nikola a écrit : 14 avr. 2021, 08:31
Je ne suis pas tout à fait d’accord.
Les ouvriers existent toujours (en France) même si certains veulent faire croire que non. En revanche, ce qui a changé, c’est le discours des partis de gauche, qui ont progressivement délaissé leur électorat ouvrier (de classe) au profit d’électorats catégoriels (LGBT, Noirs, musulmans, etc mais d’abord les intellectuels et la petite bourgeoisie).
Schématiquement, les partis de gauche s'appuyaient (prenaient leurs références) sur ce qui existait à l'Est. A partir de 1989, chute du mur de Berlin, ouverture par la suite des archives,... le "grand rêve" d'émancipation socialiste, frelaté au possible, ne pouvait plus faire recette.
Il fut (très) porteur.
Il reposait sur un mensonge gigantesque, et une soumission, relayés à l'ouest par des leaders charismatiques.
Plus de rêve, plus de leaders reconnus, la classe ouvrière, ou assimilée comme telle, n'a pas mis longtemps à comprendre qu'on se foutait d'elle.
Le Nord-Pas-de-Calais, un exemple magistral, en termes électoraux, a progressivement tourné casaque, ce fut un tournant historique qui précipita la gauche dans le précipice.
Elle s'est raccrochée effectivement aux branches, en s'intéressant à du catégoriel à coups d'hyper-intellectualisation et de dénis (cf. les tendances dans les universités et dans des grandes écoles).
Dans le milieu de l'enseignement, élémentaire et collège, pourtant un vivier très perméable, la gauche ne fait plus recette, c'est également historique, elle n'est plus crédible. Le précédent quinquennat a définitivement enterré tous les espoirs et changements attendus. La gauche est devenue quasi-inaudible.
Ce fut une première.
Électoralement, on a noté une progression des votes pour des candidats de la droite et de l'extrême-droite, une première à ce niveau, dans le milieu de l'enseignement (toujours au niveau primaire et collège, aux niveaux supérieurs, la droite a toujours été représentée).
Les représentants locaux de la gauche se retrouvent en porte-à-faux avec les directions régionales et nationales. De nombreux désaccords et contradictions émergent.
Le phénomène woke produit des ravages alors que son origine, et son essence, sont anglo-saxons, et bien particuliers, contextuellement parlant.
Très minoritaire sur le territoire, mais majoritaire en termes d'occupation et de temps médiatiques, parce que très actif sur les réseaux.
Réservé aux grandes villes comportant des structures d'enseignement supérieur (universités...).
Les militants et sympathisants de base existent, sur le terrain, indéniablement, mais les directions des mouvements politiques sont ivres, sourdes et aveugles.Un décalage toujours pas comblé persiste.