Par nature, je suppose que Jean sous-entendait la niche écologique à laquelle appartient l'individu, c'est à dire son environnement accessible et disponible.La nature n'est pas une entité, c'est des fleurs, des petits oiseaux et des chats trop mignons
La sélection est faite par la disparition de ce qui est inadapté à survivre dans une condition particulière. Seuls ceux déjà pourvu des atouts nécessaire à supporter cette condition resteront en vie.
Le terme "nature" est, en raison des avancées scientifiques, comme une masse de mots, trop connoté, sur le plan historique, et donc impropre à rendre compte d'une situation.
Le langage n'est pas la réalité et ne peut rendre compte de la réalité, à partir d'un certain niveau de complexité. Ce qui pose de multiples soucis, parce qu'il faut faut bien que les humains parviennent à échanger, surtout que les avancées scientifiques futures ne peuvent se concevoir qu'en interdisciplinarité. Le langage peut parler d'une certaine réalité.
cf. les travaux de Claude Hagège.
Pour la sélection, c'est un peu plus subtil, parce qu'il semble ne pas exister de linéarité stricte à ce niveau.
L'évolution repose sur une succession d'erreurs dont certaines aberrantes (qui paraissent aberrantes aux yeux des scientifiques), en termes d'efficacité adaptative. Peu à peu, les erreurs disparaissent, il faut cependant du temps.
La curiosité étant que différentes formes adaptatives "cohabitent" dans cette évolution, il n'y a pas de schéma rationnel et cartésien.
C'est à dire que certains processus ont été plus rapides, et plus logiques, sans passer par des étapes intermédiaires coûteuses en temps et en énergie (le vivant, c'est de l'énergie). Alors que d'autres ont été beaucoup plus longs, avec pas mal de "casse"dans le parcours. Résumé sommairement, à l'intérieur d'un même organisme, les deux peuvent cohabiter, avec les interférences qui vont avec. Une histoire de dingue pour la raison.
A prendre avec des pincettes, parce que ce que 'jécris suppose que j'ai un peu compris du pourquoi du comment.
A ce stade, je ne suis plus sûr de quoi que ce soit.
Pourquoi? On ne sait pas. L'aléatoire existe, et il faut composer avec, ce qui peut irriter. Le chemin le plus court, en ce qui concerne l'évolution, ne semble pas être la ligne droite...
Entre les chimpanzés et les humains, globalement, il existe 98 % de gènes communs. Les 2 % font la différence.
Ce sont des données quantitatives. Au niveau qualitatif, il n'est pas du tout sûr que ce soit une bonne approche, c'est à dire qu'il faudrait peut-être aller prospecter ailleurs...
Pourquoi? Comment? Vaste question et programme en conséquence...
Plus les recherches scientifiques progressent, plus étendu est le champ de l'ignorance, ce que constatent les chercheurs qui se respectent.
La "nature", pour reprendre le terme employé par Jean est franchement exaspérante.
Quelques éléments de réponse figurent chez Jean-Jacques Kupiec (cf. son livre "Et si le vivant était anarchique"), chez Olivier Gandrillon...
Un peu de lecture... De la nécessité du hasard en biologie
https://www.larevuedesressources.org/IM ... -intro.pdf
Science & Vie:
https://www.science-et-vie.com/nature-e ... d=MjU4MTAy
Ca finit par ressembler à une vaste blague, non?Surtout, quantité de laboratoires ont prouvé que l'expression même de nos gènes était livrée au hasard (voir module n°3) ! Cette découverte majeure a été rendue possible grâce à l'essor des technologies dites "single cell" (cellule unique), qui permettent d'explorer les processus biologiques cellule par cellule : "C'est magique , atteste Olivier Gandrillon, nous sommes passés d'une vision populationnelle, sur plusieurs milliers de cellules, à des observations individuelles." Et lorsque les processus cellulaires ne se réduisent plus à des "valeurs moyennes", c'est toute l'étendue des variations aléatoires qui s'ouvre aux yeux médusés des biologistes. À l'instar des physiciens lorsqu'ils ont commencé, e s., à observer les atomes… et concédé qu'au niveau fondamental de la matière, règne un indéterminisme, clé de voûte de la physique quantique. "Il faut moins chercher à expliquer d'où provient le 'bruit' dans un système supposé stable, que comprendre comment un système biologique peut être stable malgré tous ces aléas" , plaide Andràs Paldi, de l'École pratique des hautes études.
Mais c'est ce qui fait son charme.Jean-Jacques Kupiec, Chercheur émérite en biologie moléculaire
Science & Vie : Fait rare, votre article fondateur de 1983 prédisant l'expression aléatoire des gènes vient d'être republié cette année par une revue scientifique. Y voyez-vous le signe d'une nouvelle ère ?
Jean-Jacques Kupiec : À l'époque, cet article avait été rejeté par la plupart des journaux scientifiques auxquels je l'avais soumis, et la plupart de mes collègues considéraient alors irréaliste l'idée d'un fonctionnement probabiliste des cellules. Je suis donc très heureux qu'il reparaisse car il n'y a pas un mot de cet article que je renie. Mes prédictions d'alors se sont révélées exactes.
S&V : Mais vous appelez à aller plus loin et à "accepter la part anarchique du vivant" …
J. -J. K. : Je pense qu'une théorie anarchiste, qui substitue à l'ordre, comme principe premier, la variation aléatoire, est aujourd'hui nécessaire. L'anarchie, ici, n'est pas synonyme de chaos, mais de libre organisation. Ce sont les interactions au sein de la communauté qui génèrent un comportement collectif, sans qu'il y ait besoin d'un État centralisé, d'un "code génétique" qui donne des ordres.
S&V : Quel rôle joue alors le hasard au sein de cette communauté cellulaire ?
J. -J. K. : Les variations aléatoires favorisent l'adaptation permanente des cellules aux contraintes de leur communauté et de leur environnement. Couplée au hasard, cette théorie anarchiste du vivant, que j'ai dénommée "ontophylogenèse", permet d'expliquer à la fois l'évolution et le développement des organismes.