Un de ces jours, il faudra que vous m'expliquiez ce que vous avez contre le post-modernisme (ou le modernisme tout court d'ailleurs).
Disons que vaguement, le postmodernisme est un courant qui affirme que toute les normes de notre sociétés ne sont que de pures constructions sociales. Dans des domaines tels que l'art, l'architecture ou à la rigueur l'éthique, ce genre d'idées ne sont pas encore trop pétées. Mais quand on essaye de batir une épistémologie (une théorie de la connaissance et des sciences) là dessus, on arrive rapidement au désastre. Tout le programme de l'épistémologie postmoderne est donc de montrer que la notion de vérité scientifique n'est en fait qu'une construction sociale. Plusieurs problèmes arrivent alors:
- circularité: affirmer que toute vérité scientifique n'est qu'une construction sociale est aussi une vérité scientifique, donc une construction sociale, donc on ne peut pas dire que cette affirmation soit vraie ou fausse en dehors de notre contexte social. Bref, c'est limite au niveau de la logique, mais c'est malheureusement le cadet des soucis des épistémologues postmodernes.
- le vrai problème est le suivant. En science, tout ne repose pas uniquement sur un consensus social, puisqu'il existe un cadre d'évaluation indépendant qui est la réalité. On effectue des expériences, et les résultats de ces expériences ne sont pas déterminés socialement.
A partir de là, les choses ont commencé à partir en sucette. Puisqu'il n'existe pas d'autres standards de vérité que celui de la société, les gens peuvent dirent à peu près n'importe quoi. Tu me diras que j'exagère, mais un physicien, Alan Sokal, a fait une petite expérience sans prétention. Il a écrit un texte qui ne voulait rien dire, enrobé de jargon, et l'a envoyé pour publication à une revue scientifique orientée postmoderne. L'article a été publié, alors qu'il est évident à sa lecture qu'il s'agit d'un grotesque canular (l'article est disponible
ici, et est du même niveau que ton article de Jean-Hubert Latrana

).
J'ai pas mal causé avec des personnes hors sciences dures, et jamais personne n'a à m'apporter des arguments crédibles pour défendre les idées des postmodernes. La meilleure justification que j'ai eu, c'est que le discours postmoderne n'était en fait qu'une poésie, à prendre au second degré.
Voilà, j'espère que cela répond à ta question.
Adhémar