Regard scientifique sur la psychanalyse

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richard
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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#176

Message par richard » 22 févr. 2022, 17:50

Jean-Francois a écrit : 20 févr. 2022, 23:28Après tout, vous avez les mêmes organes que vous soyez en mode "vie extérieure" ou "vie intérieure". Ces mots ne désignent rien de précis.
Certes! mais les sens mis en avant ne sont pas les mêmes. Les artistes ont une vie intérieure importante et les sens mis en jeu quand ils créent sont différents de ceux qu’ils utilisent dans la vie ordinaire. Je le sais, je l’ai vécu.
Vie intérieure et vie extérieure sont très différentes. Si vous ne faites pas bien la différence c’est que votre vie intérieure est pauvre, mais ce n’est pas grave, chacun ses qualités et ses lacunes.
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#177

Message par Jean-Francois » 22 févr. 2022, 19:09

richard a écrit : 22 févr. 2022, 17:50Les artistes ont une vie intérieure importante et les sens mis en jeu quand ils créent sont différents de ceux qu’ils utilisent dans la vie ordinaire. Je le sais, je l’ai vécu
Après autant de temps passé sur le forum, vous ne savez toujours pas que les fantasmes ne sont pas des preuves de quoi que ce soit. On ne peut pas dire que vous appreniez vite, vous. Si vous voulez être crédible*, démontrez donc que les artistes ne possèdent pas les mêmes "sens" que les autres humains (ou vice-versa).
Si vous ne faites pas bien la différence c’est que votre vie intérieure est pauvre
Évidemment :roll: Si je ne fais pas bien la différence, ça ne peut pas être parce que vous tenez un discours flou et brumeux. Pourtant, vous n'êtes pas foutu d'expliquer ce qu'est une "vie intérieure" ou même une "vie extérieure" avec un minimum de précision. Vous prenez de vagues métaphores pour la réalité... un comportement qui sert de base à pas mal de croyances zozoes.

Jean-François

* Je sais, je place la barre très haut :mrgreen:
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#178

Message par richard » 22 févr. 2022, 20:19

Jean-Francois a écrit : 22 févr. 2022, 19:09 Évidemment :roll: Si je ne fais pas bien la différence, ça ne peut pas être parce que vous tenez un discours flou et brumeux. Pourtant, vous n'êtes pas foutu d'expliquer ce qu'est une "vie intérieure" ou même une "vie extérieure" avec un minimum de précision.
si vous ne faites pas la différence c’est parce que vous ne savez pas ce qu’est une vie intérieure, mais comme je l’ai dit ce n’est pas très grave de ne pas en avoir, je dirais même que ça évite bien des tracas, on n’est pas très créatif mais on est peut-être plus rigoureux dans ses analyses.
J’irais même jusqu’à dire que ceux qui ont une vie intérieure intense risquent plus d’être zozo que les autres, alors tu vois t’as de la chance.
Tiens! j’ai cherché sur le web et j’ai trouvé ce document qui pourrait t’aider à cerner ce concept. Ne me remercie pas! C’est de bon cœur.
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#179

Message par Aggée » 22 févr. 2022, 20:31

Jean-Francois a écrit : 22 févr. 2022, 19:09 démontrez donc que les artistes ne possèdent pas les mêmes "sens" que les autres humains (ou vice-versa).
Je sais, je place la barre très haut :mrgreen:
On dispose théoriquement tous des mêmes sens, mais c’est une excellent question, l’intensité ou les performances individuelles liées à l’usage de ces sens ne diffèrent elles pas d’une personne à l’autre ?
https://www.franceculture.fr/sciences/d ... ociception.
Certes, pour des raisons opératoires, il n’est pas nécessaire de savoir ce qu’est exactement un sens. Les scientifiques en ont une conception déjà complexe : ils définissent un sens (une capacité sensorielle) en fonction de l'organe sensoriel auquel il est causalement attaché. Et cela permet déjà de faire d'importantes avancées dans notre compréhension de la façon dont on interagit avec notre environnement. Mais quand vous consultez un manuel d’anatomie ou de physiologie des systèmes sensoriels, la seule définition d’un organe que vous aurez consiste en général à dire qu'il s'agit d'une structure ultra-spécialisée dans la détection d'un type de stimulus. Autrement dit, la définition d'un organe sensoriel dépend de notre connaissance de la physique de notre environnement - c'est aussi peut-être pour cette raison qu'Aristote ne dénombre que cinq sens, toutes créatures confondues. Mais en proposant une telle définition d'un organe, les scientifiques admettent donc déjà un critère d'individuation complexe, sans forcément se rendre compte que cela représente un choix théorique discutable.

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#180

Message par nikola » 22 févr. 2022, 21:06

richard a écrit : 22 févr. 2022, 20:19 si vous ne faites pas la différence c’est parce que vous ne savez pas ce qu’est une vie intérieure,
Si, on sait, mais quand la vie intérieure sort à l’extérieur, ce n’est pas très agréable :
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#181

Message par Dominique18 » 22 févr. 2022, 21:41

Je savais bien que les pulsions refoulées, ça craignait un max et que c'était pas bien bon pour la santé. :argh:

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#182

Message par thierry » 22 févr. 2022, 23:54

Corwin a écrit : 21 févr. 2022, 14:46
thierry a écrit : 21 févr. 2022, 00:06Quoiqu'un "concept", c'est un bien un objet abstrait non ? Sinon quoi d'autre ?
Un concept peut être abstrait. Mais ce n'est pas un objet.
C'est la représentation (mentale) d'un objet.
Comment définis-tu un "objet" ?
C'est une représentation mentale "extérieure à soi" ? Quelque chose comme ça ? Dis-donc c'est vague :a2:
j'ai du mal à faire la différence entre "logique" et "principe de causalité"
Les deux notions sont indissociables.

Mais l'une, la notion de causalité, exprime une constatation, tandis que l'autre, la logique, est une démarche tentant de tirer parti de cette constatation.
J'ai failli rebondir plusieurs fois, pour demander de qui entre la poule et l'oeuf, ... ?

Mais d'accord, en somme le langage pour se construire a besoin d'une cause première, c'est bien ça ?

Dans ma matrice je préférais voir la logique comme une "faculté" (à définir) qui permet de créer des concepts un peu solides, sur la base des informations transmises par nos sens évidemment. Je ne parle pas de constat du genre "aïe, j'ai mal" mais de constats intellectuels, qui ne bousculent pas pas trop un genre de "paradigme", dans lequel les évènements découlent les uns des autres (du fait de la logique :lol: )

Bref, je te comprends peut-être mieux (et je suis content, j'ai vraiment failli réenculer les mouches mais j'ai eu une sorte de déclic, sans quoi je me serais encore taper la honte publiquement :lol: .. et c'est chiant :a2: )

Dans mon délire sémantique, on avait besoin de la logique pour créer des concepts "consistants" (maximum de branlette)..
qui donnaient donc lieu à des "principes".
En plus, "principe'' ça sonne un peu dogmatique, "pétition de principe" et toussa..

Bref, merci pour ta réponse, c'est cool !
Salut !
Tu sais les zézés c'est obsessif ces bêtes là
Obsessif, obsédant, obsessionnel…
C'est ça fous-toi de ma gueule :lol:
Mais ces maux n'épargnent pas non plus les zozos.
Pensée robotique contre pensée chaotique…

« La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier. »
Tu m'expliques, stp ?

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#183

Message par Jean-Francois » 23 févr. 2022, 02:21

richard a écrit : 22 févr. 2022, 20:19si vous ne faites pas la différence c’est parce que vous ne savez pas ce qu’est une vie intérieure, mais comme je l’ai dit ce n’est pas très grave de ne pas en avoir
Tiens, vous adoptez un autre tic de miteny: le radotage à défaut d'argument.
Ne me remercie pas!
Pas de problème, ça n'est pas comme si j'avais l'intention de le faire de toute façon. Ça serait cher payé de la vacuité :mrgreen:

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#184

Message par Jean-Francois » 23 févr. 2022, 02:26

Aggée a écrit : 22 févr. 2022, 20:31
Jean-Francois a écrit : 22 févr. 2022, 19:09 démontrez donc que les artistes ne possèdent pas les mêmes "sens" que les autres humains (ou vice-versa).
Je sais, je place la barre très haut :mrgreen:
On dispose théoriquement tous des mêmes sens, mais c’est une excellent question, l’intensité ou les performances individuelles liées à l’usage de ces sens ne diffèrent elles pas d’une personne à l’autre ?
Ça pourrait être une bonne question si richard donnait une signification précise à "sens" mais il l'utilise dans un sens flou et mouvant qui ne correspond pas aux sens physiques. En bon zozoïfiant, il manie avec brio le sens de l'imprécision. C'est donc une question qui permet des dissertations bien garnies mais vide de sens. Vous ne le ressentez pas?

---------------
nikola a écrit : 22 févr. 2022, 21:06
richard a écrit : 22 févr. 2022, 20:19 si vous ne faites pas la différence c’est parce que vous ne savez pas ce qu’est une vie intérieure,
Si, on sait, mais quand la vie intérieure sort à l’extérieur, ce n’est pas très agréable :
Autre exemple :D

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#185

Message par richard » 23 févr. 2022, 13:41

Merci à tous pour vos remarques qui ont dopé ma réflexion.

La vie extérieure c’est la vie ordinaire, la vie sociale, professionnelle et familiale: « qu’est-ce que tu fais dans la vie? »
La vie intérieure c’est la vie intime: les émotions, les sentiments, les pensées, les désirs.

L’extérieur c’est les autres, les choses et l’espace. La perception de l’espace se fait par l’exploration de l’extérieur.
L’intérieur c’est le moi, l’inconscient et le temps. Le temps se perçoit à l’intérieur de soi.

Le summum de la vie extérieure, c’est le divertissement, le futile.
Le summum de la vie intérieure c’est le recueillement, la méditation, la vie monacale.

Le réel de la psychanalyse, le réel de l’intérieur c’est l’absence de temps.
Le réel de la physique, le réel de l’extérieur c’est l’absence d’espace.
:hello: A+

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#186

Message par Jean-Francois » 23 févr. 2022, 14:13

Tout cela n'est que littérature. Ça joue dans l'axe beau <-> laid bien subjectif. On apprécie le style ou on s'en fout, un peu comme pour l'astrologie.

Et comme pour l'astrologie, on peut dire que ça n'a rien à voir avec la science (malgré les apparences que certains cherchent parfois à donner).

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#187

Message par Dominique18 » 23 févr. 2022, 14:46

1 - Le summum de la vie extérieure, c’est le divertissement, le futile.
Le summum de la vie intérieure c’est le recueillement, la méditation, la vie monacale.

2 - Le réel de la psychanalyse, le réel de l’intérieur c’est l’absence de temps.
Le réel de la physique, le réel de l’extérieur c’est l’absence d’espace.
1: et entre les deux ?
2: il n'y a pas de manifestation de la physique à l'intérieur ?

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#188

Message par richard » 23 févr. 2022, 15:54

Salut Dominique ! Tu me demandes
Dominique18 a écrit : 23 févr. 2022, 14:46 1: et entre les deux ?
entre l’intérieur et l’extérieur? Entre le corps et l’esprit? Suivant le dualisme les deux sont séparés. Il faudrait voir du côté du monisme. En Occident on est plutôt dualistes, en Orient ils seraient peut-être plus monistes, nan?
2: il n'y a pas de manifestation de la physique à l'intérieur ?
L’intérieur c’est le monde des sentiments, des émotions , appelé aussi esprit ou âme suivant les cas. La psychanalyse veut faire science dans ce domaine réservé jusque là aux religions. La difficulté, il me semble, est qu’en science il y a toujours cause à effet et que dans la profondeur de l’âme —que la psychanalyse cherche à atteindre— le temps n’existe pas, qu’il n’y a donc pas forcément cause à effet; on le voit bien dans les rêves. Mais je fais confiance aux psychanalystes pour poursuivre cette recherche scientifique du fonctionnement de l’esprit qui tienne compte de cette spécificité.
:hello: A+

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#189

Message par Dominique18 » 23 févr. 2022, 16:48

Mais je fais confiance aux psychanalystes pour poursuivre cette recherche scientifique du fonctionnement de l’esprit qui tienne compte de cette spécificité.
:hello: A+
L'interdisciplinarité, dans laquelle pourrait intervenir la psychanalyse, serait un élément de réponse.
La psychanalyse seule ? Non, je ne pense pas.
Cf. documents que j'ai cités, avec E. Roudinesco, et S. André entre autres.
Un autre élément, découvert hier soir :

https://m.youtube.com/watch?v=WhfnQ-JLtj4

La vidéo met l'accent sur ce qu'on pourrait appeler un paradoxe bien français. Une recherche de sens, mais une hyper-intellectualusation des situations qui nuit aux résultats escomptés. Il faut que je la revoie, avec prise de notes à la clé.

Ensuite, il ne faut pas oublier que nous ne sommes que les autres, que ce qui fait notre personnalité n'est que la somme et le produit des autres, que nous avons rencontrés, intériorisés, engrammés, tout au long du parcours que nous avons réalisé, et qui n'est pas terminé.

Nous faisons également partie d'un environnement, d'une niche écologique, avec laquelle nous sommes continuellement en interactions, le plus souvent de façon tout à fait inconsciente, car une multitude de processus sont automatisés. La plupart du temps (encore lui!), nous n'avons pas conscience de ce qui se passe. Nous pouvons toujours prétendre essayer, une bonne partie sera inaccessible.
Rien que la circulation cardiaque, la respiration, ce genre de fonctionnement... Ils déterminent, à leur niveau d'organisation, une bonne part du reste.

Le propre d'un être, c'est d'être. Sans cela, il n'y aurait pas d'être.
Un cerveau ne sert pas à réfléchir,. Il sert à agir sur son environnement, pour se maintenir en vie.
Nous appartenons et dépendons d'un conditionnement, à jamais.

Alors vouloir quelque peu échapper (ou fuir?), le temps, l'espace... pourquoi pas... Mais alors, comment procède-t-on en ce cas?
Nous avons un fil à la patte, me semble-t-il, et pas n'importe lequel.
Échapper à cet environnement ? Une solution : la mort, et encore, notre corps sera intégralement "recyclé".

Le conscient, disait entre autres Henri Laborit, ne sert que d'alibi à l'inconscient, mais pas celui freudien. Il s'agit de tout autre chose, même si des rapprochements peuvent être opérés.
Par la création, l'imagination, nous pouvons développer des trésors de stratégie, déployer des ruses, pour prétendre nous enfuir. Mais, pour un observateur extérieur, ce sera toujours une belle illusion. L'intérieur nous appartient, du moins le pensons nous, et nous pouvons en disposer comme bon nous semble.
Du moins, le croyons nous...
Le propre d'un individu ne serait-il pas, au fond, d'avoir des illusions ?

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#190

Message par Aggée » 23 févr. 2022, 17:28

Kraepelin a écrit : 21 févr. 2022, 22:12 l'apprentissage de compétences hétérosociales est bien plus utile que le braillage sur les évènements difficiles de son enfance.
Ca résume un peu la position que nombre de personnes ont adoptée vis-à-vis de la psychanalyse, Freud et d’autres ont le mérite d’avoir soupçonné qu’il existait des mécanismes psychologiques inconscients, ils ont donc postulé une ébauche de fonctionnement psychique, dont l’étude pouvait potentiellement ouvrir la voie a pas mal de solutions, pour ceux qui souffraient de problèmes mentaux, la démarche était donc parfaitement valable, mais que vaut encore cette ébauche initiale aujourd’hui, au regard de toutes les lacunes de la psychanalyse, pour traiter efficacement un maximum d’affections psychologiques ?
La TCC a, contrairement à la psychanalyse, prouvé son efficacité dans plusieurs domaines, même si ce n’est certainement pas la panacée, entendons-nous bien.

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#191

Message par richard » 23 févr. 2022, 17:44

Dominique18 a écrit : 23 févr. 2022, 16:48 Ensuite, il ne faut pas oublier que nous ne sommes que les autres, que ce qui fait notre personnalité n'est que la somme et le produit des autres, que nous avons rencontrés, intériorisés, engrammés, tout au long du parcours que nous avons réalisé, et qui n'est pas terminé.
Merci Dominique pour cet éclairage! Je vais voir tes sources car comme je l’ai dit je réfléchis à voix haute, j’ai donc besoin de données constructives pour éviter de dire trop de céodeuzaineries; je souhaite qu’aucun psychanalyste lira ma prose.
Je crois que la psychanalyse regarde l’homme dans ses interactions avec les autres. Par contre les individus sont placés dans une relation aseptisée, c’est un peu la différence que l’on retrouve dans les interactions physiques ou chimiques dans la nature et celles que l’on peut faire en laboratoire. La théorie est appliquée dans le labo ou dans le cabinet du thérapeute, ce qui se passe dans la nature ou dans la vie est un peu plus aléatoire.
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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#192

Message par Aggée » 23 févr. 2022, 18:25

https://www.lequotidiendumedecin.fr/arc ... ux%20plans.
Échecs sur le plan scientifique et médical
Comme l’homéopathie, la psychanalyse a des prétentions scientifiques (expliquer certains mécanismes du psychisme et des maladies) et médicales (capacité à soigner). Comme l’homéopathie, elle a largement fait la preuve de son échec sur les deux plans. Sur le plan scientifique, les hypothèses psychanalytiques sur les causes de l’autisme, de la schizophrénie, des troubles bipolaires, des phobies, des troubles obsessionnels ou même de l’homosexualité, se sont toutes avérées fausses. Plus généralement, les concepts spécifiques de la psychanalyse (complexe d’Œdipe, refoulement, stades psychosexuels oral-anal-génital, interprétation symbolique des mots, des rêves et des comportements) se sont révélés sans aucun pouvoir explicatif, et ont maintenant disparu de la psychologie scientifique moderne.

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#193

Message par Kraepelin » 23 févr. 2022, 18:56

Aggée a écrit : 23 févr. 2022, 17:28
Ca résume un peu la position que nombre de personnes ont adoptée vis-à-vis de la psychanalyse, Freud et d’autres ont le mérite d’avoir soupçonné qu’il existait des mécanismes psychologiques inconscients, ils ont donc postulé une ébauche de fonctionnement psychique, dont l’étude pouvait potentiellement ouvrir la voie a pas mal de solutions, pour ceux qui souffraient de problèmes mentaux, la démarche était donc parfaitement valable, mais que vaut encore cette ébauche initiale aujourd’hui, au regard de toutes les lacunes de la psychanalyse, pour traiter efficacement un maximum d’affections psychologiques ?
La psychanalyse se révèle toujours une bonne approche thérapeutique pur plusieurs types de problèmes.
Aggée a écrit : 23 févr. 2022, 17:28 La TCC a, contrairement à la psychanalyse, prouvé son efficacité dans plusieurs domaines, même si ce n’est certainement pas la panacée, entendons-nous bien.
Hummm

Des chercheurs en TCC ont le mérite d'avoir fait l'effort de vérifier. Par contre, la méthodologie est souvent biaisée et nous avons même connaissance de grands noms des TCC qui ont carrément pipés les dés. Par ailleurs, le "paradigme du colonelle" oblige à se garder une petite gène face à tous ces résultats.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#194

Message par Dominique18 » 23 févr. 2022, 19:42

@ Kraepelin

Méthodologie biaisée pour les TCC?
Je souhaiterais en apprendre plus.
Les derniers échanges confirment les trous articles que j'ai cités, de la revue de l'AFIS.
J'ai traité du contexte français, bien particulier, au sujet de la psychanalyse.
Une vidéo récente pour les TCC, toujours au niveau français, avec une historicité contextualisée des différentes pratiques :

https://m.youtube.com/watch?v=WhfnQ-JLtj4

Aggée a bien recentré la problématique.

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#195

Message par richard » 23 févr. 2022, 19:55

Ben moi aussi j’y vais de mon article sur l’efficacité de la psychanalyse.
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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#196

Message par LoutredeMer » 23 févr. 2022, 19:57

Dominique18 a écrit : 23 févr. 2022, 19:42 Une vidéo récente pour les TCC, toujours au niveau français, avec une historicité contextualisée des différentes pratiques :
https://m.youtube.com/watch?v=WhfnQ-JLtj4
Voici les repères donnés en commentaire
(parce qu'ils n'ont pas l'air rigolo)
:
Daniel Chicouene

Voici quelques propositions de repères dans cette vidéo d'1 h [pas toujours évidente à suivre car jongler en permanence entre des inconvénients de la psychanalyse et divers aspects des TCC et apparentés ; peu préparé / intitulé ?] :
présentation des 4 intervenants ; terrain déjà occupé par la psychanalyse, charlatanesque, une place de religion ; 1:56 en France, remonter à Diderot avec le mot "psychologie" / philosophie ; 3:44 XIXè s. psychiatrie, neuro, Charcot, aliénistes ; 4:58 séparation psychologie et psychiatrie début XXè s. , 6:00 les 2 en parallèle et actuellement dans les 2, psychothérapeutes ; c.1968 adhésion à psychanalyse qui arrive tard en France / USA ; magie, intellectualisation ; 9:30 philo = se poser des questions vs. psychanalyse = dogme, on ne se pose pas de questions ; pas de grand auteur cognitiviste en Fr. ; 11:00 église, refus de la science, du questionnement, jeunes séminaristes en psychanalyse ;
12:45 TCC un peu nourries des insuccès de la psychanalyse ; sortir de phobies ; 16:25 réflexions psychologiques en modèles ; singularité / schéma thérapeutique ; USA, Angleterre, Allemagne : chercher faits scientifiques, expériences pour comprendre ; diffère de philo ; chemins de séparent, Popper ; 18:00 enseignement ; en UFR psychologie, séparation entre scientifiques et non scientifiques ; 19:57 névrose n'existe plus en psychiatrie ; après formation de 5 ans, refaire une nouvelle formation, apprendre concepts différents ; 21:10 dépositaires de pensée magique, omniscient, dès la terminale en philo, vs pensée scientifique a du mal : 22:50 les 3/4 des journalistes sur le divan = statut social ; 23:50 le discours scientifique est moins séduisant que la pensée magique ; l'AFTCC initiée voici 50 ans, les 3 vagues, thérapeutique et bien-être ; 29:50 émotions, fonctions ; 30:45 psychanalyste dépositaire d'une science profonde de l'âme, pas accessible, radical ; rapport d'autorité absolu ; 33:00 sur le divan, de la fausse philo : c'est une dogme, un monsieur a pensé pour vous ; il manque une métapsycho des TCC ; 34:30 étudiants fascinés, impression d'être plus intelligents que les autres ; ne vont pas loin ; en TCC, à la victime de se 'dévictimiser' ; analyse fonctionnelle en profondeur, mécanismes, croyance, du sur mesure ; 39:45 "profondeur" : prêter de l'intelligence à ce qui est incompréhensible ; soumission intellectuelle ; jeux de compréhension entre eux ; 43:00 catéchisme, mystique, sacralisation ; 45:15 evidence based et hypothèses ; soin ; 47:30 vivre au max sa vie de manière authentique ; 49:05 emprise ; remise en question pour mieux comprendre ; 50:00 répondre à malaise existentiel avec 3è vague ; accompagnement plus large que psychopatho ; 51:30 mentaliser constamment, toxique, peut faire décompensation psychotique sur le divan ; d'abord faire une évaluation du trouble ; 54:12 transfert ; s'ajuster à l'individu ; 57:20 progresse pas assez vite.

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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#197

Message par Aggée » 23 févr. 2022, 21:02

https://www.afis.org/Les-therapies-cogn ... tementales
Les psychiatres et psychologues qui organisent des formations en TCC définissent leurs pratiques comme des procédures psychothérapeutiques qui s’appuient sur la démarche scientifique.
Dès le départ, les auteurs ont souligné que la spécificité de la thérapie comportementale réside dans l’utilisation de la science du comportement pour traiter des troubles psychologiques.
Selon cette définition, un des premiers traitements avait été réalisé à l’Université Columbia en 1924 : l’élimination de phobies chez un garçon de 3 ans appelé Peter, par Mary Cover Jones, suivant une méthodologie mise au point de Watson [5].
L’enfant avait très peur des lapins. Se basant sur des lois de l’apprentissage, Jones a expérimenté deux méthodes. Elle a installé Peter sur une chaise haute. Pendant que l’enfant recevait ses aliments préférés ou jouait agréablement, un lapin était amené dans une cage grillagée à l’autre bout de la pièce. Au début le garçon présentait des signes typiques de peur, mais il s’est habitué progressivement au stimulus anxiogène. Après quelques séances, la cage pouvait être rapprochée sans déclencher de vives réactions. D’autre part, Jones a exploité le pouvoir thérapeutique de l’imitation : elle a invité trois garçons de l’âge de Peter, qui n’avaient pas peur des lapins, à jouer devant lui avec l’animal phobogène…………..................................Au bout de 45 séances, la réaction de peur déclenchée à la vue d’un lapin avait disparu au profit de nouvelles conduites : Peter acceptait l’animal dans son parc, jouait avec lui et le caressait affectueusement. Aucun « symptôme de substitution » – pour parler comme les freudiens – n’est apparu dans les semaines qui ont suivi.

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LoutredeMer
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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#198

Message par LoutredeMer » 23 févr. 2022, 23:34

Plus je lis des trucs et des machins sur la psychanalyse et les TCC, plus je me dis qu'il y a peu d'effets en regard de vastes opérations commerciales? . Traitement de l'ESPT etc.

J'ai comme l'impression que nous sommes à la préhistoire de la compréhension des problèmes psychologiques humains.

il reste à évaluer les produits des neurosciences.
"Par le saumon qui se meut!.. I want my food!.. Slice me tender"..

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Dominique18
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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#199

Message par Dominique18 » 24 févr. 2022, 08:54

richard a écrit : 23 févr. 2022, 17:44Je vais voir tes sources car comme je l’ai dit je réfléchis à voix haute, j’ai donc besoin de données constructives pour éviter de dire trop de céodeuzaineries; je souhaite qu’aucun psychanalyste lira ma prose.
Je crois que la psychanalyse regarde l’homme dans ses interactions avec les autres. Par contre les individus sont placés dans une relation aseptisée, c’est un peu la différence que l’on retrouve dans les interactions physiques ou chimiques dans la nature et celles que l’on peut faire en laboratoire. La théorie est appliquée dans le labo ou dans le cabinet du thérapeute, ce qui se passe dans la nature ou dans la vie est un peu plus aléatoire.
Richard, pour préciser quelques démarches et également te répondre...

Une introduction :

https://www.blog-lecerveau.org/

Extrait...
...Car contrairement à une idée de la science encore malheureusement trop souvent mise de l’avant, elle n’est pas tant là pour apporter des réponses définitives que pour nous amener à douter de nos certitudes. De toute façon, le problème lorsqu’on rentre un tant soit peu dans la complexité du monde avec la méthode scientifique, c’est que chaque petite réponse apportée va générer dix nouvelles questions ! Donc tu te retrouves simplement à savoir un peu plus que tu ne sais pas grand-chose, au fond.

Et pour comprendre un peu pourquoi c’est comme ça, c’est là qu’on n’a pas le choix de s’intéresser à nos conceptions philosophiques du monde physique. Oh là là… Et oui, oh là là, effectivement ! J’espère juste réussir à les résumer suffisamment sur une vingtaine de pages pour rendre tout ça le moindrement digeste. Juste pour vous dire, ça m’a amené à remonter au physicien quantique Werner Heisenberg, celui à qui l’on doit le fameux principe d’incertitude, qui disait :

“Ce que l’on observe n’est pas la nature en soi mais la nature révélée par nos méthodes de questionnement.”

Et puis à Karl Popper, le philosophe des sciences qui a beaucoup insisté sur cette idée qu’une théorie scientifique doit être formulée de telle sorte qu’on puisse imaginer des expériences qui pourraient la réfuter, prouver qu’elle est fausse. Une manière « par la négative », si vous voulez, de définir la démarche scientifique. Alors qu’avec Thomas Kuhn, autre philosophe des sciences, on a vu qu’elle pouvait aussi consister à explorer et à étendre le paradigme dominant. Jusqu’à ce que trop de données « anormales » viennent le remette en question et amène une « révolution scientifique »...
Un développement ? avec des tas de pistes de recherches...

https://lecerveau.mcgill.ca/index.php

C'est ce genre de chose que les psychanalystes, et d'autres thérapeutes d'ailleurs, devraient un peu plus connaître...
Une complexité de dingue...
Mais rien n'empêche de fouiller... en gardant dans un coin de son esprit ce qui a été exprimé dans l'introduction...
Avant de prétendre en faire le tour, il va s'écouler de l'eau sous les ponts.

Les québécois, avec Bruno Dubuc, ont une grosse longueur d'avance pour la concision et la précision.

Pour s'y retrouver, et gagner éventuellement un peu de temps, Bruno Dubuc propose également des cours dont plusieurs PDF sont en ligne, ainsi que les vidéos de ses conférences, disponibles gratuitement.

https://lecerveau.mcgill.ca/flash/pop/p ... liste.html

par exemple...

https://lecerveau.mcgill.ca/flash/pop/p ... profs.html

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Aggée
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Re: Regard scientifique sur la psychanalyse

#200

Message par Aggée » 24 févr. 2022, 09:53

LoutredeMer a écrit : 23 févr. 2022, 23:34 J'ai comme l'impression que nous sommes à la préhistoire de la compréhension des problèmes psychologiques humains.
Votre remarque mérite réflexion, je me rappelle précisément d’un jeune homme qui avait osé crier aux secours aux anciens de nos Églises, ( la discrétion était bien évidement assurée par rapport a toute sa situation qu’il nous exposait) il avait quelque part décidé de se prendre en charge,en nous exposant sa détresse, il voulait construire une relation amoureuse avec une fille, il en avait mare de rester seul, seulement il était en prise avec de grosses manifestations d’anxiétés en présence des filles, des problèmes réels qui se traduisaient par des phénomènes physiques,sentiments de panique, rougissements, idées confuses, prostrations etc... et je ne vous parle pas de sa souffrance morale, de son désespoir, de son sentiment d’impuissance face a ces problèmes.
Si j ‘étais incompétent dans pas mal de domaines, et je le suis assurément toujours, j’étais aussi un ancien « dragueur enchaîneur », donc pour moi séduire une fille ne me semblait vraiment pas très compliqué, en parlant avec lui j’ai rapidement compris que tous ses comportements étaient inappropriés pour séduire une fille.
Son problème principal , une méconnaissance totale des attitudes à adopter pour approcher une fille, donc si on ne sait pas quoi faire, ou si on fait n’importe quoi, ça ne produit aucun effet positif, ce qui entretenait sa conviction absolue qu’il était dépourvu de tout charme, de tout attrait pour la gente féminine, ce qui était faux évidement.
En lui expliquant précisément les comportements, je dirais en insistant précisément sur la communication qu’il devait produire envers sa cible, il a pu découvrir par ses propres yeux l’apparition de réactions favorables chez elle, ce qui l ‘a encouragé a progresser, jusqu’au succès ( jadis inespéré pour lui ) qu’il a pu expérimenter.
Cet issue positive est donc explicable par l’étude des comportements humains, qui permettent de comprendre les actions et les réactions, par la plasticité de leur cerveau a remplacer des perceptions anxiogènes par d’autres moins génératrices d’anxiétés .
C’est possible quand on décide d’étudier, d’analyser certains réflexes perturbateurs ( qui se sont installés erronément ), la seconde étape semble être la mise en place, l’organisation de situations plus favorables qui permettent de déjouer la dramatisation (récurrente par erreur) de ces problèmes.
Donc par rapport a la psychanalyse je ne vois pas très bien en quoi, le fait de découvrir une blessure initiale, ou d’identifier un traumatisme dans son enfance, peut aider a réussir un processus de séduction, je ne vois pas tres bien ou est le rapport ?

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