Analyser la mouvance Woke
- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
Merci PhD Smith de ce rappel qui permet de préciser l'articulation entre l'intervention de Xavier-Bertrand Salvador, son analyse, et le constat, sur le terrain US, de Brice Couturier.
Le futur européen restera-t-il sur des bases (et une histoire) européennes ou sera-t-il indexé sur la mouvance US?
Il peut être intéressant de se repencher sur ce que disait Caroline Fourest:
https://m.youtube.com/watch?v=Njbjt1Z40pc
génération offensée... Plutôt que woke, qui est un phénomène d'importation, offensé semble plus approprié.
Offensée, parce que déçue par des promesses d'émancipation non tenues, avec le modèle universaliste, républicain et laïque. Les politiques ont manqué de courage et d'anticipation, en n'écoutant pas suffisamment les acteurs de terrain qui oeuvrent au quotidien, et ce depuis plusieurs décennies. Ce qui peut expliquer la réactivité en conséquence peut-être pas toujours très appropriée.
Ce contenu est présent dans l'émission C Politique, sur la 5, de ce dimanche (17/10/2021):
https://www.france.tv/france-5/c-politi ... ardfi.html
de 16' à 18'45", on retrouve ce que Brice Couturier a développé dans son livre.
de 34' à 43'20", une présentation et une analyse de données révélatrices.
Emission riche et éclairante.
Le futur européen restera-t-il sur des bases (et une histoire) européennes ou sera-t-il indexé sur la mouvance US?
Il peut être intéressant de se repencher sur ce que disait Caroline Fourest:
https://m.youtube.com/watch?v=Njbjt1Z40pc
génération offensée... Plutôt que woke, qui est un phénomène d'importation, offensé semble plus approprié.
Offensée, parce que déçue par des promesses d'émancipation non tenues, avec le modèle universaliste, républicain et laïque. Les politiques ont manqué de courage et d'anticipation, en n'écoutant pas suffisamment les acteurs de terrain qui oeuvrent au quotidien, et ce depuis plusieurs décennies. Ce qui peut expliquer la réactivité en conséquence peut-être pas toujours très appropriée.
Ce contenu est présent dans l'émission C Politique, sur la 5, de ce dimanche (17/10/2021):
https://www.france.tv/france-5/c-politi ... ardfi.html
de 16' à 18'45", on retrouve ce que Brice Couturier a développé dans son livre.
de 34' à 43'20", une présentation et une analyse de données révélatrices.
Emission riche et éclairante.
- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
Brice Couturier, autre interview:https://video.lefigaro.fr/figaro/video/ ... s-boomers/
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Sans façon.Dominique18 a écrit : 18 oct. 2021, 18:04 Brice Couturier, autre interview:https://video.lefigaro.fr/figaro/video/ ... s-boomers/
Il y a des limites à la curiosité.

Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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- LoutredeMer
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Re: Analyser la mouvance Woke
Etienne Beauman a écrit : 18 oct. 2021, 18:27Sans façon.Dominique18 a écrit : 18 oct. 2021, 18:04 Brice Couturier, autre interview:https://video.lefigaro.fr/figaro/video/ ... s-boomers/
Il y a des limites à la curiosité.![]()
---
https://fr.wikipedia.org/wiki/Brice_Couturier
Il déclare que face à l'islamisme et d'une manière globale « les journalistes ne savent rien, ce sont des idéologues fous, ils sont piteux, ils sont miséreux »13. Il critique également les universitaires qu'il qualifie de « bien pensants » — « ces idéologues de petit calibre, cooptés par leurs camarades de l'Université » — et qui, selon lui sont « arrogants », « incultes » et « méprisent les faits, les chiffres, la réalité »1.
L'hebdomadaire Marianne estime en 2020 que Brice Couturier défend « l'action du gouvernement avec une ferveur qui confine au fanatisme.

A 5' 54 de la vidéo :
Brice Couturier : "Ils [les wokes] veulent restreindre le champ des possibles, le contraire de ce que nous avions voulu."
Journaliste : -Oui mais, ce sont des phénomènes qu'on voit meme aux USA dans les années 60 avec notamment le mouvement Malcolm X.
BC : - Aaah oui, il y avait déjà un mouvement noir, heu, il y avait déjà un mouvement noir nationaliste mais celui qui avait le vent (édité) en poupe c'était celui de Martin Luther King. Nous, nous sommes les héritiers de MLK, eux, non, ils lui tournent le dos."
--
Mouais. Je trouve le journaliste qui interviewe beaucoup plus intéressant...
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
Re: Analyser la mouvance Woke
Dommage, j'ai aimé ses chroniques dans "Cultures Monde" dont j'ai parlé dans mes messages ici ou là par exemple. Je n'étais pas toujours d'accord avec quelques unes de ses idées, mais j'ai apprécié ses analyses des idées qui traversaient les débats intellectuels anglo-saxons.
MLK était universaliste, Malcolm X non.
MLK était universaliste, Malcolm X non.


- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Selon wiki il a été assassiné alors qu'il était en train de prendre cette voix.
En 2011, l'historien Manning Marable publie un livre Malcolm X: A Life of Reinvention, qui montre comment après son départ de Nation of Islam, Malcolm X embrasse des idées humanistes et universalistes93.
Le travail de Manning Marable est conforté lorsqu'en 2018, sort un documentaire The Lost Tapes : Malcolm X de Tom Jennings94,95 pour le Smithsonian Channel U.S. (en) permet de réévaluer le parcours de Malcolm X, de briser l'image de l'activiste raciste pour montrer, après son retour de La Mecque son engagement plein et entier dans le mouvement des droits civiques et des droits de l'homme96.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
Brice Couturier, aussi talentueux soit-il, reste un humain avec ses qualités, ses travers, ses défauts. Ces derniers minorent peu son analyse dont on retrouve nombre d'éléments dans le discours de Xavier-Bertrand Salvador (cité dans un post précédent).PhD Smith a écrit : 19 oct. 2021, 00:21 Dommage, j'ai aimé ses chroniques dans "Cultures Monde" dont j'ai parlé dans mes messages ici ou là par exemple. Je n'étais pas toujours d'accord avec quelques unes de ses idées, mais j'ai apprécié ses analyses des idées qui traversaient les débats intellectuels anglo-saxons.
MLK était universaliste, Malcolm X non.
J'avais traité du contexte dans lequel évoluait Malcolm X:
viewtopic.php?p=607278&hilit=Frazier#p607278
On retrouve bien des similitudes sur le plan égarements activistes (à comprendre dans le sens extrémismes exacerbés) avec la situation actuelle dont cette obsession de la "race", alors que Martin Luther King plaçait le débat à un autre niveau.
Comme Nelson Mandela.
https://m.youtube.com/watch?v=SdEyawdwisw
Il y a matière à réflexion.
Et on en arrive à l'un de ces exemples concrets, avec application sur le terrain. De la théorie à la pratique ::
https://m.youtube.com/watch?v=66OxJmiBzw0
L'un de mes voisins immédiats, pratiquement à la fin de sa carrière, professeur dans un lycée de petite ville lambda, apprécie, comme ses collègues, ces changements de climat. Il exerce depuis au moins trois décennies dans le même établissement. Il a pu dispenser ses cours comme il l'entendait. Depuis les cinq dernières années, il ne peut plus. Il a renoncé à se battre, épuisé, il sauve les meubles en ayant choisi délibérément de préserver sa santé et son intégrité physique.
Un cas isolé ? Non.
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Et bien sûr c'est de la faute des gamins, surement des wokes, pas des gouvernants qui laissent l'école publique se dégrader depuis des décennies ?Dominique18 a écrit : 19 oct. 2021, 08:25 l a pu dispenser ses cours comme il l'entendait. Depuis les cinq dernières années, il ne peut plus. Il a renoncé à se battre, épuisé, il sauve les meubles en ayant choisi délibérément de préserver sa santé et son intégrité physique.
Il est tout à fait normal en démocratie d'avoir des groupes de pression militant pour leurs intérêts propres, le vrai problème vient de l'incapacité de moyen des acteurs publiques pour empêcher les dérives.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
Je n'ai traité que d'un constat par rapport à une personne et dans une situation.Et bien sûr c'est de la faute des gamins, surement des wokes, pas des gouvernants qui laissent l'école publique se dégrader depuis des décennies ?
Il est tout à fait normal en démocratie d'avoir des groupes de pression militant pour leurs intérêts propres, le vrai problème vient de l'incapacité de moyen des acteurs publiques pour empêcher les dérives.
Les "offensés" (quelques pseudo-offensés vitupérants par classe) représentent l'une des composantes.
L'incapacité des gouvernants depuis plusieurs décennies, une autre.
Des groupes de pression militants, une troisième.
L'incapacité des structures et des acteurs publics à réguler, une dernière.
En quoi consiste l'enseignement? (cf. référence à Ferdinand Buisson, par exemple).
Apprendre, comprendre, pour pouvoir ensuite débattre, en faisant preuve d'un esprit critique.
Pour pouvoir apprendre, il faut d'abord savoir écouter, se cultiver.
Le contraire serait étonnant, je n'en connais pas personnellement.
Il ne s'agit pas d'approuver, mais de s'élever.
J'ai parlé précédemment de la faillite du système universaliste qui ne peut fonctionner sans carburant à savoir avec des moyens concrets.
Il n'y a pas de "sûrement la faute des gamins" pas plus que "sûrement des wokes" dans mes propos.
Le terme "woke" ne convient plus, j'ai détaillé pourquoi et explicité.
Je dresse un état des lieux avec des problématiques inhérentes.
Je n'affirme rien mais étudie les questions.
Comment sortir de l'impasse?
Certainement pas avec une base fondée sur les théories de genre et de la race (cf. intervention de Xavier-Bertrand Salvador).
Pour revenir à l'exemple de terrain partial que j'ai fourni, le voisin s'est fait traiter de raciste avec d'autres qualificatifs.
Depuis le temps qu'il exerce, avec différentes populations, ça l'a interloqué et laissé sidéré.
Sa vie personnelle est en complète contradiction avec cette affirmation.
La montée en puissance à ce niveau est problématique: la moindre remarque peut être immédiatement connotée (d'où ma préférence pour le terme "offensé" avec son corrolaire "hyper-sensibilité"). Tout peut servir de prétexte (remarque pour indiscipline, langage inapproprié, irrespect, tenue vestimentaire, travail non réalisé,"mauvaise" note.... Un véritable catalogue de la victimisation).
Il est question d'un état d'esprit et uniquement d'un état d'esprit, pas encore général, mais envahissant.
Son quotidien, comme celui de beaucoup de ses collègues émérites (émérites, parce qu'ils font partie des murs depuis un moment), est devenu ainsi.
Face à une trentaine de "gamins" (dont certains ont la stature d'un joueur de rugby), la balance bénéfice-risques est vite calculée.
D'après ses propos, ce n'est pas la violence physique qui prédomine, mais l'état d'esprit, le travail de sape continuel.
L'institution, les autorités, les gouvernants... peuvent être mis en cause, les carences et manquements rappelés, mais dans l'immédiat, que fait-on?
Une minorité tyrannise une majorité (constat de terrain sur le plan des répercussions auprès des élèves lambda, qui ne demandent rien à personne), le programme scolaire est difficilement abordé et traité comme il le devrait (c'est pourtant un contrat, légalisé). Il concerne pourtant une génération en devenir, qui devraient s'insérer dans la société, avec un socle de connaissances en principe solide.
Quand l'école vacille, ce n'est jamais très porteur.
Quand un travail de sape est copieusement organisé, comment doit-on réagir?le vrai problème vient de l'incapacité de moyen des acteurs publiques pour empêcher les dérives.
cf. les réactions face au dernier rapport de Jean-Pierre Obin, la commission Bronner...
Avant qu'il y ait eu quoi que ce soit d'organisé concrètement sur le terrain, les critiques pleuvent.
(pour la commission Bronner, il fallait régler la question de la présence d'un membre inopportun, ce qui n'enlève rien au contenu de cette commission.
Pour Obin, son rapport est restrictif, pro-gouvernemental,... que sais-je encore... Ah oui, il persiste avec ses lubies exprimées en 2004!!!!)
Comment peut-on espérer avancer sereinement?
Dernière modification par Dominique18 le 19 oct. 2021, 13:56, modifié 1 fois.
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Il faudrait agir en conséquence, non ?Dominique18 a écrit : 19 oct. 2021, 10:48 Le terme "woke" ne convient plus, j'ai détaillé pourquoi et explicité.
Pourquoi continuer de poster dans un fil s'appelant "Analyser la mouvance Woke", alors ?
Pourquoi le faire dans le même message où tu mets en avant le bouquin de Couturier dont le chapeau est
"Puritanisme, victimisation, identitarisme, censure...L'enquête d'un « baby boomer » sur les mythes de la génération woke"
?
Si tu veux parler du problème multi-factoriel de l'éducation sans avoir comme cibles toute désignées "les wokes" pourquoi ne pas faire un fil à part portant sur l'éducation ?
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- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
Tu as les réponses, c'est très bien.
Je peux donc m'abstenir de commenter.
Je note que tu t'attaches toujours aux détails pas à une situation globale où on peut étudier et examiner les éléments dans leur contexte, et dans un environnement. Je ne commettrai pas un post de plus, inutile, sur ce sujet.
Éviter de répondre à des questions en ne prenant pas compte de la globalité de la situation exposée, en posant d'autres questions à la place, en glissant d'un environnement à des interrogations sur la personne, non, merci. Je ne poursuis pas.
Aparté
Je ne traite pas uniquement d'enseignement, je replace celui-ci dans un contexte global de société en devenir par rapport à une classe d'âge représentée. Aux dernières nouvelles, la construction d'une société future repose sur des populations scolarisées.
Pour considérer une société, encore faut-il avoir conscience de ses niveaux d'organisation.
Je ne mets pas un livre en avant. Je présente une information disponible à laquelle le lecteur peut accéder. Le contenu d'un livre ne s'arrête pas à son titre (heureusement!). Libre à chacun d'investiguer, de se l'approprier, de critiquer, ou pas.
Fin de l'aparté
"Woke" et "offensé", c'est peu ou prou la même chose, en déclinaison française. Je me réfère à Caroline Fourest +(déjà citée).
Je privilégie la langue française, pour traiter de situations françaises.
Ce qui pourrait donner, sur ce fil...
"Analyser la mouvance woke" ou "Analyser la génération offensée".
A voir...
Je peux donc m'abstenir de commenter.
Je note que tu t'attaches toujours aux détails pas à une situation globale où on peut étudier et examiner les éléments dans leur contexte, et dans un environnement. Je ne commettrai pas un post de plus, inutile, sur ce sujet.
Éviter de répondre à des questions en ne prenant pas compte de la globalité de la situation exposée, en posant d'autres questions à la place, en glissant d'un environnement à des interrogations sur la personne, non, merci. Je ne poursuis pas.
Aparté
Je ne traite pas uniquement d'enseignement, je replace celui-ci dans un contexte global de société en devenir par rapport à une classe d'âge représentée. Aux dernières nouvelles, la construction d'une société future repose sur des populations scolarisées.
Pour considérer une société, encore faut-il avoir conscience de ses niveaux d'organisation.
Je ne mets pas un livre en avant. Je présente une information disponible à laquelle le lecteur peut accéder. Le contenu d'un livre ne s'arrête pas à son titre (heureusement!). Libre à chacun d'investiguer, de se l'approprier, de critiquer, ou pas.
Fin de l'aparté
"Woke" et "offensé", c'est peu ou prou la même chose, en déclinaison française. Je me réfère à Caroline Fourest +(déjà citée).
Je privilégie la langue française, pour traiter de situations françaises.
Ce qui pourrait donner, sur ce fil...
"Analyser la mouvance woke" ou "Analyser la génération offensée".
A voir...
Dernière modification par Dominique18 le 19 oct. 2021, 15:30, modifié 4 fois.
- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
J'ai relu tes messages, avec les interventions de Couturier.PhD Smith a écrit : 19 oct. 2021, 00:21 Dommage, j'ai aimé ses chroniques dans "Cultures Monde" dont j'ai parlé dans mes messages ici ou là par exemple. Je n'étais pas toujours d'accord avec quelques unes de ses idées, mais j'ai apprécié ses analyses des idées qui traversaient les débats intellectuels anglo-saxons.
Le genre de texte où une pensée, profonde, parce qu'il y a investigation, est à l'œuvre.
La superficialité contemporaine est lassante.
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Ca ne change rien, t'as génération offensée n'est pas responsable du délabrement des services publiques qui conduit l'école dans la situation où elle est. C'est pas un détail du tout.Dominique18 a écrit : 19 oct. 2021, 12:29 "Analyser la mouvance woke" ou "Analyser la génération offensée".
Il y a des grands sujets : l'éducation, l'école, la sécurité, la laïcité, le vivre ensemble, les violences policières, le racisme, le sexisme, etc.
Et il y a la façon dont on les traite.
Partir du wokisme pour parler de tous ces sujets c'est sacrément regarder par le petit bout de la lorgnette.
Les responsables sont ceux qui sont aux manettes, et pointer sans cesse les dérives de ceux qui essayent de faire changer les choses, ça a tout du conservatisme béat.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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- LoutredeMer
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Re: Analyser la mouvance Woke
PhD Smith a écrit : 19 oct. 2021, 00:21 Dommage, j'ai aimé ses chroniques dans "Cultures Monde" dont j'ai parlé dans mes messages ici ou là par exemple. Je n'étais pas toujours d'accord avec quelques unes de ses idées, mais j'ai apprécié ses analyses des idées qui traversaient les débats intellectuels anglo-saxons.
MLK était universaliste, Malcolm X non.
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https://www.franceculture.fr/emissions/ ... vrier-2021
La vie intellectuelle et culturelle, aux Etats-Unis, était assise sur un vaste ensemble d’institutions telles que les universités, les journaux et magazines, les maisons d’édition, Hollywood.[...] Mais ces quotidiens locaux, ces magasins de centre-ville et ces clubs et associations sont à présent fermés. Parallèlement, le syndicalisme a pratiquement disparu dans le secteur privé ; à mesure que le salariat lui-même tendait à être remplacé par l’ubérisation. Ce que les Américains appellent la "gig economy".

Alana Newhouse
C'est quoi cette esbrouffe? et le " métavers" de Zuckerberg, c'est aussi l'oeuvre des wokes? Chacun dans sa bulle virtuelle à financer Facebook, Instragram, quelques multimilliardaires, etc, c'est l'oeuvre des wokes?
L'ubérisation, fruit du capitalisme sauvage, c'est l'oeuvre des wokes? La dégradation du système de santé, aussi? Non, c'est Trump qui a bousillé en partie ce qu'Obama avait construit justement pour améliorer la sécurité sociale pour tous. Dans les années 80, la mortalité infantile aux USA était la plus élevée des pays occidentalisés... Alors, Obama woke? Trump, woke?

Une grosse étiquette rouge "WOKE" et on fourre tout dedans? Cest quoi ce cinéma?
Silicon Valley? Qu'ont les wokes à voir là-dedans? On fait le procès de qui? Silicon Valley? Les new tech? les wokes? Ou faudrait-il plutot parler de l'ultra-capitalisme et du monde de la finance actuels? Du rachat et de la disparition de toutes les petites et moyennes entreprises au profit des quelques "racheteurs" au nom de la sacro-sainte diversification? Des délocalisations qui tuent l'économie d'un secteur?(...)
La "flatness", esthétique de la Silicon Valley (...) Leur esthétique flat, ils l’ont développée en une idéologie : celle qui fut longtemps enseignée aux employés de Facebook : "Move fast and break shit ! [Allez vite et faites péter des trucs]. C’est ce qu’ils appellent "social justice".
Ils ont en commun le discours codé de l’intersectionnalité, appris dans les universités d’élite. Et à travers leur contrôle de l’Université, de l’internet et des principaux médias, ils ont imposé un conformisme pesant à la vie intellectuelle et culturelle américaine.
Parce qu'avant, on franchissait la ligne rouge et on faisait une carrière mirobolante de ce fait? Vraiment? ...Les jeunes qui veulent faire carrière savent quelles sont exactement les lignes rouges à ne pas franchir. Ils deviennent, à leur tour, les missionnaires de la nouvelle doxa politico-culturelle.
Quel rapport avec ce qui précède? Ca arrive comme un cheveu sur cette soupe non?Ainsi, lorsque HBO a décidé de retirer, pour "racisme", Autant en emporte le vent de sa liste des films disponibles en ligne, les gens se sont rués sur Amazon pour y acheter le DVD. Il devenu sa meilleure vente.
---
Brice Couturier
Brice Couturier : " 1968, c'est un échec global, général et complet"
Ah ben il faudrait savoir. B Couturier nous tient exactement le meme discours sur les millenials et les woke en arguant que le SUPER héritage des boomers est mis à mal par les wokes! Et là il nous parle des "fiascos monumentaux" de l'époque boomer! Il est complète contradiction... Il va nous ressortir tous les 20 ans le meme discours?Les "événements de Mai" à Paris, l'Armée rouge à Prague, la Convention démocrate de Chicago... l'année 1968 s'est achevée sur une série de fiascos monumentaux. 1969, année gueule de bois, est le point d'orgue d'une décennie de ruptures radicales et d'expériences sans filet.
Non. Ce sont les gouvernements actuels qui divisent pour mieux régner, la finance actuelle, le schisme est en route dans toutes les couches de la société, et les wokes sont ama une conséquence de cela et non la cause!Brice Couturier : « Les millennials veulent diviser la société »
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Ah bah du coup sans rien lire, on peut pas dire que je tape beaucoup à côté.
C'est marrant je regardais cette émission hier soir et Begaudeau insistait sur la non pensée bourgeoise, incapables qu'ils sont de réfléchir en dehors des intérêts de leur classe, on est en plein dans le sujet.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Re: Analyser la mouvance Woke
Personne n'avait lu mes références sur Brice Couturier avant ?
Voici deux papiers sur le décalage entre les élites bénéficiaires de la "mondialisation heureuse" et le reste de la population. BC avait introduit l'idée "La revanche du Peuple de quelque part sur les Gens de n'importe où" en reprenant le livre de David Goohart "The Road to Somewhere: The Populist Revolt and the Future of Politics" (2017).
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... e-nimporte
Scruton y parle du salariat comme du "nouvel esclavage" et loue d'une certaine manière l'ubérisation. Non, trop thatchérien.

https://www.franceculture.fr/emissions/ ... e-nimporte
Bref, pour transposer les gens ayant un diplôme du supérieur, travaillant dans le numérique ou une start-up ayant les moyens d'habiter en centre ville et votant Macron/Hollande. Les autres, chassés par la "gentrification" des villes et des métropoles, vont habiter en banlieue, ont des emplois mal payés car l'emploi est allé en Asie. Constat relaté par Christophe Guilly dans son livre "La France périphérique" en 2014, longtemps avant les gilets jaunes.En 2017, Brice Couturier a écrit :Un livre, récemment publié en Grande-Bretagne, par David Goodhart, créateur du magazine Prospect, explique pourquoi le Brexit l'a emporté et les travaillistes décrochent.
Le clivage droite/gauche, dans beaucoup de nos démocraties est en train de céder la place à d’autres différenciations. Europhiles versus europhobes, ouverture/fermeture, libéralisme/autoritarisme, … L’essayiste britannique David Goodhart suggère un nouveau partage politique. A quel camp appartenez-vous ? A celui des gens de n’importe où au peuple de quelque part ?
J'ai entendu les expressions "Peuple de quelque part" et "Gens de n’importe où" reprises par des journalistes ou des éditorialistes (pas demander où). Ah, Couturier recommande la lecture du livre à Macron: https://www.franceculture.fr/emissions/ ... -peuple-deLes premiers, les Gens de n'importe où, sont bien dotés en capital culturel et en diplômes donnant accès aux emplois cotés sur le marché du travail. Disposant de réseaux relationnels acquis dans quelque grande école française, ou une prestigieuse université anglo-saxonne, ils disposent d’une « identité portative ». C’est dire qu’ils sont à leur aise partout dans le monde. Ils valorisent la réussite professionnelle et l’auto-réalisation. Ils sont favorables à la mondialisation et leur valeur préférée est l’ouverture. Optimistes, curieux d’autrui et tolérants par principe, ils sont spontanément multiculturalistes.
Le Peuple de quelque part est plus enraciné. Ses membres sont rarement passés par l’enseignement supérieur. Ils sont assignés à une identité prescrite. La mondialisation, pour eux, cela signifie que les usines s’en vont et que les immigrés arrivent. La dignité qui s’attachait à la condition ouvrière est perdue. L’économie du savoir et les emplois qualifiés, que promettait l’Agenda de Lisbonne, ce n’était pas pour eux. Ils se considèrent comme les laissés-pour-compte de l’intégration européenne. Il y a de fortes chances qu’ils habitent une petite ville proche du domicile de leurs parents. Car ils ont le sens de la communauté et de la famille. Ils sont culturellement conservateurs.
David Goodhart a déclenché bien des débats en Grande-Bretagne, avec la publication d’un essai intitulé The Road to Somewhere. The populist revolt and the future of politics. La route vers quelque part. (Révolte populiste et avenir des politiques populistes). Et il propose, si l’on veut comprendre quelque chose au redéploiement en cours de la vie politique dans nos vieilles démocraties, de remplacer l’axe gauche / droite, par le clivage Anywhere / Somewhere. Que j’ai traduit par « gens de n’importe où » et « peuple de quelque part ». Car pour lui, les oppositions basées sur des critères purement socio-économiques sont devenus insuffisants. Il faut leur ajouter des éléments culturels. Les « politiques de l’identité » qu’avait mises en avant le New Labour, à l’époque de Tony Blair – identité ethnique, identité de genre, identité religieuse – font désormais partie du paysage. Elles ont définitivement bousculé une société britannique autrefois structurée par les appartenances de classe.
David Goodhart a longtemps joué un rôle important dans le monde intellectuel britannique en tant que directeur de la revue Prospect, un mensuel de réflexion politique et culturel sans équivalent chez nous, qu’il a créé en 1995 et dont il en a tenu les rênes jusqu’en 2010. Prospect, que j’ai lu toute ma vie, est devenu, aussitôt après son départ de la direction, beaucoup moins intéressant.
Je crois qu’on peut dire que le magazine Prospect, tout en veillant à ne pas s’aligner sur quelque parti ou personnalité politique que ce soit, a tout de même accompagné la montée en puissance de Tony Blair, puis les gouvernements du New Labour, en alimentant leur réflexion. Goodhart avoue, dans son livre, avoir appartenu au parti travailliste à cette époque. Son départ de la direction du magazine a coïncidé avec la défaite du New Labour.
Dans son dernier livre, David Goodhart enquête sur la causes idéologique et sociologiques du Brexit et de l’élection de Donald Trump. A ses yeux, ces deux évènements sont liés et témoignent de phénomènes fort comparables. Car ces votes protestataires constituent la revanche du « Peuple de quelque part », furieux de n’avoir jamais eu réellement voix au chapitre.
Ce sont, en effet, les « Gens de n’importe où » qui dominent la vie politique, les médias et l’Université. Ayant progressivement conquis l’hégémonie culturelle, ils ont imposé une idéologie qui sert leurs intérêts. Ce que Goodhart, après d’autres, nomme le « double libéralisme ». Un libéralisme culturel, venu des années 60, qui a ébranlé toutes les structures d’autorité. Et un libéralisme économique, imposé à partir des années 80, avec la prééminence accordée aux marchés sur les régulations étatiques. Progressivement, tout ce qui contestait ce double libéralisme a été chassé de la scène publique.
Dans un premier temps, le centre-gauche politique ne s’est que trop bien adapté à cette double révolution. Ainsi Tony Blair présentait-il la mondialisation et l’immigration de masse comme des phénomènes quasi-naturels, face auxquels il n’y avait d’autre issue, pour les Britanniques, que de s’adapter. Mais aujourd’hui, les partis socio-démocrates sont dans la nasse. Car leurs électeurs appartenaient autrefois au Peuple de quelque part. Et celui-ci estime qu’il a perdu à ces changements, rapides et radicaux. 62 % des Britanniques approuvent ainsi l’opinion : « le pays a tellement changé dans les dernières années qu’il est devenu méconnaissable et cela provoque en moi un malaise. »
Pourtant, le « Peuple de quelque part » ne remet pas en cause la totalité des acquis de la double révolution libérale. Il voudrait seulement que les élites, qui la pilotent, en ralentissent le rythme. La rapidité avec laquelle les sociétés ont été bouleversées par une immigration sans précédent a créé, chez lui, une « anxiété culturelle ». Ses membres réclament un accord général sur des normes de comportement communes. David Goodhart qualifie leur idéologie de « populisme de la décence ». J’y reviendrai demain.
BC peut changer d'avis sur la "mondialisation heureuse" et ses conséquences sur la démocratie. Pour montrer que je ne suis pas d'accord avec BC, il a fait une chronique sur le livre de Roger Scruton "De l'urgence d'être conservateur": https://www.franceculture.fr/emissions/ ... ritique-duConflit culturel
Ce conflit a des aspects socio-économiques, mais il est d’abord culturel. Les Gens de Partout prônent un double libéralisme – un libéralisme culturel, hérité des sixties et un libéralisme économique, hérité des années 80. Normal : ils en sont les bénéficiaires. Ils ne sont guère préoccupés par les inégalités de revenus, mais par les questions d’identité – ethnique ou de genre. Au nom de la diversité, ils ont imposé un Politiquement Correct aux universités – qui étouffent sous le conformisme. Ils ont contribué à ridiculiser les syndicats ouvriers. Sous leur influence, les partis de gauche ont déserté les thématiques sociales pour se consacrer aux questions de société.
Les Gens de Partout valorisent l’autonomie individuelle, l’expression de soi, l’émancipation, la réussite. Le Peuple de Quelque Part privilégie les valeurs de sécurité et de familiarité ; le respect de normes communes. C’est lui qui a fait basculer le Royaume-Uni dans le Brexit. Ce qui a motivé son vote, c’est la libre-circulation des citoyens des nouveaux Etats-membres de l’Union européenne, décidée de manière prématurée par Tony Blair, en 2004. C’est d’ailleurs ce qui a valu leur défaite aux travaillistes en 2010.
L'Etat-nation en question
Car les Gens de Partout ne croient plus à l’Etat-nation. Ils rêvent d’ensembles plus vastes, comme l’Union européenne. Certains dirigeants politiques disent franchement qu’ils ne sont pas principalement motivés par les intérêts de leur pays, mais par ceux du monde. Or, avertit David Goodhart, c’est dans le cadre national que s’exercent et la démocratie politique et la solidarité sociale. Et dans le reste du monde, on sait d’expérience que les crises les plus graves ne résultent pas de la force de l’Etat-nation, mais de sa faiblesse, ou de sa déliquescence.
C’est pourquoi les politiques multiculturalistes sont dangereuses. En insistant sur les différences et non sur le sens du commun, elles minent les bases sur lesquelles reposent nos Etats-providences. "Si on veut améliorer l’intégration, on ne peut pas se contenter de prêcher l’importance de la tolérance, on doit promouvoir l’interaction et le sentiment d’inclusion dans la communauté, écrit Goodhart. Faire en sorte que les gens se soucient moins des questions de race et d’identités, en les plongeant dans une mer de ressemblances, de buts partagés et d’interdépendance mutuelle."
Rééquilibrer les politiques en faveur du Peuple de Quelque Part
Pour éviter que l’opposition entre les deux groupes débouche sur un conflit ouvert, qui fragiliserait nos nations européennes, il faut accorder davantage d’intérêt aux revendications du Peuple de Quelque Part. Cela passe par certaines inflexions politiques : rééquilibrer les budgets attribués respectivement à l’enseignement universitaire et à l’enseignement technique professionnel, par exemple. Car « l’économie du savoir et de la connaissance » qu’on a vendue aux ouvriers et aux techniciens s’est avérée un attrape-nigaud.
Auto-critique finale de Goodhart: "Rétrospectivement, l’une des principales erreur du New Labour fut de célébrer le changement en tant que tel. Or, la politique est la gestion du changement. " Les décideurs doivent démontrer qu’ils maîtrisent les changements, et non faire comme s’ils se contentaient de les subir.
Le livre de David Goodhart a pour titre The Road to Somewhere. Monsieur le Président, je vous en recommande la lecture.
Scruton y parle du salariat comme du "nouvel esclavage" et loue d'une certaine manière l'ubérisation. Non, trop thatchérien.


Re: Analyser la mouvance Woke
Il y a peu, cédant à une vision un peu pessimiste, j'ai cru que cette tendance à regarder un peu trop spécifiquement les intérêts de sa catégorie d'appartenance n'était pas spécifique à une classe particulière mais, à des degrés divers, propre à peu près à toutes les catégories de ceci ou de cela.Etienne Beauman a écrit : 19 oct. 2021, 16:15Hier soir, Begaudeau insistait sur la non pensée bourgeoise, incapables qu'ils sont de réfléchir en dehors des intérêts de leur classe.
La classe bougeoise semble donc se détacher nettement du lot et surclasser toutes les autres catégories par son égocentrisme, son esprit de classe et son étroitesse d'esprit. Voilà une bonne nouvelle pour toutes les autres formes de catégories, presque toutes plus ouvertes d'esprit et plus soucieuses du bien commun, elles.
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Re: Analyser la mouvance Woke
Oui.ABC a écrit : 19 oct. 2021, 21:28 La classe bougeoise semble donc se détacher nettement du lot et surclasser toutes les autres catégories par son égocentrisme, son esprit de classe et son étroitesse d'esprit. Voilà une bonne nouvelle pour toutes les autres formes de catégories, presque toutes plus ouvertes d'esprit et plus soucieuses du bien commun, elles.
J'ai bien senti l'ironie, mais oui.
Les dominés étant de loin les plus nombreux, quand ils pensent à améliorer leur sort, visent effectivement à l'amélioration du bien commun.George Orwell a écrit :Le monde a été divisé en trois classes. La classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure. [. .. ] Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen, de changer de place avec le groupe supérieur. Le but du groupe inférieur, quand il a un but[. .. ] est d'abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux.
Répartir les richesses de manière égalitaire il y a que les plus riches que ça gênerait.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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Re: Analyser la mouvance Woke
Ça gênerait plutôt tous les plus riches que soi-même.Etienne Beauman a écrit : 19 oct. 2021, 22:56 Les dominés étant de loin les plus nombreux, quand ils pensent à améliorer leur sort, visent effectivement à l'amélioration du bien commun.
Répartir les richesses de manière égalitaire il y a que les plus riches que ça gênerait.

La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
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Re: Analyser la mouvance Woke
EB exploite encore et tjrs la mème tactique d'enculage de mouche avec les mots qui, ici, consiste a éffectuer une distinction entre "mémoire/histoire" afin de pouvoir dire qu'il n'y a pas de woke qui s'attaque à l'histoire avec un grand "H".Etienne Beauman a écrit : 12 oct. 2021, 22:39J'attends toujours un exemple concret de woke niant un fait historique bien établi..Dominique18 a écrit : 12 oct. 2021, 22:36 Je ne sais pas ce que tu veux, je ne comprends pas ce que tu cherches.
Si tu ne confonds pas histoire et mémoire, tu sais que tu n'en as toujours pas donné.

Sauf que sa volonté de "précision" ne sert à rien, encore ici. Parce que "woke" 'n'est surtout qu'un courrant de pensée, une "pression sociale" susceptible d'affecter n'importe qui (mais ça, EB ne le pige tjrs pas!) Et certains s'en prennent parfois à des passages hisoriques dans des livre, parfois à des "symboles historique" (comme des statues, etc).
Bref, éffectuer une distinction entre "histoire/mémoire/symbole, ne change strictement rien à ce qui ce passe :
la tendance à vouloir canceller "des trucs" liés à l'histoire (lequel mot, au sens commun, est utilisé par une majorité d'individus pour aussi désigner ce que EB nomme "mémoire").
Bref, c'est tellement pas important le mot utilisé ici.

..sauf à vouloir~pouvoir dire, techniquement, que ce n'est pas "l'histoire" avec un grand "H" et dans sa totalité qui est attaquée et completement éffacée par tel ou tel évenement.

Ben ouais, c'est sûr, ça ne peut se faire que sur le long terme en cumulant nombre de "cancellations. D'oh!!! Misère!!
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !
Re: Analyser la mouvance Woke

Et, bien sûr, en ne réduisant le mot qu'à une science et à rien d'autre (que le mot peut évoquer pour le commun des mortels), ben ça permet donc de dire qu'aucun woke ne s'attaque à la "science" comme telle et donc d'avoir raison.
Sauf que ce n'est qu'à cause qu'EB modifie les mots pour ne plus les relier avec les évenements concrets de l'actualité.
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !
- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
@ Dash
L'instrumentalisation militante de l'Histoire, c'est une plaie, on sait où ça conduit.
Apprendre, c'est aussi savoir écouter.
Quand ce n'est pas le cas...
C'est bien beau de citer Orwell, mais il faut aussi savoir qu'on ne peut pas réduire la pensée d'Orwell à de l'activisme militant, pour les besoins de la cause.
On lui en a fait des misères, à Orwell.
Avec Albert Camus, Georges Orwell a refait surface parce que tous les deux se situent, de par la puissance de leurs analyses et de leur pensée, hors d'un contexte réductionniste.
"Mal nommer l'objet, c'est vouloir rajouter du malheur à ce monde".
Encore faut-il pouvoir (et vouloir) disposer des compétences et aptitudes pour apprécier pleinement ce que Camus voulait signifier...
Il faut accepter de considérer que ce qu'on sait (où pense savoir) aujourd'hui, devient ipso facto caduc demain.
Ce qui peut apparaître déstabilisant, voire insoutenable.
C'est déjà pas mal.
L'instrumentalisation militante de l'Histoire, c'est une plaie, on sait où ça conduit.
Apprendre, c'est aussi savoir écouter.
Quand ce n'est pas le cas...
C'est bien beau de citer Orwell, mais il faut aussi savoir qu'on ne peut pas réduire la pensée d'Orwell à de l'activisme militant, pour les besoins de la cause.
On lui en a fait des misères, à Orwell.
Avec Albert Camus, Georges Orwell a refait surface parce que tous les deux se situent, de par la puissance de leurs analyses et de leur pensée, hors d'un contexte réductionniste.
"Mal nommer l'objet, c'est vouloir rajouter du malheur à ce monde".
Encore faut-il pouvoir (et vouloir) disposer des compétences et aptitudes pour apprécier pleinement ce que Camus voulait signifier...
Il faut accepter de considérer que ce qu'on sait (où pense savoir) aujourd'hui, devient ipso facto caduc demain.
Ce qui peut apparaître déstabilisant, voire insoutenable.
Ce qui peut permettre de savourer pleinement la pensée d'ABC.La classe bougeoise semble donc se détacher nettement du lot et surclasser toutes les autres catégories par son égocentrisme, son esprit de classe et son étroitesse d'esprit. Voilà une bonne nouvelle pour toutes les autres formes de catégories, presque toutes plus ouvertes d'esprit et plus soucieuses du bien commun, elles.
C'est déjà pas mal.
- Etienne Beauman
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Re: Analyser la mouvance Woke
Dominique18 a écrit : 20 oct. 2021, 10:54
L'instrumentalisation militante de l'Histoire, c'est une plaie, on sait où ça conduit.
Apprendre, c'est aussi savoir écouter.
Quand ce n'est pas le cas...
Tout à fait ! Il faut écouter les historiens.
Si histoire et mémoire luttent toutes les deux contre l’oubli, elles agissent à travers une démarche différente, qu’il convient de ne pas mêler.
Nicolas Offenstadt a écrit : On confond encore trop souvent histoire et mémoire
Didier Guyvarc’h a écrit :Le public non averti confond histoire et mémoire
Rappel :
Confusionisme ;
Le confusionnisme est la tendance ou le fait d'entretenir une confusion dans les esprits, ainsi que le résultat de cette attitude.
Citer quelqu'un c'est pas le réduire à quoi que ce soit.Dominique18 a écrit : 20 oct. 2021, 10:54 C'est bien beau de citer Orwell, mais il faut aussi savoir qu'on ne peut pas réduire la pensée d'Orwell à de l'activisme militant, pour les besoins de la cause.
Cette citation est très importante pour moi, je devais avoir 18 ou 19 ans quand j'ai lu 1984 et c'est en lisant ce passage précis que j'ai compris que je me trompais : je pensais que le monde fonctionnait mal, qu'on pouvait probablement le réparer.
Orwell a explosé m'a naïveté.
- Le monde fonctionne plutôt bien pour ceux qui le dirige.
- Ma soif d'égalité caractéristique de ma classe sociale est inopérante face aux motivations bien plus fortes des dirigeants et de ceux qui veulent prendre leur place.
Oui !Dominique18 a écrit : 20 oct. 2021, 10:54 "Mal nommer l'objet, c'est vouloir rajouter du malheur à ce monde".
Il est donc important de distinguer la mémoire de l''histoire ce sont deux choses différentes.
Au royaume des cyclopes, les borgnes sont aveugles.
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- Dominique18
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Re: Analyser la mouvance Woke
On peut citer quatre penseurs d'importance, qui ont œuvré contre les totalitarismes, tous les totalitarismes :
- Hannah Arendt
- Raymond Aron
- Georges Orwell
- Albert Camus
L'intelligentsia a privilégié Jean-Paul Sartre, en passant à la trappe Albert Camus, Raymond Aron a été connoté de droite, Georges Orwell fit l'objet d'une belle cabale mystificatrice, un somptueux exemple de manipulation.
Hannah Arendt a eu droit à plus d'égards. On n'allait pas la déranger parce qu'elle s'était quand même attaquée au nazisme et qu'il s'avérait plutôt difficile de la contrer et d'occulter ses contributions.
Elle a cependant eu droit à son lot de critiques.
Il a fallu attendre un bon paquet d'années pour que ces quatre là réoccupent la place prépondérante qu'ils n'auraient jamais dû perdre.
Les dérives idéologiques ont été confrontées à une impasse absolue.
Il existe bien d'autres penseurs d'importance, Simon Leys, par exemple, qui s'était opposé au maoïsme.
Il a commis un livre sur Orwell pour dénoncer la machination dont celui-ci avait été victime.
L'œuvre des quatre cités devrait continuer à perdurer pendant un bon moment.
Ajout... comme un fait exprès...

L'Histoire est en marche....

Ça pourrait s'appeler "remettre les pendules à l'heure"...
https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/la ... e-20210511
Très intéressant article du Figaro.
Historia n'étant pas une revue connotée politiquement, l'équilibre est assuré.
Un petit coup de Charlie Hebdo, avec Marylin Manson, professeur de philosophie et écrivaine

Bonne lecture.
- Hannah Arendt
- Raymond Aron
- Georges Orwell
- Albert Camus
L'intelligentsia a privilégié Jean-Paul Sartre, en passant à la trappe Albert Camus, Raymond Aron a été connoté de droite, Georges Orwell fit l'objet d'une belle cabale mystificatrice, un somptueux exemple de manipulation.
Hannah Arendt a eu droit à plus d'égards. On n'allait pas la déranger parce qu'elle s'était quand même attaquée au nazisme et qu'il s'avérait plutôt difficile de la contrer et d'occulter ses contributions.
Elle a cependant eu droit à son lot de critiques.
Il a fallu attendre un bon paquet d'années pour que ces quatre là réoccupent la place prépondérante qu'ils n'auraient jamais dû perdre.
Les dérives idéologiques ont été confrontées à une impasse absolue.
Il existe bien d'autres penseurs d'importance, Simon Leys, par exemple, qui s'était opposé au maoïsme.
Il a commis un livre sur Orwell pour dénoncer la machination dont celui-ci avait été victime.
L'œuvre des quatre cités devrait continuer à perdurer pendant un bon moment.
Ajout... comme un fait exprès...

L'Histoire est en marche....

Ça pourrait s'appeler "remettre les pendules à l'heure"...
https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/la ... e-20210511
Très intéressant article du Figaro.
Historia n'étant pas une revue connotée politiquement, l'équilibre est assuré.
Un petit coup de Charlie Hebdo, avec Marylin Manson, professeur de philosophie et écrivaine

Bonne lecture.