Salut Jean
On perçois que c'est l'émotion qui parle en toi. Les occidentaux sont bien crinqués par 30 ans de propagande et il est devenue presque impossible d'avoir une discussion raisonnable sur cette question.
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
Je ne regarde que ton message.
Tu aurais aussi du lire les vraies statistiques. Elles t'auraient appris quelque chose.
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
Elles ont quoi de bidon, ces statistique ?
Comme je le dis, celle-là n'est pas bidon. Elle est simplement présenté de façon tendancieuse (1).
Les statistiques "bidons" réfèrent à une longue tradition de statistiques présentés d'années en années et souvent fabriquées de toute pièce que le journaliste d'enquête
Côté dénonçait déjà dans les années 80.
Grand festival de statistiques
Précisons d'abord que selon le recensement de 1986, il y a au Québec 2 540 000 femmes de plus de 18 ans, et 10 225 000 au Canada.
Par an, cinquante femmes sont tuées par leur mari.
(La Presse, 18/12/1989)
Au Québec, entre 1981 et 1985, 84 femmes ont été assassinées par leur mari ou compagnon.
(Le Devoir, 21/04/1987, citant le Conseil canadien de la statistique juridique.)
Entre 1981 et 1985, 261 femmes ont été assassinées par leur mari.
(La Presse, 23/01/1988)
Il y a au Québec 300 000 femmes battues.
(La Presse, 8/12/1989)
Les femmes violentées sont 256 000 au Québec.
(La Presse, 19/04/1987)
On estime à 200 000 le nombre de femmes battues par leur mari au Québec.
(Montréal Daily News, 8/07/1988)
Une femme sur huit (soit 325 000 femmes adultes) est victime de violence conjugale au Québec.
(Presse Canadienne, 30/12/1989)
Une femme sur dix subit des sévices corporels de la part de son conjoint au Québec.
(Le Journal de Montréal, 24/03/1987)
Selon une estimation conservatrice, environ 800 000 Québécoises sont agressées physiquement par leurs compagnons.
(Janet Bagnoll, The Gazette, 15/07/1989)
On estime que 10 % des hommes agressent la femme avec laquelle ils vivent.
(Ottawa Citizen, 29/07/1988)
En 1987, au Québec, 6 500 cas de violence conjugale ont été rapportés à la police. On estime que seulement 10 % des cas sont rapportés.
(La Presse, 14/02/1989)
Une femme sur dix est violée au Canada.
(Francine Pelletier, La Presse, 13/11/1988)
Une Canadienne sur 17 est violée au cours de son existence.
(Armande Saint-Jean, Pour en finir avec le patriarcat, p. 181)
Il y a 14 000 femmes agressées sexuellement au Québec annuellement.
(Francine Pelletier, La Presse, 17/12/1988)
Une fillette sur trois est abusée sexuellement.
(Francine Pelletier, La Presse, 17/12/1988)
Une Canadienne est violée à toutes les 17 minutes (ce qui équivaut à 31 000 par année).
(Paula Sypnowich, Montréal Mirror, 14/12/1989)
Une femme sur deux et un homme sur trois ont subi une agression sexuelle avant l'âge de 18 ans.
(La Presse, 9/04/1987)
Une femme sur quatre sera soumise à une forme quelconque d'assaut sexuel au cours de sa vie.
(Madame au Foyer, mai 1990)
Les agressions sexuelles touchent près d'un millier d'enfants par année chez nous.
(La Presse, 17/07/1987)
En 1986, 24 000 enfants ont été victimes d'abus sexuels au Québec.
(Le Devoir, 13/11/1987)
Une femme sur dix est battue par son conjoint.
(Vie Ouvrière, janvier 1985)
500 000 Québécoises auront été victimes d'une agression sexuelle au cours de leur vie.
(La Presse, 11/01/1989)
Il y a 500 000 femmes battues au Canada.
(La Vie en Rose, juin 1982)
Un million de Canadiennes, soit une sur huit, subissent chaque année des violences physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques.
(Rapport du Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme, juin 1987)
40 % des meurtres impliquent des femmes tuées par leur conjoint.
(F. Pelletier, La Presse, 17/12/1988)
Statistiquement, ce sont les femmes qui sont les victimes privilégiées d'actes violents.
(Mary Clancy, député libéral, Le Devoir, 9/12/1989)
« ... de plus en plus, la violence est dirigée contre les femmes ».
(Brian Mulroney, Le Devoir, 9/12/1989)
Je retrouve des dérives semblables régulièrement dans les journaux.
Un petit texte sur la fabrication de statistiques
Fabrication d'une statistique
Les statistiques sont les tartes à la crème de l'information. On se les lance comme ça à la figure, l'important n'étant pas la qualité de la crème, mais l'effet recherché. De la mousse à raser peut très bien faire office de crème.
Et c'est ce qui arrive. Les statistiques citées précédemment constituent un joli paquet de contradictions. Et de faussetés. C'est clair : à peu près aucun journaliste ne vérifie la source et la valeur des statistiques qu'il emploie. Les femmes agressées y passent de une sur deux à une sur trois, une sur quatre, une sur huit, une sur dix.
Peut-être y a-t-il une source quelque part, mais on ne nous le dit généralement pas. La statistique se présente comme une sorte de contenu révélé incontestable, avec l'effet magique du nombre. Les chiffres sont imbus d'un pouvoir d'objectivité absolue... jusqu'à ce qu'ils se contredisent.
En fait, le journaliste a généralement puisé sa statistique... dans l'article d'un collègue. Et ainsi, des chiffres se baladent libres comme des ballons soufflés à l'hélium, errant dans l'air sans trace de leur origine.
Et puis un jour, on retrouve une origine : là où les ballons sont soufflés.
Dans La connaissance inutile, Jean-François Revel a crevé un de ces mystérieux ballons. Des esprits bien intentionnés (?) avançaient constamment la statistique affreuse de 50 millions de morts de faim dans le monde par année. Le but recherché était la plupart du temps idéologique : culpabiliser le monde occidental vis-à-vis du tiers monde. Or, il meurt par année dans le monde, en tout, environ... 50 millions de personnes. La famine fait probablement entre 1 et 2 millions de morts... la plupart du temps en pays « socialiste » du tiers monde. C'était un beau ballon.
Comment voir clair maintenant dans tout ce bric-à-brac statistique sur la fameuse « violence faite aux femmes », comme dit la langue de bois, et sur la violence en général dans notre société ?
Il y a en fait un petit nombre de sources d'où l'on peut obtenir des statistiques fiables sur la violence, sous toutes ses formes, déclarée et non déclarée. Ces sources sont généralement gouvernementales. Des ministères, comme ceux de la Protection publique au Québec, du Solliciteur général à Ottawa, et des organismes publics comme le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme émettent des statistiques sur la violence. Et encore là, il faut être vigilants, car on peut toujours nous gonfler des « ballounes ».
Et c'est justement ce qu'a fait en 1987 le Conseil consultatif canadien sur la situation de la femme (CCCSF).
Regardons bien comment on peut fignoler une statistique.
Le CCCSF fait officiellement savoir en juin 1987 [3] qu'il y a au Canada environ un million de femmes battues. Tous les journaux reprennent l'effarante statistique. Enfin on a mesuré « la violence faite aux femmes » ! Le chiffre magique fait son tour de presse et entame une brillante carrière. Il va se promener partout. Je l'ai encore vu dans le numéro de février 1990 de la revue Femmes Suisses qui commentait la tuerie de Polytechnique. Depuis trois ans, le chiffre du CCCSF est LA référence et c'est de lui qu'on s'inspire quand on avance le chiffre d'environ 300 000 femmes battues au Québec.
Comment en est-on arrivé au chiffre de un million de femmes battues ?
Voici d'abord comment le CCCSF a défini une « femme battue » :
« La femme battue, c'est celle qui a perdu sa dignité, son autonomie et sa sécurité, qui se sent prisonnière et sans défense parce qu'elle subit directement et constamment ou de façon répétée des violences physiques, psychologiques, économiques, sexuelles ou verbales. C'est celle qui doit essuyer des menaces continuelles et qui voit son amoureux, mari, conjoint, ex-mari ou ex-amoureux — homme ou femme — se livrer à des actes violents sur ses enfants, ses proches, ses amis, ses animaux familiers ou les biens auxquels elle tient. Aussi l'expression « femme battue » englobera-t-elle toutes les répercussions des violences infligées à la femme elle-même, à ses enfants, à ses amis et parents et à la société dans son ensemble. » [4]
Voilà la définition sur laquelle est basée la statistique du million de femmes « battues ». Ce million comprend donc des femmes « battues » économiquement, psychologiquement ou verbalement, qui éprouvent une perte de dignité ou de contrôle, qui ont vu leur batteur de mari s'en prendre au chien de la maison ou à une potiche chinoise. Il faut relire la définition du CCCSF, c'est exactement ce qu'elle dit. Il n'y manque que le sentiment d'être regardée de travers, ce qui nous ferait des femmes « battues visuellement ». Combien de pays pourraient en dire autant ?
Mais ce n'est pas tout ! Comment, à partir de cette définition « extralarge » a-t-on trouvé un million de femmes battues ?
Suivez le guide !
Les auteurs du rapport ont constaté qu'en 1985, 15 730 femmes à travers le Canada s'étaient retrouvées dans 110 refuges pour femmes, « battues » de la façon décrite plus haut.
On a extrapolé ces chiffres pour les 230 refuges existant alors au pays, ce qui donne le total d'environ 33 000 femmes « battues » pour l'ensemble du pays. Mais comme ces refuges ne répondent pas à la demande et qu'une femme sur deux y est refusée, on double le chiffre, disons à 65 000.
Encore un petit effort ! Les auteurs du rapport se servent alors d'une étude faite dans la ville de London, en Ontario, qui montre que 89 % des femmes « battues » ont demandé de l'aide ailleurs que dans un refuge. Cela autorise donc à multiplier par 9 le total de 65 000 obtenu plus tôt. Nous voilà donc à 580 000 femmes battues, disons 600 000. Dernière étape : comme on estime qu'une femme « battue » sur trois ne demande de l'aide nulle part, on grossit les 600 000 à 900 000. Disons un million !
Voilà ! Une statistique nous est née. Les manchettes ont ensuite suivi dans les journaux. On a lu partout, en grosses lettres noires, sur la foi de cette « statistique », qu'il y avait un million de femmes « battues » au Canada.
À quoi ressemble une opération semblable ? À de la fabrication de preuves. Il « fallait » que la statistique sur la « violence faite aux femmes » fût stupéfiante, car le discours l'avait toujours soutenu. Imaginez si on était arrivé avec des chiffres démobilisateurs !
Si on prend au sérieux ce chiffre, il y aurait au Québec environ 250 000 femmes « battues ». Or, on voit dans les chiffres que j'ai étalés à la section 3, que l'évaluation se promène de 800 000 (premier prix à The Gazette, bravo !) à 65 000 (le chiffre de la police — 6 500 — multiplié par 10). On remarque aussi dans ces citations que le mot « battues », étiré au-delà de tout bon sens par le CCCSF, revient souvent à son vrai sens : violence physique. Le message lancé en 1987 par le CCCSF revenait à dire, dans l'esprit des gens, qu'il y avait au Canada un million de femmes qui recevaient des coups. C'est bien ainsi que l'interprète Armande Saint-Jean, en caractères gras, pour ne pas que cela nous échappe : « Une Canadienne sur dix se fait battre régulièrement par son mari. » [5] II n'est plus question d'être « battue » économiquement, psychologiquement ou verbalement.
Mme Saint-Jean utilisait une statistique du CCCSF remontant à 1980, et qui aboutissait aux mêmes résultats que le rapport de 1987 ... comme si on s'arrangeait pour arriver à un certain résultat.
Voilà donc comment, par la voie d'un organisme officiel et grâce à la manipulation des chiffres et des mots, nous sommes devenus une nation de batteurs de femmes.
Un déficit grave
Mais avant de clore ce chapitre sur l'art de la statistique, faisons un dernier exercice, pour garder la main.
Le 23 août 1990, le Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale [...] annonçait que ses 46 maisons avaient accueilli 100 000 femmes, victimes de violence conjugale.
Faisons donc un petit calcul en utilisant la méthode du CCCSF, telle qu'exposée plus haut.
Cet organisme partait du chiffre suivant : 15 730 femmes « battues » dans 110 maisons refuges. Notons au départ, quelque chose d'étrange : chaque maison accueille au Québec, en moyenne, plus de 2 000 femmes annuellement. Au Canada, cette moyenne serait de 140, selon les chiffres du CCCSF. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans. Quelqu'un nous triche quelque part ... Mais comme ce sont les chiffres que l'on nous fournit, utilisons-les !
Voici les étapes du calcul, méthode CCCSF :
Parmi les femmes qui se présentent au refuge, la moitié sont refusées faute de places : il faut multiplier par deux.
Nous en avions 100 000, nous en avons donc maintenant 200 000 ;
89 % des femmes battues demandent de l'aide ailleurs que dans un refuge. Donc : multiplier par 9.
200 000 x 9 = 1 800 000 ;
Pour deux femmes battues, une troisième ne demande d'aide nulle part. Il faut donc ajouter 50 % au total précédent.
1 800 000 x 1.50 = 2 700 000.
Résultat ahurissant ! Car selon le recensement de 1986, il y a 2 542 040 femmes de plus de 18 ans au Québec. Nous avons donc tellement de femmes battues que nous enregistrons un déficit de femmes tout court. Il ne reste qu'une solution : puiser chez les mineures. C'est écoeurant !
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
- 5 qu'il y en a d'autres qui parlent d'autre chose.
Je ne vois pas à quoi tu fais allusion
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
- 4 que les critères ne te plaisent pas.
Les critères me plaisent, mais les chiffres qu'ils donnent doivent être présentés pour ce qu'ils sont. Ce n'est souvent pas le cas et ces dérives dépassent la simple erreur de parcours. D'après plusieurs auteurs, elle empêche même la science d'avancer.
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
- 3 qu'on en ait pas exclu des adolescentes et les homos
Statistique Canada mesure la prévalence des VPI. Inclure les adolescents de 15+ n'est pas bête du tout, mais Statistique Canada calcul les VPI, pas la "violence conjugale". Et la nuance n'est pas négligeable. Laisser entendre que les chicanes d'ado sont des cas de "violence conjugale" c'est un peu fort en café, tu ne trouves pas?
Pour les VPi et même pour la violence conjugale, c'est bien de compter aussi les lesbiennes et même de souligner que la prévalence est plus élevée dans cette communauté. Dans ce cas, par contre, il faut le spécifier et surtout pas laisser entendre que ce sont des manifestations de «violence faite aux femmes par des hommes», ne crois-tu pas?
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
- 2 que c'est pas des vraies violences conjugales de vraies couples selon tes normes
Je crois que si tu fait un reportage sur l'élevage de boeuf de boucherie au Canada et que tu donnes des statistiques qui inclut les vaches laitières, sans le dire, tu ne fais pas bien ton travail.
jean7 a écrit : 09 janv. 2022, 08:45
Dis simplement que ce matraquage te dérange, voilà tout.
Ou que tu estime qu'il ne faut pas faire de pub pour cette série parce qu'il ne faut pas parler de violence conjugale.
Et explique pourquoi on ne doit pas faire de bruit sur la violence conjugale.
C'est à partir de quel pourcentage de vraies conjointe selon tes normes victimes de vraies violence selon tes normes qu'il serait légitime de faire une série pour en parler et de la pub pour qu'elle soit regardée ?
Tu me prêtes des idées que je n'ai pas. C'est normale! Dès que l'on conteste les dérives d'une cause politique ont se fait reprocher de s'opposer à cette cause.. Les gens sans nuances ont tendance à considérer que tout le monde est comme eux, sans nuances aussi. Il tombent alors dans des formule comme celle de G.W. Bush: «vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous.»
Dénoncer les féminicides, la violence conjugale et les VPI est une chose très à propos. Mais, à mon avis, la vérité suffit. Inventer des faux chiffres ou délibérément mésinterpréter des bons chiffres pour leur donner une fausse signification me semble plutôt discréditer la "juste causes". Enfin, c'est mon avis. Tu ne sembles pas me suivre sur ce point.
1- Bien présentés, il aurait fallu dire 36% des hommes et 44% des femmes canadiennes rapportent avoir subit au moins une fois depuis lâge de 15 ans une forme forme ou l'autre de VPI. Dans reportage, il faudrait aussi rapidement ajouter VPI telle que manifestations de jalousie, menaces ou violence physique ou psychologique ou verbale ou écrite ou économique ou religieuse, de la pression pour accorder des faveurs sexuelles ou, à tout le moins, rapporte que leurs enfants ou leur animaux de compagnie auraient subit de genre de violence ou de menaces de la part d'un partenaire intime. À ce prix, j'ai été de multiples fois victimes de VPI. À l'université, j'avais une copine très portée sur la sexualité. Lorsque je lui disais "non", elle en n'avait cure de mon consentement se se montrait très insistante ... En fin de session lorsque tu as des examens à préparer et des travaux à finir, ça peut être irritant. Pourtant, j'ai beau réfléchir, je m'arrive pas à me voir comme une vraie victime.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell