J'aurais dû m'abstenir...
Heureusement, Stanislas Dehaene était desn les parages...
C'était en 2009 que Dehaene s'exprimait sur cette question.Dans son ouvrage Le Code de la conscience6, Stanislas Dehaene, 2009, critique « les intuitions imprécises » des philosophes des sciences cognitives et prédit que « dans quelques décennies, la notion même de qualia, ces quanta d'expérience pure, dépourvus de tout rôle dans le traitement de l'information, sera considérée comme une idée étrange de l'ère préscientifique. Ce débat aura la même issue que celui du vitalisme – l'idée erronée du XIXe siècle selon laquelle, quelle que soit la quantité de détails accumulés sur la biochimie des organismes, nous ne rendrons jamais compte de ce qu'est le vivant. [...] De la même manière, la science de la conscience va grignoter, petit à petit, chacun des aspects du problème difficile de la conscience [car] elle rend déjà compte d'une fraction importante des expériences subjectives [...]. Une fois revisité à l'aune des neurosciences cognitives et de l'informatique, le problème difficile de Chalmers s'évaporera sans laisser de traces. Ce ne sera pas la première fois que la science remettra en cause [les] intuitions les plus sûres (lever de soleil qui est une rotation de la Terre dans le sens opposé) ».
En 2021, ce qu'il écrivait n'a fait que se confirmer.
Antonio Damasio n'a pas l'air de traiter de quoi que ce soit au sujet des qualias.Dans son ouvrage Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene9 argumente (à partir de faits réels comme la Google Car) et justifie que « ni la notion de qualia, ni celle de libre arbitre ne constituent un obstacle philosophique sérieux à l'idée d'une machine consciente. »
Le qualia ne semblerait qu'un artifice de pensée, logico-langagier, particulièrement pratique pour justifier tout ce qu'il peut y avoir de plus fumeux dans la notion de conscience passée à travers le prisme des pseudo-sciences.
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_1 ... p_con.htmlEt c’est la même chose avec les qualias envers lesquelles Dennett n’est pas plus tendre, les qualifiant de « résidus qu’on obtient une fois que l’on a expliqué ce qu’il y avait à expliquer à propos, disons, de la perception ». Autrement dit, l’erreur consiste ici à poursuivre l’analyse sans même se rendre compte qu’on l’a complétée, qu’il n’y a plus rien à analyser. Ou alors de voir des difficultés insurmontables là où il n'y a qu'un fait somme toute assez banal: celui que n’importe quel sujet est inépuisable. Même pour un simple grain de sable, une fois qu’on en aura dit tout de qu’on peut en dire, il restera toujours quelque chose qui n’est pas dit, par exemple à propos de son histoire…
Lien : Philosophical Obstacles to a Science of Consciousness