Kraepelin a écrit : 28 févr. 2022, 20:20
J'entendais aux nouvelles de Radio-Canada que 80% des Américains estimait que leur gouvernement n'était pas assez sévère dans ses mesures contre la Russies. Le même phénomène s'est produit en Allemagne. C'est réconfortant d'observer que l'opinion publique est maintenant capable d'infléchir les dirigeants.
Je ne pense pas que l'opinion publique ait joué un rôle majeur, même si elle est significative.
Au niveau européen, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a été un véritable électrochoc qui a des conséquences inimaginables il y a encore quelques jours :
- Tous les pays européens se sont mis d'accord pour sanctionner la Russie et soutenir l'Ukraine, Tous ! (même Orban, pourtant cul et chemise avec Poutine). Du jamais vu.
- L’Allemagne a complètement changé son paradigme diplomatique et commercial. Une révolution.
- Toutes ces sanctions vont avoir de lourdes conséquences sur les pays européens et (pour le moment) tout le monde trouve cela justifié.
- L’Ukraine a démarré son processus d'intégration dans l'Union Européenne, intégration qui a toutes les chances d'aboutir très rapidement.
Il y a davantage que l'opinion publique (mais celle-ci est nécessaire). Quoi, je ne sais pas bien. Peut-être était-ce l'occasion de se débarrasser de Poutine ? Peut-être que ses menaces nucléaires sont très très mal passées (c'est la première fois que des menaces nucléaires sont proférées pour des raisons offensives).
Autre chose qui, à mon avis, a joué fortement : la résistance ukrainienne et les échecs (relatifs) de l'armée russe* Zelenskyi qui est resté sur place et qui a su développer un esprit de résistance remarquable et qui est en train de casser l'image de Poutine dans les opinions (
exemple).
En tout cas, quelque soit l'issue militaire, Poutine a perdu. L'article de Yuval Noah Harari
"Why Vladimir Putin has already lost this war" sur The Guardian est très intéressant à ce sujet.
* En suivant quelques comptes twitter, il semble que l'armée russe soit en partie en carton : soldats pensant être en exercice (
exemple), communications militaires utilisant des radios civiles (!) et le réseau mobile commercial (!) (
source), beaucoup de blindés anciens (années 60-70) en mauvais état, gros problèmes logistiques, abandon fréquent de matériels (
exemple d'un T90 !) etc...
Sources difficiles à vérifier, mais il y a beaucoup de témoignages.
Alors comme Poutine n'aime pas perdre, il va forcément mettre des moyens. Et les moyens de Poutine, surtout en conflit urbain, on les connaît, on les a vu à Grozny (ville complètement rasée, population massacrée). On les a vu aussi à Alep, avec bombardements aveugles, destruction des hôpitaux etc...
D'ailleurs il semble que ça commence à Kharkiv, avec emploi de
lance-roquette multiple en zone urbaine et utilisation d'armes à sous-munitions (
exemple vérifié par Bellingcat)