Kraepelin a écrit : 18 déc. 2021, 12:54
Akine a écrit : 18 déc. 2021, 11:16
La discrimination positive ne fonctionne sans créer de nouvelles injustices que dans le cas ou a) la proportion de personnes discriminées a embaucher reflete celles des personnes discriminées pouvant prétendre au poste et non celle de la population générale et b) le niveau de compétences desdites personnes est équivalent a celui des autres "non-discriminées" mais ou elles obtiennent moins souvent les postes (ramené a leur proportion parmi les candidats).
Euuuu!
Les cadres en ressources humaines sont rarement forts en math ...
Oui, c'est bien le fond de l'affaire. Une bonne intention n'a que peu d'effets si elle n'est pas basée sur une socle factuel solide. D'ou ma méfiance quant a ce qui pourra se faire.
Les problèmes complexes conduisent généralement à des solutions simples qui invariablement ... ne fonctionnent pas!
Pour éliminer l'interférence des préjugés, il n'y a guère de solution que faire la sélection "en aveugle" sur la seule base d'une compétence isolable. Mais là, ce n'est pas facile. Les orchestres symphoniques, au Québec, font passé des auditions, de pièces imposées, derrière des écrans. Les juges n'ont que la musique pour faire leur choix.
D'accord avec ceci. Mais c'est compliqué a réaliser en pratique, comme tu le dis, pour la majorité des compétences.
Donc, je pense que, d'un point de vue global, une obligation de représentativité d'un groupe minoritaire parmi les employés peut etre un début de solution. Pour peu que les conditions a) et b) que j'ai mentionnées dans mon précédent message soient vérifiées.
Ce n'est évidemment pas une solution pérenne et durable. Elle ne s'attaque pas au fond du probleme qui est lui extraordinairement dur a atteindre.
Parmi les difficultés fondamentales :
1-Racisme latent, conscient ou pas (dans quelles proportions exactement ? Dépend du lieu, de l'époque, du contexte, du métier.)
2-Traditions sociales, stéréotypes portant sur les parcours de vie de sa propre communauté (pas les memes idéaux ni les memes connaissances des opportunités ni les memes préjugés ni réseaux dans les communautés noires, blanches, riches, pauvres). Cet aspect-ci est pour moi, intuitivement, vraiment important.
3-Acces a l'education et facilité a étudier (cet écueil est moins présent en France qu'aux EU ou le cout de l'éducation est effarant) dépendant fortement des moyens de la famille et de la localisation du domicile.
Le point 1 nourrit le point 2, (phénomene de l'impuissance acquise), le point 2 nourrit les point 1 et 3 (pérennisation des préjugés), le 3 nourrit le 2.
En cherchant mieux on trouvera d'autres connexions, d'autres raisons. Je ne prétends pas faire autre chose qu'effleurer une analyse de la situation.
En passant, la discrimination correctrice mal menée (points a) ou b) non satisfaits) nourrira le point 1 via une sous-qualification des personnes discriminées dans une branche donnée. Si elle est bien menée, elle permettra de lutter contre le point 2, voire, par un phénomene analogue, quoique plus lent et imprévisible, contre le point 1.
(Je ne sais pas si c'est ce qu'EB entend avec son "racisme systémique" mais si c'est le cas, le terme est mal choisi.)
Ceci me fait dire que le probleme de la classe sociale est ultra imbriqué avec celui de l'origine ethnique. Je te rejoins en disant qu'on ne résoudra pas le pb des inégalités avec des mesures de discrimination correctrice (je préfere ce terme a "positive"). Mais dans un secteur donné et dans les circonstances que j'ai évoquées, pour les raisons que j'ai données, ces mesures peuvent se trouver etre un début de solution.
Tout comme on donne des antidépresseurs a des patients pour les rendre plus réceptifs a une psychothérapie, une discrimination correctrice peut jouer le role d'initiateur d'un changement plus fondamental.
Hummm
Tu crèches où?
France : tendance droitisation économique, mais progressisme "officiel" sur les questions de société (droits des minorités sexuelles/sexuées). Quand je parle de "peur du communisme" c'est une boutade, mais l'idéologie de marché est sans aucun doute celle du gvt actuel. Il y a pas mal de rancoeur de la part des classes économiques basses envers les plus fortunées (dont notre président de la République est pour beaucoup l'incarnation et le symbole). La crise actuelle n'arrange rien.
jroche a écrit : 18 déc. 2021, 11:59
Les Arabes sont blancs (ou alors quoi d'autre ?)
"Beur" ?
Sinon Kraepelin t'a déja donné une réponse.