élevés mais n’ont plus grand-chose à voir avec les 80 % affichés en tête de gondole : 45 % pour les absences de jeunes filles en cours de natation (avec ou sans certificat médical), 28 % pour le refus d’entrer dans un édifice religieux lors d’une sortie scolaire, 21 % pour le refus de donner la main au nom de convictions religieuses…
Islamo-gauchisme dans les salles des profs
Deuxième grand sujet traité par l’Ifop et la Fondation Jean-Jaurès : les contestations d’enseignements. Sur ce point, l’enquête ne brille pas par sa clarté. Si l’on propose une série d’items (« à propos de la mixité filles-garçons », « lors d’enseignements abordant la laïcité »…) aux sondés, 53 % disent avoir observé « une de ces formes de contestations » au moins une fois dans leur carrière, mais ce ratio retombe à… 36 % si l’on pose la question suivante de but en blanc : « Depuis le début de votre carrière, avez-vous constaté des contestations d’enseignements ou de contenus d’enseignement au nom de convictions religieuses, philosophiques ou politiques dans l’enceinte de votre établissement scolaire ? » Bizarre… Jamais, par ailleurs, il n’est demandé directement aux sondés s’ils ont été confrontés eux-mêmes à des contestations dans le huis clos de leur salle de classe, ce qui aurait évité de se baser sur le qu’en-dira-t-on.
Plus surprenant, l’ampleur des contestations s’avère très élevée sur l’ensemble du territoire, et si, dans le secondaire, les profs de REP ou de quartiers populaires y sont davantage exposés (46 %), le différentiel avec leurs collègues de banlieues aisées (37 %) ou du privé (38 %) n’est pas flagrant. Ce qui ne colle guère avec la lecture très islamo-centrée que fait la Fondation Jean-Jaurès de l’étude, oubliant au passage la contagion des fake news et du complotisme dans notre société. Enfin, la régularité de ces contestations à nouveau doit être remise en perspective. Si 23 % des enseignants ont observé par exemple « une forme de contestations au nom de la religion » lors d’enseignements de sciences ou d’histoire-géographie, ils ne sont que 9 % et 8 % à avoir connu cette situation lors des deux dernières années scolaires. C’est déjà trop mais cela n’a rien à voir avec les 53 % mis en avant dans l’enquête.
Les derniers chiffres – ceux sur l’autocensure supposée des enseignants – mériteraient quant à eux qu’on y consacre un article complet. Notamment parce qu’ils sont régulièrement repris par Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur général de l’Education nationale, figure des milieux laïcistes, à qui l’on doit le premier rapport (en 2004) mettant au jour l’emprise du religieux dans l’enceinte scolaire. Auteur de « Comment on a laissé l’islamisme pénétrer l’école » (Hermann, 2020), ce « lanceur d’alerte » est revenu récemment dans le débat éducatif et s’épanche régulièrement, à l’instar de Jean-Michel Blanquer dont il est proche, sur « l’islamo-gauchisme » qui régnerait dans les salles de profs. Pour appuyer ses propos, il s’appuie sur ces fameux chiffres d’autocensure, dont le niveau très élevé avait déjà été mis en avant par une précédente étude de l’Ifop en 2018. Dans « l’Obs », il déclarait ainsi en septembre :
"« L’enquête Ifop (de 2018, NDLR) révèle que, sous le sceau de l’anonymat, 37 % des professeurs déclarent s’être personnellement autocensurés dans leur enseignement afin d’éviter des incidents, et ce chiffre monte à plus de 50 % en zone d’éducation prioritaire (ZEP) ! C’est énorme. Il faut donc, par exemple, cet appel d’une mère de lycéen au proviseur pour apprendre que des enseignants, en classe d’anglais et de géographie de terminale, ont pris la latitude de ne plus traiter des Etats-Unis car c’est “l’ennemi des musulmans” selon la déléguée de classe ! Le rapport de l’inspection générale de novembre 2019, auquel j’ai eu accès, évoque aussi ces “évitements”. »"
Ce qui relève du tact
La démonstration est efficace mais pour le moins bancale. Non seulement, rassurons-nous, peu d’élèves de terminale sont assez suicidaires pour faire l’impasse sur les Etats-Unis au bac – les adolescents sont aussi facilement révoltés que conscients de leurs intérêts de court terme. Mais, surtout, quand on se plonge dans les chiffres, on se rend compte que parmi les 42 % de profs censés s’être autocensurés (en 2020), seuls 22 % l’ont fait au moins « de temps en temps » et 5 % « régulièrement ». L’autre moitié ne l’a fait que « rarement ». Il aurait été juste que la Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop le soulignent au lieu d’écrire abruptement que « 49 % [42 % en fait, l’institut s’est emmêlé dans ses propres chiffres, NDLR] des enseignants interrogés affirment s’être déjà autocensurés afin de ne pas provoquer de possibles incidents dans leur classe ».
De même qu’il aurait été peut-être judicieux de s’interroger sur ce qui relève de l’autocensure et ce qui relève du tact, cette vertu première mise en avant par le très laïque Jules Ferry dans sa « Lettre aux instituteurs » de 1883. Un tact que l’on retrouve chez les meilleurs pédagogues. Des adeptes du multiculturalisme, mais aussi des laïques, à l’instar de Iannis Roder, l’auteur de l’étude qui, dans sa classe de REP en Seine-Saint-Denis, sait se faire aimer de ses élèves les plus coriaces. Ou d’Agathe André, cette journaliste de… « Charlie Hebdo », menant des actions d’éducation à la caricature et qui, dans l’interview qu’elle nous avait accordée après le meurtre de Samuel Paty, assumait de ne pas présenter d’images à connotation sexuelle :
"« L’idée, c’est d’éduquer, pas de choquer. Donc, on reste sur la politique et la religion. Ces jeunes n’ont aucune notion de la dérision mais peuvent écouter. Ce que j’ai vu, en revanche, ce sont des profs qui peuvent avoir une approche un peu brutale du problème, genre “la liberté d’expression, c’est comme ça, et vous n’allez pas nous faire chier”. Ce qui n’est pas forcément le plus efficace. »"
LIRE AUSSI > 50 nuances de laïcité… Et vous, quel laïque êtes-vous ?
Il est dommage que ces éclairages ne soient pas présents. On peut tout faire dire aux statistiques si on ne les remet pas en contexte. Si l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès jette une lumière utile sur un sujet trop longtemps délaissé, on y retrouve cette propension fréquente chez les promoteurs d’une laïcité conquérante à confondre le général et le particulier et à gonfler les chiffres à l’hélium. Constater que 8 % à 10 % des enseignants sont exposés à des contestations récurrentes de leur enseignement devrait suffire à sonner le branle-bas de combat. Eh bien non, il faut annoncer qu’il y en a 53 % pour flatter le petit père Combes qui sommeille en nous, quitte à s’asseoir sur la rigueur scientifique.
Samuel Paty a-t-il eu raison ?
Dans leur volonté démonstrative, les auteurs poussent même le bouchon un peu loin. L’enquête demande en effet aux enseignants si « Samuel Paty a eu raison de faire un cours sur la liberté d’expression en s’appuyant sur des caricatures de presse ». Non seulement la question peut paraître un peu déplacée deux mois après le drame, mais elle comporte une forme de perversité. Iannis Roder, dans sa note, constatant que 25 % des enseignants ont répondu par la négative (34 % dans le privé, 35 % en banlieue populaire), en tire pour conclusion qu’il existe un « un regard professionnel critique sur les choix pédagogiques de Samuel Paty ». Donc qu’il y a péril en la demeure Educ nat, notamment avec les jeunes enseignants qu’il juge moins fermes que leurs aînés dans leur défense de la laïcité et de la liberté d’expression. Tant qu’à être totalement disruptif, il aurait pu d’ailleurs relever que les plus critiques (à 54 %) sont les enseignants « religieux non catholiques » (autrement dit musulmans).
Cette question et son interprétation posent toutefois problème. Dans la réalité des chiffres, ce ne sont pas 25 % mais 9 % des professeurs qui estiment que Samuel Paty « a eu tort ». Le reste (16 %) n’a « pas souhaité répondre à la question » malgré l’anonymat. Et, ça n’est pas anodin. Car, il y a bien eu un débat dans le corps enseignant, ou du moins chez les profs d’histoire, sur les choix pédagogiques de leur collègue de Conflans. Ces discussions, que par respect on a préféré taire, ne portaient pas sur la pertinence de traiter de la liberté d’expression par le biais d’une caricature de presse mais sur le choix de ladite caricature (une représentation du prophète Mahomet nu, le sexe ballant et l’anus à peine recouvert d’une étoile) et sur la proposition faite par le professeur à ses élèves musulmans de fermer les yeux ou de quitter la classe. Ce qui, pour beaucoup d’enseignants, constitue un impair pédagogique et une violation du principe de laïcité. Samuel Paty s’en était d’ailleurs excusé. Ce n’est pas lui rendre hommage ni rendre hommage aux enseignants de ne pas le préciser.
Gurvan Le Guellec
"Les territoires perdus de la république" (2002n collectif d'auteurs)? anecdotique...
Le rapport Obin de 2004? Dispensable...
"L'école face à l'obscurantisme religieux" (2006, collectif d'auteurs)? Partisan...
"Une France soumise" (2017, collectif d'auteurs)? Réactionnaire...
"Comment on a laissé l'islamisme entrer à l'école? (2020) Hors-sujet
paru le 2 septembre 2020...
Samuel Paty aurait mieux fait de s'abstenir le 16 octobre 2020...
Pourtant, suite à cet assassinat, les autorités et les medias se sont empressés d'aller consulter les auteurs des ouvrages cités.
Circulez, il n'y a rien à voir!
C'est triste d'en être toujours là...
https://educfrance.org/les-territoires- ... -le-monde/
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/affai ... e-sud-cet/
- DictionnairErroné
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Il faut faire attention aux algorithmes des moteurs de recherche. Plus vous utilisez ces algorithmes, plus ils apprennent ce que vous désirez trouver, limitant la variété des résultats, qui en retour crée une dépendance à la satisfaction des désirs, à sa gratification, une dépendance. C'est le principe de la carotte au bout du bâton, le génie de Google en fait. Ne dites plus que la psychologie n'est pas une science.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Merci du conseil. Je ne peux qu'en tenir compte et à faire encore plus attention.
Je ne suis pas naïf, je ne prétends pas non plus tout gérer. J'ai appris à me méfier, je pense savoir ce que je risque.
Je privilégie la lecture, je suis abonné à plusieurs revues, différentes.
Il ne me semble pas avoir prétendu que la psychologie n'était pas une science. Il ne manquerait plus que cela!
Pierre-André Taguieff, ça fait un moment que je le lis, avant que je m'adonne à l'internet.
Je pratique aussi un certain Jean-Noël Beauvois. ce qui est curieux, c'est que Google ne m'indique jamais d'autres sites de sceptiques. Internet reste un outil, en aucun cas une finalité. Pas de réseaux sociaux pour moi.
Pour ce thème (laïcité, obscurantisme,...), ça fait au moins 10 ans que je suis dessus. Professionnellement, j'ai pu apprécier les modifications des idées et des comportements. Les livres que je cite, les articles, je les ai lus. Je n'ai pas attendu Google pour ça. Moteur de recherche que je n'utilise plus. Il y a d'autres solutions. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y a pas collecte de données. Internet, c'est comme les grands magasins : tout se vend, tout s'achète, l'objectif étant de vous en faire ressortir avec ce que vous n'avez pas prévu au départ, voire même, c'est le plus fort, avec quelque chose à laquelle vous n'auriez jamais pensé. C'est l'une des raisons que j'apprécie Bronner. Les décryptages et analyses qu'il propose méritent qu'on s'y attarde. Les marchés de l'information, les marchés des idées. Les écolos décroissants, les bobos bio, par exemple, m'émerveillent. Qu'est-ce qu'ils en consomment ! Eux, sans internet, ils seraient mal... Ils sont souvent contre la technoscience, comme ils disent, avec René Riesel et Bernard Lourd comme références.
Du lourd..
Je ne suis pas naïf, je ne prétends pas non plus tout gérer. J'ai appris à me méfier, je pense savoir ce que je risque.
Je privilégie la lecture, je suis abonné à plusieurs revues, différentes.
Il ne me semble pas avoir prétendu que la psychologie n'était pas une science. Il ne manquerait plus que cela!
Pierre-André Taguieff, ça fait un moment que je le lis, avant que je m'adonne à l'internet.
Je pratique aussi un certain Jean-Noël Beauvois. ce qui est curieux, c'est que Google ne m'indique jamais d'autres sites de sceptiques. Internet reste un outil, en aucun cas une finalité. Pas de réseaux sociaux pour moi.
Pour ce thème (laïcité, obscurantisme,...), ça fait au moins 10 ans que je suis dessus. Professionnellement, j'ai pu apprécier les modifications des idées et des comportements. Les livres que je cite, les articles, je les ai lus. Je n'ai pas attendu Google pour ça. Moteur de recherche que je n'utilise plus. Il y a d'autres solutions. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y a pas collecte de données. Internet, c'est comme les grands magasins : tout se vend, tout s'achète, l'objectif étant de vous en faire ressortir avec ce que vous n'avez pas prévu au départ, voire même, c'est le plus fort, avec quelque chose à laquelle vous n'auriez jamais pensé. C'est l'une des raisons que j'apprécie Bronner. Les décryptages et analyses qu'il propose méritent qu'on s'y attarde. Les marchés de l'information, les marchés des idées. Les écolos décroissants, les bobos bio, par exemple, m'émerveillent. Qu'est-ce qu'ils en consomment ! Eux, sans internet, ils seraient mal... Ils sont souvent contre la technoscience, comme ils disent, avec René Riesel et Bernard Lourd comme références.
Du lourd..
- Dominique18
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- Inscription : 06 oct. 2020, 12:27
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Christophe Bourseiller...
Où on redécouvre un personnage passionnant, et un puits de culture.
https://www.leparisien.fr/week-end/les- ... 096065.php
Dans cette rubrique, son dernier livre:

Il avait déjà commis:

Deux émissions de radio:
https://tv.marianne.net/intervenants/vi ... ujourd-hui
https://www.youtube.com/watch?v=q559EJnlhR8
Où on redécouvre un personnage passionnant, et un puits de culture.
https://www.leparisien.fr/week-end/les- ... 096065.php
Dans cette rubrique, son dernier livre:

Il avait déjà commis:

Deux émissions de radio:
https://tv.marianne.net/intervenants/vi ... ujourd-hui
https://www.youtube.com/watch?v=q559EJnlhR8
- Dominique18
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- Inscription : 06 oct. 2020, 12:27
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Mila...
A quoi ça sert?
juste à rappeler un prénom, une vie, une existence, une personne, à redonner un visage, à replacer une personne dans la vraie vie, à lui restituer une existence...
juste à ne pas oublier que Mila reste une victime, jusqu'à quand?...
juste à rappeler que les abrutis responsables de la situation de Mila, encore anonymes,"courent" toujours...
juste à rappeler que l'intolérance au nom d'une idéologie, quelle qu'elle soit, surtout à ce point, n'est pas justifiable ...
juste à rappeler qu'on a parfaitement le droit légitime de ne pas se sentir concerné(e)(s) mais, jusqu'à quel degré?
juste à rappeler qu'il existe encore des media avec des journalistes qui font leur boulot, qui assument et s'assument
juste à rappeler que quand on la ferme,quand on détourne le regard, quand on change de trottoir, on sait où ça peut très vite conduire
juste à rappeler que ce n'est tout simplement pas acceptable
juste à rappeler que ça peut toucher n'importe qui, n'importe où, n'importe quand, 24 heures sur 24, tous les jours de l'année...
juste à rappeler que Mila est plutôt lucide, déterminée, et qu'elle possède des neurones qui fonctionnent
A quoi ça sert?
juste à rappeler un prénom, une vie, une existence, une personne, à redonner un visage, à replacer une personne dans la vraie vie, à lui restituer une existence...
juste à ne pas oublier que Mila reste une victime, jusqu'à quand?...
juste à rappeler que les abrutis responsables de la situation de Mila, encore anonymes,"courent" toujours...
juste à rappeler que l'intolérance au nom d'une idéologie, quelle qu'elle soit, surtout à ce point, n'est pas justifiable ...
juste à rappeler qu'on a parfaitement le droit légitime de ne pas se sentir concerné(e)(s) mais, jusqu'à quel degré?
juste à rappeler qu'il existe encore des media avec des journalistes qui font leur boulot, qui assument et s'assument
juste à rappeler que quand on la ferme,quand on détourne le regard, quand on change de trottoir, on sait où ça peut très vite conduire
juste à rappeler que ce n'est tout simplement pas acceptable
juste à rappeler que ça peut toucher n'importe qui, n'importe où, n'importe quand, 24 heures sur 24, tous les jours de l'année...
juste à rappeler que Mila est plutôt lucide, déterminée, et qu'elle possède des neurones qui fonctionnent
EXCLUSIF. Mila : « Ça fait un an que j’ai perdu ma vie »
GRAND ENTRETIEN. À 17 ans, Mila est toujours menacée par des islamistes. Nos lâchetés, la « mini-charia », la sexualité, Macron... Elle se confie au « Point ».
Propos recueillis par Peggy Sastre*
Publié le 20/01/2021 à 18h30 - Modifié le 21/01/2021 à 06h34
Un an que la vie de Mila a basculé. Le 18 janvier 2020, cette jeune Franco-Allemande née en Essonne, installée depuis l'enfance dans la région lyonnaise, lance un « live » sur Instagram. Elle ose y affirmer ses goûts amoureux (« les Reubeus » c'est « pas trop mon style ») et se fait copieusement insulter (« gouine » ; « inch'Allah tu meurs, sale pute… »). En réaction, elle s'en prend à l'islam en des termes crus. La vidéo - censée rester privée - devient virale et signe le début de « l'affaire Mila ». Depuis, ces images ont été vues 35 millions de fois ; plus de 50 000 menaces de mort ont déferlé sur la jeune femme, qui, en mars, fêtera ses 18 ans.
Elle est l'adolescente la plus menacée de France, une énième victime de l'obscurantisme islamiste, mais, au fond, qui est Mila ? Cet entretien exclusif éclaire la personnalité de cette jeune fille au courage admirable, qui revendique son droit au blasphème quand la République semble prête à y renoncer. Ce qui frappe, c'est sa force, sa résilience, son courage. Elle ne s'excuse pas, car elle n'a jamais dérapé, versé dans l'injure raciale. Notre entretien s'est déroulé le samedi 16 janvier, durant deux heures, via Skype. Un dialogue s'était engagé quelques mois plus tôt, sur les réseaux.
« Harcelée ». Dans un tweet posté le 17 janvier, quelques heures après cette interview, Mila a mêlé gravité et dérision : « Aujourd'hui, ça fait un an que je suis harcelée sur Internet et que je risque de mourir égorgée, chaque jour, dans le monde réel. Un an que j'ai appris que ma vie ne serait plus jamais la même. Mais faites péter la vodka, il faut fêter ça bordel ! » Des centaines de « followers » lui ont apporté leur soutien, mais les insultes ont vite repris le dessus. « Tu mérites qu'on t'enterre vivante », a réagi Fadia, planquée comme les autres derrière son pseudo. « Je vais encore devoir aller déposer plainte », soupire la maman de Mila.
Procès « Charlie » : « Ces complices intellectuels qui ont du sang sur les mains » « Qui peut imaginer ce que vit cette jeune fille, bunkérisée comme les gens de Charlie Hebdo ? » s'indigne l'avocat de la famille (et de Charlie), Me Richard Malka. « Mila a compris qu'elle ne pourrait plus retrouver sa vie d'avant : sortir, recevoir ses amis… Notre domicile est protégé nuit et jour. Alors, forcément, elle a des hauts et des bas », confie sa mère. Ses parents évoquent une « cinglante désillusion » : « Constater à quel point la haine est répandue à travers la manière dont notre fille est salie, le plus souvent par des jeunes, nous afflige. On se dit : "Avec de telles personnes, de quoi sera fait l'avenir ?" »
Le 4 décembre, le président Macron confiait au média en ligne Brut : « Vous avez une jeune fille qui critique l'islam sur les réseaux, elle est harcelée, elle ne peut même plus être dans une école […]. Ça veut dire qu'on est devenus fous. » Une semaine plus tard, Mila était exclue de son lycée militaire. Le ministère de la Défense, qui lui imposait le silence, a invoqué des motifs de sécurité. Elle suivra bientôt des cours à distance.
Aujourd'hui, Le Point lui redonne sa liberté de parole.
Le Point : Vous donnez l'image d'une jeune femme vivant pour ses passions, quelles sont-elles ?
Mila : J'en ai trois, à égalité. La musique, l'écriture et le maquillage artistique et d'effets spéciaux. Cette dernière est la plus récente. J'ai commencé à me maquiller comme toutes les adolescentes, vers 11-12 ans, au départ parce que j'étais complexée par mes cils et sourcils, que j'ai très blonds. Ensuite, je me suis mise au fond de teint pour cacher mes boutons. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à regarder des vidéos de maquillage, mais sans plus, ce qui ne m'a pas empêchée de passer par toutes les étapes foireuses [rires]. Les trop gros sourcils, le fond de teint orange alors que je suis très blanche de peau… J'ai mis des années à apprendre. C'est avec le premier confinement que j'ai commencé le FX [maquillage effets spéciaux, NDLR], à me faire des flammes sur le visage, à me colorer le torse en rose, ce genre de choses, en improvisant ou en prenant des modèles. Et là, j'ai compris que ce n'était pas qu'un passe-temps. Que ce soit un loisir ou un métier, peu importe, je veux me lancer dans le maquillage. C'est une activité qui me fait tellement de bien. Quand je me maquille ou quand je maquille quelqu'un avec un maquillage sophistiqué, élaboré, atypique, c'est une manière de m'exprimer très importante pour moi. Je me sens davantage moi-même. Et ce n'est pas forcément pour être plus jolie. Autour de moi, quasiment tout le monde dit me préférer le visage nu, mais la Mila beaucoup maquillée, c'est moi. Si je n'ai pas plein de couleurs, des dessins sur le visage, je ne me sens pas moi-même. Ou je me sens moins moi-même.
Et l'écriture ?
L'écriture et la musique, c'est plus ancien. Je crois que j'écris depuis toujours, que ce soit des poèmes ou des chansons. J'ai toujours rêvé d'écrire un livre. Mais ça s'est accéléré au lycée, lors de ma première année de seconde dans un établissement privé catholique. Il y avait ce cours de « littérature et société » qui était génial. J'adorais ce cours où tout était consacré à l'écriture. On arrivait, on posait nos fesses et on était libres d'écrire ce qu'on voulait durant tout le cours. Avec ma prof, je me suis sentie très libre. Elle m'a dit que je pouvais tout écrire, un livre, des poèmes, des chansons, ce que je voulais. C'est là, il y a deux-trois ans, que je me suis mise à vraiment écrire, pour moi ou pour le publier. En plus, c'était un moyen de me sentir moins seule.
Pourquoi ? Vous n'aviez pas d'amis dans ce lycée ?
Non, c'était l'établissement où j'ai fait toutes mes classes de collège, mais mes amis étaient partis dans d'autres établissements. Je me suis donc retrouvée avec des nouveaux, ou des anciens qui ne m'aimaient pas. Entre les cours, je passais donc énormément de temps seule à écrire, quel que soit le support. Des carnets, mon téléphone, une tablette…
Créativité. « Si je n’ai pas plein de couleurs, des dessins sur le visage, je ne me sens pas moi-même. Ou je me sens moins moi-même. »
Vous savez ce que vos camarades vous reprochaient ?
Oui, mais je n'avais rien à me reprocher, en réalité. Si les élèves ne m'aimaient pas, c'est parce que je m'habillais court, trop sexy, ou dans un style vestimentaire très différent et décalé. Je pouvais arriver en mini-short, crop top [haut découvrant le nombril, NDLR], décolleté et collants résille. J'avais donc la réputation de la prostituée de service, j'étais très mal vue et insultée en permanence.
Et comment vous le viviez ?
Mal. Sur les réseaux sociaux, quand je me fais insulter, ce qui arrive tous les jours et plusieurs fois par jour depuis un an [rires], je bloque et je passe à autre chose. Mais dans la vie, non, je n'arrive pas à ignorer. Sans compter qu'il y avait aussi des réflexions du côté des adultes…
De professeurs qui vous reprochaient votre look ?
Totalement. Souvent, je rentrais en classe et on me virait du cours juste parce qu'on voyait un tout petit bout de mon ventre. Alors j'allais dans le bureau du CPE, un monsieur très gentil qui ne savait pas trop quoi faire ni dire. On m'a fait aussi une réputation de droguée, alors que, si c'est vrai que j'ai un peu fumé, jamais je ne me suis affichée en cours. Mais voilà, j'étais la camée, la pute, et j'étais tout le temps dans ma bulle.
À cause du regard des autres ?
Oui et non. J'ai toujours été dans un autre monde, mais c'est vrai aussi que j'ai toujours été harcelée, même en sixième. Une fois, par exemple, je sortais de cours, je descendais les escaliers, et il y avait un attroupement d'élèves qui m'attendaient pour me cracher dessus. Et, à l'époque, ce n'était pas à cause de mes tenues, c'était parce que j'avais raconté que je rêvais d'être chanteuse et actrice ! Des filles étaient allées raconter à tout le monde que je prétendais être une chanteuse et une actrice très connue… et on a commencé à se moquer de moi et à me faire la vie impossible. Par exemple, quand je passais dans un couloir, il y avait toujours des gens pour me faire des croche-pieds. Je tombais, je me relevais, ça partait en baston. Des fois, il m'arrivait d'ignorer, comme me le conseillaient mes parents. Mais ça ne changeait pas grand-chose.
Repères
18 janvier 2020 : publication sur Instagram d'une vidéo de Mila dans laquelle elle critique l'islam en des termes crus, après avoir été elle-même insultée.
30 janvier 2020 : classement de la plainte ouverte contre elle pour « incitation à la haine raciale ».
3 février 2020 : dans l'émission Quotidien (TMC), Mila revendique son « droit au blasphème », mais adresse ses excuses à « ceux qui pratiquent leur religion en paix ».
21 février 2020 : un mineur soupçonné d'avoir divulgué sur les réseaux des éléments permettant d'identifier Mila est mis en examen pour « harcèlement électronique et usage de données d'identification d'autrui ».
17 juin 2020 : deux autres adolescents mis en examen pour menaces de mort.
1 er octobre 2020 : un homme de 23 ans est condamné à dix-huit mois ferme pour avoir menacé Mila et mimé un égorgement sur Facebook.
15 novembre 2020 : le parquet de Vienne ouvre une nouvelle enquête pour « menaces de mort et harcèlement électronique », à la suite d'une nouvelle vidéo de Mila.
Pourquoi ?
Parce que c'est pareil dans tous les établissements, les gamins sont dégueulasses. Souvent, on m'a dit que j'étais problématique, et j'ai longtemps pensé que le problème venait de moi, mais non. Il vient peut-être de moi avec les autres, effectivement, mais c'est un phénomène très courant, très banal. Tous mes amis se sont fait harceler. C'est le cas de tout le monde que je connais. Comme si c'était un passage obligé pour grandir.
Vous subissez aussi du cyberharcèlement. Vous diriez que les réseaux sociaux aggravent le problème ?
Peut-être qu'ils ne l'aggravent pas, mais ils l'amplifient. C'est réciproque. Ce qui se passe sur les réseaux déborde dans la vraie vie, et réciproquement. Les réseaux sociaux sont devenus un défouloir où les gens se cherchent toujours une bête de foire. Et pour les années 2020-2021, la bête de foire, c'est moi !
Pourquoi, à votre avis, ce besoin de bouc émissaire ?
Désolée d'être cash, mais moi j'appelle les lyncheurs des réseaux sociaux des frustrés et des suicidaires. Les gens qui ont toujours besoin d'un souffre-douleur, toujours besoin de quelqu'un à martyriser, en fait ils déchargent leur malheur sur autrui et ils sont prêts à tout pour nuire. Franchement, je ne comprends pas ce que ça peut leur apporter d'accuser quelqu'un de tous les « phobes » de la planète. Moi, par exemple, je suis raciste, grossophobe, transphobe, homophobe, psychophobe. Et islamophobe aussi, mais bon, ça, c'est vrai [rires]. En vrai, ça me fait peur, c'est dingue. La voilà, mon explication. Les gens qui sont vraiment heureux ne cherchent pas à créer des problèmes aux autres.
Dans votre génération, vous estimez que c'est un phénomène très important ?
Oui, parce que ma génération n'est faite que d'effets de mode et d'illusions. Les réseaux sociaux amplifient tout cela, et ça monte à la tête des gens en prenant une ampleur pas possible. Il y a vraiment un essor de tous les fanatismes, et pas que religieux. C'est comme si plus rien n'était vrai. Le vrai problème, c'est que, comme les gens veulent se sentir exister tout en ne sachant pas réfléchir par eux-mêmes, les réseaux sociaux aggravent leurs frustrations car ça leur fait comprendre qu'ils ont une vie de merde. Et, pour l'oublier, ils vont aller emmerder quelqu'un.
Par exemple ?
Sur TikTok, on attaque beaucoup les faiblesses, et ça peut tourner au lynchage. Il suffit que quelqu'un soit handicapé, gros, pas beau, n'importe quoi, et ça part. Le pire, c'est que je ne peux pas m'empêcher de regarder les commentaires. Ça me monte les nerfs, ça me rend dingue. Sur les réseaux sociaux, derrière l'écran, les gens ont trop la confiance. Bien plus que dans la vraie vie.
Et les échanges sont plus violents ?
Largement. Dans la rue, imaginons une personne à qui il manque un œil : oui, bien sûr, on va la regarder. Quand quelqu'un est différent, ça attire l'attention. Mais rien à voir avec ce qui se passe sur les réseaux sociaux, avec l'effet de masse et d'entraînement des insultes. Le paradoxe, c'est que sur Internet, quand je me fais déglinguer, j'ai pas d'autre choix que d'ignorer. Par contre, dans la vraie vie, je claque et c'est fini.
Votre génération ne serait pas aussi tolérante et sensible à la diversité qu'on le dit…
Pas du tout. Les gens défendent simplement les causes qui les arrangent. Comme je le disais, tout est un effet de mode, et c'est très hypocrite. Prenez le mouvement LGBT. D'un côté, c'est très bien, je suis moi-même pansexuelle et mon amoureux est un homme trans. Mais, d'un autre, tout est devenu si excessif. On est dans le totalitaire, le tyrannique, la dictature de la pensée. Par exemple, il suffit de « mégenrer » quelqu'un, même sans le faire exprès, pour que ça parte en drama incroyable. Plus généralement, dès que monte un phénomène de défense collective d'une cause, ça devient très difficile de faire entendre une voix contraire, des critiques. On vous tombe tout de suite dessus.
Expressivité. « Dans ma famille, on est athées de génération en génération. »
Sur les questions de genre, par exemple ?
Pas seulement. Une fois, j'ai dit que je soutenais les forces de l'ordre, que je n'étais pas ACAB [All cops are bastards, « tous les flics sont des ordures », NDLR] et c'était parti. En fait, je suis le grand méchant loup des gens de ma génération les plus actifs sur les réseaux sociaux, à savoir les jeunes d'extrême gauche. Toutes mes idées s'opposent à eux. Mais je pense qu'en réalité ce sont leurs idées qui s'opposent à celles de la majorité, et même à une certaine vérité. Leur virulence est inversement proportionnelle à leur représentativité dans la population générale. C'est aussi pour ça que je dis que les réseaux sociaux amplifient tout. C'est quelque chose que mes parents me répètent depuis longtemps, mais j'ai fini par le comprendre de moi-même. On est face à des petits soldats qui feraient n'importe quoi pour imposer leurs idées. Et tout est dit dans ce verbe : ils imposent. Ce sont de petits groupes hypertyranniques qui tyrannisent les autres.
Et qui ne font rien pour faire progresser les mentalités de façon positive ?
Non, d'ailleurs on pourrait trouver cela bizarre que beaucoup de fanatiques se revendiquent LGBT. Le concept, à la base, il était bien. Comme je disais, j'ai une sexualité qui pourrait être classée comme décalée et il m'est arrivé de participer à des prides et de trouver ça sympa. Mais il y a trop d'abus, ce qui fait que je n'ai pas envie de m'inscrire dans ces communautés. Je n'ai pas envie de revendiquer ma sexualité dans un drapeau. Ce qui me pose aussi un énorme problème, c'est la montée de la haine envers les cis, de la honte d'être cis. La pire personne pour ces jeunes ? Un homme cisgenre hétéro blanc et flic [rires]. Ce qui fait que tout le monde en est à se déclarer trans ou non-binaire du jour au lendemain. Sauf que trans, on l'est ou on ne l'est pas depuis toujours, ça ne se déclenche pas sur un coup de tête. C'est une mode que je trouve parfaitement débile, et le pire, c'est qu'elle concerne des gens d'une vingtaine d'années. Ils me donnent l'impression d'être coincés en enfance.
Vous pensez que ces effets de mode sont dangereux ?
Oui. C'est peut-être aujourd'hui à peu près cantonné sur les réseaux sociaux, mais j'ai peur que cela prenne trop d'ampleur dans la vie réelle. Globalement, la montée des fanatismes m'effraie, et je pense que les réseaux sociaux sont un accélérateur. C'est quelque chose que je peux noter depuis le début de mon adolescence. Les jeunes sont beaucoup plus violents, sur la défensive, dans l'excès sur plein de choses. Les sentiments semblent aussi artificiels qu'exacerbés, les relations éphémères et explosives, on passe de l'amour à la haine en un rien de temps. Quand il y a une rupture ou des embrouilles d'amitié, il y a toujours une base dans les réseaux sociaux, ils sont toujours impliqués d'une manière ou d'une autre.
Vous y êtes d'ailleurs depuis quand, sur ces réseaux ?
Depuis le début du collège. Vous allez rire, mais je n'ai vraiment pas été dans les plus précoces de ce côté-là. Mes camarades me parlaient d'Instagram, ça ne me disait rien, je n'étais pas du tout intéressée. Et puis un soir, comme tout le monde n'arrêtait pas d'en parler et que cela avait visiblement beaucoup d'importance, je suis allée voir et je suis tombée amoureuse de ce réseau. J'ai commencé à poster des photos, je réfléchissais beaucoup à mes mises en scène, c'est devenu comme un petit travail ! J'ai eu assez vite beaucoup d'abonnés et cela me plaisait énormément. J'adore quand on communique avec moi, qu'on rigole, qu'on réagit…
Et aujourd'hui, après l'affaire Mila ?
Les réseaux sociaux m'apportent toujours une grande communauté. Beaucoup de gens me suivent et adorent ce que je fais. Je reçois énormément de soutien, de messages de remerciement. Des filles qui me disent que je leur donne confiance en elles parce que je m'assume. Cela me fait beaucoup de bien et ma communauté me sera sans doute très utile pour des projets qui verront le jour en 2021.
Vous pourriez imaginer la vie sans Internet ?
Pas du tout ! D'ailleurs, même si je connais des gens qui ne sont pas actifs sur les réseaux ou qui postent de manière anonyme, tout le monde y est. Je ne connais aucun déconnecté, personne. Même mes grands-parents, qui ont entre 70 et 80 ans, ils sont à fond sur Apple. Et mon papy me défend beaucoup sur Twitter [rires].
Vous êtes née en banlieue parisienne, mais vous avez grandi dans la région lyonnaise. La vie en province est-elle aussi difficile que les Parisiens veulent le croire et le faire croire ?
Pas du tout, c'est même tout l'inverse ! [rires] J'adore Lyon, j'adore sortir, faire des soirées au bord du Rhône, même si c'est plus trop possible aujourd'hui. Jamais je ne me suis sentie isolée par rapport à Paris, ce n'est pas une ville qui m'intéresse.
Et la politique, cela vous intéresse ?
Pas du tout, je suis totalement apolitique. Je n'y comprends rien.
Emmanuel Macron vous a-t-il appelée l'année dernière ?
Je crois me souvenir que j'ai eu des contacts avec des politiques, mais pas avec Macron, non, il ne m'a jamais appelée.
Aujourd'hui, si vous l'aviez en face de vous ou au bout du fil, que lui diriez-vous ?
C'est une question difficile, on ne parle pas comme on veut à un président ! [rires] Mais si je m'imagine en mesure de lui conseiller de faire quelque chose… Je crois que ça serait de poser certaines limites à la pratique de l'islam en France. De mieux sanctionner les insultes faites au nom de la religion. De tolérer le voile simple, mais pas le voile intégral.
Le port du voile intégral est interdit depuis 2010 dans l'espace public…
Ah bon ? Alors la loi est mal appliquée, car moi j'en vois partout, des femmes Batman, comme je les appelle.
Et vous réagissez comment, dans ces cas-là ?
Je ne vais pas vous mentir, je trouve ça lamentable. Mais de la même manière que, si je croise une femme voilée dans la rue, elle n'a rien à dire sur ma tenue, moi je n'ai rien à dire sur la sienne. Bien sûr, cela ne m'empêche pas de penser que c'est de la soumission, que c'est ridicule, etc., mais je ne vais pas aller l'embêter. Par contre, des agressions verbales de la part de femmes voilées, ça m'est arrivé souvent. Tellement que je ne peux plus les compter.
Affectivité. « Si j’ai toujours rêvé d’être chanteuse, d’être un personnage public, c’est pour être aimée. »
Par exemple ?
Un jour, j'étais au Primark et il y avait deux femmes très voilées. L'une avait l'air d'avoir la vingtaine et l'autre un peu plus vieille. Elles mettaient le bazar dans le rayon des soutiens-gorge et quand je suis passée près d'elles, mais sans rien leur dire ni même les regarder, l'une m'a jeté un vêtement au visage de manière très agressive, puis une casquette et encore ensuite un petit miroir. Elles me traitaient de « sale pute », « sale kalba » [« chienne », en arabe]. Et pourquoi ? Parce que, ce jour-là, j'avais un short et un débardeur. Et c'était bien avant l'affaire Mila !
Vous n'avez jamais eu d'accrochage avec des hommes musulmans ?
Si, mais plutôt avec des garçons de mon âge au lycée. Certains m'avaient demandé de mieux m'habiller. Un autre encore d'arrêter d'être lesbienne et de ne plus me montrer avec ma copine devant le lycée parce que c'était « haram ». Après, je ne vais pas faire ma gamine et condamner tous les musulmans parce que certains m'ont agressée, mais je pense qu'il faut mettre des restrictions au développement des formes les plus extrêmes de cette religion afin qu'elles ne s'imposent pas dans nos vies, qu'elles ne nous dictent pas leurs normes. Peut-être qu'il n'y a pas la charia en France, mais la mini-charia, elle est là et bien là.
Pendant l'affaire Mila, vous avez reçu le soutien de féministes ?
Je me rappelle avoir été contactée et soutenue par des Femen, mais c'est tout.
Le féminisme est-il important pour vous ?
Il est important pour moi comme il devrait l'être pour tout le monde, parce que l'égalité hommes/femmes est importante. Mais le problème, et on en revient à la flambée du fanatisme, c'est que les féministes de ma génération ne veulent pas l'égalité, elles veulent écraser les « hommes cis blancs hétéros », comme elles disent toutes, comme s'il s'agissait d'un seul mot.
Vous vous voyez comme quelqu'un de courageux ?
Je ne sais pas. C'est sûr que je ne recule devant rien et que j'essaie d'avoir des projets, de me focaliser sur autre chose que ce que je vis depuis un an. Je refuse que l'affaire Mila me définisse. Ce n'est pas ce que je suis et j'essaie de me battre tous les jours pour que ça ne me représente pas à 100 %. Mais est-ce du courage ou de la persévérance ?
Qu'est-ce qui vous semble courageux ? Comment définiriez-vous le courage ?
Le courage, je dirais que c'est d'abord faire en sorte d'arriver à ses objectifs et après de résister à la douleur et à l'oppression. Être végan ou végétarien, par exemple, je trouve cela très courageux et je sais que j'en serais incapable. Même arrêter de manger de la viande pendant un mois, je pense que je n'y arriverais jamais.
On dit votre génération très sensible aux questions environnementales, c'est votre cas ?
C'est mon cas, oui, mais quand j'entends dire que ma génération s'intéresse beaucoup à l'écologie, j'ai envie de rire et de pleurer à la fois, car c'est totalement faux. Je vois tellement de jeunes de mon âge qui jettent leurs mégots par terre, qui gaspillent de l'eau… Alors oui, il y a sans doute une minorité très engagée, et j'ai d'ailleurs une amie qui monte une association et qui organise des marches dans Lyon pour ramasser les déchets, mais ce n'est pas du tout la majorité.
L'environnement est important pour vous depuis longtemps ?
Oui, c'est ma mère qui m'a tout appris. À ne pas gaspiller l'eau, à faire attention aux déchets, au tri sélectif, au compost…
Lexique
Cis : diminutif de « cisgenre », personne dont le sexe et l'identité sexuelle psychique (le genre) sont identiques ; contraire de transgenre.
Pansexuel : se dit d'une personne pouvant être attirée par une autre de n'importe quel sexe ou genre.
Trans : diminutif de « transgenre », personne dont le sexe et le genre ne correspondent pas ; contraire de cisgenre.
TDAH : trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité ; les personnes qui en sont atteintes sont dites « hyperactives ».
LGBT : sigle rassemblant les minorités sexuelles non hétérosexuelles ; lesbiennes, gays, bisexuels et trans.
Mégenrer : se tromper sur le genre de quelqu'un.
Quel genre de relation avez-vous avec vos parents ?
Je suis très heureuse et très fière de l'éducation que m'ont donnée mes parents. Si j'arrive à penser cela, c'est parce que j'ai le recul, et si j'ai le recul, c'est parce que j'ai été très bien éduquée. Par exemple, mes parents prennent toujours le temps de m'expliquer ce que je ne comprends pas. En matière de libertés, ils m'ont toujours laissée très libre tout en faisant très attention à moi. On ne va pas se mentir, j'ai pu être une sale gamine qui s'est pris un peu trop de cuites. Mais mes parents ont toujours fait le maximum pour m'encadrer dans un rapport de confiance et me faire comprendre quand je dépassais les bornes. Ils ont toujours su prendre les bonnes décisions en fonction de chaque situation. Avec l'école, aussi, ils m'ont toujours aidée, même si je n'ai jamais aimé ça.
Vous n'aimez pas les études ?
[Elle met deux doigts dans sa bouche, comme pour se faire vomir.] On peut dire ça. En fait, cela a toujours été très compliqué pour moi au niveau scolaire. Je suis TDAH [trouble déficitaire de l'attention] et sous Ritaline depuis octobre 2016. Donc, soit j'ai une concentration excessive, comme maintenant lorsque je vous parle, soit je n'arrive pas du tout à me concentrer. C'est très difficile à gérer car j'ai l'impression que cela empire.
Et le système scolaire n'est pas du tout adapté aux enfants qui souffrent de TDAH…
Oui, c'est sûr. Mais pour finir sur mes parents, à part les embrouilles classiques de crise d'adolescence, je peux dire qu'on s'entend très bien.
C'est d'eux que vous tenez votre athéisme ?
Oui, dans ma famille, on est athées de génération en génération.
Et c'est pour cela que vous êtes aussi sensible au fanatisme ?
Le fanatisme peut prendre plusieurs visages, il n'est pas que religieux. Par exemple, des LGBT peuvent être très fanatiques et former des communautés très sectaires, très hermétiques. Ce que je trouve très triste. Les LGBT ne vont traîner qu'avec des LGBT, les trans qu'avec des trans, etc. L'ironie, c'est qu'ils peuvent être aussi intégristes que des musulmans orthodoxes alors qu'ils les détestent et qu'on ne les verra jamais ensemble. Mais il ne faut pas croire que tout le monde fonctionne ainsi, il y a heureusement beaucoup de gens très divers, ouverts et tolérants dans ma génération. Qui se fichent de l'âge ou de l'idéologie.
Vous êtes de ceux-là ?
Oui, j'ai plutôt des amis plus âgés que moi, d'ailleurs, qui ont la vingtaine ou la trentaine. Par contre, c'est sûr que je ne pourrais pas aujourd'hui être amie avec quelqu'un de beaucoup plus jeune, par exemple de 14 ans. C'est une question de mentalité et de principes, je ne vais pas emmener une fille de 14 ans en boîte…
Et les idéologies, vous y êtes aussi indifférente ?
Pas toutes, non. Si je vois des amis aller dans les manifs pour taper sur la police, c'est sûr que je vais plutôt m'en éloigner.
L'affaire Mila a-t-elle changé vos amitiés ?
Le fait est que, même si j'ai perdu mes comptes, par piratage notamment, j'étais très populaire sur les réseaux sociaux avant janvier 2019, donc j'ai toujours eu des amis hypocrites et profiteurs. C'est comme avec les poules qui vont là où il y a le plus de graines. Ce qui a vraiment changé depuis l'an dernier, ce sont les gens qui me dénigrent et m'humilient sur les réseaux sociaux sans me connaître. Il m'arrive parfois de m'abonner à quelqu'un, par exemple à une fille que j'aime bien, que je trouve jolie ou je ne sais quoi, et après je vais sur Twitter et je vois qu'elle m'affiche, en disant des trucs comme « Je ne veux pas d'une raciste dans mes abonnés », ou pire. Cela me fait beaucoup de mal que les gens me jugent autant sans me connaître, qu'ils suivent le mouvement, qu'ils ne réfléchissent pas par eux-mêmes. Qu'il y ait autant de gens qui me détestent, c'est parfois très dur à supporter. Jamais je n'ai voulu cela. Au contraire, si j'ai toujours rêvé d'être chanteuse, d'être un personnage public, c'est pour être aimée.
L'an dernier, le lycée où vous étiez scolarisée n'a pas fait grand-chose pour vous…
C'est le moins qu'on puisse dire. Avec ma mère, on est très remontées, on en veut énormément à ce lycée. Cela fait un an que tout est arrivé, et vous savez quoi ? Les élèves qui m'ont menacée de mort et qui m'ont attendue devant le lycée pour m'égorger, eux, ils continuent leur petite vie, leurs études, ils n'ont pas été sanctionnés. De toute façon, en général, j'ai l'impression qu'on se débrouille très mal avec les menaces islamistes, comme si la police et la justice ne savaient pas comment faire, qu'elles étaient débordées. Parmi les gens qui m'ont menacée, très peu ont été retrouvés et condamnés. Et en attendant, ils ont tout le temps de me tuer.
La pandémie a-t-elle modifié quelque chose à votre calvaire ?
Moi, ça fait un an que j'ai perdu ma vie. Que j'ai l'impression d'être morte tout en restant de ce monde. Observer les autres continuer à vivre, c'est vraiment extrêmement dur. Les voir sortir de chez eux, poser le pied en dehors de leur voiture… Moi, il n'y a qu'en dehors de mon lit que je pose mes pieds ! La privation de liberté - peut-être qu'on va encore se moquer de moi -, ça me fait beaucoup de mal. Je pleure beaucoup, pratiquement tous les jours en pensant à ça. Alors là-dessus, en fait, le Covid a presque été une source de réconfort [rires], car tout le monde est aujourd'hui dans le même bateau que moi. Par rapport à ce qu'il aurait pu être sans la pandémie, le fossé entre ma vie et celle des autres est moins large.
Altérité. « En fait, le Covid a presque été une source de réconfort, car tout le monde est aujourd’hui dans le même bateau que moi. »
C'est même toute votre génération que l'on dit sacrifiée…
Oui, en quelque sorte. Les étudiants sont complètement abandonnés, la jeunesse est en train de pourrir. Et cela ne fait qu'exacerber les problèmes dont on parlait tout à l'heure. Les gens sont de plus en plus frustrés et déversent de plus en plus leur mal-être sur les réseaux sociaux. Après, je suis quand même assez neutre sur le sujet, car peut-être qu'on n'en serait pas là si les jeunes n'avaient pas autant fait les cons cet été. Alors c'est horrible pour tout le monde, pour les vieux qui meurent seuls dans les Ehpad et pour les jeunes, aussi, qui vont mourir de solitude et de restrictions, comme cet étudiant qui a tenté de se suicider à Villeurbanne. Par contre, je dois dire que ma génération est quand même une bande de pleurnichards et de petites chochottes. On est trop des fragiles. On se plaint parce qu'on est confinés et parce qu'on s'ennuie… Les gens, il y a un siècle, ils voyaient leur famille mourir et ils vivaient dans la misère. Et aujourd'hui, quand on voit qu'il y a des gens qui vivent dans la rue et qui doivent en plus gérer le Covid, on peut aussi relativiser nos petits malheurs.
Et vous, qu'est-ce qui vous permet de relativiser ? De voir le bon côté des choses ?
Je ne vais pas vous le dire en mots, mais en images. [Elle se lève et me montre un pan du mur de sa chambre recouvert de lettres et de dessins.] C'est ça, vous voyez, et ce n'est qu'un tout petit échantillon, je ne peux pas tout afficher. Je reçois plein de courriers, des lettres, des colis, des cadeaux. On m'a même offert la palette de maquillage de mes rêves, c'est fou ! Il est là, le positif. C'est tout l'amour, toute l'affection que les gens me donnent et qui me fait énormément de bien§
* Peggy Sastre est chroniqueuse au Point. Elle anime avec Laetitia Strauch-Bonart le podcast « Les Contrariantes ». Dernier ouvrage paru : La Haine orpheline (Anne Carrière).
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- Dominique18
- Messages : 10173
- Inscription : 06 oct. 2020, 12:27
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Un autre sujet d'actualité...
Je n'en fais, hélas, pas une marotte.
Ce genre de situation reste encore très minoritaire. Mais...
https://www.lepoint.fr/societe/trappes- ... 806_23.php
J'ai publié un billet au sujet d'une mini-série consacrée à la jeunesse de Voltaire.
Dans certains établissements scolaires, toujours une expression minoritaire, mais portée à la connaissance des autorités concernées, il devient difficile pour ne pas dire périlleux, d'aborder des auteurs comme Voltaire.
Et ce en raison de deux courants: le premier émanant d'une forme d'intégrisme religieux, le second étant porté par la mouvance indigéniste et autres tulultuosités.
Il est vrai que Voltaire ne fut pas d'une exemplarité dans sa conduite. Qui aime bien châtie bien.
Mais est-ce l'homme, replongé dans son contexte historique, ou l'œuvre qui a franchi la barrière temporelle qui doit être considérée ?
Il va sans dire que l'enseignement des sciences et de l'histoire, avec l'importance de Darwin connaît le même sort.
https://www.bfmtv.com/societe/education ... 80107.html
https://video-streaming.orange.fr/actu- ... wZANs.html
Pas le genre de type à ranger dans la catégorie militant exalté.
https://www.nouvelobs.com/societe/20201 ... misme.html
Ce qui rend encore plus probants plusieurs livres publiés il y a quelques mois.
Je n'en fais, hélas, pas une marotte.
Ce genre de situation reste encore très minoritaire. Mais...
https://www.lepoint.fr/societe/trappes- ... 806_23.php
J'ai publié un billet au sujet d'une mini-série consacrée à la jeunesse de Voltaire.
Dans certains établissements scolaires, toujours une expression minoritaire, mais portée à la connaissance des autorités concernées, il devient difficile pour ne pas dire périlleux, d'aborder des auteurs comme Voltaire.
Et ce en raison de deux courants: le premier émanant d'une forme d'intégrisme religieux, le second étant porté par la mouvance indigéniste et autres tulultuosités.
Il est vrai que Voltaire ne fut pas d'une exemplarité dans sa conduite. Qui aime bien châtie bien.
Mais est-ce l'homme, replongé dans son contexte historique, ou l'œuvre qui a franchi la barrière temporelle qui doit être considérée ?
Il va sans dire que l'enseignement des sciences et de l'histoire, avec l'importance de Darwin connaît le même sort.
https://www.bfmtv.com/societe/education ... 80107.html
https://video-streaming.orange.fr/actu- ... wZANs.html
Pas le genre de type à ranger dans la catégorie militant exalté.
https://www.nouvelobs.com/societe/20201 ... misme.html
Ce qui rend encore plus probants plusieurs livres publiés il y a quelques mois.
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Débat dans l'émission "28 minutes" sur Arte sur le multiculturalisme canadien (un peu) et surtout la laïcité à l'internationale:
https://youtu.be/8ZJv6RjC0bs
Edit: Bock-Côté expliquant clairement la situation canadienne dans l'émission "Front Populaire" (Onfray): https://youtu.be/9NLjHr8K_Is
https://youtu.be/8ZJv6RjC0bs
Edit: Bock-Côté expliquant clairement la situation canadienne dans l'émission "Front Populaire" (Onfray): https://youtu.be/9NLjHr8K_Is


Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Au Québec, un jugement en cour vient de pratiquement supporter l'idée que l'âme existe, ce qui donne un statut particulier aux religions.
https://www.ledevoir.com/opinion/chroni ... ame-existe?
Rappelons ici que la loi 21 interdit le port de signes religieux seulement pour les personnes en position d'autorité!
https://www.ledevoir.com/opinion/chroni ... ame-existe?
Tout ça parce que quelques professeures musulmanes tiennent mordicus à leur voile...En droit canadien, l’âme existe!
Jean-François Lisée
24 avril 2021
Pendant des millénaires, philosophes et théologiens ont épuisé les ressources de la rhétorique pour tenter de démontrer l’existence de l’âme humaine. Ils n’ont jamais atteint de certitude. L’absence de l’âme étant inconcevable, sa présence doit être postulée par la seule puissance de la déduction.
Ces débats n’ont plus lieu d’être. Le jugement rendu mardi par le juge Marc-André Blanchard, de la Cour supérieure du Québec, pourra être brandi dans tous les débats théologiques à venir. L’âme humaine existe. La preuve : son existence constitue un des fondements du droit canadien.
Le juge devait déterminer si l’on pouvait demander à une personne religieuse salariée de l’État de retirer ses signes religieux pendant ses heures de travail. Au paragraphe [1098], la lumière jaillit enfin. La réponse est non, car « cette violation » atteindrait « l’âme ou l’essence même de cette personne ». Bigre.
Ailleurs dans le jugement, le magistrat est très tatillon sur la qualité de la preuve qui lui est présentée. Par exemple, il trouve peu convaincants les témoignages et les arguments sur l’effet que pourrait avoir sur des enfants la présence de signes religieux représentant, par exemple, la modestie et la soumission des femmes, portées par des figures d’autorité qui ont pour mission de servir d’exemple à la jeunesse. Même si une enseignante porte la burqa, symbole suprême de l’oppression des femmes, les jeunes n’en tireront selon lui aucun enseignement.
Qu’en est-il de la qualité de la preuve sur l’existence de l’âme, nécessaire pour conclure qu’elle serait violée par la Loi sur la laïcité de l’État ? Malheureusement, sur 346 pages, on ne trouve pas le début du commencement d’un indice, d’une trace, voire d’un faisceau de présomptions sur lesquelles il s’appuie pour en décréter l’existence. Il la déclare réelle, lui donne vie et corps, par fiat. C’est quand même lui le juge, que diable !
Non content de proclamer son existence, il la connaît suffisamment pour nous dire ce qu’elle n’est pas. Des rustres ont eu l’outrecuidance d’affirmer devant lui que, puisqu’il est interdit aux employés de l’État de porter au travail des signes témoignant de leurs convictions politiques, sociales ou syndicales, l’interdiction devrait s’étendre aussi aux signes de conviction religieuse.
Que nenni ! Certes, admet-il, l’interdiction de ces autres signes viole la liberté d’expression du salarié, mais il nous indique que ce n’est pas un droit fondamental qu’il sied de protéger. Pourquoi ? Parce que « cette violation n’atteint pas l’âme ou l’essence même de cette personne ». Vous avez consacré votre existence au féminisme, à l’écologie, à l’indépendance ? Sachez que votre vocation, même si certains de vos proches vous trouvent obsédés par elle, n’a nullement percolé jusqu’à votre âme ou votre essence. Cela n’a même pas laissé d’empreinte, contrairement à la religion, écrit le juge, « l’un des fondements mêmes de l’être ». L’enseignante qui s’est convertie à l’islam la semaine dernière, ou qui n’a jamais porté le hidjab mais le met spécifiquement pour contester une loi de la CAQ, elle, doit être vue comme fondamentalement imbue, dans son essence spirituelle, par cet objet sacré dont elle est désormais indissociable. Le juge Blanchard le sait, car il détient, lui, les clés de l’âme, de l’essence, des fondements des êtres.
Des audacieux lui ont dit que, sur le continent qui a inventé le concept même des droits de l’homme, l’Europe, des magistrats aussi studieux que lui avaient tiré des conclusions complètement inverses. C’est sans doute qu’ils n’ont pas été frappés, comme lui, par la révélation de l’existence de l’âme.
Depuis plus d’un siècle en France, chrétiens, juifs et musulmans employés de l’État retirent leurs signes religieux avant d’entrer au travail et les remettent à la sortie. Malgré la vigilance constante de milliers de curés, de rabbins et d’imams, Dieu n’a, en 116 ans, donné aucune indication qu’il était mécontent de cet arrangement. On n’a signalé de sa part aucun refus d’entrée au paradis pour ses ouailles qui se sont pliées à la règle républicaine.
Il semble que Dieu serait moins clément de ce côté-ci de l’Atlantique. L’obligation faite aux croyants québécois de retirer leurs signes entraînerait, écrit le juge, « une conséquence cruelle qui déshumanise les personnes visées ». Oui, car elles ne pourraient ainsi agir « en fonction de leur âme et conscience, en l’occurrence leurs croyances ». Ici, le juge postule que les croyances de ces salariés les obligent absolument à porter ces signes, sous peine de… de quoi exactement ? De la réprobation de leur Dieu. En matière de respect de la croyance religieuse, si on ne tient pas pour avéré que Dieu réprouve un comportement, il n’y a pas de dilemme.
Porteur de vérités venant de l’invisible, l’honorable Marc-André Blanchard aurait pu éviter toute cette cruauté déshumanisante en proclamant aussi que Dieu est infiniment bon et infiniment miséricordieux. Qu’il ne tiendra donc nullement rigueur à ses enfants qui acceptent les normes sociales. Le magistrat aurait pu mobiliser saint Paul, qui implorait ainsi les Romains : « Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu, […] si bien qu’en se dressant contre l’autorité, on est contre l’ordre des choses établi par Dieu, et en prenant cette position, on attire sur soi le jugement. » Il avait tout prévu, saint Paul, y compris le jugement.
Le fait est que, si on retire la foi du jugement Blanchard, tout son édifice juridique s’écroule. La présomption de l’existence de l’âme et des représailles d’un Dieu intolérant, le postulat aveugle que chaque porteur d’un signe religieux y est spirituellement attaché et le refus de reconnaître la profondeur d’autres convictions que religieuses sont, tous, des actes de foi du juge. Nous ne sommes pas dans le droit, nous sommes dans le dogme. Face au dogme, il n’y a qu’un remède : la laïcité.
Rappelons ici que la loi 21 interdit le port de signes religieux seulement pour les personnes en position d'autorité!
- LoutredeMer
- Messages : 9042
- Inscription : 30 juil. 2008, 23:34
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Une précision pour les européens :
Qu’appelle-t-on « le gouvernement des juges » au Québec et au Canada plus largement ?
Il faut d’abord savoir qu’au Québec, les juges qui composent les cours les plus importantes rendant des jugements en matière constitutionnelle sont nommés par le gouvernement fédéral.
Ces mêmes juges peuvent invalider des lois au nom de la Charte canadienne des droits, appelée aussi Constitution canadienne, et en se reposant sur des dispositions constitutionnelles très vagues tels que le droit à la liberté d’expression, la liberté de religion ou le droit à l’enseignement dans la langue de la minorité.
Quand ces juges se servent de la Charte canadienne pour invalider des lois avec des raisonnements particulièrement subjectifs, on appelle cela « le gouvernement des juges ».
Quelles suites judiciaires va connaître ce texte de loi ?
Le procureur général du Québec [Simon Jolin-Barrette, le ministre de la Justice du Québec] va porter la décision en appel afin que la loi puisse s’appliquer aux commissions scolaires anglophones. Il devrait également faire appel de la partie de la loi relative à l’obligation pour les députés d’avoir le visage découvert à l’Assemblée puisque cet aspect du texte a été invalidé par le juge Blanchard.
La Cour d’appel du Québec entendra la cause. Ensuite, le texte pourrait se retrouver devant la Cour suprême du Canada. https://www.marianne.net/monde/amerique ... er-a-letat
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
- Dominique18
- Messages : 10173
- Inscription : 06 oct. 2020, 12:27
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Affaire Mila, suite...
Mila a toute sa place, malheureusement, sur ce fil.
https://www.planet.fr/actualites-temoig ... .1464.html
https://www.youtube.com/watch?v=GmPtQcAzKrc
Le titre du fil est suffisamment précis.
Curieusement, il y a des agités, tendance professionnels de la révolution permanente, que nous aimerions bien entendre sur ce chapitre ...
Mila a toute sa place, malheureusement, sur ce fil.
https://www.planet.fr/actualites-temoig ... .1464.html
https://www.youtube.com/watch?v=GmPtQcAzKrc
Le titre du fil est suffisamment précis.
Curieusement, il y a des agités, tendance professionnels de la révolution permanente, que nous aimerions bien entendre sur ce chapitre ...
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Mila, Je suis le prix de votre liberté, Grasset, juin 2021, 144 p., 16 €.
http://www.laicite-republique.org/mila- ... urand.htmlCe livre est l’histoire d’un double drame. Celui que vit une jeune fille de 17 ans qui a vu en quelques jours son destin basculer pour avoir employé quelques mots sévères contre une religion et se voit depuis condamnée à vivre en exclue de la société, n’échappant à la mort que grâce à sa protection policière. Mais aussi celui d’une société dominée par la lâcheté et incapable de rattraper et punir des criminels.
Ce livre est l’histoire d’un double drame. Celui que vit une jeune fille de 17 ans qui a vu en quelques jours son destin basculer pour avoir employé quelques mots sévères contre une religion et se voit depuis condamnée à vivre en exclue de la société, n’échappant à la mort que grâce à sa protection policière. Mais aussi celui d’une société dominée par la lâcheté et incapable de rattraper et punir des criminels.
Aujourd’hui l’histoire continue et porte un éclairage accablant sur notre société. Oui dans la France de ce début de siècle il est possible d’envoyer des messages de mort sans courir de risques. Oui les réseaux sociaux peuvent véhiculer les pires saloperies sans la moindre sanction. On nous a, il y a quelques jours annoncé la comparution devant le tribunal de treize décérébrés. Treize sur plus de cent mille ! Depuis plus rien. Oui le premier réflexe des « défenseurs » de la liberté d’expression est de se planquer dès qu’elle est gravement menacée. Oui les associations LGBT… n’ont pas levé le petit doigt pour défendre Mila. Oui un lycée militaire ou elle avait été inscrite décide de ne plus la garder au prétexte que sa présence est une menace pour l’établissement, on imagine l’attitude de ces officiers trouillards s’ils devaient faire face à un ennemi en armes. Oui, l’une des très rares personnes ayant pris publiquement la défense de Mila est une militante d’extrême droite, nos braves élus « républicains » étant trop occupés par la pèche aux voix. Les élections sont proches ! Ils s’apprêtent, sans faire le lien, à larmoyer sur la montée de l’abstention
Alors, même si vous n’êtes pas d’accord avec toutes les positions de Mila, ce qui est mon cas, courez acheter son livre. Ce sera pour 16 euros un bel acte citoyen.
G. Durand
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Au passage, je ne vois pas ce qu'il y a de si infamant dans la conduite de Voltaire (l'histoire de la prise d'intérêts dans la traite négrière est une calomnie, et s'il a tenu des propos déplorables sur les Juifs il n'a jamais préconisé de mesure contre eux). Comme penseur, il était peut-être superficiel, mais c'était surtout un formidable militant qui a contribué plus que quiconque à faire arrêter les buchers au nom du Christianisme. Y compris en osant publier les Questions de Zapata (résumé : https://bouquinsblog.blog4ever.com/ques ... a-voltaire)Dominique18 a écrit : 09 févr. 2021, 07:53 Il est vrai que Voltaire ne fut pas d'une exemplarité dans sa conduite. Qui aime bien châtie bien.
Et donc le défendre c'est aussi défendre la laïcité.
Dernière modification par jroche le 22 juin 2021, 09:13, modifié 1 fois.
Demander du paranormal ou psi répétable, conforme aux critères scientifiques les plus courants, c'est demander les villes à la campagne.
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Tout à fait. Je précisais que c'était un homme, de son temps, avec des contradictions d'humain.
Son œuvre lui a survécu.
Ce fut un formidable penseurqui a initié bien des réflexions par la suite. Ce n'était pas rien de se confronter au dogmatisme et à la toute puissance de l'église. Entre autres..
Le lien ne fonctionne pas.
Il a lutté contre l'arbitraire, qui n'était pas remis en cause du fait du prince.
Son œuvre lui a survécu.
Ce fut un formidable penseurqui a initié bien des réflexions par la suite. Ce n'était pas rien de se confronter au dogmatisme et à la toute puissance de l'église. Entre autres..
Le lien ne fonctionne pas.
Il a lutté contre l'arbitraire, qui n'était pas remis en cause du fait du prince.
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Pour moi il était trop extraverti et superficiel pour un vrai philosophe et a dit beaucoup de sottises. Mais encore une fois c'était un formidable militant et éveilleur de consciences.Dominique18 a écrit : 22 juin 2021, 06:40 Tout à fait. Je précisais que c'était un homme, de son temps, avec des contradictions d'humain.
Son œuvre lui a survécu.
Ce fut un formidable penseurqui a initié bien des réflexions par la suite.
Je viens de rectifier.Dominique18 a écrit : 22 juin 2021, 06:40Ce n'était pas rien de se confronter au dogmatisme et à la toute puissance de l'église. Entre autres..
Le lien ne fonctionne pas.
Demander du paranormal ou psi répétable, conforme aux critères scientifiques les plus courants, c'est demander les villes à la campagne.
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Merci pour le lien.
Je n'avais pas capté pour l'aspect plus rigoureusement philosophique, je comprends mieux.
Il est effectivement mieux connu comme homme de lettres, "militant", "activiste", bretteur...
Il a su poser des questions dérangeantes au moment opportun pour impulser ce qui a suivi.
J'ai bien à l'esprit, que comme beaucoup, son égo avait une certaine dimension.
Mais bon sang! Quelle figure !
Se pencher sur l'œuvre de Voltaire n'est pas vraiment faire preuve d'égarement de l'esprit, alors..
Je n'avais pas capté pour l'aspect plus rigoureusement philosophique, je comprends mieux.
Il est effectivement mieux connu comme homme de lettres, "militant", "activiste", bretteur...
Il a su poser des questions dérangeantes au moment opportun pour impulser ce qui a suivi.
J'ai bien à l'esprit, que comme beaucoup, son égo avait une certaine dimension.
Mais bon sang! Quelle figure !
Se pencher sur l'œuvre de Voltaire n'est pas vraiment faire preuve d'égarement de l'esprit, alors..
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Parce que comme Mila, il faut être têtu et obstiné...
https://charliehebdo.fr/2021/06/justice ... a-justice/
La série de dessins est suffisamment éloquente.
Je constate que ça ne se manifeste pas beaucoup sur cette question.
Ok, ce n'est pas vraiment un sujet sceptique, mais bon sang! Il y va de la vie d'une personne !
Pour Mila, merci Charlie.
https://charliehebdo.fr/2021/06/justice ... a-justice/
La série de dessins est suffisamment éloquente.
Je constate que ça ne se manifeste pas beaucoup sur cette question.
Ok, ce n'est pas vraiment un sujet sceptique, mais bon sang! Il y va de la vie d'une personne !
Pour Mila, merci Charlie.
Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Merci, c'est un reportage dessiné instructif comme Cabu savait si bien les faire. On peut quand même se demander, au vu des déclarations, si on a bien épinglé les plus virulents.Dominique18 a écrit : 25 juin 2021, 11:27 Parce que comme Mila, il faut être têtu et obstiné...
https://charliehebdo.fr/2021/06/justice ... a-justice/
La série de dessins est suffisamment éloquente.
Demander du paranormal ou psi répétable, conforme aux critères scientifiques les plus courants, c'est demander les villes à la campagne.
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Là est tout le problème. Il y en a un, bien vicieux et retors que les services de police n'arrivent pas à coincer.
Au moins un.
L'autre gros problème, c'est l'absence ou la quasi-absence de réactions de la gauche, et de l'extrême-gauche, ce qui introduit une fracture dans les valeurs humaines. Qu'est-ce qui a le plus d'importance ?
Le contenu idéologique ou la reconnaissance de l'existence humaine ?
Charlie en devient un ovni.

"Ils" ont leur défenseur...
Au moins un.
L'autre gros problème, c'est l'absence ou la quasi-absence de réactions de la gauche, et de l'extrême-gauche, ce qui introduit une fracture dans les valeurs humaines. Qu'est-ce qui a le plus d'importance ?
Le contenu idéologique ou la reconnaissance de l'existence humaine ?
Charlie en devient un ovni.

"Ils" ont leur défenseur...
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Mila...
Quelques réactions, très peu, de ce style, suite à la parution de son livre sur un site commercial.
Un extrait de l'émission C à vous, sur la 5, du 15/06/2021. Mila précise sa position et son combat, quotidien.
https://m.youtube.com/watch?v=qbHJskN5ET4
Un journaliste de Libération enfonce le clou, il n'y va pas de main morte, et ça fait du bien.
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... IVXP44BAY/
Aucune chance que Mila soit sponsorisée par Louboutin. Et pourtant, elle a autrement plus de gueule et d'allure.
Question de valeurs, sans doute...
Quelques réactions, très peu, de ce style, suite à la parution de son livre sur un site commercial.
Un tel niveau de c...Cette fille est instrumentalisée!
Commenté en France le 27 juin 2021
Honnêtement qu'on ne me dise pas que cette nénette au look de tarée dégénérée occidentale, étrangement ultra médiatisée au demeurant, ne savait pas ce qu'elle faisait en s'attaquant à l'islam dans un pays à forte dominance idéologique et religieuse musulmane... J'ai également de gros doutes sur son âge. Je soupçonne qu'il y a toute une organisation derrière elle dans le but d'attiser la haine inter communautaire en France et qu'elle soit utilisée à cette fin. C'est d'autant plus gros, qu'elle a récidivé, pour ensuite, à nouveau se poser en victime en s'étalant à coups de gros titres dans les revues de propagande en posant comme une super star. Tout le monde n'a pas ces honneurs. D'autant plus surprenant quand on annonce être harcelé, persécuté, menacé. A moins que tout cela ne soit voulu et orchestré...
Un extrait de l'émission C à vous, sur la 5, du 15/06/2021. Mila précise sa position et son combat, quotidien.
https://m.youtube.com/watch?v=qbHJskN5ET4
Un journaliste de Libération enfonce le clou, il n'y va pas de main morte, et ça fait du bien.
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... IVXP44BAY/
Aucune chance que Mila soit sponsorisée par Louboutin. Et pourtant, elle a autrement plus de gueule et d'allure.
Question de valeurs, sans doute...
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...
Samuel Paty (18/09/1973 - 16/10/2020)
Publication de son mémoire de maîtrise en histoire:

https://www.lepoint.fr/societe/quand-sa ... 310_23.php
Publication de son mémoire de maîtrise en histoire:

https://www.lepoint.fr/societe/quand-sa ... 310_23.php
https://www.rue89lyon.fr/2021/09/22/mem ... ires-lyon/Le mémoire de maîtrise en histoire que Samuel Paty avait soutenu en 1995 est publié. Un travail remarquable et pionnier. Extraits.
Au-delà du contenu universitaire de ce travail, les président·es des universités Lyon 2 et Lyon 3 ont souhaité introduire ensemble le mémoire de leur ancien étudiant, pour « réaffirmer avec force les missions et les valeurs de l’Université » :
« La démarche intellectuelle ne se satisfait d’aucun tabou, qui interdirait d’interroger et d’analyser le monde qui nous entoure. Les croyances, les idéologies, les religions, les débats et parfois les tensions qu’ils suscitent font évidemment partie des objets de science et de savoir critique. Publier le mémoire de Samuel Paty, c’est aussi rappeler l’importance de ces principes et de ces valeurs, pour une École qui forme des citoyens ouverts et émancipés. »
- Dominique18
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Re: Laïcité, esprit critique, construction du futur citoyen, ... obscurantisme et fanatisme...

https://www.francebleu.fr/emissions/l-i ... ard-lozere
Le ministère de l'Éducation nationale souhaite qu'un hommage soit rendu à Samuel Paty dans tous les établissements scolaires le 15 octobre. Vous, vous en pensez quoi ?
Ce que j'en pense, c'est qu'au travers du projet que j'ai mené durant cette année au niveau de la hiérarchie institutionnelle, des strates de la hiérarchie, à l'exception de ma principale de collège qui a eu un comportement exemplaire, je suis resté bien seul avec moi-même et avec mes élèves. Sous les feux de l'actualité, sous le feu du premier anniversaire, on place un hommage national, je ne peux pas dire que c'est une mauvaise chose, mais je crois que le travail, il est sur le terrain, il est au quotidien. Et au quotidien on demanderait davantage à notre ministre qu'il soit près de nous, qu'il nous sous soutienne et qu'il nous porte comme j'ai pu porter, et que je porte encore la voix de mes élèves.
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