La vérité n'a que foutre du nombre de croyants.
Opposer visibilité et représentativité, c'est renoncer à se préoccuper de la véracité.
Ce qui compte, c'est la vérification.
Ce n'est qu'un exemple qui ne peut être représentatif de la globalité de la situation, c'est bien autrement subtil.
Etienne Klein, comme Jean-Marc Jancovici, en ont longuement parlé.
Quand la visibilité et la représentativité de contenus plus que suspects sur le plan connaissances (il ne s'agit pas de considérations basées sur une doxa du savoir) supplante l'espace qui devrait reposer sur des constructions scientifiques, comment doit-on alors procéder ?
Un état des lieux a été proposé, avec des propositions non fumeuses, mais possiblement concrètes. Le dispositif est imparfait, comme souligné par Loutre, mais il a le mérite, même s'il a recours à la sale manie de l'administratif français, de proposer des avancées en la matière.
J'ai encore la naïveté de le croire. Il ne s'agit pas de tout encadrer, de tout régimenter, de tout légiférer. Il est nécessaire de réintroduire de l'esprit critique qui contre le "prêt à penser" communément répandu, celui que l'on peut retrouver sur CNews, par exemple.
CNews, c'est Bolloré à l'œuvre qui est en train d'étendre son empire sur la presse écrite.
https://www.nouvelobs.com/medias/202102 ... #modal-msg
Petit aparté...
Attardons-nous sur le succès d'un livre :
Son contenu est un recyclage de vieilles lubies qui traînent dans le circuit des pseudo-connaissances depuis des lustres.
Les Bogdanov étaient déjà passés par là (cf. PhD Smith qui le rappelle sur un fil dédié:
viewtopic.php?f=4&t=12569#p614612).
Que ce livre existe, qu'il puisse être lu, apprécié, soit! Mais en connaissance de cause avec à disposition d'autres outils intellectuels permettant une analyse réfléchie. Que son contenu soit également soumis à l'appareil de l'analyse critique, et que la forme ne prime en aucun cas sur le fond.
Ce que le magazine L'Express laissen entrevoir dans cette affaire...
https://www.lexpress.fr/actualite/idees ... 64708.html
Il est là le marché cognitif.
Il faut entendre "marché", le cognitif passant au second plan. En clair, la porte ouverte aux pseudo-sciences. C'est l'effet "Canada dry": ça a la couleur de..., ça ressemble à..., mais ce n'est pas... dans ce cas, de la connaissance comme il se doit, solidement étayée, sur des assises scientifiques.
Tout ne peut pas être mis et considéré sur le même plan.
On retrouve comme auteur un autre Bolloré.
Une critique du livre :
https://www.domuni.eu/fr/recherche/les- ... s-preuves/
Charlie Hebdo est constamment mis à mal, profitons-en :
https://charliehebdo.fr/2021/11/science ... les-labos/
Nous assistons, dans les générations montantes, à un retour du fait religieux, qui saurait prétendre occuper une place d'estime au niveau des connaissances (cf. derniers sondages IFOP que j'ai cités par ailleurs). Que le fait religieux existe, soit! Qu'il puisse prétendre être considéré au même titre que des disciplines scientifiques, non!
C'est un recul manifeste en gestation, rien n'indique, en l'état actuel, une quelconque concrétisation, quoique des tentatives éparses existent bel et bien avec des conséquences pouvant être dramatiques (Samuel Paty).
Un autre exemple représentatif?
Zemmour et l'état de Vichy. Ce n'est plus possible de le laisser raconter tout et n'importe quoi sur les "relations" entre le gouvernement de Vichy avec Pétain et la population de confession juive française. Aucun historien sérieux ne peut accréditer quoi que soit.
A ce régime, scolairement, autant enseigner que la terre est plate, on gagnera du temps si on choisit de baisser les bras et de rester sans rien faire. Une génération prépare le baccalauréat, nous passerons sur les conditions actuelles. A ce sujet, ça discute beaucoup dans les classes, les professeurs d'histoire ont fort à faire.
Cette génération, c'est celle qui monte, celle des futur citoyens. Jusqu'à preuve du contraire, sans valeurs, la tâche est éminemment complexe face à la masse d'informations et d'injonctions contradictoires, quid de la construction de ces futurs citoyens ? Et ce, dans un processus inscrit dans ce que préconisait un Ferdinand Buisson, ou un Jean Zay.
Personne n'aurait misé un kopeck sur l'irruption politique d'un Trump au niveau international. Et pourtant...
La bonne marche, et la pérennité, d'une démocratie ne peuvent reposer sur du frelaté.
Retour à la Commission Bronner...
J'ai commencé la lecture de son rapport.
L'objet requiert un minimum d'attention: 124 pages, auquel il faut joindre les annexes, soit les auditions, 64 pages.
https://www.vie-publique.fr/rapport/283 ... nformation
https://www.vie-publique.fr/sites/defau ... 283201.pdf
https://www.vie-publique.fr/sites/defau ... itions.pdf
Il apparaît que...
Les causes majeures de la désinformation
Le rapport identifie plusieurs causes à cette désinformation dont :
* la publicité dite "programmatique" qui désigne l’activité publicitaire pour laquelle l’achat d’espace publicitaire, la mise en place de campagnes et leur diffusion sont réalisés de manière automatisée. Fortes des données récoltées et de l’analyse du parcours des internautes sur le web, les régies sont capables de pousser des contenus ciblés. Mais on constate que ces annonces se retrouvent fréquemment sur des sites propageant de fausses informations ou encore des théories conspirationnistes... Plus une information est choquante, plus elle peut recueillir de clics et de partages. Toutefois, attribuer la responsabilité de l’expansion de sites véhiculant des fake news à ce type de publicité serait réducteur ;
* la compétition stratégique : l'espace numérique est devenu l'arène d'opérations informationnelles avec l'émergence de menaces de plus en plus hybrides. Les grandes puissances investissent massivement dans leurs capacités de lutte informatique pour convaincre l'opinion publique de la légitimité d'une cause, pour obtenir un avantage tactique ou pour influencer l'adversaire ;
* des logiques algorithmiques qui contribuent à former les comportements, les attitudes, les représentations du monde environnant ou les croyances sans en être directement responsables.
Édit...
Une vidéo courte de Jordanix qui apporte une synthèse au sujet du marché de l'information :
https://m.youtube.com/watch?v=PnKsdgqhedg
Avec quelques chiffres vertigineux...
L'humanité, depuis le début des années 2000, a produit plus d'informations que depuis l'invention de l'imprimerie.
Depuis 2013, les informations disponibles doublent tous les deux ans, en l'état actuel de la technologie numérique....