Livre "Dieu, La science, Les preuves"

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Re: Livre "Dieu, La science, Les preuves"

#176

Message par jroche » 23 mai 2022, 09:11

Jean-Francois a écrit : 22 mai 2022, 14:49 Réplique pratique pour rester dans le flou et ne pas trop vous intéresser à des positions autres que la vôtre. Vous pourriez la définir, la "position philosophique matérialiste" pour montrer que vous la comprenez si bien que ça?
Je n'arrête pas de la rappeler : tout est matière et la vie est un infinitésimal sous-produit de la matière, et l'esprit un infinitésimal sous-produit de la vie. Je ne vois pas de contestation sur le fond de la définition, et surtout pas de votre part. Après, je ne dis pas que c'est faux, j'essaie de voir les implications.
Jean-Francois a écrit : Effectivement, s'il fallait vous attendre pour obtenir une réflexion structurée et des observations précises sur quoi que ce soit, on attendrait longtemps. Mais je doute que vous soyez capable de citer quelqu'un qui prétend que la conscience chez les animaux non-humains serait paranormale.
Pas seulement chez les animaux. Comment peut-on détecter, mettre en évidence, une conscience autre que la sienne propre, autrement qu'en éliminant toute autre explication des phénomènes observés ? Un phénomène ou effet qu'on ne peut expliquer que par l'implication d'une conscience, (ou au moins, considérer que cette explication est la plus simple et la plus conforme au rasoir d'Ockham), c'est la définition même du paranormal (ou quelle autre ?). Que des tas de gens aient prétendu en voir où il n'y en a pas n'y change rien (d'autant qu'il peut être aussi tentant de refuser d'en voir où il y en a).

A la limite, tout acte de libre-arbitre, dans la mesure où il n'est pas illusoire, relève du paranormal, si on considère que le normal est ce qui découle de la causalité physique habituelle. Et s'il n'y a pas du tout de libre-arbitre, si c'est toujours illusoire, à quoi bon discuter, à quoi bon quoi que ce soit ?
Demander du paranormal ou psi répétable, conforme aux critères scientifiques les plus courants, c'est demander les villes à la campagne.

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#177

Message par Jean-Francois » 23 mai 2022, 14:28

jroche a écrit : 23 mai 2022, 09:11Je n'arrête pas de la rappeler : tout est matière et la vie est un infinitésimal sous-produit de la matière, et l'esprit un infinitésimal sous-produit de la vie. Je ne vois pas de contestation sur le fond de la définition, et surtout pas de votre part
Il me semble plutôt que c'est la première fois que vous offrez une définition claire. Je préciserais que, dans ce cadre, des phénomènes complexes comme la vie ou l'"esprit" sont des phénomènes résultant d'interaction matérielle (ce sont des processus). Ce que je conteste surtout ce sont les "implications" que vous en tirez. Et vous ne semblez pas bien saisir comment on en arrive à voir les choses de cette manière.
Un phénomène ou effet qu'on ne peut expliquer que par l'implication d'une conscience, (ou au moins, considérer que cette explication est la plus simple et la plus conforme au rasoir d'Ockham), c'est la définition même du paranormal (ou quelle autre ?)
Définition qui vous est très personnelle (vous en trouverez d'autres ici ou ). Elle peut être applicable dans certains cas (ex., fantômes ou visites ET) mais qui enlève tout sens au terme "paranormal" quand utilisée de manière généralisée. Par exemple quand elle conduit à qualifier de paranormal le fait que (quasiment tous) les autres humains soient conscients. La norme est paranormale pour vous.

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#178

Message par jroche » 23 mai 2022, 16:37

Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 14:28 Il me semble plutôt que c'est la première fois que vous offrez une définition claire.
Pas envie de fouiller dans les archives, mais j'ai plutôt l'impression de rabâcher, limite radoter, avec ça. Il n'y a pas que le présent fil.
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 14:28Je préciserais que, dans ce cadre, des phénomènes complexes comme la vie ou l'"esprit" sont des phénomènes résultant d'interaction matérielle (ce sont des processus).
OK, c'est bien ainsi que je comprends le matérialisme.
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 14:28Ce que je conteste surtout ce sont les "implications" que vous en tirez. Et vous ne semblez pas bien saisir comment on en arrive à voir les choses de cette manière.
Et vous, cherchez-vous à comprendre comment d'autres peuvent arriver à les voir autrement ?
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 14:28Définition qui vous est très personnelle (vous en trouverez d'autres ici ou ). Elle peut être applicable dans certains cas (ex., fantômes ou visites ET) mais qui enlève tout sens au terme "paranormal" quand utilisée de manière généralisée. Par exemple quand elle conduit à qualifier de paranormal le fait que (quasiment tous) les autres humains soient conscients. La norme est paranormale pour vous.
L'idée que la conscience relève par elle-même du paranormal, de quelque chose qui échappe radicalement aux lois de la matière (ou qu'on ne peut pas seulement expliquer par les lois connues ou inconnues de la matière), n'est pas de moi (tant pis, j'aurais bien aimé innover :roll: ).

Après, j'admets que ma définition ne fait certainement pas l'unanimité. Peut-être faudrait-il un autre terme que "paranormal" (mais lequel ?). Mais si la définition est "quelque chose qui ne doit pas exister ou ne doit pas se produire donc n'existe pas ou ne se produit pas", c'est une pétition de principe, une tautologie, dans ce contexte.
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#179

Message par Jean-Francois » 23 mai 2022, 17:36

jroche a écrit : 23 mai 2022, 16:37Pas envie de fouiller dans les archives, mais j'ai plutôt l'impression de rabâcher, limite radoter, avec ça
Vous ne saurez donc pas si votre impression est fondée. Mais j'imagine bien que ça ne vous intéresse pas trop de le savoir.
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 14:28Ce que je conteste surtout ce sont les "implications" que vous en tirez. Et vous ne semblez pas bien saisir comment on en arrive à voir les choses de cette manière.
Et vous, cherchez-vous à comprendre comment d'autres peuvent arriver à les voir autrement ?
C'est pourquoi je vous pose régulièrement des questions... auxquelles vous ne répondez souvent pas ou très indirectement.
jroche a écrit : 23 mai 2022, 16:37
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 14:28Je préciserais que, dans ce cadre, des phénomènes complexes comme la vie ou l'"esprit" sont des phénomènes résultant d'interaction matérielle (ce sont des processus)
OK, c'est bien ainsi que je comprends le matérialisme
Donc vous devriez comprendre que les limites "spatio-temporelles" qui permettent la conscience sont celles du substrat matériel: que la conscience de chacun dépend du corps de chacun. C'est un fait observable. Dire "tout le monde n'est pas d'accord" est sortir du matérialisme.
L'idée que la conscience relève par elle-même du paranormal, de quelque chose qui échappe radicalement aux lois de la matière (ou qu'on ne peut pas seulement expliquer par les lois connues ou inconnues de la matière), n'est pas de moi
Et? Ceux auxquels vous faites vaguement allusion ne postent pas sur le forum. C'est vous qui avez suggéré ici que toute manifestation de conscience était paranormale.

De plus, même si la conscience échappait (bien hypothétiquement) "radicalement aux lois de la matière" ça ne voudrait pas dire que les manifestations de conscience chez les humains est paranormale. Que l'humain manifeste de la conscience est suffisamment bien démontré pour qu'il soit futile d'en faire un truc paranormal. Ce qui fait que les tentatives d'explications de la conscience qui nient le côté matériel de celle-ci peuvent tenir du paranormal est qu'elles sont basées sur des spéculations invérifiables.
Mais si la définition est "quelque chose qui ne doit pas exister ou ne doit pas se produire donc n'existe pas ou ne se produit pas", c'est une pétition de principe, une tautologie, dans ce contexte
Peut-être mais c'est parce que vous forcez la tautologie. On peut constater que des gens défendent l'existence les phénomènes hautement inhabituels en faisant allusion à des explications non-naturelles (souvent des spéculations sur le "non-matériel") sans arriver à montrer que ces phénomènes "existent ou se produisent" ou à offrir un support rationnel à leurs explications (déjà, il est difficile de définir ce que serait le "non-matériel" et d'expliquer comment on pourrait l'observer). Pas besoin de présupposer cette incapacité.

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#180

Message par jroche » 23 mai 2022, 18:21

Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 17:36 Donc vous devriez comprendre que les limites "spatio-temporelles" qui permettent la conscience sont celles du substrat matériel: que la conscience de chacun dépend du corps de chacun. C'est un fait observable. Dire "tout le monde n'est pas d'accord" est sortir du matérialisme.
Ah ben oui, grande découverte ! Et alors ?
Et? Ceux auxquels vous faites vaguement allusion ne postent pas sur le forum. C'est vous qui avez suggéré ici que toute manifestation de conscience était paranormale.
A condition de définir le paranormal d'une certaine façon. Certains parlent plutôt de "psi". Voici quelques assertions d'un certain Pierre Janin, dans la revue Parapsychologie (Janvier 1986) :
En apparence comme en profondeur, le psi contredit la vision matérialiste – couramment dite « scientifique » en Occident – essentiellement parce qu’il réintroduit le psychisme comme dimension à part entière dans l’univers.
Cet état de choses a toujours été plus ou moins clairement perçu, au moins en Occident ; il est la raison principale de la fascination exercée par le psi et de la marginalisation constante de la parapsychologie par une majorité « anti-psi ».
Le psi abolit la séparation ordinaire entre le monde intérieur, psychique, et le monde extérieur, physique, en faisant de chacun le reflet direct de l’autre. Il est donc un signe de l’unité potentielle de l’univers derrière la dualité dont nous faisons l’expérience dans la vie quotidienne et qui a nourri les méditations de tant de philosophes depuis que le monde est monde.
Le psychisme étant irréductible au physique et vice-versa, une interprétation uniquement physicienne du psi est exclue, de même qu’une interprétation uniquement psychologique.
Plus l’intuition essentielle de l’unité potentielle de l’univers est faible, plus le psi se fait exceptionnel et scandaleux, et réclame d’être passé au crible sévère de la raison analytique par une recherche froide, tatillonne sur le problème de la preuve, et inquiète quant à la théorie. Inversement, plus l’intuition de l’unité est acceptée, plus le psi devient au contraire « normal » et rassérénant, tandis que les exigences de la raison cèdent le pas à un accueil amical et sans phrases, et que la fonction de chercheur évolue progressivement vers celle de témoin actif.


Et je sais qu'il y a des antécédents. Après, on en pense ce qu'on veut ou ce qu'on peut, c'est juste pour montrer que je ne suis pas si novateur que ça. Et voir Jung, Koestler, Watzlawick...
De plus, même si la conscience échappait (bien hypothétiquement) "radicalement aux lois de la matière" ça ne voudrait pas dire que les manifestations de conscience chez les humains est paranormale.
Question de définition.
Que l'humain manifeste de la conscience est suffisamment bien démontré pour qu'il soit futile d'en faire un truc paranormal.
Tout dépend encore une fois ce qu'on appelle paranormal. Je veux bien qu'il y ait un autre terme, mais lequel ?
Ce qui fait que les tentatives d'explications de la conscience qui nient le côté matériel de celle-ci peuvent tenir du paranormal est qu'elles sont basées sur des spéculations invérifiables.
Ce serait quoi, une vérification ? Ou une vérification du contraire ?
Peut-être mais c'est parce que vous forcez la tautologie. On peut constater que des gens défendent l'existence les phénomènes hautement inhabituels en faisant allusion à des explications non-naturelles (souvent des spéculations sur le "non-matériel") sans arriver à montrer que ces phénomènes "existent ou se produisent" ou à offrir un support rationnel à leurs explications (déjà, il est difficile de définir ce que serait le "non-matériel" et d'expliquer comment on pourrait l'observer). Pas besoin de présupposer cette incapacité.
Le non-matériel, par nature, c'est ce dont on ne peut qu'observer les effets (quoi d'autre ?). Ce n'est pas forcément "hautement inhabituel". En quoi n'est-ce pas le cas de la conscience, et surtout du libre-arbitre (à supposer qu'il puisse y avoir l'un sans l'autre) ?
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Message par Jean-Francois » 23 mai 2022, 20:46

jroche a écrit : 23 mai 2022, 18:21Ah ben oui, grande découverte ! Et alors ?
Si je vous ai fait cette remarque précédemment c'est pour montrer qu'il est possible de considérer que la conscience est limitée spatialement et temporellement sans que ce soit une pétition de principe: partir d'une observation permet de contourner la "tautologie". Vous prétendiez "rester dans le matérialisme" en suggérant qu'il n'y avait une forme de sophisme mais ça n'est pas le cas.
JF a écrit :C'est vous qui avez suggéré ici que toute manifestation de conscience était paranormale
A condition de définir le paranormal d'une certaine façon. Certains parlent plutôt de "psi"
Personne ne sait vraiment ce qu'est le psi mais ça n'est pas équivalent au paranormal (ça serait un phénomène paranormal ou la cause de phénomènes paranormaux) ni à la conscience.
Voici quelques assertions d'un certain Pierre Janin, dans la revue Parapsychologie (Janvier 1986)
C'est ce que vous aviez de plus récent sur la question? (Pour la petite histoire: Pierre Janin est l'inventeur d'un gadget, le tychoscope, qui a servi à des expériences de parapsychologie dont on a longuement parlé dans les début du forum.)
Question de définition
Si on définit quelque chose d'aussi communément observable que les manifestations de conscience par l'humain de paranormales, on retire de l'intérêt au terme paranormal.
Je veux bien qu'il y ait un autre terme, mais lequel ?
Quel terme, antonyme de paranormal, utiliseriez-vous pour décrire qu'une porte s'ouvre quand on actionne la poignée?
JF a écrit :Ce qui fait que les tentatives d'explications de la conscience qui nient le côté matériel de celle-ci peuvent tenir du paranormal est qu'elles sont basées sur des spéculations invérifiables.
Ce serait quoi, une vérification ?
Impossible de répondre sans contexte ou exemple précis.
Le non-matériel, par nature, c'est ce dont on ne peut qu'observer les effets (quoi d'autre ?)
Si on peut observer les effets c'est qu'au moins une partie du phénomène dépend d'une action matérielle. Sinon parler d'observation est un peu abusif voire trompeur. Et prétendre qu'une autre partie est "non-matérielle" demande de présupposer que ce "non-matériel" existe. Pour la conscience, le truc n'est pas de savoir si elle est au moins partiellement matérielle (c'est forcément le cas) mais de savoir à quel point elle l'est.

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Message par jroche » 23 mai 2022, 21:34

Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 20:46 Si je vous ai fait cette remarque précédemment c'est pour montrer qu'il est possible de considérer que la conscience est limitée spatialement et temporellement sans que ce soit une pétition de principe: partir d'une observation permet de contourner la "tautologie". Vous prétendiez "rester dans le matérialisme" en suggérant qu'il n'y avait une forme de sophisme mais ça n'est pas le cas.
Je critique le matérialisme, j'essaie, maladroitement sans doute, d'en montrer les limites et les difficultés. Où ai-je prétendu y "rester" ?
Personne ne sait vraiment ce qu'est le psi mais ça n'est pas équivalent au paranormal (ça serait un phénomène paranormal ou la cause de phénomènes paranormaux) ni à la conscience.
Des mots, des mots...
C'est ce que vous aviez de plus récent sur la question? (Pour la petite histoire: Pierre Janin est l'inventeur d'un gadget, le tychoscope, qui a servi à des expériences de parapsychologie dont on a longuement parlé dans les début du forum.)
Je suis au courant, merci. Il se trouve d'ailleurs que je le connais, j'ai vu évoluer son joujou. Et alors ?
Si on définit quelque chose d'aussi communément observable que les manifestations de conscience par l'humain de paranormales, on retire de l'intérêt au terme paranormal.
Il ne serait intéressant que parce que ce qu'il prétend désigner est rare ? C'est bizarre, comme argument.
Quel terme, antonyme de paranormal, utiliseriez-vous pour décrire qu'une porte s'ouvre quand on actionne la poignée?
Ca dépend. Qu'est-ce qui fait qu'on actionne la poignée ? :roll: Bon, plus sérieusement, on parle aussi du problème du libre-arbitre, donc de la faculté que peut avoir une conscience d'infléchir, si peu que ce soit, le cours des événements tel que la causalité physique normale le détermine. Quoi d'autre ? Dès lors, quelle différence avec ce qu'on appelle paranormal, qui se présente aussi comme un infléchissement, si faible soit-il, du cours des événements tel que déterminé par la causalité normale ? On ne peut d'ailleurs rien prouver, mais est-il raisonnable de choisir un cadre conceptuel qui exclut radicalement toute possibilité de choisir quoi que ce soit ?
Si on peut observer les effets c'est qu'au moins une partie du phénomène dépend d'une action matérielle.
Si ce n'est qu'une partie, on n'est déjà plus dans le matérialisme...
Sinon parler d'observation est un peu abusif voire trompeur. Et prétendre qu'une autre partie est "non-matérielle" demande de présupposer que ce "non-matériel" existe. Pour la conscience, le truc n'est pas de savoir si elle est au moins partiellement matérielle (c'est forcément le cas) mais de savoir à quel point elle l'est.
Mais est-on encore dans le matérialisme si elle ne l'est qu'en partie ?
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#183

Message par Jean-Francois » 23 mai 2022, 23:17

jroche a écrit : 23 mai 2022, 21:34
Personne ne sait vraiment ce qu'est le psi mais ça n'est pas équivalent au paranormal (ça serait un phénomène paranormal ou la cause de phénomènes paranormaux) ni à la conscience.
Des mots, des mots...
C'est tout à fait ça le psi: un mot, rien de plus tangible.
Et alors ?
Rien. Je signalais surtout que votre référence datait pas mal.
Il se trouve d'ailleurs que je le connais, j'ai vu évoluer son joujou
Par curiosité, dans quel cadre avez-vous vu "évoluer son joujou"?
Il ne serait intéressant que parce que ce qu'il prétend désigner est rare ? C'est bizarre, comme argument
Ma remarque est plutôt à l'effet que si le terme "paranormal" désigne même ce qui est parfaitement normal, ce terme ne signifie plus rien. J'aurais dû dire "qualifie" plutôt que "définit".
Mais est-on encore dans le matérialisme si elle ne l'est qu'en partie ?
Cette partie correspond à l'état actuel des connaissances les mieux établies. On continue à être matérialiste si on pense que ce qu'on ne connait pas encore viendra corroborer l'idée.

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#184

Message par jroche » 23 mai 2022, 23:39

Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 23:17 C'est tout à fait ça le psi: un mot, rien de plus tangible.
Il sert à décrire une hypothèse qui sert elle-même à essayer d'expliquer des choses. Si on nie a priori ces choses, en effet il ne reste qu'un mot.
Ma remarque est plutôt à l'effet que si le terme "paranormal" désigne même ce qui est parfaitement normal, ce terme ne signifie plus rien. J'aurais dû dire "qualifie" plutôt que "définit".
A contrario, si "normal" devient synonyme d'existant, on est dans la tautologie.
Cette partie correspond à l'état actuel des connaissances les mieux établies. On continue à être matérialiste si on pense que ce qu'on ne connait pas encore viendra corroborer l'idée.
C'est qui, ce "on" ? Il y a aussi des gens qui nient radicalement le libre-arbitre, voire la conscience, au nom du matérialisme, en fonction d'une vision matérialiste.
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#185

Message par DictionnairErroné » 24 mai 2022, 00:15

jroche a écrit : 23 mai 2022, 23:39 Il y a aussi des gens qui nient radicalement le libre-arbitre, voire la conscience, au nom du matérialisme, en fonction d'une vision matérialiste.
Comme Jean-François la dit, il est indéniable que la conscience a un lien avec la matière. Peux-tu démontrer le contraire?
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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#186

Message par Dominique18 » 24 mai 2022, 07:36

DictionnairErroné a écrit : 24 mai 2022, 00:15
jroche a écrit : 23 mai 2022, 23:39 1 - Il y a aussi des gens qui nient radicalement le libre-arbitre, voire la conscience, au nom du matérialisme, en fonction d'une vision matérialiste.
2 - Comme Jean-François la dit, il est indéniable que la conscience a un lien avec la matière. Peux-tu démontrer le contraire?
1- sources?
1 et 2: ce n'est pas parce que l'humain dispose d'un cortex associatif qui lui permet, contrairement aux autres animaux, d'élaborer des réponses originales de haut-niveau inscrites dans le cadre de processus adaptatifs, qu'il est capable de raisonner (de s'extraire) en dehors de ce qu'il est, en tant qu'entité vivante.

Il n'existe pas de possibilités de penser en dehors de soi, c'est trivialement exprimé, et en faisant abstraction de son environnement (sa niche écologique), c'est à dire que l'inconscient reposant sur des bases biologiques est présent sans cesse, en arrière-plan. On peut toujours croire qu'on le peut (manifestation du "libre-arbitre"?). C'est cet inconscient le moteur permanent qui permet la pensée, via le processus de conscience.

Si on coupe le "courant", la mort biologique en l'occurrence, il ne se passera plus rien.
On "n'est" pas à partir de rien.
Pour tenter d'y comprendre un tout petit peu quelque chose, il faut faire un très grand saut dans le passé, et remonter aux origines du vivant, en se coltinant avec l'évolution, et nombre de ses bizarreries. La raison et son corollaire, la rationalité, en prennent un coup. On peut toujours contester Darwin, à condition de savoir de quoi on parle et d'avoir produit un effort minimal de compréhension.

Les scientifiques ne savent pas très bien, en l'état actuel des connaissances, cerner les limites de cet objet nommé conscience. Par contre, ils arrivent de mieux en mieux à préciser ce qu'elle n'est pas ou ne peut pas être.
Quant au libre-arbitre, c'est le retour d'une vieille antienne.

La seule liberté, probable, qui nous est accordée, c'est de savoir que nous ne sommes pas libres et que nous ne le serons jamais. Ce qui dégage un espace pour faire autre chose que tourner sempiternellement en rond, à coups de raisonnements circulaires, et empoisonner éventuellement l'existence des autres.

Il n'y a rien de plus terrible que des individus lâchés dans la nature qui défendent liberté et libre-arbitre, et ce au profit des autres, bien sûr. "Secouez vos chaînes ! Libérez-vous !". A condition de respecter les définitions et les autres injonctions qu'ils en donnent...

Ce qui revient à dire que tant que nous ne saurons pas comment nous fonctionnons, tant que nous ne l'enseignerons pas, au sens large, quelles sont nos motivations et pulsions inconscientes, il y a peu de chances que les choses changent.

A ce niveau, le langage, qui n'est qu'un outil, et non une finalité, peut être redoutable.
Tout dépend de la façon dont on l'utilise et de l'importance qu'on lui donne.
L'humain est redoutablement inventif, créateur.
Ce n'est pas tant qu'il aime savoir, c'est qu'il n'apprécie pas de ne pas savoir. Savoir, c'est bien coûteux en énergie, croire est nettement plus calme, plus pratique, aussi.

Toujours en l'état actuel des connaissances, la chose psi a autant de valeur que du beurre en branches. Le libre-arbitre également.
L'humain est capable de développer des trésors d'ingéniosité pour tenter de parler rationnellement de choses irrationnelles.

Édit... pour illustrer cette dernière phrase...
La science permet d'avancer, la justice également. Un certain Jacques Grimault vient encore d'en faire les frais :

https://www.marianne.net/societe/police ... gyptologue

Édit 2...
Je viens de terminer la lecture de l'interview d'un maître dans le domaine des arts martiaux : Dider Beddar, expert international du kung-fu et du wing chun.
Revue Yashima:

https://yashima.media/produit/numero-15 ... exclusive/

Est abordée, au cours de cette interview, la notion de ki, cette "énergie vitale", qui, comme le psi, continue de faire fantasmer au-delà du raisonnable.

La position de Didier Beddar sur le sujet :
"Vous avez évoqué les mystifications, pouvez-vous développer le sujet ?
Il y en a malheureusement de multiples. Tout d'abord, dans l'art martial, il y a des mécanismes sophistiqués, des systèmes de poussée, de déséquilibre, qui permettent d'expulser de façon impressionnante des pratiquants. Et certains qui ont développé une habileté dans ce domaine en attribuent le résultat au qi. Même du bout des doigts, je peux expédier quelqu'un à plusieurs mètres. C'est un travail amusant, technique, mais c'est mystifier les gens que de leur faire croire que c'est une explosion d'énergie."

Il faudrait plutôt se pencher sur le parcours martial de Didier Beddar, comme celui d'autres maîtres dans les arts martiaux, c'est à dire s'interroger sur plusieurs dizaines d'années d'entraînement, avec des milliers d'heures intensives au compteur de répétitions de gestes, d'enchaînements, afin d'approcher l'efficacité du mouvement parfait.

Un art martial, c'est aussi de la physique élémentaire, où les notions de levier interviennent beaucoup, comme celles de l'optimisation des frappes, des saisies...
Alors le qi, vu du côté occidental, fantasmé, dans cette affaire...

C'est l'utilisation de ressources humaines internes optimisées qui permet certaines réalisations, une question d'association, de mobilisation et de réponse.
Quelques individus parviennent mieux à l'exprimer que d'autres, et ce, sans faire l'impasse d'un immense travail dans le domaine concerné.
Rien de magique, de mystique, et encore moins de paranormal.
L'être humain dispose de potentialités propres, personnelles, la base d'expression reste cependant analogue à celle de ses congénères.
L'expression de ces potentialités peut se situer largement au-dessus de la moyenne, sans que l'on comprenne bien le processus qui le permet.

Un autre fait...
Un karatéka de bon niveau, Antoine Bagady, également chercheur au CNRS, fut intrigué par les épreuves de marche sur le feu.
Il a étudié la question, comme d'ailleurs Henri Broch avant lui, en appliquant un raisonnement scientifique, en écartant le folklore qui a toujours entouré ce genre d'épreuves.
Il a réalisé de nombreux essais pour valider ses théories avant de pousser la marche sur des braises jusqu'à 60 mètres non-stop.
Record absolu, constaté, à ce jour.
Les bases, scientifiques, sont connues. Les paramètres sont maîtrisés.
Il n'y a plus qu'à se lancer.
Il faut croire que la performance n'attire pas les candidats. Histoire d'absence de décorum ?
Pourtant...
Le folklore existe toujours, avec stages d'initiation coûteux proposés par des gourous ou autres coachs, le tout baignant dans une atmosphère avec une quincaillerie plus ou moins de sortie, suivant les circonstances.

http://www.jorrescam.fr/jorrescam/RESUM ... BAGADY.HTM
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#187

Message par jroche » 24 mai 2022, 09:57

Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 07:36 Quant au libre-arbitre, c'est le retour d'une vieille antienne.

La seule liberté, probable, qui nous est accordée, c'est de savoir que nous ne sommes pas libres et que nous ne le serons jamais. Ce qui dégage un espace pour faire autre chose que tourner sempiternellement en rond, à coups de raisonnements circulaires, et empoisonner éventuellement l'existence des autres.
S'il n'y a pas du tout de libre-arbitre (et on ne peut effectivement pas prouver qu'il y en a un, et d'ailleurs s'il n'y en a pas on ne peut rien du tout, on est et c'est tout), quel sens peuvent bien avoir des mots comme bien, mal, valeur ? Et le mot "sens", d'ailleurs ? Quelle valeur peut avoir un cadre conceptuel qui ne laisse aucune place à la notion même de valeur ? A quoi rime de choisir un cadre conceptuel qui nie la possibilité même de choisir quoi que ce soit ?

Quant à la conscience... "Ce qu’il y a d’extraordinaire dans la conscience, c’est que, si on a l’illusion de posséder une conscience, on en possède effectivement une. Avec elle, il est impossible d’avoir, comme pour d’autres phénomènes, recours à la différence habituelle entre apparence et réalité..." (John Searle, Le mystère de la conscience, Odile Jacob, 1993... ah zut, 27 ans déjà, encore plus pour la VO, ça doit être périmé...).

Bref, ce n'est pas parce qu'on ne peut pas prouver scientifiquement le contraire que c'est raisonnable.

On tourne en rond, là... :roll:
Demander du paranormal ou psi répétable, conforme aux critères scientifiques les plus courants, c'est demander les villes à la campagne.

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Re: Livre "Dieu, La science, Les preuves"

#188

Message par Dominique18 » 24 mai 2022, 10:47

On tourne effectivement en rond si le raisonnement n'est pas étayé par un minimum de connaissances quant au fonctionnement de la machinerie humaine.
J'ai developpé plusieurs arguments, entre le libre-arbitre, le psi, le qi...
Si on reste dans le domaine des considérations philosophiques, certes sympathiques, mais qui brassent beaucoup de rhétorique, j'ai déjà indiqué de se méfier du langage qui est imparfait à rendre compte de réalités scientifiques, on ne risque pas d'aller très loin.
Chacun est libre de croire, ce que d'ailleurs l'individu ne peut s'empêcher de faire, évolution oblige, mais savoir, ce n'est pas mal non plus.

A ce jour, pour essayer de comprendre quelque chose à ce niveau, je n'ai pas trouvé mieux :

https://lecerveau.mcgill.ca/intermediaire.php

Searle, je ne connais pas. C'est un philosophe, pas un scientifique.
Depuis 1993, il y eut beaucoup de progrès, et pas des moindres.

Prouver le contraire de quoi ?
Un objet est étudiable, ou pas, en appliquant une démarche scientifique. C'est à ce prix que se construit la connaissance. Si on se contente de mots, sans creuser plus avant, ça finit par lasser, surtout quand les portes restent closes.
C'est une question de pragmatisme.
Il ne s'agit pas de raisonnable ou pas, mais de constats basés sur du factuel.
L'humain n'est pas réductible à la somme de ses composants. C'est leur organisation, leurs relations, qui reste bien mystérieuse.
On peut étudier certains composants, isolément, quelques relations, essayer de comprendre un type d'organisation...
Au niveau des options d'essence philosophique, si on ignore fondamentalement en quoi consistent deux circuits essentiels, le PVS et le MFB, dans le fonctionnement d'un être vivant, on passe à côté de beaucoup de notions.
En clair, dans cette histoire, nul ne fait ce qu'il veut. Il lui reste la possibilité de penser:
- qu'il n'en est rien
- de se poser d'autres interrogations, de se décentrer
Il est bon d'avoir à l'esprit que l'évolution des espèces reste très conservatrice.
La philosophie constitue l'un des moteurs qui peuvent conduire à se poser les questions différemment, avant de remettre les mains dans le cambouis, c'est à dire dans les démarches scientifiques, avec expériences, protocoles...

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#189

Message par richard » 24 mai 2022, 12:01

Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 10:47 La philosophie constitue l'un des moteurs qui peuvent conduire à se poser les questions différemment, avant de remettre les mains dans le cambouis, c'est à dire dans les démarches scientifiques, avec expériences, protocoles...
Dominique, serrais -tu devenu scientiste?
:hello: A+

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#190

Message par Dominique18 » 24 mai 2022, 13:21

richard a écrit : 24 mai 2022, 12:01 Dominique, serrais -tu devenu scientiste?
Tu n'as pas l'impression d'en faire trop?
Je ne sais pas après quoi tu cours, ni ce que tu cherches à prouver.
Scientiste, ben voyons...
Karl Popper et quelques autres sont passés par là.
Je n'écoute pas, ni ne lis un Étienne Klein sans en retirer un petit quelque chose, ne serait-ce que la confrontation avec mon propre niveau d'incompétence. Des tas d'intervenants sur ce forum ont précisé et reprécisé ce qu'il fallait entendre et comprendre par "science".
La science permet d'acquérir des connaissances, pas des vérités. Mais elle permet d'écarter nombre d'absurdités (au hasard...
homéopathie, psychanalyse...).
Ton histoire de mythologie, si elle s'inscrit dans un cursus de recherches scientifiques, avec des investigations en ethnologie, anthropologie... peut se comprendre.
Seule, prise isolément, je ne vois pas bien ce qu'on peut en retirer. Et ce n'est pas avec la lecture d'un article datant de 1975 que tu risques d'aller loin.
Au sujet du temps, tu aurais pu nous parler de la controverse entre Bergson et Einstein.

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#191

Message par DictionnairErroné » 24 mai 2022, 14:05

Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 07:36 1- sources?
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 20:46 Si on peut observer les effets c'est qu'au moins une partie du phénomène dépend d'une action matérielle. Sinon parler d'observation est un peu abusif voire trompeur. Et prétendre qu'une autre partie est "non-matérielle" demande de présupposer que ce "non-matériel" existe. Pour la conscience, le truc n'est pas de savoir si elle est au moins partiellement matérielle (c'est forcément le cas) mais de savoir à quel point elle l'est.
Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 07:36 La seule liberté, probable, qui nous est accordée, c'est de savoir que nous ne sommes pas libres et que nous ne le serons jamais. Ce qui dégage un espace pour faire autre chose que tourner sempiternellement en rond, à coups de raisonnements circulaires, et empoisonner éventuellement l'existence des autres.
Je dirais plutôt que notre liberté est influencée. :mrgreen:
Dernière modification par DictionnairErroné le 24 mai 2022, 14:42, modifié 1 fois.
La connaissance: Un ignorant qui sait qu'il est ignorant est bien moins ignorant qu'un ignorant qui ne sait pas qu'il est ignorant.

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#192

Message par Jean-Francois » 24 mai 2022, 14:37

jroche a écrit : 23 mai 2022, 23:39
Jean-Francois a écrit : 23 mai 2022, 23:17 C'est tout à fait ça le psi: un mot, rien de plus tangible.
Il sert à décrire une hypothèse qui sert elle-même à essayer d'expliquer des choses. Si on nie a priori ces choses, en effet il ne reste qu'un mot
Difficile de nier a priori une "hypothèse" qui n'a pas été sérieusement validée en plus d'un siècle. Ces "choses" (télépathie "naturelle", télékinésie, etc.) sont toujours aussi élusives qu'à la fin du XIXe siècle. Tellement élusives qu'elles ne semblent être observables que par ceux qui ont foi en elles.

Sinon, vous avez évité de répondre à ma question sur le tychoscope.
A contrario, si "normal" devient synonyme d'existant, on est dans la tautologie
Et 1+1 = 2 est une "tautologie". Vous devez vivre entièrement dans votre tête pour voir des tautologies partout.
Cette partie correspond à l'état actuel des connaissances les mieux établies. On continue à être matérialiste si on pense que ce qu'on ne connait pas encore viendra corroborer l'idée.
C'est qui, ce "on" ?
Le "on" est quelqu'un qui se définit comme matérialiste. Vous faites vraiment peu d'effort pour suivre la discussion.
Il y a aussi des gens qui nient radicalement le libre-arbitre, voire la conscience, au nom du matérialisme, en fonction d'une vision matérialiste
Et puis? Ça veut dire qu'ils ne sont pas matérialistes?

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#193

Message par richard » 24 mai 2022, 15:45

Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 13:21 Au sujet du temps, tu aurais pu nous parler de la controverse entre Bergson et Einstein.
C’est fait!
richard a écrit : 24 mai 2022, 14:33Au contraire, cette controverse est très intéressante.
:hello: A+

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#194

Message par jroche » 24 mai 2022, 16:04

Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 10:47 Searle, je ne connais pas. C'est un philosophe, pas un scientifique.
Depuis 1993, il y eut beaucoup de progrès, et pas des moindres.
De progrès par rapport à son assertion que si on a l'impression d'avoir une conscience c'est qu'on en a une ?
Jean-Francois a écrit :Difficile de nier a priori une "hypothèse" qui n'a pas été sérieusement validée en plus d'un siècle. Ces "choses" (télépathie "naturelle", télékinésie, etc.) sont toujours aussi élusives qu'à la fin du XIXe siècle. Tellement élusives qu'elles ne semblent être observables que par ceux qui ont foi en elles.
Ce serait quoi, une validation ? Ca pourrait prendre quelle forme ? A la limite, que pourrait-il y avoir d'autre que des témoignages ?
Jean-Francois a écrit :Et puis? Ça veut dire qu'ils ne sont pas matérialistes?
C'est à eux de dire s'ils sont matérialistes, et autant que je sache ils le disent.

L'éliminativisme (ou matérialisme éliminativiste, ou encore matérialisme éliminatif)note 1 est, en philosophie de l'esprit, la théorie selon laquelle au moins certains concepts mentaux doivent être « éliminés » du champ de la recherche. L'éliminativisme soutient que la compréhension du mental ou de la conscience par le sens-commun (ou dans une théorie psychologique du sens-commun) relève d'une conception erronée sur laquelle ne peut reposer aucune recherche scientifique féconde. Il n'existerait en effet aucune base physique aux divers concepts psychologiques que nous utilisons quotidiennement, tels que « croyance », « désir », « conscience ». Si nous sommes généralement persuadés que les états qu'ils décrivent existent, c'est parce que nous avons développé une conception fausse de la nature du mental. Suite :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89liminativisme
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#195

Message par Dominique18 » 24 mai 2022, 16:39

Des progrès par rapport à son assertion que si on a l'impression d'avoir une conscience c'est qu'on en a une ?
Il ne s'agit tant de constater que nous sommes des êtres agissant et pensant, mais que nous sommes équipés d'un cortex associatif, "fruit" particulier de l'évolution, par rapport à d'autres espèces animales, qui nous permet de créer des outils, de conceptualiser et dont le fonctionnement dépend en droite ligne des deux précédents "étages", à savoir le cerveau des pulsions essentielles, qui nous maintiennent en vie, et le deuxième, le système limbique, le cerveau de la mémoire, mémoire de ce qui est agréable, et de ce qui est agréable, avec deux circuits fondamentaux, celui de la récompense, de la gratification (MFB), et celui de la punition (PVS). Le cortex associatif, le néo-cortex, celui "apparu" le plus récemment dans l'histoire de l'évolution humaine ne fonctionne pas à vide, en-dehors de systèmes existants. La conscience en fait partie, elle n'est en aucun cas ex-nihilo.
Cette conscience s'exprime suivant des modes particuliers, dont une partie dépend d'une histoire, d'un vécu personnel dépendant de ses rapports avec sa niche environnementale, qui ne saurait être identique pour tous.
Je ne comprends pas la subtilité de l'assertion, à part une expression langagière qui n'apporte rien de concret, si ce n'est reconnaître que oui, chacun est conscient à l'intérieur de limites et qu'il devrait s'en être aperçu. Il est conscient d'être conscient, la belle blague. Avec ça, on va loin.
Il va peut être falloir se tenir au courant des dernières avancées dans le domaine des neurosciences, et de l'éthologie également.
C'est bien beau de citer l'éliminativisme, au demeurant très intéressant, mais il y a un hic, représenté par John Searle, dans l'article de wikipédia :
D'après Searle, ce présupposé est une conséquence directe de l'adoption par les philosophes du modèle « observateur-monde » (observer-dependant, dépendant de l'observateur) − modèle épistémologique dans lequel s'inscrit aussi bien la notion d'introspection que le principe de l'analyse comportementale. L'éliminativisme peut être considéré comme le stade ultime d'une application abusive de ce modèle au domaine de la conscience. Or, l'étude de la subjectivité en tant que telle implique justement de renoncer à cette épistémologie au profit d'une approche ontologique subjectiviste. En effet, s'il existe bien sur le plan épistémologique une relation cognitive entre un observateur et le monde qui rend possible l'erreur ou l'illusion, la relation du sujet à sa propre conscience En effet, s'il existe bien sur le plan épistémologique une relation cognitive entre un observateur et le monde qui rend possible l'erreur ou l'illusion, la relation du sujet à sa propre conscience relève exclusivement d'une ontologie subjective où la dualité observateur-monde est par définition absente, et l'erreur par là même impossible. Ainsi, pour savoir avec certitude que j’ai mal, il n’est nullement requis que je prenne connaissance de ma douleur par une forme d'introspection ; il suffit que je me trouve dans cet état sensoriel. Et se trouver dans un état sensoriel est un fait bien différent de celui de percevoir ou connaitre un état de choses. Pour Searle, les éliminativistes ont une définition de la science qui exclut cette possibilité[65]. Or, c'est bien cette définition qui doit, selon lui, être remise en cause, et non l'existence des phénomènes de conscience. Searle déclare en ce sens :

« Le but de la science est de parvenir à une analyse systématique de la manière dont fonctionne le monde. Une partie du monde consiste en phénomènes ontologiquement subjectifs. Si nous avons une définition de la science qui nous interdit de faire des recherches sur cette partie du monde, c'est la définition qu'il faut changer, et non le monde. »[66].
Les scientifiques n'ont jamais prétendu savoir exactement ce que recouvrait la notion de conscience. Ce sont en principe des personnes prudentes, avisées, qui n'hésitent pas à dire, en l'état actuel des connaissances, qu'ils ne savent pas. Mais ce qu'ils ne savent pas ne constitue pas pour autant une caution et une porte d'entrée à des élucubrations de l'ordre, au mieux, de la métaphysique.

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#196

Message par Jean-Francois » 24 mai 2022, 17:10

jroche a écrit : 24 mai 2022, 16:04A la limite, que pourrait-il y avoir d'autre que des témoignages ?
Des avancées technologiques par exemple*. C'est un moyen indéniable de valider des connaissances scientifiques. Il y aurait aussi la possibilité de trouver des "champion.nes" du psi capables de faire la démonstration de leur talent, de manière reproductible, dans des conditions ne permettant pas les trucs de magicien/illusionniste/mentaliste.

Il y a (eu) de nombreuses manières d'apporter des preuves de la validité du psi. Le gros problème est qu'il y a aussi pas mal de moyens rhétoriques de refuser de laisser tomber les hypothèses qui conduisent au mieux à des résultats ambigus.
Jean-Francois a écrit :Et puis? Ça veut dire qu'ils ne sont pas matérialistes?
C'est à eux de dire s'ils sont matérialistes, et autant que je sache ils le disent
Ben voilà qui va dans le sens de ce que je disais. Vous alliez ou avec ça?

Jean-François

* Par exemple: à mon avis, s'il y avait vraiment eu moyen de contrôler les tychoscopes par la pensée, ce gadget n'aurait pas été délaissé.
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Re: Livre "Dieu, La science, Les preuves"

#197

Message par jroche » 24 mai 2022, 17:34

Jean-Francois a écrit : 24 mai 2022, 17:10
jroche a écrit : 24 mai 2022, 16:04A la limite, que pourrait-il y avoir d'autre que des témoignages ?
Des avancées technologiques par exemple*. C'est un moyen indéniable de valider des connaissances scientifiques.
Toujours la même chose, cela revient à demander les villes à la campagne. La technologie a besoin de fiabilité. Il arrive qu'on préfère une fiabilité douteuse à rien du tout.
Jean-Francois a écrit : 24 mai 2022, 17:10Ben voilà qui va dans le sens de ce que je disais. Vous alliez ou avec ça?
Juste à montrer qu'il n'y a aucun consensus sur le statut de la conscience parmi les gens qui s'affirment matérialistes. Je copie encore sur la même page : "L'éliminativisme a été fortement critiqué à partir des années 1980, présenté souvent comme une reductio ad absurdum du béhaviorisme, du physicalisme et des divers courants fonctionnalistes par leurs adversaires. Karl Popper le qualifie ironiquement de « matérialisme en promesse », comparable à « la thèse qui nous fait croire que nous abolirons un jour les chats et les éléphants en cessant de parler d'eux »2. L'éliminativisme est souvent abordé à des fins didactiques, notamment lorsqu'il s'agit de baliser les différentes positions matérialistes, et bien que l'attention qui lui est portée soit grandissante, il a encore peu d'adhérents. Il constitue néanmoins une réponse au problème corps-esprit, l'une des deux plus radicales, avec le panpsychisme, de la philosophie de l'esprit".
Jean-Francois a écrit : 24 mai 2022, 17:10* Par exemple: à mon avis, s'il y avait vraiment eu moyen de contrôler les tychoscopes par la pensée, ce gadget n'aurait pas été délaissé.
Mais ce ne serait plus du paranormal.
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Re: Livre "Dieu, La science, Les preuves"

#198

Message par nikola » 24 mai 2022, 17:52

richard a écrit : 24 mai 2022, 15:45 C’est fait!
richard a écrit : 24 mai 2022, 14:33Au contraire, cette controverse est très intéressante.
C’est court… comme ta… hum. :mrgreen:
L’homme descend du singe, or l’homme est fait à l’image de Dieu. Donc Dieu est King Kong.

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Re: Livre "Dieu, La science, Les preuves"

#199

Message par Dominique18 » 24 mai 2022, 18:14

Toujours la même chose, cela revient à demander les villes à la campagne. La technologie a besoin de fiabilité. Il arrive qu'on préfère une fiabilité douteuse à rien du tout.
Comme l'homéopathie et ce genre de pseudo-sciences.
La paresse intellectuelle servant à étayer le raisonnement. Des paresseux mal embouchés pour certains, voire toxiques (Grimault), ce n'est pas ce qui manque.
Henri Broch est passé par là il y a bien longtemps, il faut admettre qu'il n'y a eu aucune avancée du côté du "psi". Peanuts!
En ce qui concerne la conscience, on va encore enfoncer des portes ouvertes, pour définir un statut, dégager un consensus, il faut bien avoir à l'esprit que les scientifiques se retrouvent face à 100000 milliards de neurones qui n'attendent pas le passant. Actifs comme ils sont, ça en fait des possibilités de connexions, de réseaux....
Si on ne s'intéresse qu'à leur expression dans un niveau d'organisation. Parce que dans le corps humain, il y a cette question de niveaux d'organisation qui en rajoute une bonne dose sur le plan de la complexité.
On rajoute les notions d'information structure et d'information circulante. Forcément, ça commence à faire beaucoup.
Alors la question de conscience envisagée sous l'angle philosophique... ça fait un peu court...
Dernière modification par Dominique18 le 24 mai 2022, 18:23, modifié 1 fois.

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Re: Livre "Dieu, La science, Les preuves"

#200

Message par jroche » 24 mai 2022, 18:21

Dominique18 a écrit : 24 mai 2022, 18:14 Comme l'homéopathie et ce genre de pseudo-sciences.
Et l'effet placebo qui peut aller avec. A propos, sur les guérisons, disons, imprévues : https://bouquinsblog.blog4ever.com/guer ... n-barrasch
Demander du paranormal ou psi répétable, conforme aux critères scientifiques les plus courants, c'est demander les villes à la campagne.

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