thierry a écrit : 26 avr. 2021, 00:35
J'y "connais rien" et "je m'en branle" (nuançons, ça m'intéresse un peu quand-même), mais vu que les confs de Dehaene que j'ai vues m'ont semblées relativement plates (surtout pour conclure à un monisme philosophique, car personne l'a attendu pour ça et que "JE pense" que science et philosophie sont des champs différents, même s'il doit y avoir des passerelles dans ce cas de figure ok)..
.. je pense que je ne lirai pas son bouquin.
D'où l'intérêt que quelqu'un vulgarise un peu plus la question ne serait-ce que pour échanger avec Mic777 (qui lui semble ne pas "s'en branler", bref tu sais l'esprit de communauté et tout

).
Si je peux pécho un peu d'information au passage, voire abandonner quelques préjugés, j'en serai ravi.
Si je puis me permettre, tes interrogations sont intéressantes et appellent quelques commentaires.
Le vaste domaine de la conscience nécessite des efforts conséquents pour tenter de comprendre bien des phénomènes.
Si on reste dans une approche superficielle, on passe à côté de beaucoup de concepts, et on risque d'être tenté de croire que l'on sait.
Et (éventuellement...) de se laisser aller à raconter n'importe quoi (ce qui est parfaitement décrit avec un nombre d'exemples à la clé, par Gérald Bronner dans son dernier livre).
Le livre de Stanislas Dehaene, au même titre que d'autres (Antonio Damasio, Frank Ramus...), fait partie des incontournables, des pierres d'angle.
Ce n'est pas facile, c'est même souvent ardu pour un profane, qui n'est pas un spécialiste, mais ça vaut cependant le coup, parce que l'effort fourni permet d'ouvrir d'autres portes, et facilite des accès à d'autres connaissances.
Ce n'est assurément pas le genre d'ouvrages qu'on va abandonner dans sa bibliothèque après en avoir terminé la lecture. Le contenu, dense, incite à y revenir ultérieurement, pour vérifier des points de compréhension.
Avant de prétendre que Dehaene, dans ses conférences, est plutôt "plat", il faut déjà avoir accumulé et assimilé un certain nombre d'éléments, a minima, pour aborder ce qu'il expose.
Un article où il est question de conscience, d'intelligence artificielle et de Dehaene:
https://www.sciencesetavenir.fr/high-te ... lle_117736
La conclusion interroge...
Le débat est loin de connaître un terme...
Un autre article qui illustre bien les problématiques (cf les commentaires qui font suite au texte; je n'ai pas tout lu, il y en a 23 pages, ça donne une indication):
https://www.philosophie-portail.com/t38 ... n-question
Ces démarches, ces investissements ont aussi une "utilité" concrète: celle de pouvoir écarter du chemin des trublions comme Idriss Aberkane.
Avec les Bogdanov brothers, on avait l'habitude, Aberkane est d'un autre niveau, plus subtil, il y en a d'autres.
Avec ces derniers, la croyance du "je pense savoir" est facilitée. Ce qui est très reposant pour le cerveau.
Quelques citations de Stanislas Dehaene:
https://www.babelio.com/auteur/Stanisla ... /citations
extraits:
La « matière condensée » du cerveau est l'objet le plus complexe de l'univers. Rien à voir, en effet, avec la structure d'un gaz ou d'un cristal : dans le cerveau humain s'emboîte, comme une série de poupées russes, toute une hiérarchie de niveaux d'organisation. La pensée émerge d'une architecture sophistiquée de routines mentales, un assemblage de processeurs élémentaires interconnectés en circuits distribués dans plusieurs régions du cerveau, eux-mêmes formés de dizaines de types de neurones. Chaque neurone, avec ses dizaines de milliers de synapses, est à lui seul un univers de molécules en interaction permanente, qui donnera sans doute du travail aux modélisateurs pour quelques siècles
Nous verrons que la métacognition, cette capacité à se connaître soi-même, à s'auto-évaluer, à simuler mentalement ce qui se passerait si nous agissions de telle ou telle manière, joue un rôle fondamental dans les apprentissages humains. L'opinion que nous nous forgeons de nous-mêmes nous aide à progresser ou, au contraire, nous enferme dans le cercle vicieux de l'échec.
Nous sommes donc prévenus...