DictionnairErroné a écrit : 18 mai 2021, 07:41
Il existe deux éléments primaires, la liberté et les droits dans notre type de société. Notre liberté est encadrée par des droits (règles sociales) et c'est l'éducation (la connaissance) qui équilibre les deux.
Alors soit que nous utilisons le droit (les règles sociales) pour éduquer par jugement-sanction ou la connaissance par l'apprentissage. D'où la nécessité de débats, conférence, question-réponse, et non de censure qui est l'opposé de la connaissance.
Un exemple, avec Pierre Nora, pour préciser où la société en est arrivée :
https://www.lepoint.fr/postillon/pierre ... 1_3961.php
La radicalité de groupuscules multiples s'impose dans le débat, non pour débattre, mais pour avoir raison, des le départ, et se faire connaître.
Pierre Nora l'explique très bien dans son interview.
Marcel Gauchet une autre grande figure ne dit pas autre chose.
Benjamin Stora qui vient de commettre une somme sur les relations tumultueuses entre la France et l'Algérie en entend de toutes les couleurs. Il ne s'attendait pas à cette levée de boucliers, avec des personnes avec qui il est pratiquement impossible de discuter.
Il est devenu très difficile, voire impossible, de débattre avec des radicalisés. A noter qu'il existe un monde entre les écrits des auteurs cités et ceux produits par ces radicalisés: il faut vraiment avoir envie de s'y plonger et de se coltiner une logghorrée épuisante.
N'est pas penseur qui veut.
C’est lié à la montée de nouvelles radicalités, pour lesquelles et avec lesquelles le débat est absolument impossible. Ce sont des gens qui ne veulent pas débattre, ils sont enfermés dans leur identité, qui ne souffre aucune discussion, aucune mise en cause ; et si vous n’en êtes pas, vous êtes un fasciste. J’ai peur que cet esprit-là n’envahisse plus qu’on ne croit l’université. Ma crainte, c’est que la « cancel culture », qui est à mon avis une néantisation de la culture, n’arrive massivement en France. De même qu’il y avait eu la vague de politiquement correct venue des États-Unis. Mais avec la « cancel culture », c’est plus grave, plus violent. C’est une sorte de guerre civile intellectuelle, en tous les cas quelque chose qui ne rendra pas la vie facile à ceux qui défendent la culture classique. Et cela même si nous essayons de renouveler cette culture.
Et cela même si nous essayons de renouveler cette culture. C’est une culture qui s’est incarnée pour nous dans les revues. Le Débat avait pris la suite d’une tradition qui date de deux siècles, après la Révolution, et qui est très française, c’est la tradition des revues générales d’idées, telles qu’ont été successivement la Revue des Deux Mondes autrefois, la Revue de Paris, La NRF, Les Temps modernes ou Esprit.
https://charliehebdo.fr/2020/09/societe ... it-public/