Analyser la mouvance Woke

Politique, histoire, société... et autres sujets sans lien avec le paranormal
Igor
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Re: Analyser la mouvance Woke

#151

Message par Igor » 03 oct. 2021, 16:19

Kraepelin a écrit : 02 oct. 2021, 18:57

2. Le pouvoir de la langue: Pour le woke, en enlevant les mots « méchants » on purge la société, on efface les injustices que ces mots décrivent.
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o Dans la pensée postmoderne, le langage est considéré comme ayant un énorme pouvoir de contrôle sur la société et la façon dont nous pensons et est donc intrinsèquement dangereux. Il est également considéré comme un moyen peu fiable de produire et de transmettre des connaissances. De plus, pour eux, le sens du locuteur n'a pas plus d'autorité que l'interprétation de l'auditeur et l'intention ne peut donc pas l'emporter sur l'impact. Par exemple, si quelqu'un dit «qu'il y a certaines caractéristiques d'une culture qui peuvent générer des problèmes», et que l’auditeur choisit d'interpréter cette déclaration comme une insulte à propos de l'infériorité de cette culture et qu’il s'en offense, il n'y a pas de place pour insister sur le fait que l’offense découle d'une mauvaise compréhension de ce qui a été dit. Les intentions de l'auteur ne sont pas pertinentes, quand elles peuvent être connues. Par conséquent, puisque les discours sont censés créer et maintenir l'oppression, ils doivent être soigneusement surveillés et déconstruits. Cela a des implications évidentes pour l'action morale et politique. La réponse postmoderniste la plus courante à cette situation est de chercher les incohérences internes (aporie) dans lesquelles un texte se contredit et examiner les mots d’assez près pour en faire le procès en fonction de son propre agenda politique. Dans la pratique, les approches déconstructives du langage ressemblent donc beaucoup à des pinaillages sur les mots afin de passer délibérément à côté de l'essentiel [cette dernière phrase est de Pluckrose & Lindsay].
Dans la pensée postmoderne, le langage est considéré comme ayant un énorme pouvoir de contrôle sur la société et la façon dont nous pensons et est donc intrinsèquement dangereux. Il est également considéré comme un moyen peu fiable de produire et de transmettre des connaissances. De plus, pour eux, le sens du locuteur n'a pas plus d'autorité que l'interprétation de l'auditeur et l'intention ne peut donc pas l'emporter sur l'impact. Par exemple, si quelqu'un dit «qu'il y a certaines caractéristiques d'une culture qui peuvent générer des problèmes», et que l’auditeur choisit d'interpréter cette déclaration comme une insulte à propos de l'infériorité de cette culture et qu’il s'en offense, il n'y a pas de place pour insister sur le fait que l’offense découle d'une mauvaise compréhension de ce qui a été dit. Les intentions de l'auteur ne sont pas pertinentes, quand elles peuvent être connues.
C'est fascinant tellement c'est absurde. Pas étonnant que certains préfèrent se taire.

Par exemple, si un prof parle d'un singe (dans un cours de primatologie disons), un élève pourrait se sentir insulté, blessé, parce que dans son ressenti personnel subjectif trop de personnes racisés ont été insultées avec l'utilisation de ce mot et l'intention du prof n'a pas d'importance (il aurait dû utiliser le mot en ''s''). :ouch: :dingue:

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Kraepelin
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Re: Analyser la mouvance Woke

#152

Message par Kraepelin » 03 oct. 2021, 16:32

Igor a écrit : 03 oct. 2021, 16:19
C'est fascinant tellement c'est absurde. Pas étonnant que certains préfèrent se taire.

Par exemple, si un prof parle d'un singe (dans un cours de primatologie disons), un élève pourrait se sentir insulté, blessé, parce que dans son ressenti personnel subjectif trop de personnes racisés ont été insultées avec l'utilisation de ce mot et l'intention du prof n'a pas d'importance (il aurait dû utiliser le mot en ''s''). :ouch: :dingue:
Des idées absurdes, il y en a toujours eu qui couraient. Je me souviens dans les années 90 de l'essai la mafia médicale de Guylaine Lanctot qui avait fait un tabac au Québec et aussi en France, je crois. Le livre, que j'ai critiqué dans les pages du Québec Sceptique, n'était qu'un tissus d'énormités et des présomptions paranoïdes qui feraient rigoler si l'auteur n'avait eu un pareil succès.

Je vais encore me répéter, mais ce qui est le plus nouveau dans le courant woke, c'est la complicité des autorités institutionnelles. Vraiment, j'en reste gaga !
:mur:
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Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke

#153

Message par Dominique18 » 03 oct. 2021, 16:34

A noter toutefois que ce n'est pas un vrai souci pour et avec des personnes dotées :

d'une aptitude à l'écoute de points de vue opposés sur des sujets leur tenant à coeur,
sans perdre trop rapidement cette capacité d'écoute et l'aptitude à nuancer (sans démagogie toutefois) les réponses apportées,
donc dotées, en plus, de patience.
Oui, mais... en France
le constat qui ne s'invente pas, suite à une enquête rigoureuse, et qui précise les problématiques éventuelles à venir... "La fracture", de Frédéric Dabi avec Stewart Chau, qui donne matière à réfléchir, plus qu'on ne croit, quitte à être réellement surpris et désarçonné.
Ce qui rejoint la réflexion de synthèse de Loutre. Il s'avère impossible d'avoir une vision binaire du futur, avec les générations montantes, sous peine de se planter complètement et de rater l'essentiel, à savoir comprendre de quoi il s'agit. C'est loin d'être simple parce que les contradictions, de forme comme de fond, sont multiples.
On sort de la mouvance woke, tout en y revenant sur certains points.

https://www.youtube.com/watch?v=qO6gZkw7tN8

https://www.ifop.com/publication/livre- ... eric-dabi/

Poussée d'une forte religiosité chez les jeunes, avec sacralisation du fait religieux, la laïcité battue évidemment en brèche, les croyances reprennent du terrain. Cette génération n'est pas pas une génération Charlie a constaté Frédéric Dabi dans son enquête.
Cette jeunesse doute des structures collectives, voire les conteste, mais croit en elle, en ses ressources individuelles potentielles, en sa réussite économique, à son accomplissement par le travail. Le travail étant une valeur sûre, l'individu prime.
La fracture? Parce que les différences, entre différents niveaux (jeunes avec la génération précédente, jeunes entre eux, jeunes par rapport aux institutions, par rapport à leurs engagements, par rapport à l'ensemble des français...), sont béantes, d'après les enquêteurs et auteurs.
Mais, presque paradoxalement, la génération montante est porteuse de valeurs optimistes et positives.
A découvrir.
Dernière modification par Dominique18 le 03 oct. 2021, 16:55, modifié 2 fois.

Igor
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Re: Analyser la mouvance Woke

#154

Message par Igor » 03 oct. 2021, 16:52

Kraepelin a écrit : 03 oct. 2021, 16:32 Des idées absurdes...
Je ressens moi-même un malaise d'avoir utilisé cet exemple je dois dire (et je tiens à préciser que mon intention n'était pas d'insulter qui que ce soit malgré que cette réalité que j'ai exprimé existe).

Ceci dit, je crois en la discussion et en la possibilité de se comprendre.

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Dash
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Re: Analyser la mouvance Woke

#155

Message par Dash » 03 oct. 2021, 17:00

ABC a écrit : 03 oct. 2021, 15:31[...]A-t-il une ou des solutions ? Et si oui la ou lesquelles ? Et quelles solutions proposer [...]
J'apprécie tes interventions, mais je te « déteste » aussi, car tu mets tjrs « le doigt sur le bobo » et poses exactement les « bonnes questions ». Mais c'est le genre d'intervention et d'échange qui « me tire vers le haut » et me pousse donc vers « ce qui est constructif ». ;)

Vais pas trouver « The » solution, mais au moins tenter de « dégrossir » un peu pour m'en approcher...

L'une des difficultés que j'y vois, c’est que, pour moi, elle comprend une partie que je qualifierai de l'ordre du « cheminement personnel » (et ce n'est pas « très "in" » en science ni ici, sur ce forum). En ce sens qu'il n'y a pas de formation pour être parents et que même s'il y en avait :

- la théorie et les connaissances ne remplacent pas l'intégration. Donc même si plusieurs parents savent très bien (nonobstant ceux qui n'en ont même pas conscience) qu'ils ne devraient pas faire « ceci/cela », ils n'intègrent pas nécessairement pour autant suffisamment pour « faire/ne pas faire », dans l'application pratique,

- même si un « programme », une « formation » existait, l'un des revers de la médaille d'un des principes de nos démocraties, c'est justement de ne pas vouloir « entrer de force dans les chambres à coucher » et donc de laisser les gens libres d'élever et d'éduquer leurs enfants selon leurs propres valeurs, principes, croyances et convictions.

Conséquemment, même si, au-delà de l'ordre du « cheminement personnel », il existe bel et bien du savoir scientifique exploitable (psychologie de la petite enfance et des méthodes éducatives, c.f « l'œuvre » de Jean Piaget, P. Ex., entre autres, mais nous pourrions aussi évoquer le Béhaviorisme qui génère des connaissances exploitables sans faire appel à des « notions fumeuse de psychisme », concernant les réflexes d'Input/Ouput), le mieux que l'on puisse faire (mais ce serait déjà bcp) c'est donc d'avoir un enseignement obligatoire (dès le lycée?) sur l'éducation des enfants, la psychologie de la petite enfance, etc. Non?

Car il est quand même très curieux et paradoxale que la seule activité dont ne peut s'échapper l'humain afin de se perpétuer (non pas copuler, mais) c'est-à-dire comment éduquer, « conditionner » au mieux sa progéniture afin de maximiser son potentiel et éviter de le « carencer », ne soit pas aussi prioritaire et enseigné à tous. Au même titre que l'arithmétique!

Je veux dire, étant donné que tout ce qui ne relève pas de l'innée, mais de l'acquis a le plus d'incidence et d'influence lors de la petite enfance et de l'enfance, c'est là que tout se joue en réalité. Sinon, ensuite, l'on peut passer le tiers du restant de sa vie à tenter de « corriger » un comportement, une attitude, une façon d'appréhender, d'aborder et gérer telle ou telle situation et certains (puisque tous ne sont pas nécessairement dans une dynamique de « croissance personnelle » et encore moins étudiants en « psycho ») n'y arrive même pas dans le cours d'une vie, que ce soit par incapacité, manque de connaissances et/ou par simple manque d'intérêt.

Bref, voilà au moins « une piste », àma, des plus pertinentes.
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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nikola
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Re: Analyser la mouvance Woke

#156

Message par nikola » 03 oct. 2021, 17:24

Igor a écrit : 03 oct. 2021, 16:19 Par exemple, si un prof parle d'un singe (dans un cours de primatologie disons), un élève pourrait se sentir insulté, blessé, parce que dans son ressenti personnel subjectif trop de personnes racisés ont été insultées avec l'utilisation de ce mot et l'intention du prof n'a pas d'importance (il aurait dû utiliser le mot en ''s''). :ouch: :dingue:
Mieux : si ce professeur dit que nous (les humains) sommes des singes, il va en plus se prendre les chochottes créationnistes sur le râble.
Kraepelin a écrit : 03 oct. 2021, 16:32 Des idées absurdes, il y en a toujours eu qui couraient. Je me souviens dans les années 90 de l'essai la mafia médicale de Guylaine Lanctot qui avait fait un tabac au Québec et aussi en France, je crois. Le livre, que j'ai critiqué dans les pages du Québec Sceptique, n'était qu'un tissus d'énormités et des présomptions paranoïdes qui feraient rigoler si l'auteur n'avait eu un pareil succès.
Je me souviens de cette allumée, j’ai assisté à une de ses conférences à Rennes avec un pote il y a environ vingt-cinq ans. La salle (environ cinq cents personnes) était pleine de gogos. C’était du gros n’importe quoi, avec des arguments tellement nuls que je me demandais comment on pouvait gober ça. C’était hallucinant.
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

-+- Cavanna, François -+-

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Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke

#157

Message par Dominique18 » 03 oct. 2021, 17:43

@ Kraepelin

Je confirme pour la France, au sujet de Guylaine Lanctot.
Il y eut Claire Séverac, aussi ravagée, le même style.
Toujours d'actualité dans certains milieux où règnent les pseudo-sciences.

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ABC
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Re: Analyser la mouvance Woke

#158

Message par ABC » 03 oct. 2021, 18:15

Dash a écrit : 03 oct. 2021, 17:00 Lors de la petite enfance et de l'enfance, c'est là que tout se joue en réalité.
Ben oui, domaine sensible par excellence puisque toute proposition sur ce sujet est susceptible de rencontrer presque autant de convictions fortes et différentes que de personnes sur :
  • ce qu'il faut, et ce qu'il ne pas faire en matière d'éducation
  • ce qui peut être considéré légitime ou au contraire inacceptable,
  • ce qui doit à tout prix être laissé aux parents et ne doit en aucun cas être, même en partie, confié à l'éducation nationale (avec un jugement variant grandement selon les personnes concernant les contours de la frontière entre éducation parentale et éducation nationale)
  • ce que l'on a le droit de sanctionner, ce que l'on a le devoir de sanctionner ou que l'on doit au contraire encourager
  • sur la légitimité de la notion d'autorité des parents, des professeurs, des institutions, des forces de l'ordre, des élus (ou pas d'ailleurs)...
    et même de l'autorité en général.
Bref, une magnifique pomme de discorde...
...et pourtant, ce sujet est important. Il mérite d'être traité avec soin et avec sérénité (malgré l'enjeu). Il faudra bien trouver un moyen ou un autre de faire avancer les discussions sur ce sujet un peu plus largement que sur un petit coin, d'un petit fil, d'un petit forum (malgré toute l'estime qu'on peut avoir pour ce type de moyen d'échange et de proposition des pistes à explorer face aux difficultés assez sérieuses de notre société désormais mondiale...

...car non l'histoire n'est pas un éternel recommencement.

Des situations de bifurcation apparaissent parfois dans l'histoire. Dans ces situations, de petites causes peuvent engendrer de grands effets. Les décisions prises à un niveau en apparence ridiculement bas (1), peuvent alors peser très lourd dans la balance sur l'évolution globale de notre société. Selon moi, nous sommes en présence de l'une de ces bifurcations, la plus importante me semble-t-il dans l'histoire connue de l'humanité.

(1) Selon moi, ça peut descendre à un niveau individuel et pour des actions ou des paroles en apparence presque anodines. Je pense, par exemple, à ce policier qui, chaque matin, faisait un petit signe de la main à une petite fille dont l'environnement familial était défaillant. Un jour il a détecté, grace à son attention, un problème qui aurait pu couter la vie à cette petite fille (un problème de malnutrition il me semble. La mère se drogait). La petite fille, plus tard, une fois sortie d'affaire a fait de même dans son choix de vie et de profession, jouant ainsi un rôle d'amplification et de diffusion de l'attention qui lui avait été accordée dans un moment difficile de sa vie.
Kraepelin a écrit : 03 oct. 2021, 16:32 Des idées absurdes, il y en a toujours eu qui couraient. Je me souviens dans les années 90 de l'essai la mafia médicale de Guylaine Lanctot qui avait fait un tabac au Québec et aussi en France, je crois. Le livre, que j'ai critiqué dans les pages du Québec Sceptique, n'était qu'un tissus d'énormités et des présomptions paranoïdes qui feraient rigoler si l'auteur n'avait eu un pareil succès.
nikola a écrit : 03 oct. 2021, 17:24 j’ai assisté à une de ses conférences à Rennes avec un pote il y a environ vingt-cinq ans. La salle (environ cinq cents personnes) était pleine de gogos. C’était du gros n’importe quoi, avec des arguments tellement nuls que je me demandais comment on pouvait gober ça. C’était hallucinant.
Pas facile de lutter contre un engoument pour des points de vue nuisibles mais potentiellement populaires malgré les évidentes contrevérités qui y sont présentées comme des vérités évidentes (donc ne nécessitant pas d'être démontrées. "Au diable la rigueur d'analyse et le respect des faits, ces outils privilégié de la pseudo-science ! Et là salve d'applaudissements soutenue.").

issigi
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Re: Analyser la mouvance Woke

#159

Message par issigi » 04 oct. 2021, 02:18

Le Québec accueille la mouvance woke avec bcp d'indulgence et d'ouverture. Suffit-il d'amalgamer religion et patriarcat que tout un pan culturel, ancestral se déconstruise sur la place publique. D'où le refus du gouvernement en place d'avouer un racisme systémique qui mine l'état et ses institutions sur la base des discriminations identitaires. Au contraire, la société québécoise prend sur elle de canaliser la catharsis des minorités opprimées depuis des siècles, voire des millenaires.

M'est avis qu'au fil de l'exercice des raccourcis en viennent à confondre racisme et classisme à l'échec de l'intégration citoyenne autant immigrante que de souche.

Des lors le débat prend une tout autre dimension, assis sur la connaissance, sa dissémination et au delà, sur le fondement même des technosciences et sa valeur face au défi que constitue l'énergie de production, la production de richesse dans un écosystème viable.

Cette branche woke constitue le fer de lance de notre civilisation.

Voir, au premier chef de cette prise de conscience, cette entreprise périlleuse, la notion du capital et du communal comme deux branches d'un seul arbre et d'en tirer les paradigmes qui en exprimerait tout le potentiel.

Les guerres de territoires aujourd'hui sévissent en microclimat et utilisent comme arme le fétichisme, l'ostentation, le jugement de valeur ultra sensible qui vise à faire sa place, la préserver envers et contre tout.

À suivre
..giter à l'amarre.. Amarré au gîte..

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Dash
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Re: Analyser la mouvance Woke

#160

Message par Dash » 04 oct. 2021, 03:39

ABC a écrit : 03 oct. 2021, 18:15...domaine sensible par excellence puisque toute proposition sur ce sujet est susceptible de rencontrer presque autant de convictions fortes et différentes que de personnes sur :
  • ce qu'il faut, et ce qu'il ne pas faire en matière d'éducation
  • ce qui peut être considéré légitime ou au contraire inacceptable,
Oui, mais c'est pourquoi j'ai évoqué Piaget et le behaviorisme parce qu'il y a, au-delà de tout avis subjectif et arbitraire, sur ce que nous considérons « correcte ou non » (au sens « moral »), des connaissances scientifique exploitables, qui quand on les saisit, ne peuvent qu'être bénéfique dans le cadre de l'éducation d'un enfant, et ce, peu importe les convictions personnelles qu'un parent veuille transmettre à son enfant.

Par exemple, pour prendre un exemple très très simple, quand Piaget suggère qu'il est préférable de poser une question à un enfants (« pourquoi, Simon, crois-tu que ce bateau flotte sur l'eau ? ») plutôt que de débuter par lui expliquer pourquoi, nous pouvons tous — nonobstant nos convictions et ce qu'on veut transmettre comme valeurs perso à notre enfant — saisir que cela stimule l'imagination, la déduction et la réflexion et que c'est donc un « outils », parmi d'autres, à transmettre pour le bien de notre progéniture.

Ensuite, saisir, P. Ex., qu'un enfant a autant besoin « d'amour » (qui se traduit concrètement par de l'attention, de la tendresse, de l'affection, de l'encouragement, de la latitude, etc.) que « d'encadrement » (qui se traduit par le fait d'être confronté à des limites claires et stables et l'expérimentation de conséquences en cas de non-respect de ces dernières), afin de fournir un relatif « équilibre » à l'enfant, est quelque chose qui ne relève pas d'une « valeur », mais qui est plutôt assez bien « démontré », documenté en psychologie. L'on n'est pas en « science dure » comme en math/physique, bien sûr, mais ce n'est pas « mou » comme la psychanalyse non plus.

Conséquemment, peu importe les convictions « politico-religieuses » et/ou les croyances et les valeurs perso d'un parent, tous devraient être en mesure de saisir (si c'était enseigné!) que sans cet équilibre, par exemple que trop d'autorité risque d'affaiblir la spontanéité et surtout de saper l’estime de soi, car ne procurant pas l’opportunité à l'enfant de démontrer qu’il peut être responsable, ce qui peut finir par générer de l'anxiété chez lui. Et, qu'au contraire qu'avec « trop d'amour » et sans suffisamment de cadres, l’enfant peut aussi vivre de l'insécurité et devenir anxieux, car si tout est permis et qu'il n'y a jamais de conséquence, il ne sait plus au fond ce qui est correct ou pas, n'apprend pas à respecter des limites et peut, au final, paradoxalement, se sentir négligé, sentant qu'on ne s’occupe pas suffisamment de lui. Bref, tout ceci est quand même bien documenté en psycho (source trouvée vite fait qui résume très bein ces questions d'équilibre) et tout à fait saisissable rationnellement en plus de ne pas être incompatible avec les valeurs perso qu'un parent tente de transmettre à son enfant. Bah, sauf peut-être à moins de vouloir faire consciemment et de façon assumée de son enfant une espèce de « lobotomisé » et/ou de « carencé », plusieurs notions du développement sont on ne peut plus rationnelles (input/output~causes/effets), « scientifiques » et ne relèvent pas de valeurs subjectives et/ou de « théories perso » sortant de la tête d'un « coach autoproclamé ». Mais bon, c'est certain que le prérequis, c'est d'être réceptif un minimum « à la science » (dont la psychologie de la petite enfance, entre autres).
ABC a écrit : 03 oct. 2021, 18:15ce que l'on a le droit de sanctionner, ce que l'on a le devoir de sanctionner ou que l'on doit au contraire encourager
C'est plus ou moins important dans la mesure où les deux doivent être présents et donc expérimentés! L'important c'est qu'il y ait encouragements et « latitudes » parfois ET limites et sanctions parfois. Ensuite, concernant « quoi? » Ça, oui, ça peut très bien être laissé aux choix du parent, selon ses valeurs et convictions, mais le simple fait de faire saisir aux parents, qu'au-delà de « qu'est-ce?/quoi? » — ce qui demeure à leur entière discrétion — ce qui importe, c'est avant tout de fournir l'expérimentation des ces 2 types d’expériences formatrices à leurs enfants, dans une mesure relativement constante et équilibrée!

C'est pourquoi, àma, ce genre de connaissance, qui devrait être transmise, enseigné à tous les parents, n'est pas aussi incompatible qu'on le croit avec le fait de pouvoir quand même transmettre nos valeurs et convictions perso à nos enfants.
ABC a écrit : 03 oct. 2021, 18:15sur la légitimité de la notion d'autorité des parents, des professeurs, des institutions, des forces de l'ordre, des élus (ou pas d'ailleurs)...et même de l'autorité en général.
En effet! Et c'est précisément pourquoi cela devrait débuter à la toute base, en valorisants et expliquant aux parents pourquoi l'équilibre entre attentions, supports, encouragements, latitudes VS restrictions, limites et conséquences ne peut qu'être favorable et formateur pour le développement affectif et la construction d'une personnalité saine et équilibrée de leurs enfants. Nécessairement ensuite, les enfants bénéficiant de cet équilibre, devenu adultes, seront encore plus réceptifs, prédisposés et aptes à transmettre le même équilibre. Nonobstant encore une fois, les valeurs pouvant être transmises au travers cet équilibre.

ABC a écrit : 03 oct. 2021, 18:15...et pourtant, ce sujet est important. Il mérite d'être traité avec soin et avec sérénité (malgré l'enjeu). Il faudra bien trouver un moyen ou un autre de faire avancer les discussions sur ce sujet un peu plus largement que sur un petit coin, d'un petit fil, d'un petit forum...
Yep, tout à fait!
ABC a écrit : 03 oct. 2021, 18:15...car non l'histoire n'est pas un éternel recommencement...Des situations de bifurcation apparaissent parfois [...]Selon moi, nous sommes en présence de l'une de ces bifurcations, la plus importante me semble-t-il dans l'histoire connue de l'humanité.


Ça dépend de quoi l'on cause et du point de vue traité, mais tes interventions porte à réflexion et, de toute façon, croire que rien ne peut être changé n'est pas fécond ni constructif. Alors... ;)
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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Kraepelin
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Re: Analyser la mouvance Woke

#161

Message par Kraepelin » 04 oct. 2021, 06:52

Le canon musical classique dans la mire des décolonisateurs

Le dernier délire woke à faire le bulletin de nouvelles. Les hippies de JF sont parvenues à convaincre l'Université d’Oxford à réformer son cursus d'enseignement de la musique classique qui est dénoncé comme un « système de représentation colonialiste ». Fini la domination des grands compositeurs européens blancs. Oxford passerait à la musique africaine. La notation musicale elle-même est remise en question. De vieux érudits, incapables de trouver des renforts auprès des lâches ou des complaisants du milieu universitaire qui les entour, sont conduit à démissionner avec fracas en espérant que le bruit finissent par "éveiller" quelqu'un.

Notre monde est terrifiant!
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Re: Analyser la mouvance Woke

#162

Message par Dominique18 » 04 oct. 2021, 07:31

En réponse à l'article cité de Kraepelin...

Les bases de la notation musicale écrit, moderne, remontent au XII ème siècle, d'après les documents d'époque conservés.
Les neunes ont précédé (vers le IX ème siècle). Ce furent les premiers signes d'une notation musicale organisée, plutôt relative au chant grégorien, soit une interprétation vocale, en occident.

Entre le XII ème et le XIII ème siècle des recherches successives conduisirent progressivement à l'élaboration du standard de notation musicale, pour les instruments et le chant, la partition à cinq lignes, en occident. Ce fut un outil de mémoire (garder la trace matérielle d'un morceau de musique) et de communication (un musicien doit pouvoir déchiffrer/lire un morceau qu'il ne connaît pas et l'interpréter en fonction des indications disponibles).

Ce système, dynamique, s'est continuellement enrichi et amélioré au cours des âges.

Autre élément à considérer : à l'époque baroque, par exemple, le diapason des instruments n'utilisait pas comme étalon le la 440 hertz, qui n'entra en "vigueur" qu'à partir de... 1953...
Ce qui incita nombre de musiciens à rejouer sur des instruments anciens, dans la mesure du possible, pour retrouver les "subtilités" de cette époque faste.... et aller de découvertes en découvertes...
Connaissances et savoir...

Aparté (exemple de questionnements et de remises en cause dynamiques):
Les six suites pour violoncelle seul de J.S. Bach (1723) continent de susciter un certain nombre de questions quant à la sixième suite. Pour quel instrument a-t-elle été composée ?
À l'instar du « Klavier », dont on ignore s'il s'agissait du clavecin, du clavicorde ou de l'orgue, l'instrument auquel Bach destinait les suites pour violoncelle est sujet à spéculations : s'il s'agit indubitablement d'une « basse de violon » accordée comme l'est le violoncelle moderne, il est possible qu'il s'agisse d'un instrument tel que le violoncello da spalla[1], porté à l'épaule. Dans une interview accordée à Diapason, Sigiswald Kuijken précise[2] :

« La plupart des musicologues s'accordent, et depuis longtemps, sur le fait que Bach a conçu sa sixième suite pour « violoncelle » à l'intention de la viola pomposa. Et qu'on ne conclut pas un recueil de sonates pour clarinette avec une sonate pour saxophone. Je suis maintenant persuadé que les six suites sont pour viola da spalla — ou pour pomposa si vous préférez.* »

La réussite des transcriptions pour alto des Suites — enregistrées par Lillian Fuchs, William Primrose et plus récemment par Antoine Tamestit — va dans ce sens. Il est aussi probable que la question de la nature exacte de l'instrument n'était pas d'une grande importante pour Bach.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Suites_ ... ul_de_Bach

https://spirit-science.fr/doc_musique/diapason3.html

Fin de l'aparté.

Cette entrée en matière, par rapport à l'article de Kraepelin, pour illustrer de façon constructive et critique, que la stupidité intellectuelle conduit à des aberrations somptueuses.
Ce ne sont plus des oeillères, mais des plaques d'égouts soudées.

La complexité de l'univers musical, sa dynamique, sur les plans historiques, ethniques, physiques, anthropologiques... ne sauraient être réduites à des considérations militantes, idéologiques, saugrenues, partisanes, somme toute, acculturées.

La "relecture" de l'histoire, à son propre profit, n'est qu'une distorsion sans fondements culturels, qui se rapproche dangereusement de deux courants de sinistre mémoire, qui ont produit suffisamment de dégâts durant le XX ème siècle.

Revenir sur le principe de notation musicale...
Les noires, les blanches, la culture dominante blanche, les racisés forcément victimes, discriminés...
Déconsidérer les interprètes en fonction de leur origine...
Si on laisse le wokisme continuer à déferler avec tous les dommages et dégâts, consubstantiels et collatéraux, il est fort possible que nous parvenions à l'illustration IRL de la maxime suivante : un peuple sans Histoire n'a aucun avenir.
Wokisme (version 2021) et connerie semblent aller couramment de pair.

Ce qui ne sous-entend aucunement la dépréciation de combats légitimes, à condition que l'intelligence,dans toutes ses dimensions, en soit le moteur. Un exemple : la reconnaissance de ces "femmes de l'ombre", dans l'histoire de l'astronautique américaine.

https://nassimameftah.com/femmes-inspir ... de-lombre/

Je ne sais pas ce que pense Jordi Savall de ces absurdités phénoménales, lui qui est un infatigable déchiffreur et découvreur, un trait d'union entre des peuples et des cultures depuis plusieurs décennies.

https://m.youtube.com/watch?v=1sLwoG6QQXg

Est rappelée la "lâcheté" des instances universitaires face à ce genre de vagues, ce qui continue à décrédibiliser un peu plus la valeur du savoir dispensé, qui n'en a nul besoin en ces temps troubles.

Quand les connaissances et le savoir sont occultés et pris en otage à ce point, il y a péril.
Comment peut-on se montrer aussi obtus, aussi hermétique, face à cette immensité culturelle unique?
Il faut vraiment manquer de discernement, faire preuve de petitesse et de médiocrité intellectuelles pour se oser se livrer à ce genre de "combats" puérils, stériles et fétides.
Les sciences subissent ce même genre d'assauts, qui restent pour le moment... anecdotiques... Jusqu'à quand?
Déconstruire est toujours d'une facilité déconcertante.
L'inverse s'avère beaucoup plus abrupt et difficile.

* Sigiswald Kuijken et la viola da spalla ou pomposa

https://m.youtube.com/watch?v=081JUQ7f6Yo

Troublant, non?

Pour le plaisir, Paolo Pandolfo, à la viole de gambe...

https://m.youtube.com/watch?v=PiVhBMy6350

Le seul, à ma connaissance, qui a proposé une interprétation complète des six suites de J.S. Bach jouées sur une viole de gambe.
Une pure merveille (avis très personnel).

Encore du hors-sujet? Sans doute .que proposent donc les wokes (version moderne) en matière de culture ?
Dernière modification par Dominique18 le 04 oct. 2021, 10:56, modifié 5 fois.

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Dash
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Re: Analyser la mouvance Woke

#163

Message par Dash » 04 oct. 2021, 08:34

Kraepelin a écrit : 04 oct. 2021, 06:52 Le canon musical classique dans la mire des décolonisateurs

Le dernier délire woke à faire le bulletin de nouvelles. Les hippies de JF sont parvenues à convaincre l'Université d’Oxford à réformer son cursus d'enseignement de la musique classique qui est dénoncé comme un « système de représentation colonialiste ». Fini la domination des grands compositeurs européens blancs. Oxford passerait à la musique africaine. La notation musicale elle-même est remise en question. De vieux érudits, incapables de trouver des renforts auprès des lâches ou des complaisants du milieu universitaire qui les entour, sont conduit à démissionner avec fracas en espérant que le bruit finissent par "éveiller" quelqu'un.

Notre monde est terrifiant!
L'article mentionne aussi, vers la fin, ce que j'avais mis en lien il y a quelques jours concernant l’English Touring Opera (ETO) où l’on apprenait que 14 musiciens avaient appris qu’ils ne seraient pas réengagés, parce qu'ils sont blancs!

C'est fou comment certains ne réalisent pas que ce genre de discrimination raciale est exactement ce qui à conduit à ce qu'ont subi ceux qu'ils veulent maintenant « privilégier ». Dans le « moins pire des cas », si ça continue à se généraliser comme pratique, ça ne fera que « bouger le mal de place » en interchangeant qui sont victime de racisme. Et dans quelques générations, les « blancs » seront alors « les opprimés ». Bravo! C'est vraiment top comme moyen de combattre le racisme. :roll: En réalité (« admettons » un instant qu'il ne s'agit pas juste de l'effet d'une pression, mais d'un réel désir de faire pour le mieux), ce n'est pas « le racisme », en tant que cause, que ces gens combattent, mais œuvrent seulement envers ce qui peut profiter à un groupe en particulier, ce qui n'a rien à voir et est complément antinomique avec ce qu'est le racisme, quand c'est fait au détriment d'un autre groupe d'individus. :yeux:
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke

#164

Message par Dominique18 » 04 oct. 2021, 08:38

Il est là le noeud du problème : l'inversion de pseudo-valeurs frelatées qui conduit à produire du racisme "à l'envers".
Ubuesque et absurde.
Du Bouteldja et du Diallo

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MaisBienSur
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Re: Analyser la mouvance Woke

#165

Message par MaisBienSur » 04 oct. 2021, 09:07

ABC a écrit : 03 oct. 2021, 15:31
D'accord avec cette analyse. Je crains qu'il ne s'agisse d'un problème majeur. A-t-il une ou des solutions ? Et si oui la ou lesquelles ? Et
  • quelles solutions proproser
Leur donner un chien...

Tous ces parents qui cherchent "l'amour à tout prix"
Donc celui de leurs enfants qu'ils ne veulent contraindre de peur de les perdre (?)
Ne sont t-ils pas eux même en carence de tendresse, d'affection ?
Quand est-il de leur relation de couple ?

Il y a quelques générations, dans un milieu très patriarcal, la place de chacun était définie, inégale, mais définie.
Aujourd'hui, j'ai souvent l'impression de voir des "potes", des amis en couple plutôt que des "amoureux". Je le vois avec mes 3 enfants, leurs amis, ou dans la rue, au restaurant, etc... L'égalité homme/femme est (enfin) beaucoup plus présente, mais la place de chacun dans cette nouvelle entité est floue, il s'agit plus d'un binôme qu'une réelle relation intime.
J'en aurais presque l'impression que pour arriver à cette égalité, les hommes n'ont pas corrigé/effacé leurs "défauts" mais les femmes les ont "adopté" :a8:

Et, ama, cette nouvelle relation homme/femme joue un rôle important sur la relation parents/enfants. Ce qui n'est pas vécu dans le couple est projeté/recherché sur leur progéniture.

D'où avoir un chien, quitte à mal élever un être vivant à aimer :a4:
C'est tout autant dangereux, mais ça ne manifeste pas le samedi après-midi :lol:
Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu.

Avant, j'étais indécis, maintenant je n'en suis plus très sûr...

Les marmottes qui pissent au lit passent un sale hiver (Philippe Vuillemin)

Igor
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Re: Analyser la mouvance Woke

#166

Message par Igor » 04 oct. 2021, 13:28

Un bel exemple de racisme systémique, et de la nécessité qu'il y a selon cette théorie de déconstruire si on veut vraiment lutter contre le racisme qui est ancré au coeur de nos institutions (qu'elles soient culturelles ou politiques avec ses statues et représentations d'une autre époque).

J'pense que j'viens de comprendre ce qu'ils veulent dire par racisme systémique. Comme si d'autres causes (celle des femmes par exemple) n'avaient pas pu progresser autrement qu'en opérant cette déconstruction (c'est assez angoissant j'dois dire).

Espérons au moins qu'ils n'introduiront pas la dissonance en plus, ce qui semble assez classique chez eux, élevé au rang de canon même (être la règle).

Au moins ils sont cohérents sur une chose, il faut tout déconstruire (pas juste les statues).

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Re: Analyser la mouvance Woke

#167

Message par DictionnairErroné » 04 oct. 2021, 13:43

Tasser des blancs pour être remplacé par des racisés, religiosés, désexués, n'est pas nouveau non plus, nous appelons ça également de la discrimination positive. Aujourd'hui c'est devenu de la décolonisation sous l'oeil du racisme systémique (racisme institutionnel) américain. L'ampleur, la réalité et la gravité ne sont pas les mêmes entre le Québec et les États-Unis.

Racisme «systémique»
https://www.journaldemontreal.com/2021/ ... n-se-calme
Le concept de «racisme institutionnel» a vu le jour dans les années soixante aux États-Unis, sous la plume de Stokely Carmichael et de Charles V. Hamilton, deux défenseurs des droits civiques pour les «Noirs». À cette époque, Stockely Carmichael dénonça le système hérité de siècles de ségrégation en déclarant à propos des États-Unis : «Les institutions opérant dans ce pays sont clairement racistes et construites sur le racisme.»

Vu la question raciale à l’époque aux États-Unis, l’usage du terme «racisme institutionnel» (aujourd’hui devenu «racisme systémique») est compréhensible. Mais de la perspective historique du Québec avec les Premières Nations, j’ai du mal à saisir la pertinence de la recommandation de Mme Kamel au gouvernement du Québec.
Notre Maka Kotto va dans le même sens. Les détracteurs du Québec à la saveur de peau sensible sautent les plombs parce que notre premier ministre François Legault a refusé de rendre la journée de la conciliation autochtone en jour férié déclaré par le premier ministre du Canada Justin Trudeau, qui rappelons-nous a décidé de prendre des vacances lors de ce premier jour férié au calendrier. Pourtant, l'Ontario ne l'a pas fait, mais silence radio. La pression pour que François Legault déclare haut et fort et sûrement avec quelques larmes comme Trudeau le fait si bien, qu'au Québec le racisme systémique (institutionnel) existe bel et bien.

Sur Facebook, j'argumentais que personne ne fait référence à la "loi sur les Indiens" fédérale qui est la source de cette discrimination. Maka Kotto l'exprime mieux que moi...
Non, le Québec ne mérite pas le procès que même une partie de son élite politique et intellectuelle lui fait en ce moment.

Le Québec serait-il coupable par association ? Il n’est tout de même pas à l’origine de la loi sur les « Indiens » dont découlent le statut colonial des peuples autochtones et le cortège de mépris, de stéréotypes et de préjugés qui vient avec.

Considérant que désormais, elle joue d’imposture en s’inscrivant sur l’échiquier politique, je me serais attendu à ce que la coroner, Mme Géhane Kamel, qui a enquêté sur le décès tragique de Mme Joyce Echaquan, porte un regard sérieux sur cette loi raciste avant de recommander au gouvernement du Québec de reconnaître le « racisme systémique » et de s’engager à son élimination... Commençons par abolir cette loi.

Comment éliminer un phénomène dont on n’a aucun contrôle sur la source ? Est-ce le gouvernement du Québec qui a brisé les peuples autochtones avec une loi et des pensionnats de conditionnement psychique ?
Et il termine avec ce que nous savons sur le racisme, qui est en fait une question de préjugés. En parenthèses, le wokisme américain utilise des termes violents, brutes pour s'exprimer (avec raison selon le vécu) et ça contamine le débat au Québec. Un sujet à explorer.
Je leur dirais que cette maladie est causée par deux virus extrêmement contagieux respectivement appelés « stéréotype » et « préjugé » dont l’origine est connue sous le nom d’« ignorance ».
L'excellent billet de Kraepelin nous aide à définir les termes et contextes. J'ai par contre quelques bémols, en voici un...
Le wokisme est le fait d’une jeunesse qui a grandi dans un rapport à l’autorité paradoxale. Les psychologues Greg Lukianoff et Jonathan Haidt dans The Coddling of the American Mind, ont souligné que les militants wokes sont issus de familles aisées, de familles dans lesquelles des changements culturels se sont manifestés durant les dernières décennies avec des conséquences sensibles. L’une d’elles est l’exacerbation de la tendance à la surprotection des enfants. Alors que dans les milieux populaires les enfants sont assez largement laissés entres eux pendant les périodes de jeux libres, dans les milieux aisés, ils sont beaucoup plus chaperonnés par des adultes. Alors que les enfants de milieu populaire s’habituent à régler entre eux leurs différends, pour les gosses de riches, l’érosion progressive du temps moyen de jeu libre empêcherait le développement de cette forme d’autonomie. En vieillissant, l’individu garderait le besoin de faire appel à des figures d’autorité extérieure pour régler ses griefs avec ses semblables.

Faire un lien entre wokisme et autorité paradoxale tel que décrit dans le texte me semble mal visé. Je ne nie pas l'existence de l'autorité paradoxale, mais la limiter aux familles aisées pour démontrer l'origine des "petits lapins" wokes ne convient pas, ça n'a pas de sens. L'autorité paradoxale existe dans tous les niveaux sociaux. Dans les couples divorcés, nous voyons ce phénomène entre les parents envers les enfants à différents degrés.

C'est justement ceux qui ont vécu le racisme aux États-Unis qui ont la capacité d'argumenter, de critiquer puisqu'ils en ont fait l'expérience toutes leurs vies. Ils peuvent en parler et le dénoncer avec raison même s'ils ont étés soumis à une autorité paradoxale ou pas.

J'irais plutôt avec le terme anglophone "woke" être éveillé, vigilant, être sur ses gardes, dénoncés qui est le coeur de la mouvance et dont je crois provoque une hypervigilance et ses conséquences psychologiques d'où l'apparition des opportunistes par contamination. Les opportunismes, le cancer du wokisme, sont à l'afflue de toute mouvance qui vont à l'encontre de leurs propres intérêts et réagissent en mode panique.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Re: Analyser la mouvance Woke

#168

Message par Kraepelin » 04 oct. 2021, 14:02

Dash a écrit : 04 oct. 2021, 08:34
C'est fou comment certains ne réalisent pas que ce genre de discrimination raciale est exactement ce qui à conduit à ce qu'ont subi ceux qu'ils veulent maintenant « privilégier ». Dans le « moins pire des cas », si ça continue à se généraliser comme pratique, ça ne fera que « bouger le mal de place » en interchangeant qui sont victime de racisme. Et dans quelques générations, les « blancs » seront alors « les opprimés ». Bravo! C'est vraiment top comme moyen de combattre le racisme. :roll: En réalité (« admettons » un instant qu'il ne s'agit pas juste de l'effet d'une pression, mais d'un réel désir de faire pour le mieux), ce n'est pas « le racisme », en tant que cause, que ces gens combattent, mais œuvrent seulement envers ce qui peut profiter à un groupe en particulier, ce qui n'a rien à voir et est complément antinomique avec ce qu'est le racisme, quand c'est fait au détriment d'un autre groupe d'individus. :yeux:
Lorsque l'on dénonce la discrimination dont ont crois est victime, il est, bien sûr, implicitement contradictoire (ou du moins paradoxale) de revendiquer, dans le même élan, des mesures discriminatoires. C'est aussi une approche toxique qui empoisonne tout le monde.

Je ne crois pas que les blancs dans leur ensemble vont passer du côté des "opprimés". Je crois, par contre, que la tension entre les groupes va s'exacerbée au lieu de diminuer. Les États-Unis ont adopté à la grandeurs du pays des politiques de discriminations positives. Dans les milieux où ces politiques s'exercent, crois tu qu'ils s'en trouvent mieux?

La discrimination positive est une lame la double tranchant qui blesse souvent bien plus celui qui l'utilise. Les bénéficiaires de discrimination positive sont immédiatement soupçonnées de ne pas avoir la compétence appropriée à la fonction. Ceux qui semblent en bénéficier deviennent donc l'objet d'une importante méfiance de la part des autres.: »On c'est bien, ELLE n'a eu la job que parce qu'elle est une femme.» «On c'est bien LUI, il a eu la promotion parce que c'est un black». Cette méfiance conduit ensuite à des attentes négatives de la part des subalternes et des témoins avec un biais de confirmation important. À la première erreur: «Ha,ha, on le savait bien que ...»

Et le raisonnement n'est pas complètement sans fondements. Parfois des personnes mal préparées obtiennent des promotions pour rencontrer une règle de parité. Qui veut voyager dans un avion de ligne dont le pilote n'aurait eu la charge que pour complaire à une règle de parité? Qui veut faire opérer son enfant par le chirurgien qui semble (ou pourrait être) le moins bon des chirurgiens de l'équipe?

Le milieu de la musique est un milieu hypersensible au favoritisme. Les mesures mises en place sont généralement étanches. Pour obtenir un poste dans un orchestre symphonique, les candidats doivent passer une épreuve (par exemple: jouer une pièce qu'ils ne connaissaient pas d'avance) derrière un écran qui les rend absolument anonymes. Les juges n'ont que leurs oreilles pour juger du meilleur candidat. Aussi, lorsqu'arrive le nouveau dans l'orchestre, quelque soit le sexe et la couleur, personne ne doute que ce soit le meilleur disponible (1). Aussi, les nouvelles politique de l'opéra britannique dont tu parles est absolument scandaleuse et sera probablement contreproductive.


1- Il y a même eu un cas amusant il y a quelque années à l'orchestre symphonique de Québec. Un motard avait réussi à se faire sélectionner.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Sebass
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Re: Analyser la mouvance Woke

#169

Message par Sebass » 04 oct. 2021, 14:41

L'homme de paille woke, selon Lagacé:
https://www.lapresse.ca/actualites/chro ... r-woke.php

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Re: Analyser la mouvance Woke

#170

Message par DictionnairErroné » 04 oct. 2021, 14:51

Revenons à woke, éveillé, vigilance. Lorsque nous achetons une voiture modèle X. Votre attention (vigilance) sera portée à remarquer les voitures du même modèle, jusqu'à dire qu'il y en avait beaucoup sur la route. Pourtant, avant l'acquisition vous ne le remarquiez jamais. De même pour le wokisme, vous verrez du racisme partout, de l'appropriation culturelle partout, etc. C'est la nature même du woke, d'être vigilant.

Tout comme l'hypervigilance d'un hypocondriaque par exemple. C'est une attention obsessive que j'appelle de surface, un automatisme qui ne requiert aucune analyse, aucune critique.

Surtout ne pas oublier que c'est un concept américain (très raciste avec des injustices sociales flagrantes) que nous importons.
Dernière modification par DictionnairErroné le 04 oct. 2021, 14:54, modifié 1 fois.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke

#171

Message par Etienne Beauman » 04 oct. 2021, 14:54

Sebass a écrit : 04 oct. 2021, 14:41 L'homme de paille woke, selon Lagacé:
https://www.lapresse.ca/actualites/chro ... r-woke.php
Ca fait plaisir de lire un article mesuré comme celui là, merci !
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#172

Message par Dash » 04 oct. 2021, 15:03

DictionnairErroné a écrit : 04 oct. 2021, 13:43Faire un lien entre wokisme et autorité paradoxale tel que décrit dans le texte me semble mal visé. Je ne nie pas l'existence de l'autorité paradoxale, mais la limiter aux familles aisées pour démontrer l'origine des "petits lapins" wokes ne convient pas, ça n'a pas de sens. L'autorité paradoxale existe dans tous les niveaux sociaux. [...]
Ça se discute.

Premièrement, oui, c'est pas mal généralisé, peu importe les milieux. C'est donc une tendance générale. Conséquemment ça affecte une majorité des jeunes des nouvelles générations, peu importe les classes sociales.

Deuxièmement, peu importe les détails, étant donné que le point précédent est suffisant pour expliquer une tendance plutôt générale, mais, comme je l'ai partagé avec les exemples vus en CPE de milieux aisés, pour avoir discuté avec 2 autres éducatrices, mais cette fois de milieux « populaires », la tendance s'observe aussi, mais les cas sont moins fréquents et moins « absurdes ». Si ce n'est que parce la mère monoparentale, P. Ex., qui en arrache pour joindre les deux bouts, malgré qu'elle soit dans « la grande tendance de son époque » concernant le fait de ne pas vouloir « stresser son petit lapin », vit des trucs qui la rende moins patiente, entre autres. Pas sûre qu'elle « ait le loisir » d'arriver une heure en retard au boulot parce que son petit Simon a envie de crêpes ce matin et pas sûr qu'elle ait forcement tous les ingrédients nécessaires (contrairement à un garde mangé de bobos). Simon va donc probablement manger ses « toasts ». Bref, tu vois l'idée?. Et, dans certains quartiers pauvres, ce n’est pas rare qu'on m'a raconté , que l'enfant arrive « pas tout à fait propre » et certain sentent même l'odeur du « weed » dans leurs cheveux. Bref, la « clientèle » diffère totalement!

Il y aune tendance général dans la société, mais dans un « univers de bobos aisés », toutes les circonstances sont bcp plus propices pour faire vivre bcp moins de contrainte et d'adversité aux jeunes, si ce n'est que l'aspect matériel ($$$). Si ce n'était pas problématique, je pourrais poster des photos de fêtes d'anniversaires que prépare une « maman aisée » pour sa gamine de 3 ans! C'est complètement disproportionné : personnages grandeur nature de tous les personnages d'une franchise de film de Walt Disney, gâteau gigantesque, animation de professionnels, tableaux et déco hors de prix, jouets, cadeaux par dizaines, etc. Rien à voir avec l'anniversaire de Simon qui mange des toasts. :? Qu'est-ce que la petite va espérer, à 14 ans, après avoir connu ce genre d'anniversaire dès ses 3 ans? :yeux: De toute ma vie, je n’ai jamais, moi-même, assisté à un anniversaire aussi démesuré~débile. Il y a clairement des différences concernant les notions de contrainte et d'adversité, pour les enfants de milieux aisés. La tendance est la même, mais tout est exacerbé!

Je trouve donc ton « ça n'a pas de sens » bcp trop fort. Ça fait bien un certain sens, pour moi, même s'il y a matière à « relativiser » ;)
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Re: Analyser la mouvance Woke

#173

Message par Dash » 04 oct. 2021, 15:33

Etienne Beauman a écrit : 04 oct. 2021, 14:54
Sebass a écrit : 04 oct. 2021, 14:41 L'homme de paille woke, selon Lagacé:
https://www.lapresse.ca/actualites/chro ... r-woke.php
Ca fait plaisir de lire un article mesuré comme celui là, merci !
Sauf que le propos ne concerne que le détournement d'un mot (et je n'ai presque à redire sur le propos de P. Lagacé*). Mais ça ne change strictement rien sur les tendances qu'on observe et donc sur un mouvement en cours. Je l'ai dit a au moins 3 reprises, si certains n'aiment pas qu'un mot devenu connoté négativement « entache » l'origine d'un mouvement progressiste « aux bonnes intentions » aux USA, il y a plusieurs décennies, perso, je n'ai aucun problème à utiliser un autre mot pour désigner ce dont moi je traite dans mes posts. ;)

Presque, car faut savoir, qu'ici, au QC, R. Martineau est son ancien co-animateur et qu'ils sont en guerre depuis quelques années. Lagacé profite donc aussi de la situation pour justifier astucieusement une façon de basher son ancien comparse. Les deux font pareil, en se servant de leur tribune parfois, depuis quelques années, se renvoyant chacun la balle.

Sinon, Pat Lagacé ne se mouille jamais vraiment concernant aucun sujet qui pourrait lui nuire professionnellement, contrairement à Martineau. Comme ici (même si je ne suis pas en désaccord avec ce qu'il dit) où le fait de relativiser sur l'exploitation du mot Woke, lui permet, encore une fois, de demeurer du côté de la « bien-pensance ». Bizarrement, Lagacé de traite jamais ou très rarement des dérives (associé aux wokes justement). Alors qu'il pourrait très bien le faire sans, justement, employer le mot woke. Mais non.
:hausse: :roll:
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Re: Analyser la mouvance Woke

#174

Message par DictionnairErroné » 04 oct. 2021, 15:56

Dash a écrit : 04 oct. 2021, 15:03
DictionnairErroné a écrit : 04 oct. 2021, 13:43Faire un lien entre wokisme et autorité paradoxale tel que décrit dans le texte me semble mal visé. Je ne nie pas l'existence de l'autorité paradoxale, mais la limiter aux familles aisées pour démontrer l'origine des "petits lapins" wokes ne convient pas, ça n'a pas de sens. L'autorité paradoxale existe dans tous les niveaux sociaux. [...]
Ça se discute.

Premièrement, oui, c'est pas mal généralisé, peu importe les milieux. C'est donc une tendance générale. Conséquemment ça affecte une majorité des jeunes des nouvelles générations, peu importe les classes sociales.

...

Il y aune tendance général dans la société, mais dans un « univers de bobos aisés », toutes les circonstances sont bcp plus propices pour faire vivre bcp moins de contrainte et d'adversité aux jeunes, si ce n'est que l'aspect matériel ($$$).
C'est la prémisse du texte que je réfute. Qu'un statut social élevé influence le militantisme woke. Ce serait plutôt le contraire. Ceux qui ont vécu la pauvreté, la discrimination se reconnaîtront dans la mouvance tandis qu'un "privilégié blanc" aisé ne s'y reconnaîtrait pas.

La question de l'autorité paradoxale provient plutôt de l'instabilité de l'autorité parentale et pas nécessairement la richesse. Je vais demander à papa il dira oui, à maman, à grand-papa, grand môman... Aucun rapport avec la richesse, c'est une question de débalancement, d'instabilité devant cette instabilité l'enfant réalise qu'il obtient des choses différentes selon la personne sans rien faire de différent puisqu'il vit dans une déstabilisation parentale. Tout dépendra de sa personnalité, de son niveau affectif envers l'un ou l'autre des parents, ça peut aller dans tous les sens et créer des affects à long terme.

«surprotection de l’enfant entraînerait une persistance de sa fragilité juvénile».

Je l'ai remarqué à plusieurs reprises. Un narcissisme assez dominant, n'accepte pas la critique, ne peut échanger, car ils ne comprennent que leur position, à la limite fin manipulateur, menteur, hypocrite... C'est le résultat d'une déstabilisation de l'autorité parentale ou d'une attitude parentale commune néfaste.

Mais est-ce ceci qui explique l'attitude de sensiblerie d'un woke? Sûrement pour une partie, oui, mais dominant comme le souligne le texte, absolument pas. Pour moi, ça réfère au terme Woke et ses conséquences surtout pour des personnes vivant la discrimination, l'injustice sociale. La sensiblerie provient principalement de l'attitude à avoir pour être woke et non la référence à la richesse, à l'instabilité parentale.
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Re: Analyser la mouvance Woke

#175

Message par LoutredeMer » 04 oct. 2021, 16:05

Dash a écrit : 04 oct. 2021, 08:34 L'article mentionne aussi, vers la fin, ce que j'avais mis en lien il y a quelques jours concernant l’English Touring Opera (ETO) où l’on apprenait que 14 musiciens avaient appris qu’ils ne seraient pas réengagés, parce qu'ils sont blancs!
Ils n'ont donc pas été réengagés, contrairement à quelqu'un ici qui parlait de licenciement... C'est pas pareil. Ils sont donc en Contrat à durée Déterminée (CDD) ou en Contrat Saisonnier ou similaire. Ce contrat se pratique couramment dans le monde du travail, le monde artistique , et donc il vaudrait mieux mettre en question ce type de contrat (assez dévastateur), plutot que le wokisme.

Il n'est pas non plus rare que dans un groupe de musique, de nouveaux musiciens remplacent d'autres.

D'autre part, parmi tous les orchestres classiques, ballets classiques, pièces de théâtre classiques que j'ai vus (IRL et sur les media), je n'y ai pratiquement jamais vu de noirs, d'arabes ou d'asiates "de pure souche" jusqu'à présent... sauf évidemment si le créateur était africain ou asiate.

J'ai lu quelque part ici ou dans un article que le "blackface" existait encore. C'est normal ça?

Et dans quelques générations, les « blancs » seront alors « les opprimés ».
Ca m'étonnerait fortement...
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..

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