T'inquiètes pas, j'avais pensé à toi, aussi, en lisant le commentaire de Wooden.


J’ai lu son interviouve dans le dernier numéro de Marianne et un truc m’a quand même gêné.Dominique18 a écrit : 05 juin 2021, 09:50 Sa dernière production ne fait pas des heureux. N. Heinrich ose se confronter aux gardiens de territoires considérés comme "chasses gardées", en quelque sorte.
Elle ne fait cependant que rappeler quelques évidences: l'espace consacré aux études, à la construction de savoirs, et celui des mouvements militants, les deux ne pouvant pas se superposer, en dehors de règles strictes.
Tout à fait d'accord si on respecte des principes d'étude et d'enseignement, c'est à dire que la construction des savoirs doit avoir une primauté sur des discours, une idéologie militants. Nathalie Heinich aborde ce sujet dans son interview sur France Inter. L'étude d'abord, la discussion après.Le cadre militant, se déroules en dehors des structures d'enseignement, dans un temps et un lieu dédiés. Ce qui apparaît somme toute logique, mais qui ne semble pas fondamentalement respecté en plusieurs endroits, quand certains enseignants ne poussent pas également à la roue et encouragent les "débordements".nikola a écrit : 06 juin 2021, 18:11J’ai lu son interviouve dans le dernier numéro de Marianne et un truc m’a quand même gêné.Dominique18 a écrit : ↑05 juin 2021, 09:50
Elle ne fait cependant que rappeler quelques évidences: l'espace consacré aux études, à la construction de savoirs, et celui des mouvements militants, les deux ne pouvant pas se superposer, en dehors de règles strictes.
Les études de genre existent depuis un moment et elles sont loin (à mon avis) d’être toutes militantes. Par exemple, ça peut être l’étude de la représentation des personnages féminins dans l’œuvre d’Untel ou alors celle des personnages noirs ou homosexuels, etc. Ça n’a rien de bien militant en soi. C’est ça, à l’origine, les études de genre, pas du tout ce que voudraient croire des illuminés de la manif’ partouze qui y voient une prétendue théorie du genre (qui n’existe pas).
Citons l'AFIS...13] Sur ces questions, voir la lecture des livres et articles de Stéphane Foucart, dont le travail d’investigation met à jour ces différents mécanismes. Pour une analyse passionnante de leurs évolutions les plus récentes, voir : Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, Les gardiens de la raison, Enquête sur la désinformation scientifique, Paris, La Découverte, 2020.
Il n'y a pas que Nathalie Heinich qui pêche sur le plan scientifique, si tel est vraiment le cas.Terminons par cette citation d’Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, à l’occasion du colloque organisé pour les 50 ans de l’Afis en novembre 2018, et qui s’applique parfaitement au contenu de cet ouvrage visant tous ceux qui ne partagent pas la vision des auteurs sur la science et l’expertise : « La démarche scientifique a toujours été gênante pour les amateurs d’interprétations globalisantes. Les esprits religieux auraient bien voulu que la science n’ait pas accès à la réalité sans l’accord préalable de la théologie. Les esprits politiques la voyaient bien servir leur vision du sens de l’Histoire. Ces détournements ont échoué, au moins temporairement, mais le combat contre la science ne faiblit pas […]. Si l’on veut dénigrer la valeur de la science, la voie la plus facile est de dénigrer celui qui la produit [et de disqualifier] toute expertise en jetant sur elle, par principe, le soupçon de la connivence industrielle et du conflit d’intérêt. »
C'est dans le lien :
C’est possible mais le but d’un tract est de ne pas être nécessairement propre scientifiquement (elle le dit elle-même dans l’interviouve). Là, elle ne porte pas la casquette de scientifique.Dominique18 a écrit : 06 juin 2021, 20:04 Nathalie Heinich manque de rigueur scientifique. C'est possible.
Et un autre article dont j’ai eu le lien sur ce forum :https://www.afis.org/Le-livre-Les-gardi ... ry-picking
Foucart et Horel ont voulu se payer l'AFIS...
Ils auraient mieux fait de s'abstenir... Il est nécessaire de lire ce que plusieurs chercheurs de renom, outrés, reprochent au duo.
La collection"Tracts" de chez Gallimard, est spécifique.nikola a écrit : 06 juin 2021, 20:47
C’est possible mais le but d’un tract est de ne pas être nécessairement propre scientifiquement (elle le dit elle-même dans l’interviouve). Là, elle ne porte pas la casquette de scientifique.
Le reproche me semble d’assez mauvaise foi.
Et un autre article dont j’ai eu le lien sur ce forum :
https://www.afis.org/Journalisme-d-insi ... s-le-livre
Il serait intéressant d'avoir votre avis sur cette question en tout cas. https://www.lapresse.ca/actualites/nati ... xcuser.php
Effectivement. L'église, ses missions d'évangélisation, ses valeurs... Il y a deux questions : - l'aspect colonialiste, indéniable, qui continue indirectement sous la forme de mentalités bien rétrogrades, en complet décalage (le "message" de l'église envers les populations justifiant le refus des moyens de protection et de contraception...)Igor a écrit : 07 juin 2021, 02:22 Mais on peut s'excuser quand même d'avoir contribué à favoriser cette mentalité colonialiste dans le passé (et je pense que c'est un peu cela qu'il fait).
Il y a ceux qui expriment clairement leur position déterministe, et ceux qui le sous-entendent mais préfèrent ne pas prendre part au débat. N'oublions pas ceux qui n'interviennent habituellement qu'avec des sources sures et comme sur ce sujet, il y reste des zones d'ombres, on ne les entends pasPhil_98 a écrit : 05 juin 2021, 15:58
T'inquiètes pas, j'avais pensé à toi, aussi, en lisant le commentaire de Wooden.![]()
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Les idéologies ont souvent un p'tit côté colonialiste (si c'est pas autoritaire) il faut dire, y compris les nouvelles.Dominique18 a écrit : 07 juin 2021, 07:12 Effectivement. L'église, ses missions d'évangélisation, ses valeurs... Il y a deux questions : - l'aspect colonialiste, indéniable, qui continue indirectement sous la forme de mentalités bien rétrogrades, en complet décalage (le "message" de l'église envers les populations justifiant le refus des moyens de protection et de contraception...)
Dernièrement encore (au Canada) il y a eu ce projet de loi visant à restreindre l'avortement (quand il est sélectif, c-à-d avorter parce qu'on veut un gars plutôt qu'une fille). https://www.lapresse.ca/actualites/poli ... bloque.phpDominique18 a écrit : 07 juin 2021, 07:12 L'église, ses missions d'évangélisation, ses valeurs... Il y a deux questions : - l'aspect colonialiste, indéniable, qui continue indirectement sous la forme de mentalités bien rétrogrades, en complet décalage (le "message" de l'église envers les populations justifiant le refus des moyens de protection et de contraception...)
Oui, sale histoire, c'est aux news en Europe aussi. Nous aussi nous avons nos casseroles post-coloniales :Igor a écrit : 07 juin 2021, 15:48 Je pense qu'il faut utiliser les bons mots en plus de s'excuser, il y a eu génocide culturel de la part du gouvernement envers les amérindiens. Et pire encore, ceux qui s'en occupaient pourraient être poursuivis pour maltraitance ayant causé la mort de ces enfants dans ce cas-ci (ce qui explique que le pape n'embarque pas aussi candidement dans ce processus opportuniste d'excuses, certains ne s'en sortirons pas aussi facilement).
Il est aussi question d'indemnisations, qui me semble essentielles. ici, il s'agit de billets de retour pour la Réunion, attribués "au compte-goutte"...La lettre détaille quatre points fondamentaux pour les Réunionnais de la Creuse : des excuses publiques de l'Etat, "comme ça s'est passé en Belgique par exemple", souligne Valérie Andanson ; l'entrée de cette histoire dans les manuels scolaires et les programmes de l'éducation nationale, "car elle fait partie de l'histoire de France", la création d'un lieu de mémoire et d'un centre de ressources, "peut-être en Nouvelle-Aquitaine", et la mise en place d'une nouvelle commission "dont les compétences seraient étendues sur le terrain de la justice et de la réparation", détaille Me Rabesandratana. A titre d'exemple, elle cite les billets de retour octroyés actuellement au compte-goutte aux Réunionnais de la Creuse. https://www.francebleu.fr/infos/societe ... 1590783604
Il aura fallu le recours engagé en 2002 par un de ces « enfants de la Creuse », Jean-Jacques Martial, pour que cette affaire soit exhumée. « Nous avons tous été des cobayes. Si certains ont pu s’intégrer, beaucoup ont fini dans des centres psychiatriques, quelques-uns se sont suicidés. Tous ont été atteints par cet enlèvement » https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html
Oui, Eugénie Bastié est ultra-réac (elle vient de la Manif partouze).Dominique18 a écrit : 07 juin 2021, 13:11 Une interview de N. Heinich par l'ultra-réac Eugénie Bastié (à ce qu'il paraît...):
Effectivement, elle a un beau palmarès. Je viens de vérifier. Ouch! C'est du lourd. J'aurais dû vérifier.nikola a écrit : 07 juin 2021, 18:12 Oui, Eugénie Bastié est ultra-réac (elle vient de la Manif partouze).
Oui, j'ai cru comprendre ça. Il n'y aura pas de jaloux donc, la France n'est pas en reste.LoutredeMer a écrit : 07 juin 2021, 18:11 On peut en dire autant du génocide du Rwanda, où, récemment, E. Macron a reconnu la responsabilité de la France, mais a refusé d'exprimer des excuses...
Vous devez être d'accord avec moi aussi au sujet de l'avortement, ça ne regarde que les femmes.
OK, je me lance. J'ai utilisé un logiciel pour récupérer le texte de l'interview. Pour la lisibilité et le contexte, voici d'abord la transcription complète, je ferais mes commentaires point par point ensuite :Dominique18 a écrit : 04 juin 2021, 19:36 Je prends! S. Agacinsky est une personne brillante, ce qui ne sous-entend pas que j'adhère à tout ses propos. L'important, avec ce genre de personnes, c'est que je puisse continuer à me poser des questions, et surtout, autrement.
[] - L. Salamé
Bonjour et merci d'être avec nous. Ce matin, nous donnerons la parole dans cette matinale à toutes les voix, toutes les opinions concernant le grand sujet philosophique, moral et politique des semaines à venir, à savoir le projet de loi bioéthique qui prévoit entre autres, l'extension de la PMA à toutes les femmes. Vous publiez cette semaine Sylviane Agacinski, un manifeste très engagé qui va forcément faire réagir dans la collection Tracts de Gallimard. "L'homme désincarné du corps charnel au corps fabriqué" où vous ne cachez pas votre profonde inquiétude face à la loi qui vient. La bioéthique semble perdre tout repère, écrivez vous. Pourquoi êtes vous inquiète?
[00:00:48.450] - S. Agacinski
Mais moi, ma démarche est philosophique. Donc j'essaie de comprendre un peu dans l'histoire humaine le rapport très problématique de l'homme à son corps et à sa chair. Il a toujours rêvé de s'en échapper. Et aujourd'hui, en lisant, je ne sais pas, une juriste comme Marcela Iacub, par exemple. Elle nous dit Le but est de se passer de son corps pour procréer et de surmonter finalement cet état de mammifère sous- développé qui est le nôtre en ce moment. Je pense que notre rapport à la chair, au corps, au désir de s'en émanciper non plus aujourd'hui en ayant un corps glorieux dans l'autre monde, mais à partir des techniques.
[00:01:24.560] - S. Agacinski
C'est à ça que nous sommes confrontés et c'est ce rêve qui est alimenté d'une certaine manière par les industries qui produisent non seulement des machines, des robots, etc. Mais aussi à travers les biotechnologies qui produisent du corps humain et qui, du coup, génèrent aussi un marché du corps humain qui m'inquiète au tout au premier chef. Et si j'ai pris position là, c'est parce que j'ai vu. Au départ, je ne pensais pas qu'on irait - Vous savez, j'ai travaillé longtemps sur la GPA dans "le corps en miettes" -
[00:01:56.780] - S. Agacinski
Et là, dans "L'homme désincarné", j'ai constaté en voyant l'évolution finalement des discours que nous entendons et l'évolution des propositions qui sont faites, par exemple par le rapport de Jean-Louis Touraine à l'Assemblée nationale en janvier 2019, par le projet de loi qui se prépare. Je m'aperçois que progressivement, nous adoptons le vocabulaire et la logique, finalement, des instituts technologiques de reproduction humaine américains qui font que l'enfant n'est plus conçu comme un être engendré par deux personnes, par un homme et une femme, mais comme un être fabriqué et où, au fond, la parenté n'est plus déterminée par des relations interpersonnelles, mais se trouve déterminée par la volonté.
[00:02:44.060] - - S. Agacinski
Et ce que je dis un peu dans ce texte, c'est que
[] - L. Salamé
Vous êtes difficile à couper,
[] - S. Agacinski
pardon
[] - L. Salamé
allez-y
[] - S. Agacinski
c'est que ce vocabulaire, je termine juste sur ce point les Américains, la Cour, la cour de Californie a défini comme parents d'intention un couple, quel qu'il soit, qui utilisait une mère porteuse pour faire un enfant. Et nous, nous commençons à dire la parenté va se fonder sur la volonté et le consentement, et non plus du tout leur rapport personnel et charnel à l'enfant.
[00:03:13.760] - L. Salamé
C'est ce que vous craignez. Vous expliquez que vous allez loin dans ce texte. Vous allez loin dans ce texte, c'est à dire, je pense. Sylviane Agacinski que ceux qui sont habitués à vous lire, vous avez conscience que même que vous êtes allé plus loin que ce que vous vous disiez jusqu'à maintenant,
[] - S. Agacinski
je suis allé plus loin, notamment parce que je pensais que, par exemple, la PMA ou une généralisation de la PMA n'entraînerait pas la GPA que notre droit était ferme là dessus.
[00:03:38.510] - L. Salamé
Mais elle n'entraîne pas le projet de loi que je suis totalement exclue.
[] - S. Agacinski
Non, c'est parce qu'on est dans un. Si vous voulez. Si j'ai eu envie de m'engager, c'est pour deux raisons. D'abord, c'est par rapport à ce discours que je considère comme fantasques qui, pour moi, défient, défient la raison qui relie
[] - L. Salamé
relayée par les médias.relayée par les médias.
[] - S. Agacinski
relayée par les médias, entre parenthèses, les médias qui sont solidaires l'un de l'autre,
[] - L. Salamé
notamment France Inter,
[] - S. Agacinski
Qui disent puisque puisque le sexe dans la société reçoit différentes significations, ce n'est que du genre.
[00:04:04.400] - S. Agacinski
Il n'y a plus de sexe. Et même dénégation, d'une certaine manière, dans les théories queer de la réalité même de la différence sexuelle qui en fait fait que nous sommes différents sexuellement parce que nous nous reproduisons sexuellement et parce que nous sommes mortels. Les biologistes montrent tout ça très bien, le sens commun tout aussi bien que les biologistes. D'accord, d'ailleurs. Et d'autre part, j'ai eu aussi envie de préciser un certain nombre de questions parce que je développe l'argumentation de manière assez assez serrée, parce que le débat est impossible, parce qu'on ne peut pas parler.
[00:04:40.490] - S. Agacinski
Moi dès que j'ai commencé à dire attention, l'usage d'une mère porteuse s'est quand même l'achat de la vie d'une femme pendant neuf mois, jour et nuit, le contrôle de sa vie, etc. C'est l'achat de l'enfant. Indirectement, c'est l'achat de la filiation maternelle de l'enfant, toutes choses qui sont absolument incompatibles avec les droits de l'enfant, les droits de l'homme.
[00:04:58.880] - L. Salamé
Vous avez l'impression qu'il y a un discours pro GPA ?
[] - S. Agacinski
alors on me dit on me dit attention, attention, si. Il y a un certain je dis bien certains, c'est pas tous les, mais les gays, bien entendu, il y a un certain militantisme LGBT ou gay qui dit nous avons droit, nous avons droit à la GPA, nous avons le droit d'acheter des femmes. Là, je dis. Et il y a eu d'ailleurs un clash entre entre les féministes, d'une certaine manière, et les gays.
[00:05:24.520] - S. Agacinski
Mais moi, je dis si vous voulez vraiment, vous ou vous prétendez qu'il y a un droit à acheter le corps des femmes, ce qui est une régression incroyable dans notre culture, à ce moment là, vous exprimez une forme de misogynie, de violence misogyne inédite dans l'histoire. C'est extrêmement violent. Pour moi, c'est.. il n'y a pas de compromis,
[00:05:43.110] - L. Salamé
sauf que là, Sylvianne Agacinski, on parle de la PMA pour toutes, pas de la GPA
[] - S. Agacinski
Bien sûr c'est différent.
[] - L. Salamé
Oui, c'est différent. Or, dans votre texte, le texte qui paraît chez Gallimard, vous commencez par la. Est ce que ça prend pas le risque, Est ce que vous ne prenez pas le risque de troubler les choses, de dire que c'est forcément la même chose alors que ça ne l'est pas?
[00:05:59.260] - S. Agacinski
Non, mais je ne dis pas que c'est la même chose et je ne dis pas moi, je me place pas à la place du législateur. Je dis réfléchissons, je pose des questions et je parle d'ailleurs d'abord aux femmes. Je dis les femmes doivent d'abord s'interroger là dessus. Qu'est ce que ça veut dire au fond? De construire de manière artificielle, de provoquer de manière artificielle la naissance d'un enfant dont a priori, qui sera a priori privée de géniteurs et de père?
[00:06:23.250] - S. Agacinski
Moi, je dis aux femmes faites attention parce que on a déjà l'expérience avec la PMA, qui est d'ailleurs très, très peu. Pardon, je veux dire trop de choses à la fois. La PMA pour les couples mixtes, ce n'est pas des couples hétérosexuels, c'est des couples mixtes parce que la PMA est une .. est médicalement ... s'adresse
[00:06:45.870] - L. Salamé
la PMA thérapeutique. Pour ceux qui ont un problème
[] - S. Agacinski
Oui, c'est pas vraiment thérapeutique, c'est pour cause médicale.
[00:06:50.700] - L. Salamé
Ca vous êtes inquiète? Par exemple, ce qu'on utilise la PMA thérapeutique ou la PMA pour soigner une stérilité?
[00:06:58.050] - S. Agacinski
Ah ben non, pas du tout. Non, non, pas du tout ou pas du tout. On ne va pas abandonner la PMA. Je ne dis pas ça. Je constate simplement que dans les faits, aujourd'hui, les méthodes de d'injection directe pour être clair des spermatozoïdes dans le vide dans l'ovule font que la PMA pour les couples mixtes qui ont des problèmes de pathologie utérine, les gamètes, etc. Il y a cinq pour cent de don de gamètes. Tout le reste, c'est les gamètes du couple et l'enfant est donc l'enfant du couple.
[00:07:27.120] - S. Agacinski
Or, pour l'enfant qui est né de sperme inconnu. Vous avez tous lu le livre d'Artur Kermalvezen, etc. Pour l'enfant de sperme inconnu, il y a un problème. Il y a un problème qu'il faut essayer de résoudre et je suis d'accord sur l'idée que il faudrait peut être, par exemple, que le donneur laisse une lettre à l'enfant pour expliquer ses motivations pour qu'il y ait une repersonnalisation de l'engendrement. On va dire. Mais que se passe t il?
[00:07:52.710] - S. Agacinski
Si, si, si l'enfant, lui, n'a que une seule filiation maternelle ou de deux mères ou une seule mère? Alors on construit à cause de la loi et à cause de la médecine, les conditions d'une naissance qui va être différente de tous les autres enfants, qui va être tronquée, comme dit Lévi-Strauss. La parenté est construite sur la sur la procréation, c'est à dire elle est bilatérale. Qu'est ce que va penser un enfant qui va dire "mais pourquoi moi, je n'ai qu'une seule ? J'ai qu'une seule parenté ? J'ai une parenté mono sexuée ?"
[00:08:29.010] - L. Salamé
Mais pourquoi vous refusez de penser ? Pourquoi vous refusez de penser la famille sur un modèle autre que le modèle naturel? Un père et une mère? Vous ne comprenez pas ce qu'ils disent, c'est simplement un droit nouveau et il faut s'en réjouir.
[00:08:44.270] - S. Agacinski
C'est un, c'est un droit nouveau. Est ce que pour l'enfant ça va être. Est ce que ça? Est ce que ça respecte son être même. Je sais pas tout enfant, tout enfant, quel que qui naissent en laboratoire ou autrement, il naît d'un homme et d'une femme. Et je m'interroge tout simplement sur la possibilité de lui dire "Ben non toi, tu vas être créé comme ça, tu n'auras que
[00:09:15.680]- L. Salamé
vous répondez sur l'enfant et pas sur là, et pas sur la femme, sur le désir d'enfant. Vous pensez pas que le droit de fonder une famille, c'est un droit sans fondement.
[00:09:20.470] - S. Agacinski
Mais non. Mais le droit a fonder. Tout le monde a le droit de fonder une famille. Comment dire, la famille c'est comme la sexualité, c'est une totale liberté, mais ce n'est pas un droit. On ne peut pas avoir droit à un enfant. L'enfant est une personne. On a droit à quelque chose. On n'a pas le droit à quelqu'un.
[00:09:34.890] - L. Salamé
Bon, vous savez que vous prenez le risque de passer pour conservatrice, voire réactionnaire.
[] - S. Agacinski
Mais ça, ça me gène pas. Il y a des choses aussi qu'il faut savoir conserver quand on, comment dire, quand on dérape vers quelque chose qui frôle un peu le moins humain, disons. Il faut réfléchir à ça, il faut que les femmes réfléchissent aussi à ce qui se passera pour ces enfants à l'adolescence, ils vont demander des comptes, ils vont dire "Pourquoi moi, les autres". Il y a une inégalité là dedans. "Pourquoi moi je ne peux pas …" Tous les enfants qui ne connaissent pas leur père, ils peuvent faire une recherche en paternité. Eux, c'est radicalement impossible.
* la démarche n'est pas que philosophique, elle est clairement aussi politique - c'est attesté par le contexte, la collection dans laquelle est publié le manifeste, les auditions de S. A. par les parlementaires, etc.Mais moi, ma démarche est philosophique. Donc j'essaie de comprendre un peu dans l'histoire humaine le rapport très problématique de l'homme à son corps et à sa chair. Il a toujours rêvé de s'en échapper. Et aujourd'hui, en lisant, je ne sais pas, une juriste comme Marcela Iacub, par exemple. Elle nous dit que le but est de se passer de son corps pour procréer et de surmonter finalement cet état de mammifère sous- développé qui est le nôtre en ce moment. Je pense que notre rapport à la chair, au corps, au désir de s'en émanciper non plus aujourd'hui en ayant un corps glorieux dans l'autre monde, mais à partir des techniques.
* La loi française encadre très rigoureusement la PMA, en interdisant toute marchandisation du corps. L'ouverture de la PMA aux couples de femmes n'y change rien.C'est à ça que nous sommes confrontés et c'est ce rêve qui est alimenté d'une certaine manière par les industries qui produisent non seulement des machines, des robots, etc. Mais aussi à travers les biotechnologies qui produisent du corps humain et qui, du coup, génèrent aussi un marché du corps humain qui m'inquiète au tout au premier chef.
* La GPA est totalement interdite en France, elle est exclue du projet de loi.Et si j'ai pris position là, c'est parce que j'ai vu. Au départ, je ne pensais pas qu'on irait - Vous savez, j'ai travaillé longtemps sur la GPA dans "le corps en miettes" -
* Je n'ai rien lu dans le projet de loi qui fasse référence à l'enfant comme "être fabriqué". Rien dans le projet de loi ne remet en cause le fait qu'un enfant soit "engendré par un homme et une femme", si par là on veut dire "issu de la fusion d'un spermatozoïde et d'un ovule". Par contre, les donneurs de gamètes ne sont pas automatiquement les parents de l'enfant, mais c'est déjà le cas pour une adoption, une PMA dans un couple hétéro, un père inconnu, une déchéance des droits parentaux, etc. Rien de nouveau la dedans.Et là, dans "L'homme désincarné"j'ai constaté en voyant l'évolution finalement des discours que nous entendons et l'évolution des propositions qui sont faites, par exemple par le rapport de Jean-Louis Touraine à l'Assemblée nationale en janvier 2019, par le projet de loi qui se prépare. Je m'aperçois que progressivement, nous adoptons le vocabulaire et la logique, finalement, des instituts technologiques de reproduction humaine américains qui font que l'enfant n'est plus conçu comme un être engendré par deux personnes, par un homme et une femme, mais comme un être fabriqué
* J'ai du mal à voir le rapport entre la décision d'une cour américaine sur la GPA et un projet de loi français sur la PMA, excluant explicitement la GPA.et où, au fond, la parenté n'est plus déterminée par des relations interpersonnelles, mais se trouve déterminée par la volonté. [...] c'est que ce vocabulaire, je termine juste sur ce point les Américains, la Cour, la cour de Californie a défini comme parents d'intention un couple, quel qu'il soit, qui utilisait une mère porteuse pour faire un enfant.
* Ce que dit le projet de loi, c'est que la volonté et le consentement du couple est nécessaire pour devenir parent à l'aide d'une PMA, ce qui me semble être la moindre des choses. Ca ne dit pas que ça remplace les rapports à l'enfant, qui vont forcément exister dès leur que les parents l'élévent.Et nous, nous commençons à dire la parenté va se fonder sur la volonté et le consentement, et non plus du tout leur rapport personnel et charnel à l'enfant.
* J'ai du mal à voir ce que S.A. entends par "rapport charnel à l'enfant". Le sens usuel de "rapport charnel", c'est "rapport sexuel", mais S.A. ne parle clairement pas de rapport sexuel avec l'enfant. Veut-elle parler du rapport sexuel ayant engendré l'enfant ? Celui-ci n'existe pas dans le cadre d'une PMA pour un couple hétéro stérile, qu'elle approuve. Veut-elle parler la grossesse, où la mère porte l'enfant dans sa chair ? Celle-ci existe bien dans le cadre d'une PMA pour un couple de femme. A moins qu'elle ne veuille parler de la GPA, qui est exclue du projet de loi.Et nous, nous commençons à dire la parenté va se fonder sur la volonté et le consentement, et non plus du tout leur rapport personnel et charnel à l'enfant.
* Le droit est ferme là dessus, le projet de loi exclu la GPAje suis allé plus loin, notamment parce que je pensais que, par exemple, la PMA ou une généralisation de la PMA n'entraînerait pas la GPA que notre droit était ferme là dessus.
* Pas si Lea Salamé veut, c'est exclu dans le projet de loi. Aucune des deux raisons qu'elle va développer ne montre en quoi l'extension de la PMA au couples de femmes entrainerait la GPA.- L. Salamé :
Mais elle n'entraîne pas dans le projet de loi c'est totalement exclue.
- S. Agacinski :
Non, c'est parce qu'on est dans un. Si vous voulez. Si j'ai eu envie de m'engager, c'est pour deux raisons.
* Le discours commun est que le sexe (biologique) et le genre (social) ne sont pas corrélés à 100%, et que certains personnes ne se reconnaissent pas dans le genre correspondant à leur sexe. Il ne nie pas la différence biologique dans la reproductionD'abord, c'est par rapport à ce discours que je considère comme fantasques qui, pour moi, défient, défient la raison. Qui disent puisque puisque le sexe dans la société reçoit différentes significations , ce n'est que du genre. Il n'y a plus de sexe. Et même dénégation, d'une certaine manière, dans les théories queer de la réalité même de la différence sexuelle qui en fait fait que nous sommes différents sexuellement parce que nous nous reproduisons sexuellement et parce que nous sommes mortels. Les biologistes montrent tout ça très bien, le sens commun tout aussi bien que les biologistes.
* Une GPA n'est pas forcément une transaction financière.Moi dès que j'ai commencé à dire attention, l'usage d'une mère porteuse s'est quand même l'achat de la vie d'une femme pendant neuf mois, jour et nuit, le contrôle de sa vie, etc. C'est l'achat de l'enfant. Indirectement, c'est l'achat de la filiation maternelle de l'enfant, toutes choses qui sont absolument incompatibles avec les droits de l'enfant, les droits de l'homme.
* Il y a des gays et des couples hétéros stériles qui réclament le droit à la GPA. Cela ne veut pas dire qu'on va leur accorder.- L. Salamé
Vous avez l'impression qu'il y a un discours pro GPA ?
[] - S. Agacinski
alors on me dit on me dit attention, attention, si. Il y a un certain je dis bien certains, c'est pas tous les, mais les gays, bien entendu, il y a un certain militantisme LGBT ou gay qui dit nous avons droit, nous avons droit à la GPA, nous avons le droit d'acheter des femmes. Là, je dis. Et il y a eu d'ailleurs un clash entre entre les féministes, d'une certaine manière, et les gays.
* une GPA n'est pas un achat. Beaucoup de pays qui autorise la GPA interdisent par contre la rémunération de la mère porteuse (Canada, Inde, Royaume Uni, Australie, Vietnam, Afrique du Sud, Nouvelle Zelande, etc.)Mais moi, je dis si vous voulez vraiment, vous ou vous prétendez qu'il y a un droit à acheter le corps des femmes, ce qui est une régression incroyable dans notre culture, à ce moment là, vous exprimez une forme de misogynie, de violence misogyne inédite dans l'histoire. C'est extrêmement violent. Pour moi, c'est.. il n'y a pas de compromis,
* Pourtant, 2 minutes plus tôt, S.A. a indiqué que la généralisation de la PMA entrainerait la GPA, et a échoué a expliquer pourquoi.- L. Salamé
sauf que là, Sylvianne Agacinski, on parle de la PMA pour toutes, pas de la GPA
- S. Agacinski
Bien sûr c'est différent.
- L. Salamé
Oui, c'est différent. Or, dans votre texte, le texte qui paraît chez Gallimard, vous commencez par la. Est ce que ça prend pas le risque, Est ce que vous ne prenez pas le risque de troubler les choses, de dire que c'est forcément la même chose alors que ça ne l'est pas?
- S. Agacinski
Non, mais je ne dis pas que c'est la même chose et je ne dis pas moi, je me place pas à la place du législateur. Je dis réfléchissons, je pose des questions et je parle d'ailleurs d'abord aux femmes. Je dis les femmes doivent d'abord s'interroger là dessus
* Ah, on vient enfin au sujet de la PMA pour les couples de femmesQu'est ce que ça veut dire au fond? De construire de manière artificielle, de provoquer de manière artificielle la naissance d'un enfant dont a priori, qui sera a priori privé de géniteur et de père?
* Le sens de "couple hétérosexuel", c'est "couple composé d'un homme et d'une femme". le sens usuel de "couple mixte", c'est couple de personnes d'origines, nationalités, ou religion différentes. La loi actuelle indique clairement que le couple ayant recours doit être composé d'un homme et d'une femme. Ce sont donc des couples hétérosexuels. Le caractère médical n'y change rien. Pourquoi S.A. joue-t-elle ainsi sur les mots ? La réponse se trouve au début dans son audition au sénat, où elle développe cet argumentaire.Moi, je dis aux femmes faites attention parce que on a déjà l'expérience avec la PMA, qui est d'ailleurs très, très peu. Pardon, je veux dire trop de choses à la fois. La PMA pour les couples mixtes, ce n'est pas des couples hétérosexuels, c'est des couples mixtes parce que la PMA est une .. est médicalement ... s'adresse
. - L. Salamé
la PMA thérapeutique. Pour ceux qui ont un problème
- S. Agacinski
Oui, c'est pas vraiment thérapeutique, c'est pour cause médicale.
* D'accord.- L. Salamé
Ca vous êtes inquiète? Par exemple, ce qu'on utilise la PMA thérapeutique ou la PMA pour soigner une stérilité?
- S. Agacinski
Ah ben non, pas du tout. Non, non, pas du tout ou pas du tout. On ne va pas abandonner la PMA. Je ne dis pas ça.
* J'ai vérifié le chiffre, il est juste.On ne va pas abandonner la PMA. Je ne dis pas ça. Je constate simplement que dans les faits, aujourd'hui, les méthodes de d'injection directe pour être clair des spermatozoïdes dans le vide dans l'ovule font que la PMA pour les couples mixtes qui ont des problèmes de pathologie utérine, les gamètes, etc. Il y a cinq pour cent de don de gamètes. Tout le reste, c'est les gamètes du couple et l'enfant est donc l'enfant du couple.
* Arthur Kermalvezen a été conçu dans le cadre de la loi actuelle, que S.A. approuve. Le besoin de connaître ses origines pour une personne issue d'un don de gamète ne dépend ni du caractère homo/hétéro du couple qui l'éléve, ni du caractére pathologique de l'infertilité de celui-ci. L'argument ne s'applique donc pas au cas des couples de femmes.Or, pour l'enfant qui est né de sperme inconnu. Vous avez tous lu le livre d'Artur Kermalvezen, etc. Pour l'enfant de sperme inconnu, il y a un problème. Il y a un problème qu'il faut essayer de résoudre et je suis d'accord sur l'idée que il faudrait peut être, par exemple, que le donneur laisse une lettre à l'enfant pour expliquer ses motivations pour qu'il y ait une repersonanlisation de l'engendrement. On va dire.
* En quoi est-ce différent d'un enfant de père inconnu ? Ou d'une adoption par un célibataire (qui existe depuis des lustres sans que ça ne gène personne), ou d'une adoption par un couple homosexuel ?Mais que se passe t il? Si, si, si l'enfant, lui, n'a que une seule filiation maternelle ou de deux mères ou une seule mère? Alors on construit à cause de la loi et à cause de la médecine, les conditions d'une naissance qui va être différente de tous les autres enfants, qui va être tronquée, comme dit Lévi-Strauss. La parenté est construite sur la sur la procréation, c'est à dire elle est bilatérale. Qu'est ce que va penser un enfant qui va dire "mais pourquoi moi, je n'ai qu'une seule ? J'ai qu'une seule parenté ? J'ai une parenté mono sexuée ?"
* "Son être même" ? C'est quoi l'être même d'un enfant, et en quoi le fait qu'il soit issu d'un don de gamète et élevé par deux femmes ne le respecterait pas ? J'ai l'impression qu'on est dans un discours mystique, comme tout à l'heure le passage sur la mortalité.- L. Salamé
Mais pourquoi vous refusez de penser ? Pourquoi vous refusez de penser la famille sur un modèle autre que le modèle naturel? Un père et une mère? Vous ne comprenez pas ce qu'ils disent, c'est simplement un droit nouveau et il faut s'en réjouir.
- S. Agacinski
C'est un, c'est un droit nouveau. Est ce que pour l'enfant ça va être. Est ce que ça? Est ce que ça respecte son être même.
* L'enfant ne nait pas en laboratoire.Je sais pas tout enfant, tout enfant, quel que qui naissent en laboratoire ou autrement, il naît d'un homme et d'une femme.
* Tout le monde a le droit de fonder une famille, mais S.A. refuse aux couples de femmes les moyens de le faire.Mais non. Mais le droit a fonder. Tout le monde a le droit de fonder une famille. Comment dire, la famille c'est comme la sexualité, c'est une totale liberté, mais ce n'est pas un droit.
* Ca tombe bien, personne ne revendique le droit a un enfant. C'est un des épouvantails habituels des opposants à l'adoption par les couples homosOn ne peut pas avoir droit à un enfant. L'enfant est une personne. On a droit à quelque chose. On n'a pas le droit à quelqu'un.
* le moins humain, rien que ça ! Serieusement.- L. Salamé
Bon, vous savez que vous prenez le risque de passer pour conservatrice, voire réactionnaire.
- S. Agacinski
Mais ça, ça me gène pas. Il ya des choses aussi qu'il faut savoir conserver quand on, comment dire, quand on dérape vers quelque chose qui frole un peu le moins humain, disons.
* Pourquoi à l'adolescence ? Les enfants élevés par des couples homos pose la question bien avant, vu qu'il est impossible de leur cacher leur particularité. En quoi c'est difficile de dire à un enfant "Tes mamans avaient très envie d'avoir un bébé, alors un monsieur a gentiment donné une graine qu'on a mis dans le ventre de maman, et neuf mois plus tard tu es né. Quand tu auras 18 ans, tu pourras savoir qui est ce monsieur."Il faut réfléchir à ça, il faut que les femmes réfléchissent aussi à ce qui se passera pour ces enfants à l'adolescence, ils vont demander des comptes, ils vont dire "Pourquoi moi, les autres". Il y a une inégalité là dedans. "Pourquoi moi je ne peux pas ..." Tous les enfants qui ne connaissent pas leur père, ils peuvent faire une recherche en paternité. Eux, c'est radicalement impossible.
C'est copieux en effet. Mais ça vaut le détour.Cogite Stibon a écrit : 07 juin 2021, 20:59 Merci.
J'ai utilisé www.happyscribe.com, la version gratuite limitée à 10 minutes, et pas mal de correction manuelle.
Bonne digestion![]()
Je parlais de cet excellent produit. https://www.canadiantire.ca/fr/pdp/rode ... 0499p.htmlIgor a écrit : 07 juin 2021, 19:41 en vente libre chez Canadian Tire notamment. Le commis te conseil ça pis tu peux te retrouver en prison.![]()